Leila Elberrak «Plus de hogra!»
Lauréate du meilleur prix de Studio 2M, vous avez connu un parcours intéressant en peu d’années et aujourd’hui, vous allez vous produire pour la première fois à Mawazine. Quel est votre sentiment ?
Je suis comblée de pouvoir participer à cette dixième édition qui est également mon baptème du feu dans ce festival. De plus, pour une jeune artiste qui vient de débuter, il est d’autant plus flatteur pour moi d’associer mon nom à tout ce parterre de stars marocaines et étrangères qui brilleront dans le ciel de Rabat neuf soirs durant.
Cette édition coïncidera aussi avec la sortie de mon nouvel album, un projet produit par 2M qui réunira Hatim Ammor et moi. Malheureusement, nous souffrons toujours du manque d’un réseau de distribution qui puisse faire notre promotion.
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Vous avez parlé du dénigrement de l’artiste marocain…
Je pense que la hogra est un terme qui évoque mieux cette discrimination dont on fait souvent l’objet. Nous aimerions tellement que les jeunes puissent s’identifier à nous. Pour ce faire, il faudrait avoir cette culture du « star-system », et puis, on ne devrait pas être assimilés au bas de gamme dans notre propre pays. Le fait que l’on nous programme sur la scène de Salé est discriminatoire en soi. Aussi, nous n’avons pas une chaîne culturelle qui puisse nous médiatiser. Je pense que le jour où il y aura une faculté des Arts dans chaque ville, il y aura un espoir pour la chanson marocaine.
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Que pensez-vous de la polémique autour de l’organisation de Mawazine ?
C’est toujours bien d’avoir des avis différents, des gens pour et d’autres contre. Cela prouve qu’il y a une liberté d’expression et qu’on est un pays démocratique.
Je pense, quant à moi, qu’un festival comme Mawazine fait bouger le tourisme dans une ville censée être administrative ; et redore le blason du Maroc comme pays d’échange interculturel, ce qui est un grand apport en soi !
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