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El Jadida  Attention candidat sulfureux
actuel n°114, vendredi 28 octobre 2011
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La direction de l’USFP est appelée à donner un signe de changement. A El Jadida, elle a le choix entre un professionnel des élections et de nouvelles têtes.


***

Samedi 22 octobre au siège provincial de l’USFP à Azemmour. L’assistance est au complet pour choisir le candidat tête de liste dans la circonscription d’El Jadida comptant 5 sièges. A l’ordre du jour, un seul point : l’investiture de Mohamed Zahraoui, député sortant à Had Oulad Frej et président de commune.

Les débats sont houleux, car le personnage traîne une réputation sulfureuse, ou pour le moins, peu flatteuse. « La nouvelle Constitution et les discours royaux insistent sur un Parlement fort, qui ne pourra siéger avec les mêmes éléments, qui ne sont ni nets ni compétents », s’exclame un vieux militant ittihadi de la région.

Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, la candidature de Mohamed Zahraoui est inadmissible, contraire même à l’éthique du parti. C'est dire que cette circonscription illustre encore le vieux dilemme entre les professionnels des élections et les candidats désireux de servir leur ville ou circonscription. En attendant le verdict du bureau politique, les Jdidis retiennent leur souffle.

Le niet des militants

D’abord, ne pas confondre ! Il ne s’agit pas du tristement fameux M’Hamed Zahraoui – cité à tort par le Canard Libéré –, autrefois propriétaire d’une société de bus casablancais du même nom, qui avait défrayé la chronique durant les années 90 avant de croupir en prison dans le cadre de la campagne d’assainissement menée par Driss Basri.

C’est son frère Mohamed qui compte se présenter à nouveau à El Jadida au grand dam des autres candidats du parti de la rose. « Je ne vais pas dire du mal de lui, mais il ne peut pas se présenter en tant que tête de liste car il ne remplit pas les conditions arrêtées par la direction du parti », confie l’un des candidats à l’investiture, sous couvert d’anonymat.

L’allusion est faite Ă  une « charte  interne » signĂ©e par la direction de l’USFP et qui Ă©tablit quatre critères principaux pris en compte par les commissions locales des accrĂ©ditations, avant l’envoi des propositions au bureau politique qui tranche en dernier ressort.

Dans ce document, auquel actuel a eu accès, « le niveau d’études », « la participation aux activités partisanes », « le rayonnement au sein du parti », et « la crédibilité et la compétence » sont mentionnés, noir sur blanc. D’où la discorde autour du cas Zahraoui.

Soupçonné d’avoir vendu une société d’assurances (La Victoire) dans des circonstances mystérieuses, il est aisé de deviner que Zahraoui ne « rayonne » pas au sein de son parti. D’ailleurs, selon plusieurs sources locales concordantes, le bonhomme n’assistait jamais aux réunions du parti.

Même durant la réunion du secrétariat provincial, Zahraoui n’a pas pipé mot, laissant aux autres le soin de le défendre. Car sur les dix sections régionales que compte le parti dans cette circonscription, trois sont acquises à Zahraoui.

« Les sections d’Azemmour, d’El Jadida et la sienne (Had Oulad Frej, ndlr) lui sont acquises. L’un des candidats a même essayé de lui servir de lièvre en se retirant à la dernière minute, mais ça n’a pas marché », explique un militant local qui a assisté à toute la réunion. Au final, sept sections sur dix étaient contre sa nomination en tête de liste. Mais le tour n’est pas encore joué.

Radi à l’épreuve

De l’avis de nombreux usfpéistes contactés sur place, le bureau politique n’irait pas jusqu’à contredire le secrétariat provincial, et surtout les critères qu’il a lui-même fixés. D’autres, plus sceptiques, n’excluent pas ce risque.

Le candidat Zahraoui a, en effet, le bras long et sait parfaitement courtiser les dirigeants du parti. Mais ce n’est pas tout. El Jadida est une circonscription clé pour l’USFP qui y dispose, depuis longtemps, d’une forte présence.

Le parti doit s’assurer au moins un siège, et peut succomber, de fait, à la tentation d’un bulldozer électoral comme Mohamed Zahraoui. « Ceci est probable, nous explique un ancien député de l’USFP avant de nuancer, cela ne veut pas dire que les autres candidats n’ont pas de chance.

