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Sous-traitance : Les nouveaux mĂ©tiers rĂ©sistent  
actuel n°158, jeudi 6 septembre 2012
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Sur les cinq secteurs industriels du pays oĂč la sous-traitance Ă  l’international est omniprĂ©sente, trois affichent des performances nĂ©gatives cette annĂ©e. Les secteurs dits « traditionnels » sont les plus impactĂ©s par la crise internationale. Chez ces professionnels, on ne se voile plus la face : il faudra attendre fin 2013 pour redresser la barre. Pour les autres, la crise est synonyme d’opportunitĂ©s...


 

La sous-traitance est en soi un indicateur clĂ© de l’économie d’un pays. Au Maroc, cet indicateur reprĂ©sente plus de 30 milliards de dirhams par an, 20% de l’industrie nationale et 200 000 emplois. Or, la sous-traitance est souvent synonyme d’export. Et Ă  l’international, la crise est encore lĂ . Quel est son impact sur nos industriels ?

De janvier Ă  juillet 2012, les exportations marocaines en textile ont atteint un peu plus de 17,5 milliards de dirhams, soit une baisse de 3% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de l’annĂ©e 2011. La baisse est de l’ordre de 17% rien que pour le mois de juillet, comparativement au mĂȘme mois de l’annĂ©e derniĂšre. MĂȘme si la baisse enregistrĂ©e lors des sept premiers mois de l’annĂ©e n’est pas alarmante, Ă  l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (Amith), on reconnaĂźt volontiers qu’il y a crise.

« L’annĂ©e derniĂšre, dĂ©jĂ , nous avons vĂ©cu un deuxiĂšme semestre difficile pour ne pas dire catastrophique », partage Abderrahmane Atfi, prĂ©sident du pĂŽle dĂ©veloppement Ă  l’international au sein de l’Amith. Ceci est d’abord le rĂ©sultat de la crise de la consommation en Europe, exceptĂ© pour le luxe. Si l’Espagne est l’un des plus gros clients du Maroc, avec 30% des exportations, une  personne sur quatre y est aujourd’hui au chĂŽmage.

Les carnets de commandes se sont réduits à peau de chagrin. Seuls quelques groupes solides comme Inditex en Espagne ou encore Marks & Spencer en Grande-Bretagne ont pu maintenir un niveau de commandes satisfaisant. Au final, la baisse des volumes a engendré également une pression sur les prix, réduisant les marges des ateliers nationaux.

De plus, les donneurs d’ordres sont des petites et moyennes entreprises qui, en gĂ©nĂ©ral, sont impactĂ©es par la crise. Les dĂ©lais de paiement s’en retrouvent allongĂ©s et des problĂšmes de solvabilitĂ© apparaissent. « A partir du second semestre 2011, quelques unitĂ©s de confection ont dĂ» fermer. Et la situation ne s’est pas amĂ©liorĂ©e au premier trimestre 2012. Des centaines d’emplois ont Ă©tĂ© Ă  jamais perdus », se dĂ©sole Atfi.

 

Le cuir est tanné...

MĂȘme constat pour les professionnels du cuir au Maroc, pour qui la crise Ă©tait « sĂ©vĂšre ». A fin mai, la baisse Ă©tait de 20% sur l’ensemble des exportations de ce secteur. Les carnets de commandes des pays traditionnellement importateurs de nos produits ne sont plus alimentĂ©s. Et ce sont des pays comme l’Espagne, la France ou encore l’Italie qui ont enregistrĂ© les baisses de commandes les plus significatives.

La chaussure marocaine est la premiĂšre Ă  payer le prix de la crise Ă©conomique, alors qu’elle reprĂ©sente 80% des exportations marocaines de cuir. Les exportations marocaines de chaussures ont atteint 1,6 milliard de dirhams sur la pĂ©riode janvier-juillet 2012. Soit une baisse de 20% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de l’annĂ©e derniĂšre. « Depuis 2011, la situation ne cesse de s’aggraver », partage Abdeslam Alaoui El Hassani, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration marocaine des industries du cuir (FEDIC).

Un redressement en vue ? Pas avant le second semestre 2013. « Nous Ă©tions censĂ©s recevoir les commandes de l’hiver prochain. Nous attendons toujours. » Le secteur aurait perdu quelque 150 jours de travail.

