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Mawazine, au(x) ryth me(s) du monde 
Actuel n°90, jeudi 21 avril 2011
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Attendu par la scĂšne internationale et marocaine, le festival Mawazine Rythmes du monde entend fĂȘter dignement son 10e anniversaire. Rendez-vous du 20 au 28 mai Ă  Rabat.


***

Fin des rumeurs. Place Ă  l’information. Concerts, spectacles de rue, crĂ©ations originales, ateliers, exposition
 la dixiĂšme Ă©dition du festival Mawazine rĂ©serve de belles surprises – de Shakira Ă  Joe Cocker, de Lionel Richie Ă  Quincy Jones, de Kadem Saher Ă  Saber RobaĂŻ en passant par Abdelwahab Doukkali, Jannat ou Hasna Zalagh – Ă  tous les passionnĂ©s de musique qui seront bel et bien au rendez-vous annuel de Rabat.

Les responsables de Maroc Cultures ont pu, un temps, s’interroger sur l’opportunitĂ© du maintien de la traditionnelle confĂ©rence de presse de prĂ©sentation, en raison de la campagne d’hostilitĂ© lancĂ©e depuis quelques semaines par une partie du Mouvement du 20 fĂ©vrier et par la nĂ©buleuse gaucho-islamiste qui s’efforce de surfer sur le vent de contestation en cours (lire aussi l’édito en page 3 et l’encadrĂ© ci-contre).

Interrogation heureusement balayĂ©e alors mĂȘme que l’association organisatrice du festival avait de longue date prĂ©vu de consacrer, cette annĂ©e, une part importante de sa communication Ă  la prĂ©sentation d’un business model dĂ©sormais Ă©prouvĂ©.

En dĂ©pit des turbulences environnantes, Mawazine reste fidĂšle Ă  sa vocation et Ă  ses ambitions : permettre au plus grand nombre – 98% des spectateurs bĂ©nĂ©ficient d’un accĂšs gratuit aux concerts –  d’assister Ă  un grand festival international, servi par une qualitĂ©, une programmation et un niveau technique au plus haut des standards internationaux.

Un festival portĂ© par des valeurs universelles de diversitĂ© culturelle, de partage et d’échange, de tolĂ©rance et d’ouverture.

A la veille de sa dixiĂšme Ă©dition, Mawazine peut s’enorgueillir d’un bilan exceptionnel qui a vu la participation de quelque 6 600 artistes venus de 60 pays diffĂ©rents au bĂ©nĂ©fice de prĂšs de sept millions de spectateurs au cƓur de la capitale, et plus de 70 millions de tĂ©lĂ©spectateurs Ă  travers le monde.

Un bilan qui ne serait pas sans l’adhĂ©sion et la participation de sponsors privĂ©s qui voient lĂ , en s’associant Ă  un plateau d’artistes reconnus sur la scĂšne internationale, une opportunitĂ© de communication Ă©vĂ©nementielle unique.

Elargir son champ de recettes

Reste que le business model, qui fait l’objet d’un dĂ©bat nĂ©cessaire, a singuliĂšrement Ă©voluĂ©.

EntiĂšrement financĂ© Ă  ses dĂ©buts par les subventions publiques et les sponsors privĂ©s lorsque son budget Ă©tait de l’ordre de 3 Ă  15 millions de dirhams, Mawazine – dont le budget avoisine aujourd’hui les 63 millions de dirhams – a rapidement cherchĂ© Ă  Ă©largir son champ de recettes en travaillant activement sur la billetterie, mais surtout sur des « revenus variables » : packs, produits dĂ©rivĂ©s, loges, etc.

Ainsi, le nouveau modÚle économique permet-il depuis 2008 de voir la part des subventions publiques (9%) et des sponsors (34%) diminuer proportionnellement de façon significative, au profit de recettes en provenance des revenus variables (57%).

Une partie variable qui a, selon le directeur financier du festival, vocation à monter à quelque 80% dans les meilleurs délais. Voire, selon Aziz Daki, à un quasi-autofinancement, grùce à de nouvelle sources de recettes.

« Chaque annĂ©e, nous testons de nouvelles idĂ©es, relĂšve le directeur de la programmation. Cette annĂ©e, nous allons notamment crĂ©er un village au cƓur de Mawazine, dĂ©diĂ© Ă  la restauration. »

Le maintien de la subvention publique de 4 millions de dirhams en provenance de la ville de Rabat a par ailleurs pu, un instant, faire débat au sein des responsables de Maroc Cultures.

