Et si le monde que nous connaissons n’était qu’un grand théâtre et, nous autres, des pantins entre les mains de forces obscures… Sur le Web, les frontières entre l’info et l’intox sont parfois poreuses.
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Le 11 Septembre n’a jamais existé ! L’homme n’a pas marché sur la lune, ou encore les Illuminati contrôlent-ils la planète ? C’est le titre de plusieurs documentaires qui font un tabac actuellement sur le Web. Dénominateur commun : ils traitent tous des théories du complot.
D’après la définition de l’historien et politologue Pierre-André Taguieff, « un complot peut se définir minimalement comme un récit explicatif permettant à ceux qui y croient de donner un sens à tout ce qui arrive, en particulier à ce qui n’a été ni voulu ni prévu ». Si ces théories rencontrent un certain succès auprès d’un nombre non négligeable d’individus, c’est qu’elles ont la faculté de donner un sens à des événements qui ne sont pas prévisibles. Par ailleurs, c’est en temps de crise qu’elles deviennent les plus crédibles. La formation de ces thèses ne relève pas que de l’imagination débordante de certains. Bien souvent, ces théories s’appuient sur la science ou l’histoire. Leurs auteurs pointent du doigt les incohérences et les failles des versions officielles et y opposent une explication mais en développant un raisonnement simpliste.
Pas de fumée sans feu
Partant du postulat qu’il n’y a pas de fumée sans feu, les défenseurs de ces théories s’appuient sur notre capacité à douter. Ainsi, ils nous poussent à croire, à tort ou à raison, en l’existence d’activités et de forces occultes mettant en œuvre des stratégies de conquête des esprits et des pouvoirs politico-économiques. Parmi les documentaires les plus controversés, il y a Loose Change, un documentaire écrit et réalisé par Dylan Avery, selon lequel les attentats du 11 Septembre 2001 à New York ne seraient pas l’œuvre de terroristes islamistes, comme toutes les preuves présentées officiellement semblent l’indiquer, mais celle d’une équipe secrète, dépendant probablement de l’autorité de l’exécutif présidentiel américain.
« S’inventer un ennemi »
Ces attentats auraient servi les intérêts du gouvernement de l’époque, en fournissant un argument pour attaquer l’Irak et s’installer durablement au Moyen-Orient. Une stratégie pratiquée depuis longtemps par les Etats-Unis tout au long du XXe siècle, consistant à « s’inventer un ennemi » justifiant l’union sacrée derrière le Président. Loose Change serait le premier blockbuster du Web, selon Vanity Fair : il s’agit de la vidéo la plus vue sur Google Video en mai 2006, sans compter les ventes en DVD (1 million d’exemplaires dans le monde).
La dernière théorie en date concerne toujours l’oncle Sam : le tremblement de terre qui a eu lieu à Haïti aurait été provoqué par les Américains. Comment ? Cela a pu être possible grâce au projet HAARP (projet entouré d’un grand mystère, un peu comme la zone 51), une station installée en Alaska, où plusieurs expériences et manipulations géo-climatiques à visée militaire sont réalisées. Maintenant le pourquoi : pour dépêcher tranquillement 10 000 soldats américains et un navire nucléaire en Haïti, tout cela à moins de 1 000 kilomètres du Venezuela.
Il ne faudrait pas croire aveuglément à toutes ces théories. Mais leur succès prouve qu’il existe toujours un deuxième point de vue, différent des versions officielles véhiculées par les médias. Quant à ceux qui en raffolent, sachez que les théories du complot font les meilleurs best-sellers.
Pour en savoir plus, tapez « théorie du complot » sur google.fr, section vidéo, et votre curiosité ne sera pas déçue. Affinez en ajoutant les mots clés « lune », « 11 Septembre », « Zone 51 »... et vous trouverez de quoi devenir paranoïaque !
Meriama Moutik |