Ecrire quand on est connu, c’est très tendance. A condition, bien sûr, d’avoir quelque chose à dire. Coup d’œil sur des vocations en devenir…
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Il y a ceux qui sont en plein dedans, ceux qui ont déjà commencé et ceux qui brûlent d’envie de le faire. Exutoire, découverte, rappel historique et rêve de jeunesse constituent les principales motivations de ces VIP qui, au final, cherchent plus à partager leurs convictions qu’à acquérir un surplus de notoriété.
Aziz Bouderbala, ancien footballeur professionnel et animateur télé
« J’aime les histoires d’amour »
Lorsque je suis revenu au Maroc, beaucoup m’ont encouragé à retracer mon parcours à travers une autobiographie, seulement je n’étais pas vraiment tenté par l’idée. Ce qui m’intéressait, c’était l’écriture d’un film et c’est ce que j’ai fait en collaboration avec un jeune concepteur. On vient tout juste de boucler le scénario, il ne reste plus qu’à le peaufiner et à trouver le bon réalisateur pour son adaptation. J’ai toujours été un grand fan du cinéma marocain, seulement je trouve qu’il n’offre pas suffisamment de romantisme à son public. Ecrire cette histoire (d’amour) m’a beaucoup touché et je suis pratiquement certain que les gens l’apprécieront.
Karim Tazi, PDG de Richbond et humaniste dans l’âme
« J’ai l’angoisse de la page blanche »
Chacun de nous a été tenté d’écrire un jour dans sa vie, mais entre velléité et réelle intention, il y a tout un monde. Pour ma part, j’ai pensé me lancer dans un ouvrage traitant de la situation économique et politique au Maroc depuis le nouveau règne. Si je n’ai pas encore sauté le pas, c’est parce que j’ai l’angoisse de la page blanche, comme beaucoup d’autres... Il m’est déjà arrivé de signer des chroniques ou des tribunes pour des supports : je sais donc par expérience que l’écriture n’est pas une tâche facile. Lorsqu’on est exigeant avec soi-même, on se retrouve forcément « paralysé ». L’édition est en revanche un domaine vers lequel je pourrais plus facilement me diriger, car je serais certainement moins critique envers moi même. Si j’ai du mal à me reconnaître du talent, je ne doute pas de ma capacité à le déceler chez les autres.
Nabil Benabdellah, militant et homme politique
« Ça me trotte de plus en plus dans la tête »
Dans ma jeunesse, j’avais l’habitude de tout consigner dans un journal ; j’ai arrêté après mes études et je le regrette beaucoup. Aujourd’hui, l’envie d’écrire sur mon vécu politique et sur tous les événements dont j’ai été témoin se profile de nouveau. C’est un peu comme si je ressentais le besoin d’agir sur la mémoire du parti. Avant de rédiger ce livre, je commencerai certainement par construire un fonds iconographique et audiovisuel des faits ayant le plus marqué le PPS. Ecrire pour moi est une sorte de défouloir et de retour vers soi. C’est un moment où l’on se cherche et où l’on arrive aussi à exprimer son admiration pour la beauté d’une langue. Mes premiers essais ne devraient pas trop tarder à arriver…
Najat Atabou, chanteuse et reine du chaâbi
«Des souvenirs et des émotions à partager »
Il y a deux choses que je souhaite : écrire ma biographie et en faire un film ensuite. Cela peut paraître étrange, exprimé de la sorte, mais ce sont des projets qui me tiennent à cœur. J’ai énormément de souvenirs et d’émotions à partager avec ceux qui s’intéressent à moi. Ma vie de femme, ma vie d’artiste, ma vie de citoyenne sont autant de thèmes que j’aimerais aborder. Seulement, j’ai besoin d’une équipe qui me fasse confiance et qui veuille bien s’embarquer avec moi dans une telle aventure.
Younès Migri, chanteur, comédien et éternel jeune premier
« Un excellent moyen d’exorciser mes démons »
J’ai commencé à écrire mes mémoires il y a quelques mois. Pour moi, il s’agit d’une véritable thérapie et d’un excellent moyen d’exorciser mes démons. J’ai eu des hauts et des bas dans ma vie et le fait de les regrouper dans un livre me permet de les revivre et de les transmettre aussi bien à mes enfants qu’à mon public. J’y ai déjà relaté mon enfance et mon adolescence. Et j’attaque à présent les « sixties » : nos rapports avec le pouvoir durant les années de plomb, notre désir de changer le monde et nos idéaux révolutionnaires. J’ai envie de repasser par toutes ces étapes de mon existence, en rire et en pleurer à nouveau !
Chafik Chraïbi, gynécologue engagé dans la lutte contre l’avortement clandestin
« Raconter mon parcours vraiment atypique »
J’ai eu un parcours vraiment atypique qui mérite d’être raconté. Même si j’ai peur de divulguer certaines choses, je sais qu’à la seconde où je m’y mettrai, je déballerai tout avec une franchise sans faille. Ecrire, c’est faire profiter les autres de mes expériences et leur prouver que rien n’est joué ou perdu d’avance. J’ai été exclu de l’école en troisième année de lycée. Si ce n’était le soutien de ma mère, j’aurais fini sans le moindre diplôme. Ce sont des choses comme celles-ci que je veux confier aux gens et je me donne cinq ans (au maximum) pour le faire.
Hanane Fadili, humoriste fantastique
« Des contes, des fables et autres paraboles »
Si un jour sur la vitrine d’une librairie, vous deviez repérer mon nom sur un énorme pavé, vous y découvrirez des contes, des fables et autres paraboles. J’ai un goût très prononcé pour tout ce qui touche au fantastique et invite à de beaux voyages loin du quotidien. Cela dit, écrire, je le fais déjà à travers mon métier vu que les monologues de mes spectacles et la plupart des sketches que j’interprète sont mes propres créations.
Sabel Da Costa |