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Dialogue social : Bienvenue au moussem 
Actuel n°89, vendredi 8 avril 2011
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C’est un rendez-vous pĂ©riodique oĂč chacune des parties, gouvernement, patrons et syndicats, joue sa partition. Mais les retombĂ©es sociales restent maigres. Ce dernier round fera-t-il exception ?


***

Le dernier round du dialogue social sera-t-il diffĂ©rent des prĂ©cĂ©dents ? Ou bien assistera-t-on au mĂȘme scĂ©nario, en prĂ©sence des mĂȘmes acteurs ? A priori, on serait tentĂ© de croire que la donne a changĂ© et que le rapport de force est, aujourd’hui, Ă  l’avantage des syndicats.

D’autant que les principales centrales s’appuient sur les ardeurs revendicatrices de la rue, pour faire entendre leurs dolĂ©ances. Ainsi, la relance du dialogue social, en panne depuis plusieurs mois, pourrait contribuer Ă  redorer le blason des tĂ©nors du syndicalisme marocain.

Toutefois, il ne faut pas s’attendre Ă  des miracles. Au mieux, le gouvernement concĂ©derait une augmentation du SMIG. Pour rappel, la derniĂšre hausse de 10% Ă  2 400 dirhams avait Ă©tĂ© dĂ©crĂ©tĂ©e en janvier 2010 au profit de prĂšs de 50 000 fonctionnaires.

Tensions sociales ou pas, le gouvernement a les mains liĂ©es et satisfaire l’ensemble des revendications syndicales reviendrait Ă  mettre sur la table la coquette somme de 43 milliards de dirhams, selon les estimations du ministĂšre de l’Economie et des Finances.

Salaheddine Mezouar a déjà bien du mal à trouver une rallonge de 15 milliards de dirhams pour éviter la flambée des prix des denrées de premiÚre nécessité subventionnées.

Pour dĂ©bloquer une enveloppe supplĂ©mentaire d’un tel montant, l’argentier n’aura pas d’autre choix que de faire voter une loi de Finances rectificative. Cette Ă©ventualitĂ© avait pourtant Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e de maniĂšre catĂ©gorique par Mezouar, il y a Ă  peine quelques semaines


CĂŽtĂ© patronal, certes, Mohamed Horani s’est montrĂ© particuliĂšrement rĂ©ceptif aux revendications syndicales, aux dires des reprĂ©sentants de l’UMT et de l’UGTM. Mais sur ce registre non plus, rien de concret n’est sorti.

Il faut reconnaĂźtre, lĂ  aussi, que la marge de manƓuvre du prĂ©sident de la CGEM demeure Ă©troite car la confĂ©dĂ©ration n’a pas pour vocation Ă  inciter ses adhĂ©rents Ă  respecter les clauses des conventions sociales. Pour plus d’efficacitĂ©, chaque branche d’activitĂ© devrait, Ă  l’image du secteur bancaire, Ă©laborer sa propre convention collective et la rĂ©viser annuellement en prĂ©sence de ses partenaires sociaux.

« Le gouvernement n’est pas habilitĂ© Ă  traiter de la situation des salariĂ©s du secteur privĂ©. Il peut, tout au plus, jouer le rĂŽle de rĂ©gulateur et veiller au respect du cadre rĂ©glementaire », rappelle un fin connaisseur de la question sociale.

Celui-ci ne cache pas son scepticisme quant Ă  l’efficacitĂ© de ce modĂšle tripartite bĂąti autour du gouvernement. Ce dernier se retrouve Ă  jouer Ă  la fois le rĂŽle d’employeur et de rĂ©gulateur du patronat – dont la capacitĂ© de mobilisation est faible – et des syndicats aux revendications dĂ©mesurĂ©es.

« En dĂ©finitive, ces rencontres se rĂ©sument Ă  des shows oĂč chacun prononce solennellement son discours, et qui se soldent par la crĂ©ation de commissions tripartites dont les travaux n’aboutissent jamais ! » Pour l’heure, le dernier round du dialogue social n’a pas Ă©chappĂ© Ă  la rĂšgle.

