Alliances, repreneur dâAmwaj ? Peut-ĂȘtre. En tout cas, Alami Lazrak ne cache pas lâintĂ©rĂȘt de son groupe pour ce projet, Ă lâarrĂȘt depuis le retrait de Sama DubaĂŻ.
Selon Alami Lazrak, tous les projets programmĂ©s seront livrĂ©s conformĂ©ment au planning. Quant au cours de Bourse, il ne reïŹĂšte pas les performances du groupe qui, lui, continue dâavancer ses pions.
Comment se présente 2010 ?
A LAMI LAZRAK : En dĂ©pit de la crise dans le secteur de lâimmobilier, lâannĂ©e se prĂ©sente plutĂŽt bien. MalgrĂ© cette conjoncture difïŹcile, nous maintenons le business plan prĂ©sentĂ© lors de notre introduction en Bourse. Nous faisons en sorte de respecter tous nos engagements et objectifs.
Que pensez-vous des dispositions ïŹscales 2010 visant Ă relancer le logement social ?
Ces nouvelles mesures prises sont un premier secours pour relancer le logement social, pas uniquement pour notre groupe mais pour tout le secteur. Concernant lâimpact sur notre business plan, il sera pratiquement nul. Les conventions seront signĂ©es dans les deux mois qui viennent, mais les premiers logements qui seront livrĂ©s sur la base dâun prix de vente de 250 000 dirhams, ne seront produits quâĂ partir de 2011. Câest alors que nous en ressentirons lâimpact. Cela dit, lâeffet psychologique est important : avec de telles dispositions, nous avons de la visibilitĂ© sur 10 ans dans ce segment. Mais, Ă mon avis, les produits Ă 250 000 dirhams vont fonctionner partout au Maroc, sauf sur lâaxe Casablanca-Rabat, qui abrite pourtant 40 % Ă 50 % de la population concernĂ©e, parce que le foncier y est excessivement cher. Bien entendu, pour ceux qui possĂšdent dâimportantes rĂ©serves fonciĂšres auxquelles sâajoute lâexonĂ©ration ïŹscale, le logement social est un crĂ©neau trĂšs intĂ©ressant. Ce nâest pas le cas pour tous les opĂ©rateurs.
Vos ambitions dans le pÎle logement intermédiaire ont-elles baissé ?
Depuis bientĂŽt trois ans, nous nous sommes lancĂ©s dans lâhabitat intermĂ©diaire. Le poids de ce pĂŽle ne cessera de se renforcer dans nos rĂ©sultats. En 2009, il a contribuĂ© Ă plus de 20 % de nos rĂ©sultats et devrait atteindre 50 % en 2012. Aujourdâhui, sur ce segment, nous avons prĂšs de 70 000 unitĂ©s qui sont soit dĂ©jĂ entamĂ©es, soit sur le point de lâĂȘtre.
Quelles sont vos réserves fonciÚres ?
Nos rĂ©serves fonciĂšres commencent Ă ĂȘtre importantes. Aujourdâhui, tous pĂŽles confondus, resorts golïŹques, rĂ©sidentiels et tertiaires, habitat intermĂ©diaire, nous avons prĂšs de 4 000 hectares de rĂ©serves fonciĂšres. Elles sont situĂ©es un peu partout, Ă Fnideq, Larache, Mdiq, Casablanca, Marrakech, Agadir, Tan TanâŠ
Comment avancent les autres grands projets comme Sindibad ?
Le protocole dâaccord pour la rĂ©alisation de ce projet vient dâĂȘtre signĂ© avec les autoritĂ©s. Ainsi que tous les accords concernant ce projet qui englobe un parc animalier, un autre de loisirs, un musĂ©e archĂ©ologique, lâĂ©quivalent de 200 000 mÂČ couverts de rĂ©sidentiels, bureaux, hĂŽtels et commerces. En principe, il va falloir entre 7 et 8 mois pour ïŹnaliser toutes les Ă©tudes. LâopĂ©ration devrait donc dĂ©marrer dĂ©but 2011.
Quâen est-il de la station Lixus ?
Ce projet avance convenablement. En juillet 2009, quand nous en sommes devenus propriĂ©taires, nous avons remis le projet Ă plat. Nous lâavons reproïŹlĂ© pour en faire une rĂ©alitĂ© et une destination avec une zone dâanimation autour dâun port de plaisance de 240 anneaux. Le projet du golf est achevĂ© et nous avons dĂ©marrĂ© le Club House du golf qui devrait se terminer lâĂ©tĂ© prochain. Nous dĂ©marrerons trois hĂŽtels qui seront achevĂ©s, je lâespĂšre, pendant lâĂ©tĂ© 2011, date Ă laquelle la station devra ĂȘtre ouverte. CĂŽtĂ© immobilier, les premiĂšres tranches de logements seront achevĂ©es dĂšs cet Ă©tĂ©. Une autre partie en 2011. Ă partir de lĂ , chaque mois de mai, avant les saisons estivales, nous livrerons une partie de lâimmobilier. Les unitĂ©s hĂŽteliĂšres seront livrĂ©es au fur et Ă mesure. Ă partir de 2012, nous commencerons Ă livrer deux hĂŽtels par an. Nous avons des engagements avec le gouvernement que nous souhaitons respecter.
Votre groupe serait-il intéressé par la station Taghazout ?
