Virage à 180 % pour le groupe Alliances Développement. L’opérateur qui misait au départ sur le résidentiel et le très haut standing investit le logement social.

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Tournant décisif pour Alliances Développement (ADI). Le groupe affiche clairement son ambition de se renforcer dans le logement social. « Le virage est définitivement pris par notre groupe dans le social », insiste son patron, Mohamed Alami Lazrak. C’était lors de la présentation des résultats semestriels du groupe qui, pour être un des derniers à investir ce segment, n’en est pas moins motivé. A son actif déjà, le lancement d’un programme de 80 000 logements dans le cadre de la nouvelle loi de Finances pour le logement social à 250 000 dirhams HT à Casablanca, Marrakech, Tanger, Fès, Kénitra, Larache, Meknès et M’diq. L’envolée exceptionnelle des ventes de logements sociaux, boostées par les dernières incitations fiscales, explique le nouveau choix stratégique de l’opérateur qui affirme avoir pris trois années pour étudier ce revirement stratégique. L’agilité du groupe lui a permis de rattraper rapidement son retard sur ce segment, mieux encore, de se positionner dans le peloton de tête.

Sa filiale, Alliances Darna, a ainsi enregistré une forte progression des ventes de logements sociaux sur les villes de Casablanca, Kénitra, Marrakech, Tanger, Fnideq et M’diq. Celles-ci ont totalisé 11 482 ventes pour un chiffre d’affaires sécurisé de 2,8 milliards de dirhams. Une performance qui sera sans doute surpassée dans les années à venir. Il faut dire que l’opérateur vient de consolider son assiette foncière par l’acquisition de cinq terrains à Casablanca dans les quartiers de Hay Hassani, El Oulfa, Sidi Moumen, Bernoussi, Ain Sebâa et Had Soualem, améliorant ainsi sa force de frappe sur la métropole où se concentre l’essentiel de la demande (plus de 40 %). Mais aussi dans des villes à fort potentiel comme Fès, où ADI vient d’augmenter sa participation de 45 % à 95 % dans une société portant un terrain de 91 hectares.

« Nous sommes partout »

Cet investissement lui permettra de développer un projet intégré de 8 000 logements, commerces et animations. Avec ces nouvelles acquisitions, l’assiette foncière pour le logement social totalise 1 750 hectares.

« Nous sommes partout et en force. Et les terrains nous appartiennent et sont autorisés », ajoute Lazrak précisant que son groupe est le seul à disposer de cet atout. Autre facteur mis en avant par l’opérateur : la garantie d’une qualité jugée meilleure. « Nous venons avec un concept différent où la qualité est au cœur de l’offre avec l’intégration systématique des paramètres environnementaux et sociaux. » Sur ce dernier volet, le groupe mettra à contribution sa fondation pour offrir aux futurs acquéreurs de logements sociaux des « petits plus qui font la différence ». C’est le cas des « régies de quartier », une véritable innovation, qui auront pour mission d’aider les futurs propriétaires à régler les petits soucis quotidiens (plomberie, électricité…). Autre service promis : des centres d’accueil pour la prise en charge des personnes âgées. Une idée qui ne manquera pas de séduire les futurs bénéficiaires.

Cependant, le renforcement du groupe dans le social s’accompagne d’une autre décision stratégique. Désormais, ADI décide de lever le pied sur le segment du luxe. « Fini les prises de risque non calculées. Le marché du luxe est difficile en ce moment. Nous poursuivrons donc nos programmes sur ce segment mais avec plus de mesure, en restant à l’écoute du marché et en collant mieux au rythme de commercialisation », explique Lazrak. Prudent, le promoteur préfère miser sur du « solide », à savoir le logement social où la demande est toujours forte. D’autant que les promoteurs immobiliers y bénéficient, avec les dernières mesures fiscales, d’une visibilité sur dix années.

Khadija El Hassani