EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Champ religieux Les chiites avancent leurs pions  
actuel n° 104/105, vendredi 22 juillet 2011
| More

Le courant retrouve de la vigueur en AlgĂ©rie, et les milieux proches du pouvoir accusent le Royaume d’ĂȘtre la base arriĂšre de ce mouvement. Au Maroc, les chiites veulent profiter de l’ouverture politique et confessionnelle initiĂ©e par la nouvelle Constitution.


***

L'adoption d’une nouvelle Constitution qui tolĂšre d’autres courants religieux que l’islam sunnite servira-t-elle les intĂ©rĂȘts des chiites ? C’est du moins ce que pensent les intĂ©ressĂ©s qui ont rĂ©activĂ© leurs rĂ©seaux Ă  l’étranger avant de se concentrer sur le Royaume.

Pour la premiĂšre fois, Alger s’inquiĂšte de l’offensive chiite en AlgĂ©rie Ă  partir du Maroc. Selon la presse algĂ©rienne, le phĂ©nomĂšne chiite s’est dĂ©veloppĂ© surtout dans les villes limitrophes de la frontiĂšre marocaine, d’oĂč cette dĂ©duction facile que le « mal » viendrait du Maroc.

Depuis que le chiisme sĂ©duit de plus en plus d’AlgĂ©riens, la vĂ©ritable hantise du rĂ©gime aujourd’hui, c’est que les services iraniens rĂ©activent leurs rĂ©seaux pour crĂ©er l’équivalent du Hezbollah en AlgĂ©rie, comme ils l’avaient tentĂ© dans les annĂ©es quatre-vingt-dix.

Le portail algeriesite.com explique que les enseignants venus d’Orient, qui avaient participĂ© au dĂ©veloppement du chiisme en AlgĂ©rie, avaient fait du bon travail. Des familles entiĂšres s’étaient converties au chiisme, du fait des efforts menĂ©s, depuis les annĂ©es soixante, par des Irakiens et des Libanais chiites appelĂ©s Ă  enseigner l’arabe dans le cadre de la politique d’arabisation prĂŽnĂ©e par BoumĂ©diĂšne.

Quant Ă  l’accusation faite aux Marocains de favoriser l’expansion du chiisme en AlgĂ©rie, elle ne repose sur aucune donnĂ©e fiable.

En rĂ©alitĂ©, les chiites marocains les plus actifs ne se trouvent pas au Maroc mais plutĂŽt en Europe. A Bruxelles, « ce sont surtout les Marocains qui dĂ©cident de franchir le pas » annonçait dĂ©jĂ , en janvier 2009, le magazine flamand MO dans un reportage extrĂȘmement fouillĂ© sur les conversions massives de Marocains au chiisme.

Selon l’hebdomadaire, mĂȘme si la communautĂ© des musulmans chiites marocains en Belgique n’est presque pas connue du grand public, son activisme fait « frĂ©mir les autoritĂ©s marocaines confrontĂ©es Ă  ce nouveau danger bruxellois qui menacerait le systĂšme religieux musulman (sunnite, malĂ©kite) ».

Car les adeptes du chiisme, qu’ils soient au Maroc ou ailleurs, n’affichent jamais ouvertement leurs convictions religieuses, d’oĂč la difficultĂ© d’estimer leur force. Le principe de la Taqiya (l’obligation de cacher ses convictions religieuses en terre « hostile ») Ă©tant une obligation, la communautĂ© chiite est trĂšs difficile Ă  approcher. Ils ont appris depuis longtemps Ă  cultiver la vertu du silence.

De l’aveu mĂȘme d’un chiite marocain, « nous respectons une citation de l’imam Jaafar Assadik qui avait dit ‘‘la Taquiya est ma doctrine, celui qui ne fait pas la Taquiya n’a pas de religion’’ ».

Driss Hani, qui se prĂ©sente comme thĂ©ologien chiite, est devenu depuis 2002 leur porte-voix. Il avait appelĂ© d’ailleurs en 2008, Ă  l’occasion de la fĂȘte de Achoura, Ă  ce que ce jour soit fĂ©riĂ© au Maroc.

Mais une faiblesse handicape le mouvement chiite au Maroc comme en AlgĂ©rie et les condamne Ă  rester toujours dĂ©pendants de l’étranger.  Ils n’ont pas de rĂ©fĂ©rences (marajii) locales et sont de facto infĂ©odĂ©s aux ayatollahs Ă©trangers : iranien, libanais et irakien.

Et c’est justement lĂ  oĂč le bĂąt blesse. Aucun pays musulman, du Maroc au BahreĂŻn en passant par l’AlgĂ©rie, ne pourrait admettre que ses citoyens se rĂ©clament d’un islam aux ordres d’une nation Ă©trangĂšre.

