EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Textile : les bons de commande dĂ©filent 
Actuel n°84, vendredi 11 mars 2011
| More

Le secteur des textiliens a le vent en poupe. AmorcĂ©e en septembre dernier, la reprise se confirme. Tour d’horizon d’un secteur qui sort de deux annĂ©es de marasme.


***

Un vent d’optimisme souffle sur le secteur textile. AprĂšs plusieurs mois de marasme, l’activitĂ© semble plus que jamais prĂȘte Ă  repartir. Les carnets de commandes commencent Ă  se garnir. AprĂšs deux annĂ©es difficiles durant lesquelles les commandes se sont rarĂ©fiĂ©es, voire stoppĂ©es, les prĂ©mices d’une reprise sont aujourd’hui palpables.

C’est en tout cas ce qu’affirment plusieurs opĂ©rateurs interrogĂ©s. Ă  commencer par le prĂ©sident de l’Amith, Mostafa Sajid qui, catĂ©gorique, confirme une affluence de la demande Ă©manant de grands donneurs d’ordres Ă©trangers, notamment britanniques et espagnols. « Depuis quatre Ă  six mois, les entreprises locales sont littĂ©ralement assaillies par les commandes Ă©trangĂšres », assure-t-il. MĂȘme constat du cĂŽtĂ© de Tarik Aguizoul, patron de l’entreprise AGZ et prĂ©sident de l’Amith au niveau de la rĂ©gion de Rabat. « Les grands donneurs d’ordres ont commencĂ© Ă  repositionner leur sourcing et nombre d’entre eux opĂšrent leur retour en force au Maroc », se rĂ©jouit l’industriel.

Au plus fort de la crise, ces derniers s’étaient tournĂ©s, au grand dam des opĂ©rateurs marocains, vers les pays asiatiques pour rĂ©duire leurs prix de revient. « Or la plupart d’entre eux ont rapidement dĂ©chantĂ© face aux problĂšmes de qualitĂ© et de dĂ©lais, mais aussi de culture et de langue », poursuit Aguizoul. Abondant dans le mĂȘme sens, Abdelkhalek ChraĂŻbi, dirigeant de Pantex, entreprise spĂ©cialisĂ©e dans la confection de pantalon, confirme lui aussi l’embellie de l’activitĂ©. « Le retour de grands clients anglais, amorcĂ© timidement l’annĂ©e derniĂšre, s’est confirmĂ© de plus belle depuis septembre », prĂ©cise ChraĂŻbi. Son usine, qui a dĂ» rĂ©duire sa capacitĂ© de production pendant la crise, tourne dĂ©sormais Ă  plein rĂ©gime. « C’est le cas dans nombre d’unitĂ©s Ă  travers le Royaume dont les capacitĂ©s sont pratiquement dĂ©passĂ©es par le flux des commandes actuelles », assure l’opĂ©rateur.

Une reprise bien partie pour durer

Mieux encore, plusieurs textiliens ont profitĂ© de cette percĂ©e pour monter en gamme, dĂ©passer le niveau basique de sous-traitance et privilĂ©gier la cotraitance. C’est le cas de Pantex dont le principal donneur d’ordres, qui est anglais, a renforcĂ© ses commandes. « DĂ©sormais, nous intervenons sur l’ensemble du processus de fabrication, englobant aussi le choix des accessoires, pour livrer un produit fini », confie l’industriel.

C’est le cas Ă©galement d’autres opĂ©rateurs qui ont su gagner la confiance de leurs donneurs d’ordres. C’est ce qui explique, entre autres, qu’une enseigne comme Inditex (marque Zara), souvent citĂ©e en exemple, n’ait pas interrompu ses commandes, mĂȘme au plus fort de la crise. Aujourd’hui, la marque espagnole aurait mĂȘme renforcĂ© son volume d’affaires au Maroc en faisant travailler prĂšs de 70 % des entreprises Ă  Tanger et quelque 30 % Ă  Casablanca.

Sereins, les opĂ©rateurs affirment que la reprise actuelle est partie pour durer. Et mĂȘme la flambĂ©e des cours des matiĂšres premiĂšres, notamment du coton, qui ne manquera pas de peser lourd sur le coĂ»t de production, n’altĂšre pas leur optimisme. « Nous avons aujourd’hui une visibilitĂ© sur au moins une saison, c’est-Ă -dire sur les six Ă  douze prochains mois », assure Abdelkhalek ChraĂŻbi. Outre les Espagnols et les Britanniques, des donneurs d’ordres amĂ©ricains seraient Ă©galement de la partie.

