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Maroc-France Le patronat craint plus la crise que Hollande
actuel n°141, vendredi 11 mai 2012
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Hollande ou Sarkozy, les Ă©changes entre le Maroc et la France n’échapperont  pas Ă  la crise. Sur les grands projets, rien ne sera remis en question. 


 

C’est avec un ouf de soulagement gĂ©nĂ©ralisĂ© que le monde des affaires marocain a accueilli l’élection de François Hollande Ă  la prĂ©sidence française. Le second prĂ©sident socialiste de la Ve RĂ©publique prend ses fonctions avec un capital sympathie apprĂ©ciable, aprĂšs une fin de mandat de Sarkozy riche en dĂ©rapages et couronnĂ©e par une campagne Ă©lectorale stigmatisant l’immigration et l’islam. « Tout systĂšme qui s’installe dans la durĂ©e est la voie ouverte Ă  la dĂ©cadence et aux dĂ©rapages. L’alternance socialiste est le rĂ©sultat du sursaut rapide du peuple français, comme celui survenu en 2002 face Ă  l’ascension du Front national », analyse Ahmed Kassal, Ă©conomiste et homme d’affaires. L’arrivĂ©e de Hollande aux commandes de l’Etat français va-t-il bouleverser les relations bilatĂ©rales avec le Maroc ? Les avis sont unanimes. Rien ne va changer dans le fond, mais sans doute, faut-il s’attendre Ă  quelques amĂ©nagements de forme. La France, comme les autres pays europĂ©ens partenaires du Royaume, a besoin de croissance. Les 700 entreprises françaises implantĂ©es au Maroc gĂ©nĂšrent une activitĂ© prĂ©cieuse par ces temps de rĂ©cession et rapatrient la totalitĂ© des bĂ©nĂ©fices vers l’Hexagone. « Il ne faut donc pas s’attendre Ă  un revirement stratĂ©gique radical durant le prochain quinquennat, la France Ă©tant notre premier investisseur, notre premier fournisseur et notre premier client », rappelle Hicham El Moussaoui, Ă©conomiste et chercheur Ă  l’universitĂ© de Marrakech.

 

Deux variables inquiétantes

En 2011, le Maroc a Ă©coulĂ© en France plus de 20% de ses exportations et importĂ© plus de 14% de produits français. Quant aux flux d’investissements directs en provenance de l’Hexagone, ils ont approchĂ© les 2 milliards d’euros en 2010, soit 60% du total des IDE captĂ©s par le Maroc.

« En fait, quelle que soit la mouvance Ă  laquelle appartient le prĂ©sident de la RĂ©publique, c’est la variable "crise" qui impactera les relations entre les deux partenaires », souligne El Moussaoui. L’annĂ©e 2012 sera celle de la baisse des commandes françaises adressĂ©es aux entreprises locales. Les exportations continueront Ă  reculer et le dĂ©ficit commercial Ă  se creuser. Idem pour les flux touristiques dont l’essoufflement est dĂ©jĂ  palpable, sous l’effet de la chute des rĂ©servations auprĂšs des principaux tours opĂ©rateurs. Les Marocains rĂ©sidant Ă  l’étranger (MRE) figurant en premiĂšre ligne des classes les plus vulnĂ©rables, les transferts en devises continueront de ralentir, tant que le spectre du chĂŽmage continuera de planer. En effet, sous l’effet de la crise, les entreprises françaises recourront, dans les prochains mois, aux licenciements massifs et Ă  des restructurations pour ĂȘtre fin prĂȘtes Ă  la sortie de crise.

« L’autre variable qui pourrait influer sur les relations bilatĂ©rales est le volume des aides françaises accordĂ©es au Maroc car la France s’apprĂȘte Ă  rentrer dans une phase d’austĂ©ritĂ© budgĂ©taire », prĂ©vient l’économiste.

