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Partis Pour quelques jeunes de plus
actuel n°50, samedi 5 juin 2010
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La guerre que se livrent les partis pour attirer le maximum de jeunes dans leurs rangs se heurte à leur désaffection exacerbée par la chute de popularité de ces mêmes formations.


***

Au sein de la Chabiba Ittiha­die, c’est la guerre de tran­chées entre les affidés de l’ancienne garde de l’USFP, qui font front autour de Ali Elyazghi, et les contestataires de plus en plus nombreux. Il y a quelques semaines de cela, dans une lettre adressée au bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le bureau national de la Chabiba avait dénoncé le comportement « immo­ral et irresponsable » de Ali Elyazghi, secré­taire général de la Jeunesse Ittihadie. Les jeunes Ittihadis avaient reproché au fils Elyazghi, entre autres, de s’être accaparé la participation de la Jeunesse Ittihadie aux travaux du congrès de l’Union inter­nationale de la jeunesse socialiste qui s’est tenu du 26 au 28 mars dernier en Suède.

C'est la goutte qui a fait déborder le vase. « Étant convaincus de la nécessité de réfor­mer l’organisation et de la restructurer sur des bases saines, nous nous sommes ins­crits positivement dans la dynamique de la nouvelle répartition des missions au sein du bureau national de la Jeunesse et dans le règlement des différends qu’a connus notre organisation dans le passé. Malheu­reusement, cette volonté noble s’est heurtée à un comportement immoral et irrespon­sable du secrétaire général de la Chabiba, Ali Elyazghi », expliquait le bureau natio­nal de la Chabiba dans sa fameuse lettre.

Depuis, le torchon brûle entre les deux parties malgré les interventions de ca­ciques socialistes, venus jouer aux pom­piers. Du côté de l’Istiqlal, les tractations vont bon train pour le prochain congrès de la jeunesse, prévu le 4 juin, même si cette échéance n’attire pas grand monde ; pour une raison toute simple, c’est qu’au sein de ce parti, plus qu’ailleurs, seul le can­didat choisi par le bureau politique a des chances d’être élu. Concernant le PAM, le Cercle des jeunes démocrates marocains ambitionne déjà d’occuper le champ poli­tique par des actions médiatiques à grande valeur ajoutée telle la fameuse opération du plus grand drapeau du monde, orga­nisée à Dakhla.

Ce nouveau venu dans le champ politique a d’ailleurs engagé une vaste opération de séduction visant à attirer le maximum de jeunes. Salah El Ouadie a ouvert le bal avec une rencontre à Casablanca le dimanche 30 mai. Le rendez-vous qui a eu lieu à Sidi Moumen, fief des kamikazes du 16 Mai, a porté sur la jeunesse et la politique avec un thème central : « À générations nouvelles, nouvelles visions. »

Faire courir tout ce beau monde

Pourquoi les jeunes font-ils courir tout ce beau monde ? Il y a évidemment la proxi­mité du scrutin de 2012. Le réservoir de vote que constitue la jeunesse fait d’au­tant plus saliver les formations politiques que près de 55 % de la population a moins de 25 ans. Cerise sur le gâteau, l’âge légal pour voter ayant été ramené à 18 ans, on comprend que la capacité des partis à sé­duire cette tranche de la population fera pencher lourdement la balance d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique. La danse du ventre des partis politiques a-t-elle des chances de faire mouche ? Rien n’est moins sûr. S’attirer les faveurs de la jeunesse n’est pas chose aisée pour les di­nosaures qui tirent les ficelles de l’arène politique. Militant de la gauche et alter­mondialiste, Kamal Lahbib porte un regard sévère sur ces partis politiques moribonds qui n’ont pas encore compris l’avantage qu’ils pouvaient tirer d’une jeunesse en pleine ébullition : «Altermondialisme, rock alternatif, écologie... autant de mouvances qui maintiennent un bouillon d'agitation chez une jeunesse qui s’est détournée de la politique telle qu’elle est imaginée par les formations politiques. Contrairement à ce que l’on croit, les jeunes ne sont pas apoli­tiques, ils font tout simplement de la poli­tique autrement. » Le président du Forum social cite pêle-mêle, la cyberdissidence, les manifestations de rue, la musique contes­tataire, autant d’expressions inédites qui permettent aux jeunes de convertir leur expérience militante dans des actions qui dénoncent tel ou tel abus.

Au lendemain des législatives de 2007, le taux d’abstention de près de 70 % a poussé divers acteurs à s’interroger sur la désaf­fection des jeunes pour la politique. L'As­sociation marocaine des lauréats du pro­gramme Fulbright avait ainsi invité de nombreux spécialistes et des hommes po­litiques à s’exprimer sur la question, dans le cadre d’une conférence sur « Les jeunes et la politique au Maroc ». Si les causes de la bérézina de 2007 transcendent le clivage jeunes/anciens, une grande partie de la jeunesse a boudé les urnes parce qu’elle ne se reconnaissait pas dans les programmes proposés.

« Comment voulez-vous intéresser un jeune universitaire avec un programme politique dupliqué par tous les autres partis, sans compter les sorties médiatiques répé­tées de dirigeants de la vieille génération ? », s'interrogeait alors Faouzi Chaâbi. Autre grief qui revenait souvent , « la crédibilité des hommes politiques éclaboussés régu­lièrement par des affaires de corruption, de passe-droit ou de moeurs ».

Prêts à en découdre

De plus, parce qu’ils sont plus pragmatiques, le rapport des jeunes à la politique est à appréhender sous l’angle de leur projet de carrière. Ils sont plus enclins à en découdre avec les forces de l’ordre pour décrocher un poste dans l’administration que prêts à manifester pour le «changement de la Constitution».

Et la jeunesse dorée ? « Elle ne fait pas de politique » ou plutôt, elle n’a pas besoin de faire de la politique. Et pour cause, comme Obélix, elle est tombée dedans quand elle était petite. Fils de ministres, les Adil Douiri, Brahim Fassi Fihri et autres Ali Elyazghi sont assurés de se retrouver au bon endroit, au bon moment, grâce au parapluie de papa. C’est pour cela qu’elle dédaigne se prévaloir de tout sentiment qui puisse la relier à la mémoire collective de la politique. Elle regarde les violences électorales et les affrontements partisans d'un air hautain, se situant au-dessus de toute cette agitation.

Abdellatif El Azizi

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