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Rabat/Ankara,  Il y a PJD et PJD
actuel n°124, vendredi 13 janvier 2012
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A Rabat et dans sa modeste ville jumelle, SalĂ©, la victoire du PJD suscite l’espoir. Peut-ĂŞtre le mĂŞme que celui exprimĂ© dans la rue le 20 fĂ©vrier dernier.  Le coup de fil d'Erdogan Ă  Benkirane, samedi dernier, est bien plus qu'un simple signe de politesse d'un chef de gouvernement fĂ©licitant le nouveau patron de l'exĂ©cutif marocain pour ses premiers pas au pouvoir.


 

 Après les salamalecs d'usage, le chef du PJD turc a tenu Ă  rappeler au patron du PJD local qu'aujourd'hui, plus que jamais, la Turquie Ă©tait prĂŞte Ă  renforcer ses relations Ă©conomiques et politiques avec le Maroc.

 Par la mĂŞme occasion, « le Premier ministre turc a invitĂ© le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, Ă  effectuer une visite en Turquie », comme le rapporte l’Agence de presse turque « Anatolie ».

 

Appels à la laïcité

Cette amitié affichée entre le PJD de Benkirane et celui d'Erdogan est-elle une garantie que les islamistes du cru suivront la voie de leurs homologues turcs ? Rien n'est moins sûr : les appels incessants à la laïcité de Recep Tayyip Erdogan embarrassent au plus haut point les islamistes, que ce soit ceux du PJD ou encore les frères musulmans d'Egypte.

 Ces derniers n'ont pas hĂ©sitĂ© Ă  demander clairement au chef du gouvernement turc de se mĂŞler de ses propres affaires au lieu de chercher Ă  dupliquer le modèle turc en Egypte. Au lendemain des rĂ©volutions, Erdogan entame une tournĂ©e dans les pays qui ont connu les premières salves du Printemps arabe, n’hĂ©sitant pas Ă  recommander aux Égyptiens de s'inspirer du modèle turc.

 Â«â€‰Il faut savoir que l’Etat laĂŻque n’est pas antireligieux, mais respecte toutes les religions et permet Ă  tout individu de vivre sa religion. Avec un État fondĂ© de cette façon, toute la sociĂ©tĂ© se sentira en sĂ©curité : musulmans, coptes, mĂŞme les athĂ©es doivent ĂŞtre respectĂ©s par l’Etat. »

Pourtant l'histoire du parti au pouvoir en Turquie ressemble étrangement au parcours des partis islamistes qui ont bénéficié du Printemps arabe. En 2002, pour gagner les élections dans un pays rompu depuis près d'un siècle aux valeurs laïques, le Parti pour la justice et le développement surfe sur une ouverture tous azimuts. Erdogan va jusqu'à désavouer ses anciennes positions islamiques pures et dures, ce qui lui vaut d'être nommé, haut la main, chef du gouvernement en 2003.

La véritable botte secrète d'Erdogan, ce sont les classes moyennes qui ont permis sa réélection triomphante en juin 2011. Dans le modèle turc, l'« islamisme modéré » n'a pas de sens, les classes moyennes qui ont porté Erdogan au pouvoir parlent plutôt de « modernité islamique », un terme à la mode en Turquie. Il désigne des musulmans pratiquants qui évacuent l'islam identitaire pour une pratique religieuse purement personnelle.

En tout cas, pour nos islamistes, le modèle turc est à prendre avec des pincettes, comme l'explique Mustapha Khalfi dans une tribune publiée dans le journal du parti à la veille de l'investiture du gouvernement Benkirane. « Reproduire le modèle turc sans l'imiter impose de voir en cet exemple un levier pour les islamistes marocains, mais un levier dont il faut étudier et analyser autant les atouts que les faiblesses.

La stabilité politique étant fortement tributaire du rapprochement entre islam et démocratie, elle passe aussi par l'évacuation de toute pratique discriminatoire à l'égard du courant islamiste.

Cela implique de cesser de présenter les islamistes comme un danger politique et social, pour les considérer comme un acteur potentiel important pour la réforme démocratique. » C'est justement sur ce dossier que sera jugée l'ère Benkirane.

Abdellatif El Azizi

La diplomatie marocaine

s’extravertit

Initiant une pratique à perpétuer, Saâd-Eddine El Othmani s’est ouvert à la presse nationale... avec tact !