Pour nous, Taghazout nâest pas dâactualitĂ© dans le sens oĂč lâon ne sait pas ce que le gouvernement a conclu avec les anciens dĂ©veloppeurs. On a parlĂ© de rĂ©siliation, mais franchement, nous ne savons pas encore ce quâil en est rĂ©ellement. De toute maniĂšre, pour le moment, personne ne nous a sollicitĂ©s. Le moment venu, nous statuerons en fonction de notre charge de travail.
On parle dâune Ă©ventuelle reprise, par votre groupe, des parts de Sama DubaĂŻ dans le projet Amwaj. Quâen est-il exactement ?
Amwaj pourrait nous intĂ©resser dans la mesure oĂč nous nâavons pas de projet Ă Rabat et aussi, parce quâil sâagit dâune opĂ©ration stratĂ©gique qui permettra Ă terme, de structurer les villes de Rabat et SalĂ©. Donc Ă©videmment, si lâAgence de dĂ©veloppement du Bouregreg nous sollicite directement ou dans le cadre dâune compĂ©tition, nous rĂ©pondrons prĂ©sent. Nous sommes Ă disposition.
Avec lâacquisition de EMT et Somadiaz, votre groupe Ă©largit son pĂ©rimĂštre dâaction aux BTP. Comment Ă©volue cette nouvelle activitĂ© et quels sont les projets actuellement dans le pipe?
La sociĂ©tĂ© que nous avons acquise en juillet est, Ă la base, une entreprise de BTP spĂ©cialisĂ©e dans les grands ouvrages, notamment les barrages. Câest lâune des trois sociĂ©tĂ©s admises Ă soumissionner pour les barrages. Depuis son acquisition, nous avons obtenu la rĂ©alisation dâun nouveau barrage pour une enveloppe de 560 millions de dirhams. Câest une grande ïŹertĂ© pour nous, car les autoritĂ©s nous ont fait conïŹance alors que nous venons Ă peine dâacquĂ©rir cette sociĂ©tĂ©. Nous avons quatre barrages en cours de rĂ©alisation dont un Ă livrer dans les deux mois Ă venir. Nous travaillons aussi pour TMSA ainsi que pour lâusine Renault de Tanger. Aujourdâhui, EMT devient un groupement de cinq entreprises avec des spĂ©cialisations prĂ©cises (BTP, location dâengins de levage, explosifsâŠ). Notre ambition est de faire de ces entreprises des leaders dans leur domaine.
OĂč en est votre projet sur le segment de lâimmobilier de luxe Ă Casablanca, lancĂ© dans le cadre de la joint-venture avec le Libanais Benchmark ?
La structure existe maintenant. Et actuellement, nous en sommes Ă la recherche de terrains. Comme il sâagit dâun type particulier de logements, nous voulons des terrains trĂšs spĂ©ciïŹques en plein cĆur de la ville de Casablanca. Notre projet vise Ă rĂ©aliser une rĂ©sidence fermĂ©e et sĂ©curisĂ©e avec un accueil et toutes les commoditĂ©s nĂ©cessaires. Il portera sur une centaine dâappartements de luxe de 180 Ă 300 mÂČ. Les terrains sont rares pour ce genre dâopĂ©rations. Nous Ă©tudions des propositions avec nos partenaires libanais. JâespĂšre que dâici le mois dâavril, nous aurons acquis le foncier nĂ©cessaire pour rĂ©aliser cette opĂ©ration dans ce segment.
Comment se comporte la commercialisation de vos produits destinés à la clientÚle haut de gamme ?
Ă Tanger et Marrakech, il y a ralentissement mais tout dĂ©pend de la nature du projet et de sa localisation. Pour certains projets, le ralentissement est plus notable que pour dâautres. Ă Marrakech par exemple, nous avons le projet de luxe Al Maaden qui se vend trĂšs bien alors que nous sommes Ă 4,5 millions de dirhams minimum. Câest un projet exclusif, unique, avec une architecture et un style particuliers. Nous avons fait appel aux meilleures entreprises marocaines et Ă©trangĂšres et le rĂ©sultat est Ă la hauteur de nos attentes, comme le conïŹrment les ventes. Un peu plus loin, nous avons un projet haut standing qui accuse un net ralentissement. Ă mon avis, cela sâexplique par le fait quâĂ Marrakech, il y a beaucoup de produits dits haut standing. Ce qui fait que les acheteurs potentiels sont un peu perdus. La force dâun amĂ©nageur dĂ©veloppeur consiste Ă adapter les projets Ă la rĂ©alitĂ© de la demande. Nous essayons de trouver un Ă©quilibre en suivant de prĂšs cette demande. Notre force rĂ©side aussi dans le fait que nous bannissons le « noir ». Par ailleurs, nos clients savent que nos projets sont assortis dâune gestion locative.
Depuis votre introduction en Bourse, le cours ne reïŹĂšte pas les performances du groupe. Comment expliquez-vous cela?
La valeur a connu au dĂ©marrage une ïŹambĂ©e, mais depuis, elle se maintient au prix de lâintroduction. Il faut dire que la Bourse est morose au regard des volumes Ă©changĂ©s. Certes, il y a des valeurs trĂšs volatiles, ce nâest pas le cas de la nĂŽtre. Je ne peux pas dire que je suis satisfait. Mais, je suis content que notre valeur soit cotĂ©e.
Propos recueillis par Khadija El Hassani |