Le film sur Larbi n’est pas un documentaire, mais une fiction inspirée de la vie d’un grand homme qui a marqué l’histoire du football, et qui aurait dû marquer notre mémoire collective également.
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Larbi ou le destin d’un grand footballeur est le nouveau long métrage de Driss Lamrini. Un film rendant hommage à un homme jamais traité à sa juste valeur dans notre pays. Né à Casablanca le 15 juin 1917, Larbi Ben Barek, surnommé « la perle noire » sera le premier grand footballeur marocain. Son passage à Marseille, au Stade Français et à l’Atletico de Madrid marquera son époque. Et il reste, aujourd’hui encore, une référence du beau jeu.
Après une carrière bien remplie, il retourne au Maroc et devient entraîneur pour faire bénéficier les jeunes de son expérience remarquable. Malheureusement, nul n’est prophète en son pays ; et celui qui fut sans doute le plus grand footballeur marocain de tous les temps disparaîtra en 1992, non sans avoir été abusé par des individus malveillants. Son corps ne sera retrouvé qu’une semaine après sa mort. Mais pour les supporters du ballon rond, il restera à jamais une étoile de la galaxie footballistique.
Une si belle histoire
L’action du film se déroule à la fin de la vie de Larbi, avec des retours fréquents dans le passé qui nous familiarisent avec son enfance, sa jeunesse et surtout la période où il brillait dans les stades européens. Le premier rôle est assuré avec brio, mais certains personnages vous laisseront sur votre faim, comme celui de son épouse française : on peine à ressentir cette passion intense qui les unissait.
Les décors laissent à désirer et les scènes censées être tournées à Marseille ou à Madrid vous donnent plus l’impression d’être au théâtre. La faute de ce décor « cheap » incombe peut-être au petit budget de 7 millions de dirhams dont plus de la moitié est une avance sur recette.
Selon Lino Bacco de Radio Mars, « c’est une bonne initiative qui va permettre aux gens de mieux connaître ce grand monsieur. Aujourd’hui avec la création de la Fondation Mohammed VI pour les champions, on pourra rendre hommage à nos sportifs de leur vivant, et non pas attendre leur mort pour verser des larmes de crocodile ».
Ce film est sans nul doute un premier pas vers la réconciliation avec ces personnalités qui ont hissé au plus haut le drapeau marocain. Et dans quelques années, Larbi Ben Barek donnera peut-être son nom à l’un des futurs stades du Royaume.
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Meriama Moutik
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