C’est pour cela que face Ă  la montĂ©e en puissance de l’interventionnisme iranien dans les affaires intĂ©rieures des pays arabes Ă  majoritĂ© sunnite, plusieurs Etats ont commencĂ© Ă  prendre leur distance avec ce rĂ©gime qui se sert des minoritĂ©s chiites comme d'un tremplin.

Selon la mĂȘme source, le mouvement au Maroc ne touche que les intellectuels. L’ambassade iranienne Ă  Rabat a tissĂ© de longue date des liens avec les diffĂ©rents acteurs de ce mouvement.

Et c’est grĂące Ă  des bourses iraniennes que des dizaines d’étudiants marocains ont pu se rendre dans les diffĂ©rentes « haouza » en Iran ; certains sont devenus d’ailleurs de grands mollahs.

Les dessous d’une rupture

Le Maroc a rompu, le 6 mars 2009, ses relations diplomatiques avec l’Iran. TĂ©hĂ©ran n’avait en effet pas apprĂ©ciĂ© le soutien du Maroc au BahreĂŻn dans un conflit frontalier, et l’ambassadeur du Maroc en Iran avait Ă©tĂ© fermement tancĂ©.

Ce qui avait constituĂ© un prĂ©texte pour la rupture. Selon une source proche du dossier, cet incident n’était que la goutte d’eau qui avait fait dĂ©border le vase. Depuis le mois de septembre 2008, l’ambassadeur d’Iran en poste Ă  Rabat, le mollah Wahid Ahmadi, Ă©tait dans la ligne de mire des autoritĂ©s marocaines.

Ses dĂ©clarations mĂ©diatiques avaient Ă©tĂ© mal perçues Ă  l’époque. Wahid Ahmadi n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  critiquer l’imam et dĂ©putĂ© islamiste du parti Annahda Wal Fadila (PRV), Abdelbari Zemzami, sur les colonnes d’Al Jareda Al Oula, en raison de ses prises de position contre l’influence du chiisme au Maroc.

C’était la premiĂšre fois au Maroc qu’un ambassadeur critiquait ouvertement un dignitaire religieux marocain. Zemzami avait dĂ©clarĂ©, en octobre 2008 sur Al Jazeera, que depuis quatre ans on assistait Ă  une multiplication des tentatives de conversion de Marocains au rite chiite.

Un autre point de divergence, le rĂŽle de plus en plus influent de l’Iran dans la rĂ©gion du Maghreb depuis la guerre contre le Liban et la derniĂšre guerre israĂ©lienne Ă  Gaza. Les drapeaux du Hezbollah libanais et les photos de Hassan Nasrallah ont mĂȘme fait leur apparition dans les manifestations de soutien au Liban et Ă  Gaza, y compris lors du congrĂšs du PJD.

Une influence qui a Ă©tĂ© mal perçue du cĂŽtĂ© marocain. Le Maroc craignait une tentative iranienne de crĂ©er un relais au Maroc Ă  l’instar du Hezbollah libanais. Le Royaume risque-t-il de devenir chiite un jour ?

En tout cas, les chiites ne renoncent pas : « Nous considĂ©rons le Royaume comme un pays historiquement chiite depuis l’arrivĂ©e de Idriss 1er, descendant de Fatima Zohra, au Maroc. Il existe des pratiques chiites culturellement visibles mais rares sont ceux qui en connaissent l’origine », rĂ©pond l’un d’eux.

Mohamed El Hamraoui

SChiites/sunnites

Les frĂšres ennemis

Alors que le monde arabo-musulman se rĂ©clame gĂ©nĂ©ralement du sunnisme, les chiites constituent environ 15% des musulmans Ă  travers le monde. Les figures importantes de cette branche confessionnelle sont principalement le prophĂšte Mohammed, les descendants de sa fille Fatima et les 12 imams issus de sa famille (du premier imam Ali ibn Abi Talib au douziĂšme imam Muhammad al-Mahdi, l’imam cachĂ©).

A la sacralisation de la descendance directe du prophĂšte, il faut ajouter quelques rituels particuliers comme le fait de prier sur un morceau de pierre en provenance de Kerbala (Irak).