MĂȘme des opĂ©rateurs turcs, attirĂ©s par cette embellie, commencent Ă  affluer au Maroc pour tenter d’avoir une part du gĂąteau. « Comme ils ne sont pas liĂ©s par un accord de libre-Ă©change avec les Ă©tats-Unis, les Turcs viennent au Maroc pour essayer de dĂ©crocher des commandes qu’ils traiteront ensuite Ă  partir du Royaume », explique un opĂ©rateur. Autant dire que la machine marocaine est bel et bien enclenchĂ©e.

Formation en alternance

Reste Ă  rĂ©soudre la question Ă©pineuse de la pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre. En effet, nombre d’opĂ©rateurs doivent faire face Ă  un manque rĂ©current de personnel qualifiĂ©. « Depuis le coup d’arrĂȘt de la production, la plupart des entreprises ont perdu une bonne partie de leur personnel qualifiĂ©. Et il leur est difficile, aujourd’hui, d’en trouver facilement », dĂ©plore le patron de Pantex.

Or, c’est sur ce registre, entre autres, que se joue la concurrence Ă  l’international. Les entreprises sont conscientes que, pour se positionner et se maintenir, elles doivent constamment faire preuve d’innovation et suivre les tendances du marchĂ© pour rĂ©pondre aux exigences des grands donneurs d’ordres.

D’autant que les destinations Ă©gyptienne et tunisienne, principales concurrentes du Maroc, sont actuellement en perte d’attrait sur le marchĂ© mondial du fait de l’insĂ©curitĂ© politique. Pour ne pas rater le coche, les textiliens devront se doter d’équipes performantes et crĂ©atives. De plus, ils ne pourront plus faire l’économie de programmes de formation pour la mise Ă  niveau de leurs Ă©quipes.

D’ailleurs, pour pallier le manque chronique de personnel qualifiĂ©, un plan de formation sera initiĂ©, dĂ©but mars, avec l’OFPPT. Il devra permettre la qualification de 200 000 ouvriers Ă  long terme. Ce programme accĂ©lĂ©rĂ© prĂ©voit des pĂ©riodes de formation en alternance avec des stages en entreprises. Pour entĂ©riner ce plan et prĂ©ciser les engagements des deux parties, l’Amith et l’OFPPT sont sur le point de signer une charte.

Selon Abdelkhalek ChraĂŻbi, une enquĂȘte menĂ©e rĂ©cemment auprĂšs d’unitĂ©s de production a rĂ©vĂ©lĂ© un besoin urgent de quelque 20 000 emplois. Les entreprises qui ont rĂ©ussi Ă  dĂ©passer le cap difficile de la crise, et le ralentissement de la demande Ă©trangĂšre de ces deux derniĂšres annĂ©es, s’apprĂȘtent dĂ©sormais Ă  lancer leur offensive pour conquĂ©rir de nouveaux marchĂ©s. Les patrons veulent croire que les mauvais jours sont bien derriĂšre eux.