Quelques jours à peine après la passation des pouvoirs, Saâd-Eddine El Othmani, nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, s’est mis au boulot. Il inaugure son mandat par des rencontres avec les ambassadeurs accrédités au Maroc.

 Â«â€‰Il s’agit simplement de rĂ©unions de prise de contact. Nous n’avons pas encore discutĂ© des dossiers chauds », explique le nouveau ministre, lundi 9 dĂ©cembre, lors d’un point de presse.  El Othmani se contentera de rappeler les positions prĂ©cĂ©demment affirmĂ©es par le Royaume puisque « le gouvernement n’a pas encore dĂ©clinĂ© sa politique gĂ©nĂ©rale en matière d’affaires Ă©trangères ».

 Cela ne l’a cependant pas empĂŞchĂ© de passer des messages codĂ©s Ă  qui de droit… Souriant et très confiant, El Othmani semblait davantage vouloir donner une image rassurante de lui Ă  la tĂŞte de ce ministère sensible et opaque.

 Premier signal positif : la diplomatie marocaine affiche, pour la première fois, son intention de s’ouvrir sur l’opinion publique et la presse nationale. Une qualitĂ© qui faisait cruellement dĂ©faut du temps de TaĂŻeb Fassi Fihri et de ses prĂ©dĂ©cesseurs qui prĂ©fĂ©raient ne communiquer qu'en temps de crise, et encore, le plus souvent par l’intermĂ©diaire des communiquĂ©s figĂ©s de la MAP !

 

« I’m the boss »

Dès l’annonce de la composition du nouveau gouvernement, des observateurs estimaient que le ministre délégué aux Affaires étrangères, Youssef Amrani, l’un des piliers de la maison, allait être le vrai patron, ne laissant au ministre qu’un simple rôle de figurant ou, au mieux, un rôle d’interlocuteur privilégié des pays arabes et islamiques.

 InterrogĂ© sur ces allĂ©gations par actuel, El Othmani s'est montrĂ© ferme. « Ces propos sont totalement infondĂ©s. Au contraire, poursuit-il, ce dĂ©partement a besoin de plusieurs ministres dĂ©lĂ©guĂ©s pour reprĂ©senter le Maroc et je suis très content de collaborer avec M. Amrani. » Le « psy » n’a pas non plus manquĂ© de marquer son territoire : « Tout le monde sait qu’il y a un ministre des Affaires Ă©trangères et un ministre dĂ©lĂ©gué ! »

 Une manière de dire que c’est lui le boss. Commentant la nomination de TaĂŻeb Fassi Fihri au cabinet royal, quelques jours seulement avant la constitution du gouvernement, il n’a pas manquĂ© non plus de tracer la frontière entre le gouvernement et le « Shadow Cabinet » : « M. Fihri n’est pas un responsable direct du ministère et ne peut donc donner aucune instruction. Cela Ă©tant, je suis ravi de savoir que le roi est entourĂ© de personnes aussi compĂ©tentes ! » Un vrai diplomate.

 

Une logique de continuité

Un peu à la manière de Benkirane, le nouveau diplomate en chef a tenu à rassurer les chancelleries étrangères quant à sa politique future, dont il n’a encore dévoilé que quelques grandes lignes.

 Â«â€‰L’action diplomatique concerne les intĂ©rĂŞts supĂ©rieurs de toute la patrie et ne peut donc ĂŞtre abordĂ©e sous l’angle Ă©troit de l’appartenance partisane », lance-t-il d’emblĂ©e. PrĂ©fĂ©rant s’exprimer dans ses « propres mots » – la langue de bois officielle lui Ă©chappant peut-ĂŞtre encore –, il promet que « la diplomatie marocaine, dans sa nouvelle formule, respectera les cercles prĂ©vus dans la Constitution en donnant la prioritĂ© aux relations maghrĂ©bines, arabes, africaines ainsi qu’europĂ©ennes, amĂ©ricaines et asiatiques ».

 Il ne manque que l’OcĂ©anie ! Pas de revirement en vue donc, dès lors que le nouveau ministre insiste sur la prĂ©servation des relations « traditionnelles », faisant notamment allusion Ă  la France et aux USA. Il faudra maintenant attendre la dĂ©claration de politique gĂ©nĂ©rale pour y voir plus clair.

Ali Hassan Eddehbi 

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