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Intelligence Ă©conomique Le marchĂ© prend forme
actuel n°127, vendredi 3 février 2012
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Les rĂ©centes rumeurs sur d’hypothĂ©tiques opĂ©rations d’espionnage industriel,  Ă  partir du Maroc, relancent le dĂ©bat sur l’intelligence Ă©conomique. Grandes entreprises et administrations ont investi ce champ. Bilan d’un marchĂ© arrivĂ© Ă  maturitĂ©.


 

Adopter une dĂ©marche d’Intelligence Ă©conomique (IE) aurait pu Ă©viter plusieurs drames sociaux et humains, notamment dans les affaires Annajat, Hanouty ou encore eFloussy. Si ces cas d’échecs ont laissĂ© des sĂ©quelles, d’autres, tout aussi dangereux pour l’économie marocaine, ont Ă©tĂ© Ă©vitĂ©s de justesse.

 Â«â€‰Un certain nombre d’affaires potentielles de la mĂȘme envergure qu’Annajat ont Ă©tĂ© Ă©vitĂ©es ces derniĂšres annĂ©es, grĂące aux pratiques de l’IE mises en place par les services Ă©tatiques. Si l’on n’en entend pas parler c’est, prĂ©cisĂ©ment, parce qu’elles n’ont pas Ă©clatĂ© au grand jour », affirme Abdelmalek Alaoui, associĂ©-gĂ©rant Ă  Global Intelligence Partners, cabinet de conseil en IE Ă  Rabat. Toutefois, si l’IE permet de rĂ©duire les risques d’échec, elle ne peut pas toujours contrer les escroqueries et les faillites frauduleuses.

Mais de quoi s’agit-il au juste ? L’IE diffĂšre de l’espionnage industriel. Elle s’inscrit dans une dĂ©marche lĂ©gale de recherche de l’information utile qui permet de prendre des dĂ©cisions stratĂ©giques. L’objectif Ă©tant d’amĂ©liorer la position concurrentielle d’une entreprise ou d’un pays. Contrecarrer le lancement de nouveaux produits, adapter les prix ou lancer une nouvelle activité  

Autant de motivations qui incitent un nombre croissant de grandes entreprises marocaines Ă  investir dans l’IE. Le concept apparaĂźt au Maroc dans les annĂ©es 90 au sein d’une poignĂ©e de sociĂ©tĂ©s. En 2007, quelques entreprises seulement Ă©taient en mesure de s’offrir une cellule de veille et d’IE comme la BCP, la CDG, l’ONCF, MĂ©ditel, Lafarge Maroc ou encore Poste Maroc.

Dans un document intitulĂ© « Etude empirique sur les pratiques des entreprises marocaines en matiĂšre d’IE », Rida Chafik affirme que 70% des entreprises ne disposent pas d’un budget dĂ©diĂ© Ă  la veille. Depuis, la donne a changĂ©. Aujourd’hui, le marchĂ© est estimĂ© Ă  400 millions de dirhams rĂ©partis Ă©quitablement entre le privĂ© (une trentaine d’acteurs) et le secteur public.

« Une cellule de veille type est aujourd’hui composĂ©e de 3 Ă  5 personnes dans les grandes entreprises et les administrations rĂ©galiennes, et d’une personne, en gĂ©nĂ©ral un veilleur analyste, dans les PME et petites administrations. »

 

Les PME et PMI mal loties

Si le marchĂ© est en phase de maturation, il reste dominĂ© par les grandes entreprises. Les PME et PMI restent convaincues qu’une telle initiative nĂ©cessite des investissements colossaux, pour des rĂ©sultats pas toujours garantis.

« Il peut ĂȘtre parfois judicieux et Ă©conomiquement viable de commencer par externaliser le processus d’IE, afin d’ĂȘtre sĂ»r que cela correspond Ă  l’objectif recherché », explique Alaoui. Ce qui suppose une rĂ©flexion en amont sur les motivations et les rĂ©sultats attendus. Dans le cas oĂč l’entreprise opte pour une solution interne, elle dispose d’une panoplie d’outils et de logiciels.

