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Mouvement populaire : Petites victoires, grandes attentes  
actuel n°164/165, jeudi 18 octobre 2012
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Le Mouvement populaire entend occuper le centre de l'échiquier politique. Membre de la coalition gouvernementale, il réussit jusqu'à présent à éviter la colère de la rue. Quelle est l’influence réelle des Ouzzine, Haddad et autres Guerrouj ? Analyse.


Et si c'étaient eux qui s'en sortaient le mieux ? Jusqu'à présent, ces ministres « d'appoint » ne font pas trop de vagues et s'en sortent plutôt bien. Les ministres du Mouvement populaire, qui traînent un « parfum de Makhzen » trop prononcé, sont toujours regardés de haut par leurs collègues islamistes drapés dans une aura de vertu de plusieurs décennies dans l'opposition. Pourtant, rompus au combat politique, les intéressés se sont révélés des adversaires plus coriaces qu'il n'y paraît. Le cas Ouzzine est assez parlant. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, – qui a rappelé la semaine dernière que la jeunesse marocaine avait besoin aujourd'hui de « pain » –, s'apprête à lancer un programme national pour l'auto-emploi visant justement les catégories les plus fragiles de la jeunesse. Il prévient qu'il faudra aussi faire jouer la solidarité interministérielle. Pour cela, il compte bien inciter ses collègues du gouvernement à alléger le fardeau qui pèse sur les plus jeunes. Quelle valeur prêter à ces promesses ? A priori aucune. Ouzzine est un bon politique, mais il n'a pas de baguette magique.

 

Normaliser le M20

Le plus étonnant n'est pas que Ouzzine le dise mais que le pouvoir politique peine à s'en charger. A force d'attendre, les jeunes n'ont plus vraiment le choix. Pour une fois qu'un responsable les invite à sa table, il leur est difficile de faire la fine bouche. La question de l'emploi, et celle des diplômés chômeurs qui en découle, bénéficieraientcertainement du lancement d'initiatives qui ne viendraient pas nécessairement du ministère de l'Emploi ou de celui des Finances. L'autre volet de l'enthousiasme pour la cause de « la jeunesse » du « chouchou » de la mouvance populaire relève plus du politique que de l'économique. En effet, le titulaire du département de la Jeunesse a un objectif précis : récupérer le 20-Février. L'invitation ouverte aux vingtfévrieristes à participer aux débats lancés par le ministère de la Jeunesse et des Sports montre que les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience qu'il y avait urgence à « normaliser » le mouvement. « Ce ne sont pas nos ennemis, au contraire, c'est bien grâce aux jeunes du 20-Février que nous pouvons nous enorgueillir des avancées qu'a connues le pays ! » Par simple calcul partisan ou habileté politique, Ouzzine tient là un discours qui pourrait bien séduire une partie des vingtfévrieristes les moins virulents.

S’agissant de la cacophonie ambiante qui a marqué jusqu'à présent le quotidien du gouvernement Benkirane, on peut au moins reconnaître aux ministres du MP le mérite de tenter de faire en sorte, en cette rentrée difficile, que la coopération entre les ministres soit optimale. Preuve de cet esprit d’apaisement : Ouzzine, qui avait été épinglé par Choubani pour ses réputées absences au Parlement, n'a pas hésité à mettre de l'eau dans son vin après avoir réagi violemment dans plusieurs médias. C'est ce qu'il a confié au quotidien du parti. « Nous, au sein du gouvernement, nous ne travaillons pas comme un département indépendant des autres départements, mais nous travaillons comme une structure intégrée. » Le journal ajoute que « concernant ce qui a été colporté par rapport à un prétendu désaccord à ce sujet qui l’opposerait à M. Lahbib Choubani, ministre en charge des relations avec le Parlement et la Société civile, M. Ouzzine a démenti un tel désaccord ». « L'interministérialité fonctionne à plein », affirme M. Ouzzine à qui veut bien l'entendre.

Au ministère du Tourisme, Lahcen Haddad continue Ă  afficher un optimisme Ă  toute Ă©preuve, jusque sur les tĂ©lĂ©visions Ă©trangères, dont CNN. Et Ă  dĂ©fendre les intĂ©rĂŞts de son dĂ©partement, y compris face Ă  son collègue de la Justice qui fustigeait il y a peu « ces touristes pervers qui ne viennent Ă  Marrakech que pour s'adonner Ă  la dĂ©bauche ». Une dĂ©marche imitĂ©e par le ministre MP en charge de la Fonction publique qui s’est opposĂ© au chef du gouvernement Ă  propos du dĂ©cret sur la nomination aux hautes fonctions publiques. Evitant de s'engager dans la polĂ©mique avec le PJD, qui a laissĂ© entendre que l'Ă©laboration de ce dĂ©cret Ă©tait une tentative claire de limiter les pouvoirs du chef de gouvernement. Sans se dĂ©monter, Abdeladim El Guerrouj a revu sa copie avant de prĂ©senter une version qui dĂ©finit clairement la responsabilitĂ© politique du chef de gouvernement dans la nomination des DG des Ă©tablissements publics, du  secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral et des directeurs centraux.

L'été dernier, c’est Mohand Laenser qui a désamorcé la polémique issue des déclarations du député Aftati sur la complicité présumée des services secrets, en marge d’un possible conflit d’intérêt impliquant Salaheddine Mezouar. Un ministre de l’Intérieur qui a également réussi à calmer le jeu auprès des walis, alors que les mouvements d’humeur se multipliaient à leur égard au sein du PJD.

 

Les derniers rescapés de Basri

Au niveau de la cuisine interne de « la mère des ministères », Laenser, en collaboration étroite avec Charki Draiss, un ancien du ministère, est en train de pousser vers la sortie les derniers rescapés de l’équipe de Driss Basri. Une quarantaine de walis et gouverneurs devraient ainsi partir à la retraite avant la fin de cette année.

Les dossiers chauds ne manquent pas. Préparation des projets de loi sur la régionalisation avancée, élections communales, découpage électoral… autant de sujets délicats susceptibles de mener au clash avec le chef du gouvernement qui compte prendre en main l’épineux dossier des élections. A la volonté de Benkirane de voir le ministère de l’Intérieur se limiter à l'élaboration des textes, les chefs des autres partis au gouvernement ont opposé un niet définitif, arguant du fait que Benkirane est avant tout secrétaire général du PJD. Du coup, les détracteurs du chef du gouvernement sont parvenus à imposer l'idée de « Benkirane en tant que superviseur en chef des élections » ; cela signifie tout bonnement la bérézina pour les autres partis qui s'engageront dans une bataille communale qui s'annonce particulièrement chaude. D'ici-là, les islamistes vont sans doute devoir se rendre compte que le pouvoir, ce n'est pas seulement une guérilla interministérielle mais un exercice des responsabilités qui impose de composer avec les autres formations au gouvernement. Même les plus modestes.

Abdellatif El Azizi

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