Le nouveau film du cinéaste roumain Radu Mihaileanu est en salle à Casablanca depuis le 2 novembre. La source des femmes a été sélectionnée dans la compétition officielle de Cannes 2011.
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Le réalisateur de La source des femmes n’est autre que Radu Mihaileanu, dont l’un des plus grands succès demeure, Va, vis et deviens. Un film qui a obtenu le césar du meilleur scénario original au festival de Cannes. Depuis quelques années, l’auteur cumule les distinctions internationales.
Cette fois-ci, il revient avec un nouveau film tourné au Maroc. L’histoire est celle d’une contestation de femmes qui se traduit par une grève de l’amour. Seule revendication : obliger les hommes à partager leurs préoccupations quotidiennes et ramener l’eau au village.
Le réalisateur s’est entouré de têtes d’affiche à la notoriété internationale et d’étoiles montantes. Un casting parfait avec Biyouna, HiamAbbass, Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani, Amal El Atrache… des femmes issues d’univers cinématographiques différents, de nationalités différentes, réunies autour d’une même cause.
Mais les bonnes causes ne font pas toujours les bons films. Et La source des femmes provoque des jugements contrastés à actuel.
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Contre
L’histoire s’effiloche, le spectateur décroche
3 bonnes raisons d’économiser 50 dirhams
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1 Un scénario qui ne tient pas la route
Il y a quelques maladresses qui font que ce film ne mérite pas le déplacement. D’abord un scénario émaillé de clichés, des danses folkloriques sans aucune consistance... On cherche l’éblouissement, on ne le trouve pas.
On cherche les dialogues tranchants, il n’y en a pas. On cherche l’originalité, elle s’en est allée dans des phrases toutes faites où les femmes se considèrent comme « des êtres à part entière » !!! Tout au long des répliques, la frustration s’accumule.
2 Mécanique grinçante !
Lorsqu’on est invité à voir le film d’un réalisateur aussi célèbre, on va aussi chercher l’écho de ses travaux antérieurs. La déception est grande. Rupture de ton, moments d’égarement qui touchent à la cohérence du récit… La beauté des images est contrebalancée par une construction à la mécanique grinçante. On a du mal à croire en la solidarité des femmes entre elles. Il n’y a rien qui scelle leur union. L’histoire s’effiloche. Le spectateur décroche !
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3 Multiples brèches
Autre point faible de La source des femmes : des personnages manichéens, le bien et le mal sont clairement définis, aucune nuance, aucune zone d’ombre. Seulement, rien n’est plus détestable au cinéma que des personnages mal construits, au profil psychologique quasi inexistant.
Cela se traduit justement par des retournements de situations incompréhensibles. Au fur et à mesure que l’on avance dans le film, les petites brèches se transforment en failles !
Amira GĂ©hanne Khalfallah
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