Maintenant qu’il n’est plus au gouvernement, le leader socialiste veut réhabiliter le rôle du Parlement. Président de la Chambre des représentants, premier secrétaire de l’USFP, Abdelwahed Radi reste un homme clef de la majorité. Depuis son perchoir, il défend le gouvernement qu’il a quitté et réclame plus de pouvoir pour le Parlement qu’il a rejoint. A condition que les élus montrent l’exemple…
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Quel était le but de la rencontre du Premier ministre avec la majorité le 26 avril ?
ABDELWAHED RADI : La réunion du Premier ministre avec les composantes de la majorité était destinée à réfléchir ensemble aux moyens de mieux faire pour les deux années qui restent du mandat du gouvernement. Il y a eu plusieurs réalisations, des avancées réelles dans les domaines des droits de l’Homme ; de grands projets économiques ont vu le jour ou ont été menés à terme et aussi nombre de dossiers sociaux ont été ouverts et sont aujourd’hui à un stade particulièrement bien avancé. Toutes ces réalisations sont indéniables. On peut toujours dire qu’on peut faire mieux, c’est vrai. Justement, c’est aussi le but de cette réunion !
Quelle Ă©valuation faites-vous du mi-mandat du gouvernement ?
Il y a un certain nombre d’échéances cruciales pour le gouvernement qui doit coller à son programme pour faire avancer les chantiers à un rythme accéléré. Le Parlement doit aussi faire son travail de législation et accomplir sa mission de contrôle, en changeant notamment de méthodes de fonctionnement. Il faut trouver une nouvelle formule, le Parlement doit avoir une production beaucoup plus rapide et prendre des initiatives pour créer les conditions du changement. Le Parlement est un lieu de réformes et un espace censé favoriser l’éclosion d’idées nouvelles.
Les relations entre les deux institutions, la représentation des citoyens et le gouvernement doivent être mieux coordonnées. Le Parlement doit participer avec le gouvernement à la réflexion sur les projets de lois gouvernementaux et cela, non seulement au moment du vote de ces lois mais bien avant cette étape. Il faut qu’il y ait plus de consultations en amont.
Vous voulez réconcilier le citoyen avec la politique. Comment cela est-il possible au moment où la cote du gouvernement est au plus bas ?
Il faut tout simplement que chacun fasse son devoir. Les députés ont été élus pour être présents au Parlement, il faut remédier à l’absentéisme des parlementaires et travailler dans des conditions optimales afin d’accélérer le rythme de la production législative. Il faut que les institutions élues soient irréprochables, c’est la représentation du peuple. Pour cela, il faut réformer le code électoral et éviter l’utilisation de l’argent dans les élections, interdire le nomadisme des députés d’un parti à un autre ou d’un groupe à un autre, et éviter tout ce qui décrédibilise l’action politique.
Propos recueillis par Mohamed Madani |