Khadija El Hassani

| More
Archives Economie
N°173 : Transport Maman, j’ai pris le tramway  
N°172 : Comptes spĂ©ciaux du TrĂ©sor 
N°171 : CAFC : Fin d’une rĂ©publique bananiĂšre  
N°170 : DĂ©lais de paiement : Rien n’a changĂ© 
actuel N°169 : Open Sea : Sauve qui peut  
N°168 : Achoura : Un business explosif  
N°167 : Logement social : Le plaidoyer des promoteurs  
N°166 : Projet de budget 2013 : Hold-up sur la classe moyenne  
N°164/165 : Tourisme : SaĂŻdia, douze mois pour sauver la station  
N°163 : Tramway : Deux mois pour tout rĂ©gler !  
N°162 : Interview Patrick Raleigh : AssociĂ© Ă  l’agence de notation Standard & Poor’s
N°161 : Emploi : Ces entreprises qui recrutent  
N°160 : Deux-roues Les industriels dĂ©noncent l’anarchie du marché   
N°159 : AWB, BMCE Bank, BCP : Les enjeux d’une stratĂ©gie africaine  
N°158 : Sous-traitance : Les nouveaux mĂ©tiers rĂ©sistent  
N°157 : RAM : La politique du mĂ©pris 
N°155 : MĂ©dicaments : Les pharmaciens dĂ©noncent une baisse arbitraire
N°154 : La Samir au pied du mur 
N°152 : Tombolas : entre lĂ©galitĂ© et arnaques 
N°150 : Biens immobiliers : Les Marocains misent sur l’Europe  
N°149 : Affaire CIH : D’autres tĂȘtes vont tomber 
N°148 : Danone prend le contrĂŽle de Centrale LaitiĂšre 
N°147 : Affaire Ibrahimi : Le milieu des affaires sous le choc  
N°146 : Comarit : Le transit de la derniĂšre chance 
N°145 : Environnement des affaires : Tadouira, un sport national  
N°144 : Saison estivale : Les opĂ©rateurs anticipent le Ramadan  
N°143 : LiquiditĂ©s : banques et entreprises dans l’impasse
N°142 : Nador West Med  Black-out total sur le projet
N°141 : Maroc-France Le patronat craint plus la crise que Hollande
N°140 : Climat social :  Benkirane sur le qui-vive
N°139 : Casablanca Les grands chantiers sur les rails
N°138 : TGV : L’impossible dĂ©bat
N°137 : Tourisme:  Une saison ratĂ©e
N°136 : SĂ©cheresse L’impasse des agriculteurs
N°135 : Cour des comptes  Royal Air Maroc sur la sellette
N°134 : Lesieur Cristal   Les dessous d’une opĂ©ration stratĂ©gique
N°133 : Tourisme :   Le rĂȘve allemand du Maroc
N°132 : Casablanca Finance City  
N°131 : Affaire CNSS El Haddaoui remet les pendules Ă  l'heure
N°130 : Mohamed Najib Boulif  L’Etat ne peut plus payer les erreurs de gestion passĂ©es
N°129 : EnchĂšres publiques  Des ventes pas si publiques !
N°128 : CIH et Banque Postale  "Pas de rapprochement dans l'immĂ©diat"
N°127 : Intelligence Ă©conomique  Le marchĂ© prend forme
N°126 : PiĂšces automobiles  Le marchĂ© de l'occasion flambe
N°125 : CAN 2012,   omerta sur l’argent du foot
N°124 : Morocco Mall  Les petits commerces imperturbables
N°123 : Budget 2012,   Baraka au feu
N° 122 : Finance islamique,  le Maroc fait sa rĂ©volution
N°121 : Smig,   le salaire de la peur
N° 120 : IntĂ©gration Ă©conomique :   Le Maghreb s’active
N°119 : Yassir Zenagui,  Nous a vons approchĂ© d’autres fonds souverains en Chine...
N°118 : Industrie pharmaceutique :  Maroc Innovation SantĂ© veut plaider non coupable
N°117 : e-commerce :   EnchĂšres inversĂ©es Le Net, terrain fertile en arnaques
N°116 : Finances :  des primes sous haute tension
N°115 : Contrefaçon :  Encore un accord de plus
N°114 : DĂ©chets mĂ©nagers   Une bataille sur fond de campagne Ă©lectorale
N°113 : Chimicolor  La fin d’une lĂ©gende
N°112 : CNSS  La vieille dame poursuit sa mue
N°112 : Assurance maladie obligatoire  Un pas en avant, deux pas en arriĂšre
N°111 : Interview Amine Kandil, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe Charaf-fertima
N°110 : Interview, Philippe Doizelet  La formation, le maillon faible
N°110 : Industrie touristique  Destination Afrique
N° 109 : L’OCE dans la tourmente 
N°108 : eFloussy Wafacash au secours des franchisĂ©s  
N°107 : Finances publiques Le budget 2012 otage des Ă©lections  