ContestĂ©e par la rue, cette subvention qui demeure inchangĂ©e depuis des annĂ©es, cristallise chez certains la « dilapidation » des biens publics. S’en passer en 2011 aurait Ă©tĂ© possible.

Il s’est mĂȘme trouvĂ© un ministre proche de la jeunesse pour rĂ©clamer sa suppression et ainsi Ă©vacuer un facteur de contestation. Y renoncer sous la pression – alors mĂȘme qu’il s’agit lĂ  d’une donne Ă©conomique partagĂ©e par tous les organisateurs de spectacles vivants Ă  travers le monde – aurait pourtant constituĂ© un aveu de faiblesse, Ă  tout le moins de gĂȘne.

Mais surtout, un tel renoncement aurait Ă©tabli une jurisprudence risquĂ©e Ă  l’égard de tous les autres festivals, et particuliĂšrement ceux qui ont un cruel besoin de subventions publiques pour exister.

Clip avec Quincy Jones

Rabat aura donc l’occasion de vibrer à nouveau au(x) rythme(s) du monde. De ses musiques et de ses artistes.

Pour son dixiĂšme anniversaire, et Ă  l’initiative de Maroc Cultures, une rencontre autour de l’espoir et de la paix rĂ©unira Quincy Jones et le producteur marocain Nadir Kayat, alias RedOne, pour la crĂ©ation d’une chanson.

Boukra, c’est son titre, fera l’objet d’un clip, et sera interprĂ©tĂ©e par de nombreux chanteurs et chanteuses venus de l’ensemble des pays arabes. Les recettes issues de la vente de l’album et du clip seront reversĂ©es Ă  des associations de protection de l’enfance dans les pays arabes.

actuel, partenaire mĂ©dia de Mawazine, aura naturellement l’occasion de revenir dans ses toutes prochaines Ă©ditions sur la programmation et les multiples initiatives musicales de l’édition 2011.

Yanis Bouhdou

 

Ils sont contre Mawazine...

Sur Facebook, ils sont prĂšs de 20 000 Ă  rĂ©clamer l’annulation du festival Mawazine. Lundi 11 avril, les membres du groupe « La campagne nationale pour rĂ©clamer l’annulation du festival Mawazine » sont sortis du monde virtuel avec l’ambition de constituer une association.

Plus de 200 personnes ont rĂ©pondu Ă  cette assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale organisĂ©e au club des avocats de Rabat. L’élection du bureau provisoire de la future association est rapidement Ă©cartĂ©e pour laisser place au dĂ©bat sur le festival. Les jeunes sont pressĂ©s d’en dĂ©coudre.

Pourquoi Mawazine ? « Parce que ce festival cristallise le ‘‘fassad’’ (dilapidation) », explique Adil Seghir, jeune associatif et homme orchestre de la rencontre.

Et de dĂ©tailler : « Ce fassad est d’abord politique, il est aussi Ă©conomique car on n’a aucune idĂ©e des montants, en particulier ceux que les Ă©tablissements publics mettent dans le festival, alors que pour ĂȘtre une entreprise  citoyenne, il y a d’autres moyens de soutenir la culture. »

Vivement critiquĂ©s par d’autres participants, certains dans la salle ajoutent un autre reproche, « le fassad moral », et demandent mĂȘme la saisie des oulĂ©mas pour obtenir gain de cause. « C’est l’aspect moral qui m’a fait venir ici. Il n’y a pas que Mawazine ! » Dans la salle, il y a bien quelques « vingtfĂ©vrieristes », mais pas de tĂȘtes connues.

Comment comptent-ils s’opposer Ă  Mawazine ? « Il faut organiser un sit-in devant Maroc Cultures et devant les locaux des partenaires du festival ! », lance Mohamed.

« Non, il ne faut pas prendre le risque de sortir sans mobiliser. La prioritĂ© est d’abord de se faire connaĂźtre », lance un autre participant. Les anti-Mawazine ont d’ores et dĂ©jĂ  lancĂ© une pĂ©tition pour rassembler des signatures et envisagent de diffuser des appels au boycott.

Pendant ce temps, dans l’autre groupe Facebook, celui des partisans, la polĂ©mique intĂ©resse peu ; les fans Ă©tant plus occupĂ©s ce jour-lĂ  Ă  rĂ©clamer la venue de Tokio Hotel !

Zakaria Choukrallah

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