Celui de l’électronique ne se dĂ©marque pas non plus du lot. Jusqu’en 2010, les exportations marocaines se portaient bien (450 millions d’euros), Ă  tel point que le ministĂšre de tutelle tablait sur 850 millions d’euros et 9 000 emplois en 2015. Mais c’était sans compter les effets de la crise sur les recettes de nos industriels.

Selon l’Observatoire marocain de l’industrie, entre janvier et juillet 2012, les exportations marocaines de produits Ă©lectroniques ont atteint un peu plus de 3,58 milliards de dirhams, soit une baisse de 14% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2011. Durant le seul mois de juillet, les exportations marocaines ont dĂ©gringolĂ© de 30% par rapport Ă  juillet 2011.

 

... mais l’aĂ©ronautique dĂ©colle

Heureusement, d’autres secteurs exportateurs affichent une santé  insolente. A l’image de l‘aĂ©ronautique. En 2011, pas moins de 105 entreprises opĂ©raient dans le secteur de l’aĂ©ronautique au Maroc. Les 9 000 emplois du secteur ont gĂ©nĂ©rĂ© quelque 800 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Et, crise ou pas crise, le secteur continue sur sa lancĂ©e. Entre janvier et juillet 2012, le chiffre d’affaires Ă  l’export a atteint prĂšs de 4,12 milliards de dirhams, enregistrant une hausse de 28% par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode l’an dernier. « Dans notre secteur, il n’y a tout simplement pas de crise », nous apprend un membre du Groupement des industries marocaines aĂ©ronautiques et spatiales (GIMAS). D’ailleurs, la vague d’installation de constructeurs aĂ©ronautiques continue. DerniĂšre implantation d’envergure : le canadien Bombardier qui investit 200 millions de dollars Ă  Casablanca.

 

Le secteur de l’industrie automobile est Ă©galement en Ă©volution, avec une hausse de 11% des exportations au cours de la pĂ©riode janvier-juillet 2012, et un chiffre d’affaires de 15,14 milliards de dirhams. En dĂ©finitive, les nouveaux mĂ©tiers mondiaux du Maroc rĂ©sistent beaucoup mieux Ă  la crise. Simplement parce que les projets en cours datent d’avant la crise, mais Ă©galement du fait que les prix proposĂ©s par nos sous-traitants sont encore trĂšs bas.

Abdelhafid Marzak

Les services s’en sortent

 

La sous-traitance au Maroc est constituĂ©e principalement des centres d’appels (80%), BPO (services financiers et administratifs) et ITO (services informatiques). Elu « Meilleure destination offshoring » par l’Association europĂ©enne de l’offshoring (EOA), le Maroc n’a plus rien Ă  prouver sur ce registre.

Le chiffre d’affaires Ă  l’export est de l’ordre de 3,5 milliards de dirhams durant le premier semestre 2012. « Nous devrions dĂ©passer 8,5 milliards pour l’annĂ©e, compte tenu d’une activitĂ© toujours plus forte lors des six derniers mois », affirme Youssef Chraibi, prĂ©sident de l’Association marocaine des centres de relation client (AMRC), regroupant 80% des opĂ©rateurs du secteur.

 

Contrairement Ă  la majoritĂ© des industries exportatrices, l’offshoring est un secteur « contre-cyclique ». En temps de crise, de nouveaux donneurs d’ordres ayant initialement choisi des solutions onshore finissent par s’orienter vers le Maroc. De plus, il n’y a eu, contrairement aux rumeurs, aucun mouvement reprĂ©sentatif de relocalisation en France.

NĂ©anmoins, les difficultĂ©s que connaĂźt le secteur des tĂ©lĂ©coms en France, et qui reprĂ©sente un poids majeur dans l’offshoring, ont eu un impact sur ce secteur. Cela dit, les professionnels tablent sur une Ă©volution du chiffre d’affaires d’environ un milliard de dirhams par annĂ©e. Et les 668 000 m2 de parcs offshore construits Ă  Casablanca, Rabat, FĂšs et Oujda aideront Ă  rĂ©aliser ces objectifs. A condition de s’attaquer sans plus tarder aux marchĂ©s anglophones.

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