Depuis lâintroduction du Tunisien Ennakl, les affaires reprennent Ă la Bourse de Casablanca. Mais la CNIA Saada se fait attendre.
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OĂč en est lâintroduction en Bourse de CNIA Saadaâ? Attendue pour septembre, lâopĂ©ration est toujours en cours de validation auprĂšs du gendarme de la Bourse, et les analystes financiers sont sur le qui-vive, dans lâattente de la note dâinformation. Ils ont raison de sâimpatienter. AprĂšs une annĂ©e 2009 vierge de toute introduction boursiĂšre, le marchĂ© a poussĂ© un grand «âoufâ» de soulagement lors de lâarrivĂ©e, en juillet dernier, du Tunisien Ennakl, suite Ă une double cotation Ă Casablanca et Ă Tunis. MĂȘme si lâopĂ©ration a connu un franc succĂšs, cette valeur reste tout de mĂȘme relativement mĂ©connue du grand public. Pour rĂ©concilier vĂ©ritablement les petits porteurs avec un marchĂ© boursier atone, rien ne vaut lâintroduction dâune sociĂ©tĂ© dont la notoriĂ©tĂ© est confirmĂ©e dans son secteur. Câest ainsi que lâannonce de lâintroduction imminente de CNIA Saada a Ă©tĂ© perçue positivement par la communautĂ© financiĂšre. Dâautant plus que le secteur des assurances reste encore sous-reprĂ©sentĂ© Ă la Bourse de Casablanca, avec seulement trois valeurs cotĂ©es, Ă savoir Wafa Assurance, Atlanta et Agma Lahlou-Tazi (lire page 28).
Mutisme du top management
Cette derniĂšre avait justement Ă©tĂ© introduite par son ex-patron, Moulay Hafid Elalamy, lâactuel PDG de CNIA Saada et du groupe Saham. Depuis, de lâeau a coulĂ© sous les ponts et Agma Lahlou-Tazi est passĂ©e sous la houlette de lâONA. A terme, le destin de CNIA Saada risque-t-il de connaĂźtre le mĂȘme sortâ? Les analystes nâĂ©cartent pas cette Ă©ventualitĂ©, sachant que le groupe Saham dans sa globalitĂ© serait en passe de connaĂźtre une profonde restructuration.
Pour lâheure, le top management observe un mutisme total sur lâopĂ©ration. «âUn flottant de 15â% a dĂ©jĂ Ă©tĂ© annoncĂ©. Mais la grande inconnue reste la valorisation du titre. Quoi quâil en soit, nous manquons dâĂ©lĂ©ments pour analyser la valeur, en lâabsence de donnĂ©es suffisantes sur les fondamentaux de la sociĂ©tĂ©â», souligne un analyste. En effet, CNIA Saada nâest pas tenue de publier ses comptes sociaux avant que la note dâinformation ne soit visĂ©e par le CDVM.
Toutefois, lâassureur joue la carte de la transparence avant lâheure, puisque sur son site Internet, le visiteur peut dĂ©jĂ trouver des indications sur son chiffre dâaffaires et ses parts de marchĂ©. En revanche, les banques dâaffaires travaillant sur lâopĂ©ration se refusent Ă tout commentaire, comme le leur impose la rĂ©glementation. Mais dâaprĂšs quelques indiscrĂ©tions, le coup dâenvoi de lâopĂ©ration devrait ĂȘtre donnĂ© dans les prochains jours. Les nombreuses publicitĂ©s sur la sociĂ©tĂ© annoncent dĂ©jĂ la couleur. Qui nâa pas vu au moins une fois le spot tĂ©lĂ©visĂ© de CNIA Saada mettant en scĂšne lâhumoriste Hassan ElâFadâ? Sans compter les nombreuses insertions dans divers supports mĂ©diatiques. Lâengouement sera-t-il au rendez-vousâ? Un financier indique que si tel est le cas, cela ne sera pas forcĂ©ment liĂ© Ă la nature intrinsĂšque du titre, mais Ă la pĂ©nurie structurelle de papier frais dont souffre le marchĂ©. Reste que CNIA Saada fait tout de mĂȘme partie des mastodontes du secteur, aux cĂŽtĂ©s de WafaâAssurance, AxaâAssurances Maroc et RMA Watanya. Dâailleurs, cette derniĂšre se dĂ©cidera-t-elle enfin Ă emprunter, Ă son tour, le chemin de la Bourseâ? Depuis le temps que la place attend son introductionâŠ
Adam Berrada |