La nuit des rappeurs 100% testostérone
Le festival de Casablanca est venu divertir les esprits encore encombrés par le score du référendum.
Un succès croissant qui ne se dément pas avec ce millésime de qualité, nonobstant quelques couacs.
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A ceux qui dénigraient le festival de la capitale, on pourrait rétorquer « alors ? », avec deux millions de personnes au compteur. Le succès du concert de clôture, malgré les quelques débordements classiques dans les concerts de rap, a prouvé que les Bidaouis étaient demandeurs.
Ils étaient près de 80 000 samedi soir, sans compter tous ceux qui se perchaient aux balcons des immeubles de l’Hank. Une prestation certes pleine d’énergie mais terriblement frustrante pour un public qui en redemandait, des chansons interprétées à moitié et un rappel non honoré par un 50 Cent parti sans saluer ni même faire allusion à la ville qui l’accueillait.
Comme il l’a souligné pendant sa conférence de presse : « Je fais tellement de concerts que, des fois, je ne me rappelle même pas les pays où j’ai été », une manière de montrer le peu d’intérêt accordé au Maroc en dehors du cadre commercial et musical.
Ça c’est dit. Dur de finir une soirée dans ces conditions alors que Sefyu n’avait pas hésité à chauffer la foule en première partie, rendant un vibrant hommage à son hôte avec un morceau faisant référence aux Casaouis, à Hay Mohammadi et au club rajaoui.
Entre les deux, Don Bigg a fait une apparition surprise pour saluer la foule, un simple « coucou » en passant. Le rappeur marocain avait fait la joie des Casablancais la veille, laissant son public scander ses refrains.
Dans un autre style, c’est la très populaire Ayo qui a ouvert les festivités sur la scène Rachidi jeudi soir, présentant des morceaux de son nouvel album Billie-Eve, un jeu de mots sur « Believe et le nom de ma fille, car c’est un album que j’ai préparé pendant ma grossesse », nous dit-elle.
Imposant son allure frêle sur la scène, elle a su faire monter le rythme, chanter et danser, offrant un véritable concert rock ponctué de chansons soul, interprétées avec sa guitare rose. Autre temps fort du festival, le très attendu hommage à Bob Marley par Groundation en a surpris plus d’un.
Avec son look incongru, sa barbe longue et sa guitare à la main, l’artiste est tout l’inverse de Bob Marley, le vrai ! Au milieu de la foule, on pouvait repérer les talents de la scène marocaine : chanteurs, comédiens, réalisateurs, ils s’étaient tous donné rendez-vous pour apprécier le mélange des genres et des couleurs musicales de ce festival.
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Dossier réalisé par Zineb Bennouna, Meriama Moutik
Reportage photo Brahim TAOUGAR
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