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C’est une première marocaine. On va enfin avoir des justiciers bien de chez nous, mi-anges mi-démons, et qui n’hésitent pas à flirter avec la loi.
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Ils sont forts, musclés, intelligents, enfourchent de grosses bécanes, font leur propre justice et débarquent bientôt sur nos écrans ! Casa Riders, c’est l’histoire d’un groupe de motards casablancais venus venger la mort d’un des leurs, tué par des trafiquants de drogue. Après leur petite enquête, ils découvrent que ces trafiquants se sont installés à Ouarzazate. Ils vont alors tout mettre en œuvre pour éradiquer ces dangereux malfrats.
L’idée de Casa Riders est née dans l’esprit du producteur Hicham Hajji en regardant Sons of Anarchy. Cette série relate l’histoire d’un motocycle club 1 % californien, sur fond de trafic d’armes et de folklore irlandais, le tout soutenu par une excellente bande son et une palette d’éléments accrocheurs : casting, générique, tatouages, motos qui pétaradent… Hicham Hajji se demande alors pourquoi les Marocains n’auraient pas droit à leurs propres héros. Ces mercenaires d’un nouveau genre sont là pour rétablir la justice, prendre le relais quand la police échoue, ou exécuter des missions délicates pour des particuliers. Les justiciers en Harley ont leur propre manière d’agir : scènes de combat, haute technologie, explosions spectaculaires… En somme, tous les ingrédients sont réunis pour offrir au public un divertissement de bonne qualité et surtout made in Morocco.
Pour constituer cette Dream Team de choc, un casting impressionnant. Trois des six motards sont des champions reconnus en arts martiaux : Youness Benzakour, plusieurs fois champion de karaté et de full contact de 1988 à 1994 et ex-membre du Comité technique national des arts martiaux américains ; Simo Targuisti formé au temple de Shaolin de 1993 à 1995 (grade instructeur) expert en wing chun et ceinture or en kung fu ; Badreddine Oussad, lutteur (style libre et lutte gréco-romaine), sept fois champion du Maroc. Le geek hacker de l’équipe est interprété, quant à lui, par Houssam Elbassunie, véritable passionné de grosses cylindrées. Le tout est supporté par les deux acteurs Karim Saïdi et Nabil Lasri. C’est Youssef Britel qu’on retrouve derrière la caméra de ce qui promet d’être l’une des productions les plus novatrices après Une heure en enfer de Yassine Fenan.
Et après le film, Hicham Hajji prépare une adaptation pour la télévision. Il est grand temps que nos petits écrans accueillent des concepts novateurs, à la portée universelle, et surtout éloignés des clichés et du folklore mélodramatique qu’on nous sert à toutes les sauces. On a besoin de produits adaptés, qui s’adressent à la jeunesse dans son langage, en utilisant les mêmes références idéologiques et culturelles. C’est le seul moyen de récupérer un public qui tourne de plus en plus le dos au produit local afin de l’encourager à consommer marocain, au lieu de s’intéresser exclusivement aux productions étrangères des chaînes satellitaires.
Meriama Moutik |