Un cadre institutionnel finalisé, 19 consortiums short-listés et une adjudication prévue dÚs 2011 pour la premiÚre centrale de Ouarzazate. Appuyé par le roi, le programme solaire devient réalité.
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LâĂ©vĂ©nement est de taille. En tout cas, assez pour que le roi MohammedâVI sây dĂ©place en personne et, avec lui, tout le gouvernement et ce que le Maroc compte de plus remarquable en diplomates, patrons de banques et hommes dâaffaires. Il sâagit de la signature, mardi 26 octobre, des deux conventions finalisant le cadre institutionnel de la rĂ©alisation de la centrale solaire de Ouarzazate. Cette plateforme est le premier des cinq projets de production dâĂ©lectricitĂ© dâorigine solaire visant une production minimale de 2â000 mĂ©gawatts dâici 2020.
Tout un symbole. Engageant lâEtat et la Masen (Moroccan Agency for Solar Energy), la premiĂšre convention porte sur lâassistance Ă apporter par lâEtat pour faciliter la rĂ©alisation du programme en termes dâacquisitions de terrains, dâexploitation des projets solaires et de leur financement.
La seconde, engageant les ministĂšres de lâEconomie et des Finances et celui de lâEnergie et des Mines, ainsi que lâOffice national de lâĂ©lectricitĂ© (ONE) et la Masen, spĂ©cifie les aspects techniques de rĂ©alisation des centrales solaires, soit leur fonctionnement, leur raccordement aux rĂ©seaux marocain et international ainsi que la commercialisation de lâĂ©nergie produite.
La cĂ©rĂ©monie fait office de premier coup de pioche Ă la centrale de 500âMW de Ouarzazate. Le site devant lâabriter, et qui a fait lâobjet dâune visite surprise du souverain ce jour-lĂ , sâĂ©tale sur 2â500 hectares.
Pour Mustapha Bakkoury, prĂ©sident du directoire de Masen, «âdâimportantes Ă©tapes ont Ă©tĂ© franchies et ont permis notamment de qualifier le site, de lancer lâappel Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt pour sa rĂ©alisationâ». Quelque 200 entreprises y ont pris part et 19 consortiums internationaux ont Ă©tĂ© prĂ©sĂ©lectionnĂ©s.
20 000 MW dâici Ă 2020
Lâappel dâoffres proprement dit devra ĂȘtre lancĂ© avant la fin de lâannĂ©e 2010. «âLe choix de lâadjudicataire sera effectuĂ© au deuxiĂšme trimestre 2011â», a annoncĂ© Bakkoury. SituĂ© Ă 10âkm au nord-est de Ouarzazate et Ă 4âkilomĂštres au nord du barrage Mansour Eddahbi, le programme sera dĂ©veloppĂ© en plusieurs phases.
La premiĂšre comportera une ou plusieurs centrales thermo-solaires dâune capacitĂ© minimale de 125 MW, opĂ©rationnelles dĂšs 2014. Suivront dâautres phases dĂ©diĂ©es aux technologies photovoltaĂŻques qui permettront dâatteindre le minimum de 500âMW assignĂ©s Ă ce projet. Leur lancement est prĂ©vu en 2012 pour un dĂ©marrage de la production en 2015. A rappeler que cette signature fait suite Ă la sĂ©ance de travail prĂ©sidĂ©e par le souverain le 9 octobre 2010, et au cours de laquelle un mot dâordre a Ă©tĂ© donnĂ© de sâen tenir au calendrier Ă©tabli de rĂ©alisation du plan solaire. Celui-ci nâest quâun aspect des grands projets dâĂ©nergie renouvelable qui visent Ă©galement lâĂ©olien avec une production minimale de 2â000âMW Ă lâhorizon 2020.
DĂ©velopper ses propres ressources
Si câest lâEtat qui les initie, «âces projets ne sont pas limitatifs puisque nos diffĂ©rents programmes sont largement ouverts Ă lâinitiative privĂ©e nationale et internationaleâ», a prĂ©cisĂ© Amina Benkhadra, ministre de lâEnergie et des Mines. Le besoin est lĂ â! Avec une croissance de 5â% de sa consommation en Ă©nergie chaque annĂ©e, le Maroc nâa dâautre choix que de dĂ©velopper ses propres ressources. Celles-ci seront renouvelables ou ne seront pas.
Lâobjectif en 2020 est dâarriver Ă la satisfaction de 42â% de nos besoins par des Ă©nergies renouvelables. 14â% devront Ă©maner du solaire, secteur oĂč le Maroc bĂ©nĂ©ficie dâun gisement de 20â000âMW, avec plus de 3â000 h/an dâensoleillement. Avec un coĂ»t global de 9âmilliards de dollars, le programme solaire permettra, Ă lui seul, une Ă©conomie dâun million de tonnes de pĂ©trole par an. Surtout, il nous Ă©vitera 3,5âmillions de tonnes dâĂ©mission carbone par an. Câest dire son intĂ©rĂȘt.
Tarik Qattab |