Une brise musicale mystique soufflera sur le littoral atlantique marocain du 27 juillet au 4 août, à l’occasion des « Nuits du Ramadan » qui se présentent, cette année, comme une mosaïque polyphonique sans frontières.

 

Fort de leur succès à El Jadida – qui dure depuis six ans –, les « Nuits du Ramadan » déploient leurs ailes sur Tanger, Kénitra, Rabat, Casablanca, Safi, Essaouira et Agadir. Au programme, du quawwali (chant inspiré par la poésie soufie) pakistanais virevoltant et fiévreux, du free jazz hybride ou encore de la musique gnaoua tri-identitaire. « A travers cette manifestation, nous aspirons à promouvoir la diversité culturelle et à mettre en évidence le caractère universel de la musique. En plus la période du Ramadan semble propice pour ce genre de programme », explique Bertrand Commelin, directeur général de l’Institut français. Au total 24 soirées, 33 concerts et 70 000 spectateurs attendus.

 

Ode à la volupté

Faiz Ali Faiz et Thierry Robin ouvriront les « Nuits du Ramadan ». Très attendu, l’illustre qawwal pakistanais se produira à El Jadida. On ne sort pas indemne d’un concert de Faiz. Ses spectacles sont une véritable expérimentation spirituelle. Sa voix givrante et magnétique a de quoi faire vaciller les corps et les esprits. Faiz Ali Faiz se produira également à Rabat et à Kénitra. Thierry Robin, le hobo des temps modernes, présentera à Tanger son nouveau projet « Les Rives », un vivier musical où trois pays, trois cultures et trois sensibilités – Inde, Turquie et Maroc – se font écho. Il se produira aussi à Casablanca, Rabat et El Jadida.

 

Influences croisées

L’Anti Rubber Brain Factory (ARBF) est un collectif parisien qui a développé une musique qui flirte avec un free jazz engagé et décomplexé. Quand la confrérie des Hmadcha d’Essaouira rencontre l’ARBF, cela crée une étincelle lyrique surprenante. Ils seront en concert à Essaouira, Safi et El Jadida. Dans la même veine, le groupe Mazagnawa a tenté une expérience inédite avec des musiciens algériens et des danseurs béninois. Ils ont créé le Koyo Gogohoun Express, un spectacle gnaoui dopé par des vibrations béninoises et algériennes. Ils vous donnent rendez-vous à El Jadida et à Casablanca.

Torse nu, pantalon en soie et un corps divin qui se meut tout en finesse, le célèbre chorégraphe et danseur Raghunath Manet fera escale au Maroc pour la première fois. Chef de file du bharata natyam, une danse classique de l’Inde du Sud, ce Shiva contemporain, esthète jusqu’au bout de l’esprit, présentera son spectacle à Casablanca, Agadir et El Jadida.

 

Nirvana persan

Au sous-sol d’un Iran rongé par l’extrémisme religieux, des femmes et des hommes illuminés tentent de raviver la flamme persane. A l’image d’Alireza Ghorbani, maître incontesté du chant traditionnel iranien. Il déambule avec aisance entre les poèmes de Rûmi, ceux du grand poète Hafez ou encore les rubayate (quatrains) épicuriens de Omar Khayyam. Ghorbani a le don de transporter son audience vers des terrains inexplorés… Le décor est planté, le 4 août, le concert de clôture des « Nuits du Ramadan » promet d’être grandiose au Sofitel de Casablanca.

 

Kaouthar Oudrhiri

Les Nuits du Ramadan : 05 23 34 21 06