« Nous boycottons car nous sommes interdits »
Mostapha Moâtassim, fondateur du parti dissous Al Badil Al Hadari, s’apprête à lancer une campagne pour la légalisation de son parti.
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Espérez-vous toujours la levée de l’interdiction d’Al Badil Al Hadari ?
L’interdiction du parti a été un traumatisme pour nous. La plupart de nos militants étaient des jeunes qui n’avaient jamais adhéré à un parti. Après l’énorme travail déployé pour les convaincre de faire de la politique, l’interdiction et la fermeture des locaux du parti ont fait sombrer nos structures dans la léthargie.
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Vous êtes également décidés à boycotter les législatives ?
Avant le référendum sur la nouvelle Constitution, on a cru qu’il y avait une véritable volonté d’ouverture politique, mais la persistance de l’interdiction du parti Al Badil Al Hadari par une décision abusive nous pousse à être hors du jeu politique.
Autrement dit, le ministère de l’Intérieur nous a obligés à ne pas participer aux élections du 25 novembre. En l’absence d’un vrai débat national sur un projet de société et face à la persistance de la détention politique, nous nous refusons de jouer le jeu.
Nous avons pris la décision de boycotter les élections avec amertume et nous n’avons cessé d’appeler à un report des élections car le Maroc n’est pas prêt pour des élections libres et crédibles. J’ai peur qu’au lendemain de ces élections le Maroc ne rentre dans une zone de turbulence.
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Votre lecture de l’alliance du G8...
Je ne comprends pas cette alliance, je n’ai pas eu connaissance de leur feuille de route. J’ai été même surpris que l’on puisse penser à une alliance de ce genre. Cela prouve la crise politique profonde du Maroc et provoque une confusion chez les autres partis alors que la plupart des citoyens peinent à comprendre ce genre de coalition qui ne répond à aucune logique.
Propos recueillis par M.E.H. |