| More
Archives Politique
N°173 : Cheikh Yassine : Disparition du prophĂšte de l’apocalypse  
N°172 : USFP : Quatre candidats pour un seul projet 
N°171 : Istiqlal Chabat : s'en va-t-en guerre  
N°170 : Al Jazeera / Rabat : Fin du divorce cathodique  
actuel N°169 : Tanger : Le PAM en mode reconquĂȘte  
N°168 : Interview : Tarek SbaĂŻ  
N°167 : CongrĂšs de l’USFP : Un parfum de transparence  
N°166 : Seconde Chambre : DĂ©gage  
N°164/165 : Mouvement populaire : Petites victoires, grandes attentes  
N°163 : RentrĂ©e parlementaire : Il est urgent de lĂ©gifĂ©rer  
N°162 : LĂ©gislatives partielles : Retour du classico PAM-PJD  
N°161 : Istiqlal La chute du Fassisme   
N°160 : Cacophonie gouvernementale : Y a-t-il un pilote dans l’avion 
N°159 : Maroc / Syrie : La guerre est dĂ©clarĂ©e  
N°158 : Interview Abdelouahed El Fassi 
N°157 : Mohamed Maradji : le photographe des trois rois 
N°155 : L’inquiĂ©tant populisme du PJD 
N°154 : La com’ de Benkirane en 5 questions 
N°153 : La mĂ©thode Chabat  
N°152 : Politique fiction : Les jours d’aprĂšs  
N°151 : Deux Benkirane pour le prix d’un 
N°150 : Istiqlal : Guerre totale au sommet, acte II  
N°149 : Parti de l’Istiqlal : Pour qui penchera la balance  
N°147 : Hauts fonctionnaires : Le couperet des nominations  
N°146 : Qui veut la peau de Chabat 
N°145 : CommĂ©morations : Abdelkrim n’est pas mort  
N°144 : Marche de Casa : L’USFP tacle Benkirane  
N°143 : Patrons et politique :  l'improbable duo
N°142 : IntĂ©rieur : Les dessous d'un choix
N°141 : Communales :  Le casse-tĂȘte du calendrier
N°140 : RNI : un congrĂšs plus aroubi qu’amĂ©ricain !
N°139 : Conseil de la ville de Casablanca : Les « pieds nickelĂ©s» Ă  la mairie
N°138 : PPS Dans l'ombre de Benkirane ? 
N°137 : Le SGG:  envers et contre tous
N°136 : Saison des congrĂšs : Un dinosaure en chasse un autre
N°135 : Maroc-UE :  DĂ©claration d’amour
N°134 : Senoussi    L’homme qui en sait trop
N°133 : Martine au Maroc 
N°132 : USFP  Le congrĂšs de toutes les rivalitĂ©s
N°131 : Al Adl,  bĂȘte noire de Benkirane
N°130 : CongrĂšs du PAM  Le tracteur passe Ă  l'offensive
N°129 : SĂ©curitĂ© nationale  Les services ont le spleen
N°128 : Fouad El Omari  "Le PAM dĂ©range"
N°127 : Gouvernement  Les dossiers sensibles de l'Istiqlal
N°126 : Investiture :  Vote sous haute tension
N°125 : Programme,   plus de lettres que de chiffres
N°124 : Rabat/Ankara,   Il y a PJD et PJD
N°123 : Gouvernement.   On a le casting, on attend le film !
N° 122 : Le PSU   se positionne
N°121 : Formation du gouvernement :   DerniĂšre ligne droite
N° 120 : Gouvernement :  Les signaux qu'on attend
N°119 : Entretien : Salaheddine Mezouar   Projet contre projet, idĂ©e contre idĂ©e
N°118 : Selwa,   de la rose Ă  la lampe
N°117 : Campagne Ă©lectorale :  A vos marques, prĂȘts...
N°116 : Programmes Ă©conomiques :  les enchĂšres sont ouvertes
N°115 : Koutla/G8 :  les hostilitĂ©s peuvent commencer
N°114 : El Jadida  Attention candidat sulfureux
N°114 : Alliances  La gauche se rĂ©veille
N°114 : Interview  express
N°114 : Les pirates Ă  l’assaut   de la politique
N°113 : Parlement : Session   La grande  évasion des dĂ©putĂ©s
N°113 : Alliance   Au G8, la nuit ne porte pas conseil
N°113 : Interview  express
N°112 : BrĂšves Le PJD fait la danse du ventre Ă  Nador
N°112 : Faut-il abolir   la peine de mort
N°112 : Walou pour Oualalou  
N°112 : DĂ©coupage Les ciseaux de la discorde
N°112 : Circonscriptions clĂ©s Fatiha Layadi, victime d’un putsch au PAM
N°112 : Interview express  Mohand Laenser
N°111 : Alliances Le grand bazar 
N°110 : Justice  Peut mieux faire
N° 109 : Printemps arabe  Demain la charia
N° 109 : Abdelkrim MoutiĂź  Un exilĂ© bien encombrant
