Les postes clés

Noureddine Boutayeb, SG du ministère de l'Intérieur : L’incontournable

Il « assiste le ministre de l’Intérieur pour l’administration du ministère ». Il aura à coordonner l’action de l’ensemble des services. Il conduira les réflexions stratégiques du ministère comme il dirigera évidemment les activités de certains services. Cet ingénieur de l'Ecole Centrale Paris et de l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées est passé par la direction des Affaires rurales au ministère de l'Intérieur en 2003, avant de prendre les commandes des collectivités locales en 2006. C’est une direction clé du ministère puisque le secrétaire général, sous l'autorité du ministre, exerce le pouvoir hiérarchique sur l'ensemble des personnels relevant de ces structures.

Mohamed Salah Tamek, Chef du cabinet du ministre de l'Intérieur, Le professeur

Titulaire d'un doctorat en analyse du discours, il s’agit là d’un des rares profils à avoir intégré l’Intérieur à partir de l’Enseignement. Ce Sahraoui a été nommé ambassadeur du Maroc en Norvège, avant de réintégrer le ministère de l'Intérieur en juin 2005 en tant que wali de la région de Oued Eddahab-Lagouira.

Brahim Boufous, Directeur général des Affaires intérieure, Les yeux et les oreilles du ministère

Cette direction puissante est revenue à un ancien de la boîte qui a démarré sa carrière en 1975. Il connaît tous les secrets de l’Intérieur et toutes les fi celles de la machine électorale puisqu’il a occupé le poste de gouverneur directeur des élections en juillet 2003, avant d’être nommé chef de cabinet à l'Administration centrale du ministère à partir de juin 2005 et jusqu'à sa nouvelle nomination.

Larbi Mourid, Inspecteur général de l'administration territoriale, Le magistrat

Il a débuté sa carrière administrative en 1973 à Casablanca et a exercé à Settat. Il a été, entre autres, président de Chambre à la Cour suprême, et premier avocat général auprès de la Cour suprême en 2009.

Allal Sakrouhi, Directeur général des collectivités locales, L’économiste

C’est un titulaire d'un diplôme de 3e cycle en sciences économiques de l'université de Toulouse en 1982 qui a été choisi pour gérer cette épineuse direction. Il a démarré sa carrière professionnelle à l’Intérieur en 2002, après avoir été nommé directeur de l'Agence urbaine de Tétouan, avant de prendre les commandes de la province de Nouacer en 2003.

Mohammed Khabbachi, Gouverneur chargé de la communication, Le dircom'

Avec cette nomination, l’Intérieur compte soigner son image. Cette direction qui se contentait jusqu’à présent d’adresser les communiqués à la presse est appelée à réfléchir à une véritable stratégie de communication. L’homme a les compétences qu’il faut pour cela. Khabbachi est journaliste de profession ; cet homme d’une discrétion légendaire a intégré la MAP en 1983. Il en a gravi les échelons avant d’être nommé par le roi directeur général de la MAP en 2003. En 2009, il est victime d’un « coup d’État » qui ne dit pas son nom avant d’être contraint de quitter la direction de la fameuse agence de presse au profit de Ali Bouzerda, un proche de Fouad Ali El Himma.

Mohamed Ali El Admi, Directeur de la promotion nationale, Monsieur Propre

Cette direction secouée par de nombreux scandales de détournements financiers revient désormais à l’ancien wali de la région de Chaouia-Ouardigha. L’homme a démarré sa carrière à l’Intérieur avec sa nomination au poste de gouverneur à l'Administration centrale.

Les autres nominations

Mohamed Mhidia occupe le poste vacant de Mounir Chraïbi à la wilaya de Marrakech. Mohamed El Hafi est nommé wali de Taza-Al Hoceima-Taounate ; Mohamed El Yazid Zellou, wali de Settat; Mohamed El Aouzai, gouverneur directeur de l'agence urbaine de Casablanca. Quant aux treize nouvelles provinces, elles sont revenues à Driss Ait Mbarek à Figuig, Mohamed Fanid à Berrechid, Abderrahmane Addi à Youssoufi a, Mamai Bahia à Sidi Ifni, Mohamed Ali Habouha à Tarfaya, Mohamed Tallabi à Ouezzane, Jamal Khallouk à Driouch, Jalal Eddine Mirimi à Sidi Bennour, Noureddine Ouabbou à Fkih Ben Saleh, Mohamed Nakhcha à Tinghir, Houcine Amzal à Sidi Slimane, Al Akel Benthami à Nador, Ali Khalil à Midelt, Othmane Souali à Guercif et Farid Chourak à la province de Rhamna.

Les perdants

Rachid Filali Amine, Abdechakour Rais, Mohamed Tricha et Mohamed Fassi Fihri, rejoignent l'Administration centrale.

Et la police ?

Preuve que la réorganisation de l’Intérieur est globale, le roi a tenu à recevoir dans la même journée et en même temps, le patron de l’Intérieur et celui de la Police. Le premier a pris connaissance des nouvelles nominations de walis et le second a reçu des directives précises pour la mise en œuvre du dahir relatif à la DGSN et au statut du personnel de la Sûreté nationale. Une revalorisation de la situation de ce personnel bien particulier qui s’accompagnera d’une réorganisation de la direction de la DGSN avec des changements au niveau de l’organigramme. La police devra donc faire sa mue avec de nouvelles « répartitions des tâches » . Sans oublier les nouvelles missions qui « relèvent de l'intérêt de la nation » comme les violences urbaines, les confl its sociaux ou encore ce que les policiers nomment, dans leur jargon, le « milieu fermé ». Auparavant du ressort quasi exclusif de la DGST, il comprend le terrorisme, les grands mouvements de contestation et l’intelligence économique.

A.E.A