Deux commissions ont, d’ores et dĂ©jĂ , Ă©tĂ© constituĂ©es, l’une dĂ©diĂ©e au secteur public et l’autre au secteur privĂ©. Toutefois, face Ă  l’urgence de la situation, le gouvernement s’est voulu, cette fois, plus pragmatique puisque les deux structures crĂ©Ă©es sĂ©ance tenante sont tenues de formuler leurs recommandations dĂšs le dĂ©but de cette semaine. Reste Ă  savoir si celles-ci seront effectivement prises en compte.

« Il est vrai qu’en dĂ©but de sĂ©ance, nous n’avons pas cachĂ© notre dĂ©ception. L’on s’attendait Ă  ce que le gouvernement rĂ©ponde, du moins en partie, Ă  nos revendications. En particulier, la revalorisation des salaires et des pensions de retraitĂ©s », dĂ©plore Mohamed Kafi Cherrat, de l’UGTM.

MĂȘme son de cloche auprĂšs de la FDT et de l’UMT qui s’attendaient Ă  un Ă©chĂ©ancier prĂ©cis tant au niveau du calendrier que des ressources financiĂšres Ă  mobiliser.

Le SMIG Ă  3 400 dirhams ?

Toutefois, le ministre de l’Economie a rĂ©ussi Ă  ne pas rompre le dialogue en suggĂ©rant la crĂ©ation imminente des commissions qui rendraient leur copie dans un dĂ©lai maximum d’une semaine.

« La pression sociale est telle que toutes les parties sont acculĂ©es Ă  accĂ©lĂ©rer la cadence pour trouver des rĂ©ponses concrĂštes aux attentes des travailleurs », affirme Cherrat.

Selon divers pronostics, le gouvernement Abbas El Fassi devrait concĂ©der une revalorisation du SMIG. Mais rĂ©pondra-t-il aux attentes des syndicats qui rĂ©clament un salaire minimum de 3 400 dirhams ? Rien n’est moins sĂ»r. La revalorisation graviterait probablement autour de 10%, comme cela a Ă©tĂ© le cas par le passĂ©.

Quant au patronat, il serait, lui aussi, prĂȘt Ă  faire quelques concessions sur la couverture sociale et le plan salarial. Mais lĂ  aussi, on est en droit de se demander jusqu’oĂč les entreprises peuvent-elles lĂącher du lest sans compromettre leur compĂ©titivitĂ©.

Pour cet expert en rapports sociaux en entreprise, il n’est pas toujours dans l’intĂ©rĂȘt des travailleurs d’obtenir une augmentation brutale du SMIG. Dans cette situation, les PME sont contraintes de corriger l’explosion de leurs charges sociales en rĂ©duisant le nombre d’heures dĂ©clarĂ©es.

Autrement dit, une hausse importante du SMIG peut se traduire par une aggravation du nombre de travailleurs au noir. Un flĂ©au que l’Etat a dĂ©jĂ  bien du mal Ă  Ă©radiquer, au regard du nombre de salariĂ©s du secteur privĂ© dĂ©clarĂ©s Ă  la CNSS, qui stagne autour de 500 000
 depuis plus d’une dĂ©cennie.

Mouna Kably

Des revendications rodées

  • Hausse du SMIG dans les secteurs privĂ© et public.
  • RĂ©vision des pensions des retraitĂ©s.
  • Sauvetage des caisses de retraite et rĂ©sorption des arriĂ©rĂ©s de l’Etat auprĂšs de la Caisse marocaine des retraites (CMR).
  • Respect des libertĂ©s syndicales notamment au sein de certains offices et entreprises publiques.
  • Aides en cas de perte d’emploi.
  • Aides Ă  la recherche du premier emploi.

Paix sociale à l’ONCF

Le malaise qui couvait au sein de l’ONCF et le bras de fer enclenchĂ© par les cheminots viennent d’ĂȘtre Ă©touffĂ©s dans l’Ɠuf. Un protocole d’accord couvrant la pĂ©riode 2011-2015 a Ă©tĂ© signĂ© entre la direction gĂ©nĂ©rale de l’Office et ses partenaires sociaux.

Il prĂ©voit l’amĂ©lioration des salaires et des conditions de travail ainsi que le renforcement des infrastructures sociales. Les quatre syndicats ayant une reprĂ©sentativitĂ© de 85% du personnel ont adoptĂ© ce protocole. Un seul n’y a pas encore adhĂ©rĂ©.

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