N°108 : Mouvement du 20 fĂ©vrier Qui veut la peau de L7a9ed  
N°107 : Elections Faites vos jeux, rien ne va plus  
N°107 : Parlement Y a-t-il un avenir pour les jeunes  
N°107 : Quotas Les femmes se rebiffent  
N° 106 : Elections anticipĂ©es Le compte Ă  rebours a commencĂ©  
N° 104/105 : Champ religieux Les chiites avancent leurs pions  
N°103 : Istiqlal Cherche leader dĂ©sespĂ©rĂ©ment  
actuel 102 : Sahara Les tribus Ă  couteaux tirĂ©s  
actuel 101 : RĂ©fĂ©rendum Une campagne Ă  double dĂ©tente  
N°100 : Constitution Le dĂ©bat en cinq questions  
N°99 : Chabiba  Mini 20-FĂ©vrier Ă  l’USFP
N° 98 : Constitution Le nouveau rĂšgne  
N° 97 : Le printemps marocain sous surveillance 
N° 96 : RNI : Les Ă©lections d'abord  
N° 95 : CCG : Le oui, mais... du Maroc  
N° 95 : Partis : Le PAM dans la tourmente  
Actuel n°94 : RĂ©formes politiques : L'IMRI pose sa pierre  
Actuel n°94 : 2012, c'est dĂ©jĂ  demain  
N°93 : La monarchie, un systĂšme moderne 
Actuel n°92 : 20 FĂ©vrier : Ou en est-on ? 
Actuel n°91 : Barbouzeries Les islamistes veillent au grain  
Actuel n°90 : Le maire enfonce Abdelmoula 
Actuel n°89 : Manifester global et revendiquer local 
Actuel n°88 : Des partis plus royalistes que le roi 
Actuel n°87 : Benkirane dans la tourmente 
Actuel n°86 : Salaheddine Mezouar: « J’assumerai mes responsabilitĂ©s ! » 
Actuel n°84 : Du 20 fĂ©vrier au 20 mars... 
Actuel n°83 : Conflits d’intĂ©rĂȘts El Ferrae dĂ©croche la palme d’or
Actuel n°82 : Axe Rabat-Riyad  Destins croisĂ©s
Actuel n°81 : AĂŻcha Mokhtari  
Actuel N°72 : Le message de la Marche blanche 
Actuel n°69-70 : Comment LaĂąyoune a basculĂ© dans le chaos 
Actuel n°68 : Mieux partager pour vivre mieux 
Actuel n°67 : TĂ©lĂ©, Al Jazeera montre les crocs
Actuel n°66 : La guerre des zaouĂŻas 
Actuel n°65 : RentrĂ©e parlementaire : le roi recadre les dĂ©putĂ©s
Actuel n°64 : Sahara, des militants bien tendancieux
Actuel n°63 : Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, tĂ©mĂ©raire ou courageux ?
Actuel n°62 : La gauche est morte, vive les altermondialistes ! 
Actuel n°61 : Presse-Magistrature : liaisons dangereuses ? 
Actuel n°60 : Les Marocains d’Al-Qaida 
N°59 : La guerre secrĂšte des lobbys 
N°58 : Scandales : cols blancs Ă  la barre 
N°57 : CongrĂšs des islamistes : le MUR bĂ©tonne sa stratĂ©gie 
N°56 : Madrid-Rabat : bisbilles entre voisins 
N°55 : MĂ©dias et sociĂ©tĂ©, un dialogue national en cul-de-sac
N°54 : Les blogs s'activent politiquement 
N°53 : La priĂšre du vendredi gagne du terrain 
N°52 : USFP Alerte rouge pour le parti de la rose
N°51 : MP : Jurassic Park Power 
N°50 : Partis Pour quelques jeunes de plus
N°49 : AMDH  Le 9e congrĂšs officialise la mainmise d’Annahj
N°48 : El Fassi devant les dĂ©putĂ©s,  un bilan mitigĂ©
N°47 : Radi : « Les institutions Ă©lues doivent ĂȘtre irrĂ©prochables  
N°46 : La face cachĂ©e du Cheikh Yassine 
N°45 : Chabat :  retenez-moi ou je fais un malheur !
N°44 : El Himma Cible Abbas El Fassi 
N°43 : Election au perchoir:  Radi sous tension
N°42 : Affaire Belliraj  RĂ©vĂ©lations sur les chiites marocains en Belgique
N°41 : Lobbying : les think tanks au secours des partis politiques ?
N°40 : TĂ©lĂ©vision et politique:  Je t’aime, moi non plus
N°39 : Expulsions d’évangĂ©listes, L’oncle Sam indignĂ© !
N°38 : Cheikh Yassine qui va lui succĂ©der ?
N°37 : Le Makhzen reprend les choses en main
N°36 : Le PAM bouscule le champ politique
N°35 : A quoi sert le Parlement ? 
N°34 : Services secrets Le dur chemin de la bonne gouvernance
N°33 : Sahara La guerre des chefs
N°32 : RNI  Le triomphe de Mezouar
N°31 : Insultes, racisme, violence verbale Quand les politiques dĂ©rapent
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter