Après Sofia Essaidi et Harry Connick Jr, c’est Lee fields qui a gentiment accepté de nous accorder quelques heures de son précieux emploi du temps. A l’issue d’un concert intime dans la cathédrale de Casablanca, il nous donne rendez-vous à midi le jour de sa rencontre officielle avec le public de la scène Rachidi. Son tour manager nous confie que le chanteur est très excité à l’idée de visiter la ville.
Premier checkpoint : Sidi Belyout, le saint patron de Casablanca. Lee Fields est émerveillé par ce lieu mythique à la coupole blanche et verte. Après ce pélerinage insolite, nous nous dirigeons vers les murs de la vieille ville. Parce que Casablanca évoque pour beaucoup les clubs de football du Wydad et du Raja, celui qu’on appelle le James Brown underground a voulu faire une halte au café des « rouge et blanc », ne manquant pas d’attirer l’attention… avant qu’un supporter des « verts » ne nous demande d’immortaliser ce moment, rivalité oblige, devant une fresque murale représentant le Raja. Nous poursuivons notre balade à travers les ruelles de la médina, et c’est avec les yeux admiratifs de ce natif de la Caroline du Nord que nous redécouvrons des détails pourtant banals au regard de la majorité des Bidaouis. Rien ne lui échappe : le petit restaurant traditionnel aux tajines fumants, les vitrines étincelantes des bijoutiers ou encore une salle de jeux mal éclairée où il choisit de faire escale, le temps d’une partie de billard. Le propriétaire des lieux s’empresse d’allumer le juke-box, et c’est sur les rythmes de Santana, puis de Cheb Khaled, que Lee Fields perdra la partie.
Pas de répit
Durant la promenade, il n’a refusé aucune photo ni aucune poignée de main ; plus encore, il a pris le temps de discuter avec chaque personne qui l’a approché. Il a même trouvé le moyen d’inviter du monde à son concert, profitant de toutes les étapes de cette sortie pour exprimer sa générosité. Touché par l’authenticité des gens, il fait preuve d’un attachement exceptionnel à une ville qu’il avoue ne pas vouloir quitter (le lendemain, c’est à Londres qu’il devait se produire). Sur le chemin du retour, il consacre ses derniers moments à soupeser les pastèques d’un étal de marchand ambulant et à échanger quelques mots, assis sur les marches de la porte d’une mosquée. Puis, une fois à l’hôtel, il se rafraîchit pendant une petite heure avant d’aller sur scène pour effectuer les balances. Pas de répit, place aux interviews : radios, presse écrite, etc. Il parle, explique et raconte aux journalistes sa joie ainsi qu’une certaine anxiété avant le concert. Aussi attachant et sympathique qu’il soit, à H-6, il est temps de laisser le soul man se concentrer sur son show.
Meriama Moutik |