Entretien avec Dan Cahill, vice-président du Festival, enthousiaste à l’idée que des films marocains puissent être distribués aux Etats-Unis.
« Réunir divertissement et émotion »
Comment est née l’idée d’organiser un festival du film marocain à New York ?
DAN CAHILL : L’été dernier, Richard Alleman et moi, nous nous sommes rencontrés au cours d’un événement organisé par la fondation High Atlas dans la ville de New York, et Richard a suggéré le projet d’un festival du film marocain. Il a effectué des recherches sur l’industrie du cinéma marocain et est donc au courant de son évolution.
Quels genres de films feraient de l’audience à New York ?
On croit que notre sélection de film attirera l’intérêt de tout un chacun, la liste est diversifiée et bien équilibrée. Trois des films documentaires sélectionnés ont pour thématique la vie de la famille, la fantasia et la musique hip-hop au Maroc. Les autres films, plus dans la narration, sont différents les uns des autres et traitent du rôle de la femme dans la société, des problèmes de l’immigration, du chômage ou de la confrontation entre tradition et modernité.
Vous dites que les films que vous avez sélectionnés sont fascinants, pourquoi ?
En plus d’être divers dans le contenu, nous avons choisi des films qui sont très bien faits. Les histoires de ces films ont l’avantage de réunir la valeur ajoutée du divertissement et le côté émotionnel qui font d’eux de bons produits. Ils sont bien écrits et dirigés, et surtout, ils sont exécutés par des acteurs qui, sans nul doute, réussiraient par la qualité de leur interprétation sur des écrans de cinéma n’importe où dans le monde. Quant au contenu et au modèle, le programme des films fournit une vraie découverte quel que soit l’intérêt du spectateur.
Qui sont les réalisateurs principaux que vous avez choisis ?
Ahmed El Maanouni, Laila Marrakchi, Nour-Eddine Lakhmari, Latif Lahlou, Farida Benlyazid, Abderrahman Tazi, Hassan Legzouli, Hassan Benjelloun, Hakim Belabbes et Izza Genini. C’est une liste complète des directeurs marocains invités au festival en octobre. Il y a également un film réalisé par deux Américains, Josh Asen et Jennifer Needleman et huit films réalisés par des étudiants marocains.
De tous les films que vous allez présenter, lesquels traitent des droits de la femme ?
Bien que presque tous les films montrent la force de la femme marocaine, les films qui traitent de ce sujet de manière plus directe sont Marock, La Grande Villa, Juanita de Tanger, A la Recherche du Mari de Ma Femme, Ashlaa, et I love Hip Hop in Morocco. Par ailleurs, il faut aussi noter qu’il y a trois films réalisés par des femmes, et quatre par des étudiants.
Ce festival n’est-il pas trop exotique pour les New-Yorkais ?
Les New-Yorkais sont probablement la population urbaine la plus diversifiée et la plus sophistiquée des États-Unis. La ville a soutenu des festivals issus du monde entier, et les films étrangers généralement sont plus appréciés à New York que dans n’importe quelle autre ville des États-Unis. Le Maroc, ici, est une destination très populaire pour le tourisme ; la cuisine et la décoration sont à la mode. Alors pourquoi pas un festival du cinéma ? Cela ne pourrait être que bien reçu. Mais surtout, nous aimons beaucoup l’idée qu’un distributeur américain puisse lancer un de ces films en Amérique.
Propos recueillis par Bahaa Trabelsi |