C'était l'un des débats chauds de la semaine. Un enjeu de société qui divise les partis.
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Lahcen Daoudi, PJD
Non
D’abord, une précision. Le droit à la vie n’est pas absolu. Ainsi l’Europe, qui est contre la peine de mort, n’empêche pas la mort d’enfants et de civils tués dans des conflits en Afghanistan, en Iraq, en Palestine ou par la faim en Somalie.
Au Maroc, on a atteint un équilibre : il y a un moratoire de fait sur cette peine, personne n’est exécuté. Laissons les choses en l’état. On ne peut pas aller contre la religion. Donc, nous acceptons le moratoire mais nous ne voulons pas aller plus loin.
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Latifa Jbabdi, USFP
Oui
La peine de mort est une peine barbare qui s’apparente plus à un besoin de vengeance que de justice. Surtout qu’une erreur, et donc une injustice, sont toujours possibles. Nous devons arrêter cette barbarie.
99 pays l’ont déjà fait, et chez nous, la peine capitale n’est d’ailleurs plus appliquée depuis 1993. Sans oublier que le Maroc s’est déclaré en faveur de l’abolition en 2006, et que c’est l’une des principales recommandations de l’IER.
Nous avons proposé la consécration du droit à la vie, ce qui a été retenu par la Constitution. C’est une abolition implicite. Il faut maintenant harmoniser notre législation, et réformer le code pénal.
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Hakima el Haïté, MP
BientĂ´t
Dieu seul a droit de vie ou de mort. Et sur le plan des droits de l’homme, la peine de mort a été écartée par l’ONU et par de nombreux pays. Au Maroc, de toute façon, nous allons vers l’abolition.
En plus du moratoire, la nouvelle Constitution a érigé la suprématie des conventions internationales ratifiées par le Maroc – qui condamnent la peine de mort – tout en consacrant le droit à la vie, dans l’article 20 ! |