Au contraire, ils peuvent gagner, mais à Rabat, on ne sait pas s’ils sont favoris ou pas. On se fie aux apparences car on n’a aucune idée de l’équilibre des forces au niveau local. » En tout état de cause, l’on souhaite éviter le pire afin que le bureau politique, chapeauté par Abdelwahed Radi, s’honore en accréditant de nouveaux candidats.

D’ailleurs en hésitant encore à trancher dans cette circonscription (tout comme il hésite pour une trentaine d’autres), le parti socialiste a encore une chance d’être la seule formation à accréditer de nouveaux visages dans cette localité. Les autres à savoir l’Istiqlal, le PI et le PPS ont tous cautionné d’anciens visages. « Certains sont des ripoux et des barons de l’alcool », déplorent les Jdidis. Inutile de citer les noms, il suffit de demander à n’importe quel habitant et il vous les citera.

Ali Hassan Eddehbi, envoyé spécial à El Jadida

Circonscription de la mort

Comptant essentiellement des candidatures de notables locaux, El Jadida-Azemmour peut être qualifiée de circonscription de la mort. Les prétendants à la députation sont confortablement installés dans leurs petites communes, ce qui rend difficile de mener campagne sur la base d’un programme ou d’une étiquette politique.

En outre, cette région n’a presque jamais eu de chance avec ses élus locaux. La quasi-totalité de l’ancien conseil municipal croupit actuellement en prison, et récemment l’ex-pacha d’El Jadida a été condamné à une peine de prison ferme pour une affaire de corruption. D’où l’intérêt de faire les bons choix cette fois-ci.


Carte blanche

Karim  El Hajjaji (*)

L’âpre désespoir

Le 25 novembre, les Marocains sont appelés à désigner leurs représentants pour cinq ans. Avant de se pencher sur leurs programmes, le citoyen est en droit d’exiger un minimum d'intégrité et de sérieux de la part des partis politiques. Or quels sont les choix qui s’offrent à nous aujourd’hui ?

La plupart des partis ont établi des programmes indécents par leur irréalisme et leur populisme. Comment voudrait-on que l’on fasse confiance à un parti qui prévoit 6% de croissance annuelle, ou la création nette de 200 000 emplois par an ?

Le citoyen ne peut pas faire abstraction du fait que ces mêmes personnes qui promettent la lune n’ont déjà que trop gouverné, avec le résultat catastrophique dont nous souffrons. D’ailleurs, le PPS a été honnête en se contentant presque d’une déclaration de principes généraux sans aucune obligation de résultat, comme, par exemple, l’engagement à « développer un réseau de transports publics de proximité ».

Cependant, si le citoyen n’est plus en mesure de choisir des politiciens comptables de leurs actions, l’on pourrait au moins imaginer que certains partis ont fait le choix de la bonne gouvernance, de la probité politique et de quelque attachement aux valeurs démocratiques.

Exit donc l’alliance des huit, appelée antinomiquement Alliance pour la démocratie, car l’on ne peut se prétendre démocrate et confier sa voix aux partis de l’administration, tellement le souvenir du FDIC est encore présent dans les esprits. Exit aussi la Koutla, qui compte mobiliser les électeurs au nom de je ne sais quelle ridicule nostalgie militante, alors que Abdelouahed Radi espère garder le siège qu’il occupe depuis 1963.

C’est ainsi que le PJD paraît pour beaucoup une alternative honorable – le meilleur du pire – à la mélasse partisane qui caractérise la scène politique marocaine. Mais alors, pour ce faire, il faudrait ignorer l’homophobie, la misogynie et le populisme de Abdelilah Benkirane.

Certains d’entre nous sont capables de voter pour un parti/clergé qui affirme que sont les ennemis de Dieu tous ceux qui souhaitent l’égalité de l’héritage, je m’excuse de ne pas avoir ce courage. Le seul argument de la virginité politique ne me convainc guère.

Et tout cela me laisse un arrière-goût d’âpreté. J’ai mal pour mon pays.

(*) Secrétaire général de Capdéma-Paris

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