 

 

TGV, un investissement structurant

MalgrĂ© les promesses Ă©lectorales, le futur gouvernement socialiste ne pourra y Ă©chapper pour rĂ©duire le poids de la dette publique et limiter le dĂ©ficit budgĂ©taire. Ainsi, l’on peut donc s’attendre Ă  un reprofilage de certains prĂȘts Ă  taux bonifiĂ©s, comme celui dĂ©diĂ© au financement du TGV. Pour rappel, la facture initiale est Ă©valuĂ©e Ă  1,8 milliard d’euros, sans compter les coĂ»ts des infrastructures. La France s’est engagĂ©e en 2011 Ă  octroyer un prĂȘt de 920 millions d’euros Ă  des conditions avantageuses, le reliquat devant ĂȘtre dĂ©bloquĂ© par le Maroc et des pays arabes comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le KoweĂŻt. « Le projet ne pourra pas ĂȘtre remis en question car ce marchĂ© reprĂ©sente des centaines d’emplois en France. De plus, il s’agit d’un engagement entre pays partenaires. Enfin, cet investissement ne peut ĂȘtre que structurant pour le Maroc, car de tout temps, les rĂ©volutions technologiques ont tirĂ© les Ă©conomies vers le haut. Le projet du TGV contribuera Ă  dĂ©cloisonner les rĂ©gions et Ă  faciliter la mobilitĂ© des ressources humaines », assure Ahmed Kassal.

En revanche, les principaux secteurs bĂ©nĂ©ficiaires des flux d’investissements directs français pourraient directement pĂątir de cette conjoncture dĂ©favorable dans l’Hexagone. Pour rappel, les entreprises françaises sont, pour l’essentiel, prĂ©sentes dans les secteurs de la banque (24%), les tĂ©lĂ©coms (23%), l’immobilier (18%) et le tourisme (11%). Dans ces secteurs, le ralentissement de l’activitĂ© se fait, d’ores et dĂ©jĂ , sentir. « Mais il n’y a pas de fatalitĂ©, le Maroc peut prendre des mesures volontaristes pour limiter l’impact de la crise europĂ©enne et attirer des flux d’investissement hors UE, en provenance des pays pĂ©troliers par exemple », souligne El Moussaoui. En clair, le Maroc doit tirer la leçon de cette crise et ne plus courir le risque de compter sur un seul partenaire. Si l’exercice budgĂ©taire 2012 peut ĂȘtre assimilĂ© « à une annĂ©e blanche », la loi de Finances n’étant toujours pas votĂ©e, le gouvernement Benkirane peut dĂ©jĂ  plancher sur des rĂ©formes concrĂštes Ă  insĂ©rer dans le budget 2013 pour faire repartir la machine Ă©conomique rapidement, Ă  condition de changer de logique. Jusqu’à prĂ©sent, la croissance a Ă©tĂ© tirĂ©e par le dynamisme de la demande domestique. Revers de la mĂ©daille : aggravation des dĂ©ficits public et commercial. « Alors que dans les annĂ©es 80, notre tissu industriel comptait 32 000 entreprises exportatrices et 7 000  entreprises importatrices, aujourd’hui, la tendance est inversĂ©e ! » Le Maroc compte dĂ©sormais 37 000 entreprises importatrices et 3 000 exportatrices. De plus, il est dĂ©ficitaire avec chacun des pays avec lesquels il a signĂ© un accord de libre Ă©change. Il est urgent de stimuler l’offre interne et exportable, en amĂ©liorant la compĂ©titivitĂ© des entreprises, en ciblant les marchĂ©s Ă©mergents qui affichent des taux de croissance Ă  deux chiffres et en attirant les capitaux arabes. De telles mesures nĂ©cessitent une profonde rĂ©forme de la rĂ©allocation des ressources budgĂ©taires. A commencer par la Caisse de compensation.

Mouna Kably

Panorama des échanges bilatéraux


‱ Part de la France dans les importations du Maroc en 2011 : 13,9%

soit 4,4 milliards d’euros

‱ Part de la France dans les exportations du Maroc en 2011 : 20,3%

soit 3  milliards  d’euros

‱ Solde commercial bilatĂ©ral en 2011 : 1,4  milliard d’euros

‱ Principaux produits exportĂ©s par la France au Maroc : Ă©quipements mĂ©caniques, produits Ă©lectroniques et informatiques, blĂ©.

‱ Principaux produits importĂ©s du Maroc par la France : textile, agroalimentaire, composants Ă©lectroniques.

 

 

Que pÚsent les IDE français au Maroc ?

 

Flux entrants d’IDE en provenance de France en 2010 : 1,8 milliard d’euros.

- Part de la France dans les entrĂ©es d’IDE : 60% en 2010 contre une moyenne de 48% sur la pĂ©riode 2005-2010

- Stock d’IDE en provenance de France en 2009 : 16 milliards d’euros (soit 53,5% du total).

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