MalgrĂ© la confidentialitĂ© qui rĂšgne dans ce domaine, l’on sait qu’AMI Software, fournisseur de solutions de veille technologique et d’analyse stratĂ©gique, compte parmi ses clients Maroc Telecom, Charaf Group ou encore Autoroutes du Maroc.

Pour leur part, des grands groupes comme Peugeot, Renault, NestlĂ©, Lafarge ou encore Veolia, ont choisi GrimmerSoft, Ă©diteur de logiciels d’enquĂȘtes internes, de collecte et d’analyse d’informations.

 

Un problĂšme de RH avant tout

Mais ces logiciels ne viennent qu’en dernier lieu. Au prĂ©alable, il faut recruter le personnel qualifiĂ©. C’est Ă  ce niveau que le bĂąt blesse. Rida Chafik en sait quelque chose. SpĂ©cialisĂ© en IE, il n’a pas rĂ©ussi Ă  se faire recruter dans sa spĂ©cialitĂ©.

« Au Maroc, les ressources humaines spĂ©cialisĂ©es ont du mal Ă  trouver des postes correspondant Ă  leur formation », affirme-t-il. Abdelmalek Alaoui a, lui, un autre point de vue sur le sujet.

Les laurĂ©ats d’universitĂ©s marocaines ne trouvent pas d’emploi car il y a « inadĂ©quation entre les formations dispensĂ©es en IE et le marchĂ© du travail », explique-t-il.

Un praticien d’Intelligence Ă©conomique est d’abord un individu qui se place dans une dĂ©marche de production et d’enrichissement de la connaissance.

« A ce niveau, nous constatons les plus grandes lacunes, et de gros besoins en formations complĂ©mentaires se font sentir car les universitĂ©s marocaines mettent surtout l’accent sur l’apprentissage de schĂ©mas thĂ©oriques », regrette Alaoui. La solution ? Concevoir un diplĂŽme professionnel, dispensĂ© par des grandes Ă©coles marocaines pour crĂ©dibiliser le secteur.

Abdelhafid Marzak

Trois questions Ă ... Abdelmalek Alaoui

Associé-gérant, Global Intelligence Partners

 

Quels sont les secteurs de l’économie marocaine qui ont le plus intĂ©rĂȘt Ă  adopter une dĂ©marche IE ?

Tous les secteurs dans lesquels sont actifs nos « champions nationaux » (banque, assurance, tĂ©lĂ©coms, finance, phosphates, services) sont en premiĂšre ligne. En second rang, les PME auraient beaucoup Ă  gagner en utilisant les stratĂ©gies de conquĂȘte de marchĂ©s issues de l’IE. Pour commencer, le patron d’une PME peut, lui-mĂȘme, assumer certaines fonctions de veille, en suivant une courte formation.

 

Pour ceux qui choisiraient de se faire accompagner, quels services s’offrent à eux ?

En ce qui nous concerne, toute la palette de services «classiques» en IE, allant de la mise en place d’une cellule de veille, Ă  l’externalisation pure et simple d’une partie ou de l’ensemble du processus. A cela s’ajoute le monitoring de la E-reputation. L’originalitĂ© de notre cabinet conseil rĂ©side surtout dans le fait que nous avons une offre « plug and play » qui ne nĂ©cessite aucun investissement prĂ©alable. Elle va de la veille stratĂ©gique Ă  la communication de crise lorsque l’entreprise ou l’institution se trouve dans une phase difficile. Nous surveillons continuellement 15 000 sources d’informations.

 

Que pensez-vous des différents outils et logiciels disponibles sur le marché ?

Il n’y a de richesse que d’hommes. Les logiciels sans des cerveaux bien formĂ©s pour les utiliser ne servent Ă  rien. Il y a une complĂ©mentaritĂ© entre intelligence artificielle et humaine. Demandez Ă  un logiciel de vous donner la sensibilitĂ© ou l’orientation d’un mĂ©dia, il vous donnera un score.  Demandez Ă  un homme de surveiller plusieurs milliers de pages Internet, il ne pourra pas. RĂ©concilier ces deux extrĂȘmes est notre job.

Propos recueillis par A.M.

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