N° 106 : Crise Ă©conomique Comment s’en sortent les entreprises au Maroc
N° 104/105 : Tabac La libĂ©ralisation en danger 
N°103 : Plan solaire Les Français se positionnent  
actuel 102 : Interview Azelarab Benjelloun  
actuel 102 : AmĂ©nagement Casablanca Scandale de la corniche, saison 2  
actuel 101 : L’aprĂšs Lydec : Pas de relĂšve Ă  l’horizon  
N°100 : Interview Mohamed Elmandjra, DG de MĂ©ditel 
N°99 : Coordinations Les nouveaux syndicats  
N° 98 : A quoi ressemblera notre TGV 
N° 97 : La PME, entre le marteau et l’enclume 
N° 97 : La parole aux patrons 
N° 96 : Piratage et contrefaçon : L’heure du grand mĂ©nage a sonnĂ©  
N° 95 : DĂ©taxe : Un coup d’épĂ©e dans l’eau  
Actuel n°94 : La CGEM vend son label 
N°93 : MeknĂšs Un salon sous le signe de la diversitĂ©  
Actuel n°92 : Produits du terroir cherchent distributeurs 
Actuel n°91 : Rapport de la Cour des comptes : La gabegie de la gestion dĂ©lĂ©guĂ©e
Actuel n°90 : Yasmine Lahlou Filali : Une pharmacienne stratĂšge  
Actuel n°89 : Dialogue social : Bienvenue au moussem 
Actuel n°88 : Privatisation : On racle les fonds de tiroir 
Actuel n°87 : Morocco is back 
Actuel n°86 : Le Maroc, objet de toutes les attentions 
Actuel n°85 : La Libye a beaucoup promis mais peu rĂ©alisĂ©  
Actuel n°84 : Textile : les bons de commande dĂ©filent 
Actuel n°83 : Bancarisation, financement des PME
 Les banques françaises se jettent Ă  l’eau
Actuel n°82 : Smartphones Nokia veut sa part du gĂąteau
Actuel n°81 : Fondations d’entreprises : Une charitĂ© pas toujours bien ord 
Actuel N°72 : Al Omrane Les enjeux d’ une succession 
Actuel n°69-70 : Agroalimentaire : au pays du burger 
Actuel n°68 : Inondations Ă  Tanger : les industriels en alerte 
Actuel n°67 : Le Maroc solaire en marche 
Actuel n°66 : Grippe A H1N1,  mais oĂč est passĂ© le stock de vaccins ?
Actuel n°65 : SaĂąd Zouak, un Marocain vert Ă  New York 
Actuel n°64 : Alliances,  cap sur le logement social
Actuel n°63 : CNIA Saada en Bourse : le marchĂ© s’impatiente 
Actuel n°62 : Interview d'Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib
Actuel n°61 : MalĂ©diction des villes nouvelles Nouveau bras de fer Ă  Sahel-Lakhyayta
Actuel n°60 : Rahal, l’insatiable appĂ©tit du traiteur des rois
N°59 : Gouvernement : rentrĂ©e sur la corde raide 
N°58 : Entretien avec Bruno Joubert,  ambassadeur de France Ă  Rabat
N°57 : Centres d’appels, pourquoi la France s’attaque aux dĂ©localisations
N°56 : De nouvelles aventures pour Sindibad by Walibi 
N°55 : La passion partagĂ©e des Kouhen 
N°54 : Les MRE au rĂ©gime sec 
N°53 : Sondages d’opinion La foire aux questions
N°52 : Tata, tes oasis foutent le camp ! 
N°51 : Tapis marocains...  made in China !
N°50 : L'UPM sauvĂ©e par les fonds de financement 
N°49 : Smap Immo Paris,  les MRE sĂ©duits
N°48 : Marina de Casablanca  Un « petit Manhattan » Ă  l’horizon
N°47 : Crise de l’Euro :  Le Maroc Ă©pargnĂ©... pour l'instant
N°46 : Du rififi chez les distributeurs MĂ©ditel 
N°45 : RĂ©forme des retraites :  Ce n’est pas gagné !
N°44 : Alstom prend pied dans l’éolien 
N°43 : Notaires,  une loi pour Ă©viter les arnaques
N°42 : Almazar  sur les chapeaux de roue
N°41 : Assises de l’Industrie: Le plan Emergence prendra-t-il de l'Ă©lan
N°40 : Yassir Zenagui, La success story d’un trader
N°39 : PME-Banques:  Un dialogue de sourds qui s’éternise
N°38 : Les belles promesses de LaĂąyoune 
N°37 : Khalid Cheddadi La CIMR parie sur la e-retraite
N°36 : CrĂ©dit Agricole du Maroc, Vert Ă  tout prix
N°35 : Alami Lazrak Â« Le projet Amwaj nous intĂ©resse »
N°34 : CDG-CIH Une alliance en bĂ©ton
N°33 : Les nouveaux appĂ©tits d'Upline 
N°32 : Airbus afïŹche ses ambitions au Maroc 
N°31 : Faux billets Tour de vis de Banque Al-Maghrib
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter