Lâeffervescence en backstage et la folie sur scĂšne ! Sâil fallait rĂ©sumer le concert de samedi dernier en une phrase, ce serait certainement celle-lĂ .
LâarrivĂ©e des artistes a dĂ©butĂ© vers 20h30. Premiers en liste, Claude et Jean-Marc Challe, suivis de peu par Noor et sa troupe de danseuses. ConcentrĂ©es, mais visiblement stressĂ©es, les « noorettes » ont commencĂ© Ă se prĂ©parer, sous lâĆil approbateur de la diva. Cette derniĂšre nâa pas manquĂ© de sâassurer avant son entrĂ©e en scĂšne, que ses ïŹlles connaissaient leurs enchaĂźnements sur le bout des doigts. « Noor a le souci du dĂ©tail, elle doit toujours tout vĂ©riïŹer par elle-mĂȘme, sinon elle nâest pas tranquille », prĂ©cise une amie. Un peu plus tard, câest Isa Ferrer qui montre le bout de son nez.
CoiffĂ©e en iroquoise et lookĂ©e en gothique, la chanteuse ne sâattarde pas trop sur sa prĂ©paration, en revanche la petite sĆur de MylĂšne Farmer a besoin quâon lui montre comment activer son micro ! Elle se prĂȘte au jeu des camĂ©ras, rĂ©pond aux diffĂ©rentes questions et gratiïŹ e lâensemble du staff de sourires « Colgate Plus ». CĂŽtĂ© maquilleurs, on ne tient plus en place. LĂ aussi, il faut maĂźtriser sa chorĂ©graphie, si on peut dire.
« Il y a un ordre de passage bien dĂ©ïŹni, il faut un temps minimum pour chaque personne sinon câest ratĂ© », explique JĂ©rĂŽme Philibert, directeur de lâagence JP. MĂȘme son de cloche de la part de sa maquilleuse, Kenza Lazraq, qui sâest en mĂȘme temps dĂ©clarĂ©e impatiente de sâoccuper de sa star prĂ©fĂ©rĂ©e alias SoïŹ a Essaidi. « Câest fou Ă dire, mais je nâattends que ça depuis tout Ă lâheure, jâadore cette ïŹlle, elle est vraiment trop sympa. » Un avis partagĂ© par les personnes prĂ©sentes, lesquelles ne manqueront pas de faire la comparaison avec dâautres stars trop condescendantes (voir notre reportage sur SoïŹa a Ă Casa pages 80 et 81).
Entrée tout en rythmes
21h30 : premier passage. Une entrĂ©e tout en rythmes, signĂ©e Noor et Jean-Marc Challe. Retransmis dans le carrĂ© VIP, le spectacle en a scotchĂ© plus dâun, alors que dâautres artistes afïŹuaient. Dâabord Marwan Khoury, le parrain de cette premiĂšre Ă©dition « content dâĂȘtre lĂ , de pouvoir donner du bonheur Ă ses fans et de contribuer Ă sa maniĂšre Ă la lutte contre le cancer chez les tout petits ». Quelques minutes plus tard, câĂ©tait une Carole Samaha fort enthousiaste qui sâexprimait pratiquement dans les mĂȘmes termes en nous recevant dans sa loge : « Je suis trĂšs sensible au thĂšme de cet Ă©vĂ©nement, car jâai toujours fait des concerts Ă vocation humanitaire, que ce soit avec la Croix-Rouge libanaise ou les centres de Saint-Jude, eux aussi dĂ©vouĂ©s Ă cette cause. »
Ăgalement interrogĂ©e sur les rapports entre sa vie affective et ses chansons, la belle Libanaise sâest dĂ©crite comme une femme romantique et passionnĂ©e. Ceci explique donc cela⊠Ses dĂ©hanchĂ©s en cuir moulant ont hypnotisĂ© le complexe Mohammed V, jusquâĂ la rĂ©daction dâactuel qui rĂ©clamait dâurgence la crĂ©ation rapide dâun actuel Liban. Les chanteurs marocains nâont pas manquĂ© dâĂ©loquence pour dĂ©crire les enjeux du concert. Sous leurs allures de bad boys, les membres de FnaĂŻre se sont estimĂ©s chargĂ©s de deux grandes responsabilitĂ©s : donner entiĂšre satisfaction Ă leurs fans et aider Ă agir contre la maladie. Ils ont Ă©tĂ© les premiers Ă enïŹammer la salle.
Dâautres ont produit moins dâeffets. Kamel Shadi sâest plaint de lâatonie du public qui semblait prĂ©fĂ©rer les Libanais alors que ses chansons nâĂ©taient pas moins sirupeuses. YounĂšs, venu spĂ©cialement de France pour lâoccasion, a lui aussi Ă©tĂ© fraĂźchement accueilli. Mais son raĂŻ inspirĂ© a vite dĂ©crispĂ© le public casaoui ravi de dĂ©couvrir un vĂ©ritable Cheb Mami marocain. Pendant ce temps, en coulisse, la pression monte et avec elle dâirrĂ©sistibles envies de fumer ; seulement, maquillage oblige, les artistes doivent attendre leur passage avant de pouvoir sâen griller une. Les femmes ne sont pas les seules Ă soigner leur apparence, leurs congĂ©nĂšres masculins vĂ©riïŹent lâĂ©tat de leur brushing ou se repoudrent le visage entre deux portes. Dâautres rĂ©pĂštent quelques pas de danse, font causette ou grignotent des petits fours.
Lâun des grands favoris de la soirĂ©e fut incontestablement Ramy Ayach. Accessible et aimable, le chouchou de ces dames a littĂ©ralement dĂ©chaĂźnĂ© les foules en interprĂ©tant lâhymne de la Marche verte, Ă©clipsant malgrĂ© lui les performances de SoïŹa Marikh, choisie pour clĂŽturer le show. La gagnante de la star acadĂ©mie libanaise, sâest davantage distinguĂ©e ce soir-lĂ par ses airs prĂ©cieux et son attitude hautaine. Mais il est vrai que la modestie vient avec le talentâŠ
Sabel Da Costa et Slimane Ammor |