A partir du 30 octobre, Medi 1 Sat devient Medi 1 TV. Un changement d’identité, de contenu et même de philosophie annoncé en grande pompe.

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La chaîne garde son positionnement maghrébin mais se recentre sur le Maroc en devenant généraliste et en diffusant en terrestre comme 2M ou Al Oula. Une révolution pour la chaîne et ses quelque 200 collaborateurs mais un tournant attendu par les observateurs. L’éviction du fondateur de Medi 1 Sat, Pierre Casalta, de la direction en septembre 2008, puis de la radio Medi 1, et le renforcement du capital de la chaîne satellitaire par des capitaux marocains au détriment des capitaux français, préfigurait déjà ce repositionnement.

Des fictions sur Medi 1

Sans trop s’aventurer dans les chiffres, Abbas Azzouzi a tout de même commencé son premier oral en reconnaissant l’échec commercial de Medi 1 Sat. « Le modèle économique de la chaîne tout information n’a pas démontré sa viabilité », a-t-il expliqué.

Pourtant, si on en croit le PDG, la chaîne détient de 5 % à 7 % de parts d’audience dans le Maghreb, ce qui en ferait la chaîne tout info leader de la région. Medi 1 TV va donc capitaliser cette avancée en gardant une petite orientation info (une matinale de 7 h à 9 h, 6 heures de direct, cinq journaux télé et deux magazines d’investigation). Pour le reste, la chaîne programmera dorénavant des fictions, continuera à proposer des documentaires appréciés par le public et misera également sur le sport. Si au niveau de la programmation et de la charte graphique tout semble au point, le côté technique n’est pas encore achevé à 100 %.

Selon une source proche du dossier, Medi 1 TV serait toujours en négociation avec la SNRT pour bénéficier d’une fréquence. Reste aussi le choix technologique de la diffusion hertzienne analogique qui peut sembler incongru (le basculement définitif vers la TNT est prévu en 2015 au Maroc). Selon notre source, « le management de la chaîne a opéré par pertes et profits et espère recruter un maximum de téléspectateurs durant les cinq prochaines années ». Ni totalement publique, ni vraiment privée (les principaux actionnaires sont des établissements publics), Medi 1 TV devra fatalement concurrencer les deux chaînes généralistes nationales. Réussira-t-elle à trouver sa place et à conquérir les 55 % de téléspectateurs branchés sur les chaînes étrangères ? Réponse dès le 30 octobre.

Zakaria Choukrallah