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Elton John bĂ©nit le Maroc 
actuel n°49, samedi 29 mai 2010
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En plus de 2h40 de concert parfaitement maîtrisé, Sir Elton John a fait oublier la polémique qui a précédé sa venue, offrant à ses admirateurs un moment inoubliable.

***

A 21h30 tapantes, Elton John, arborant des lunettes mauves ainsi qu’un costume noir et rouge satiné, a entonné sa première chanson d’une voix toujours aussi puissante. Ses doigts virtuoses courant avec dextérité sur le piano démentent ses 63 ans. Autour de lui, cinq excellents musiciens dont la plupart semblent « rescapés » de sa première tournée en 1969 (mais il l’indiquera plus tard, seul le batteur en est un). Paillettes, cuir, imprimé léopard et jeans, cheveux longs (et gris) et lunettes de soleil : le glam rock n’est pas encore mort ! D’ailleurs, alors qu’Elton John entame un morceau plus rythmé, un trentenaire branché commente : « Ça c’est du vrai rock’n’roll »…

Le public, venu en masse malgré les fatwas, a l’air d’apprécier, mais on est loin de l’ambiance night-club du concert de Mika. Il faut dire que la moyenne d’âge est sensiblement plus élevée, même si certains semblent trop jeunes pour avoir connu d’autres tubes que ceux extraits de la bande originale du Roi Lion. Et puis sir Elton a commencé par reprendre des ballades, dont certaines extraites de ses premiers albums, au début des années 70, la période « rock progressif et mélodique » que les critiques et les puristes préfèrent. Après les très belles Tiny Dancer et Rocket Man, sur lesquelles il alterne d’impressionnants solos et impros, il attaque quelques morceaux plus rapides et l’audience se réchauffe. Mais c’est quand il joue, seul au piano, les célébrissimes Candle in the Wind et Sorry Seems to Be the Hardest Word que la foule, enfin en territoire connu, réagit vraiment. Jusqu’à la fin du concert, il va mélanger ses hits des années 70 et 80, avec les titres les plus récents.

Un éventail d’émotions
Petit Ă  petit, il mobilise un public qui, s’il est composĂ© d’admirateurs, ne semble connaĂ®tre que quelques-uns de ses plus grands succès. Grâce Ă  son indĂ©niable talent, mais aussi grâce Ă  l’expĂ©rience de 40 ans de carrière, il a pris en main la foule (du moins celle du carrĂ© VIP) et l’a fait passer par tout un Ă©ventail d’émotions, en musique, et sans se prendre au sĂ©rieux. Ainsi, il alterne chanson d’amour et titre plus joyeux, en passant par un intermède nostalgique avec l’un de ses plus beaux morceaux des annĂ©es 80, I’m still standing, illustrĂ© par une projection de photos couvrant sa carrière : Elton et ses fameuses lunettes, Elton en Mozart, Elton avec tignasse et rouflaquettes « d’origine », etc. Finalement, la foule saute et tape des mains sur le très rythmĂ© Bennie and the Jets, et reprend mĂŞme le chorus (simplissime) de Crocodile Rock. « Allez, en chĹ“ur, Naaaa Na Na Na, Na Na… » Pour le rappel, encore une fois seul au piano, il commence par un extrait du Roi Lion, ce qui dĂ©clenche, sans surprise, l’hystĂ©rie des spectateurs, pour finir par son plus grand succès de la soirĂ©e, qui a Ă©galement lancĂ© sa carrière en 1970 : Your song. Ultime gentillesse ? Alors qu’en 2006, il avait dĂ©clarĂ© dans une interview, « je pense qu’il faudrait interdire toute forme de religion organisĂ©e […] elles manquent de compassion et transforment les gens en lemmings haineux », ses derniers mots pour le public ont Ă©té : « God bless Morocco ! » Amen.  

Amanda Chapon

Un concert très attendu et très surveillé

C’était le concert le plus attendu de cette édition. Malgré la grande carrière d’Elton John et sa discographie impressionnante, la récente polémique lancée par le parti du PJD, relayée cette semaine par le Conseil des ouléma de Aïn Chock, sur l’orientation sexuelle du chanteur-compositeur anglais, laissait prévoir quelques perturbations pendant le concert. Est-ce l’une des raisons pour lesquelles Elton John est venu en jet privé pour repartir tout juste après sa prestation ? En tout cas, à H-3 du show, un énorme dispositif de sécurité était en place, avec une concentration inédite de soldats, de policiers en tenue ou en civil, et d’agents de sécurité. La foule (40 000 personnes selon l’organisation du festival) est arrivée bien plus tôt que d’habitude afin de profiter de près de trois heures de show sans aucun incident, prouvant qu’au Maroc, il y a bien plus de mélomanes avisés que de polémistes saisonniers.

Meriama Moutik

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