Qui a dit que la mode à Casablanca et au Maroc n’avait pas d’adeptes ? L’édition 2011 du Festimode en dit long. Détails.
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A voir le nombre de participants au look pointu, tendance et recherché devant l’ancienne église du Sacré-Cœur, on comprend qu’il existe une communauté mode dans notre pays. Que s’est-il passé au sein de ce magnifique espace au cœur de Casablanca du 11 au 14 mai ? Festimode-Casablanca Fashion Week présentait sa 6e édition.
Six créateurs marocains confirmés ont présenté leur travail. Le premier jour, c’est Ahmed Taoufiki, diplômé de l’Ecole internationale de mode de Toulouse ayant fait ses premiers pas chez un tailleur de quartier avant de réaliser des costumes uniques pour ses clients, qui a ouvert le bal.
Il a présenté une première collection très applaudie l’année dernière avec les jeunes talents. Cette année, sa collection exposait du sportswear, des vestes bombardiers et des jeans à la coupe travaillée et originale.
Fadila El Gadi, elle, a travaillé avec Monsieur Saint Laurent et sillonne le monde pour présenter ses collections. Sur le podium, ses magnifiques vestes travaillées façon maâlem ont enchanté l’assistance, au même titre que ses chemises aux lavallières brodées de terz pour un résultat affolant de modernité.
On a également pu apprécier l’atmosphère bon enfant qui règnait entre les créateurs en voyant Amine Bendriouch, l’enfant terrible de la mode marocaine, défiler pour une artiste dont il apprécie les modèles.
Diversité et originalité
Le 13 mai, c’est Salima Abdel Wahab et son savant mélange de culture gnaouie, sarouel, tapisserie marocaine ou jean qui ont retenu l’attention. En découvrant son défilé, on comprend que Salima a un besoin de liberté, que son origine est plurielle et que l’ethnicité la passionne.
C’est Noor qui a inauguré son défilé, se déplaçant avec une lenteur imposée par les détails chargés en symboles ethniques des tenues. Le henbel (tapis traditionnel marocain) structurait certaines silhouettes au niveau de la ceinture ou du col.
Habituée de Festimode depuis 2008, Amel Bouazizi, qui considère la mode comme support artistique, explore les horizons offerts par la sculpture et le corps. Elle a, cette année, signé une collection fidèle à son style.
Le tissu africain boubou utilisé par touches vient relever des pièces à la forme géométrique. Le cuir a, lui aussi, été apposé pour relever des pièces classiques à l’image de cet incroyable trench d’un rose éclatant qui est venu clôturer son défilé.
Saïd, l’architecte du tissu
Le 14 mai, l’un des défilés les plus attendus était celui de Saïd Mahrouf. 400 spectateurs présents et on comprend pourquoi dès la première apparition ! Saïd est un architecte du tissu, le drapé pour lui n’a aucun secret. L’utilisation du noir, du blanc et du doré accentue une sobriété qui met en valeur le tombé du tissu et la coupe parfaitement maîtrisée.
Dès octobre prochain, nous pourrons retrouver les créations de Saïd Mahrouf dans un espace dédié des Galeries Lafayette, au Morocco Mall de Casablanca.
Connu pour la recherche d’effets de matière, à travers le raphia et le fil de soie notamment, Noureddine Amir est non seulement une des stars de la mode marocaine, mais aussi un créateur de costumes de théâtre et de film d’art. Il signe une collection remarquée avec de sublimes corsets structurés en fils d’or ou d’argent.
En plus des traditionnels défilés, cette année, la Fashion Week casablancaise s’est ouverte aux jeunes photographes de mode. Des talents essentiels pour partager, promouvoir et communiquer la mode au Maroc. Cinq d’entres eux ont pu exposer leurs photographies au sein de l’ancienne église.
Ce sont donc quatre jours sublimes que les passionnés de mode ont vécu avec intensité. Ils ont d’ailleurs pu se rencontrer et créer des liens.
Habiba Machrouh, une graphiste française au talent énorme, Joanna, une blogueuse polonaise influente, et Eve Yasmine, une journaliste anglaise, ont échangé avec les jeunes blogueurs marocains. La qualité des invités et des participants est un gage de la pérénnité de cet événément, et présage un avenir florissant pour l’art et la mode au Maroc.
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