Du 23 au 27 juin, Essaouira a vibré au rythme d’un festival de grande qualité. Près de 300 000 festivaliers ont répondu présent : objectif atteint pour les organisateurs.
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Pour sa 14e édition, le festival renoue avec la magie de ses débuts. Une programmation pointue, une organisation millimétrée et un public d’inconditionnels. Le festival d’Essaouira célèbre la mystérieuse musique des gnaoua et les musiques du monde. L’audience a pu découvrir d’illustres artistes.
Le musicien de fusion indien Trilok Gurtu, Jazz-Racines Haiti ou encore le jeune prodige arménien Tigran Hamasyan. Ils se sont produits avec les charismatiques maîtres gnaouis. Respectivement les mâalems Mohamed Kouyou, Hassan Boussou et Mustapha Baqbou.
Sur scène, dans leurs costumes traditionnels, les mâalems prennent une autre dimension. L’héritage des rythmes africains et des rituels islamiques sublime leur art; leur danse devient magnétique.
Des rencontres rares, improbables même, si ce n’était la main bienveillante de la productrice Neila Tazi, de ses équipes d’experts et du soutien de la ville. Avec près de 300 000 festivaliers, les organisateurs ont atteint leur objectif.
Et au-delà , ils sont fiers de fédérer, dans le public marocain, un large éventail de sensibilités. Autres points forts appréciables : la ponctualité et le respect absolu du programme.
Destination Essaouira
Merveilleuse de générosité, la ville bleue a contenu ses vents et adouci son climat pour l’occasion. Cette année, la circulation fluide a permis de mieux goûter la ville, de traverser ses nuages d’encens et ses airs marins.
Toutefois, le jeu favori des festivaliers reste de s’enfoncer dans les ruelles de la médina. Là , au détour d’un riad ou d’un monument historique, de jeunes musiciens peuvent apparaître. Comme des mirages, ils envoûtent le promeneur le temps de quelques rythmes enlevés. Puis disparaissent dans la foule.
Dans la bande son du week-end, il y aussi le chant des mouettes et le roulement des vagues. A Mogador, ces deux musiques incontournables reprendront le devant de la scène… en attendant l’année prochaine !
Salima Yacoubi Soussane
Reportage photo Brahim Taougar/actuel |