| Les salles Ă©taient combles et on a mĂŞme refusĂ© du monde. L’Office national du tourisme, sponsor du festival, a fait les comptes : la ville ocre a rĂ©coltĂ© 2 000 nuitĂ©es supplĂ©mentaires grâce Ă  la bande Ă  Jamel, lors du Marrakech du Rire. Quant aux Ă©clats de rire, ils  se sont comptĂ©s en centaines de milliers. Le point culminant atteint par le "zygomaticomètre" a probablement Ă©tĂ© atteint quand Gad et Jamel se sont mutuellement vannĂ©s dans le palais Badii. Mais la pĂ©pite du festival Ă©tait un quasi inconnu qu’on avait dĂ©jĂ  repĂ©rĂ© dès l’édition zĂ©ro et dont l’humour dĂ©tonnant et absurde a pliĂ© en deux les deux tiers des spectateurs du palais, les autres ne le comprenant pas. Genre : « J’ai tapĂ© Google sur Google. Et mon ordinateur a eu une crise d’épilepsie » ; « Coucher avec une femme enceinte, c’est le dĂ©but de la pĂ©dophilie ». Mais on n’en citera pas plus car les enfants regardent.  Le moment le plus fort du festival n’était pourtant pas cette dernière soirĂ©e de gala mais le spectacle du comique canadien Rachid Badouri au Théâtre royal. Superstar au QuĂ©bec, il venait prĂ©senter son spectacle pour la première fois au Maroc. Le hĂ©ros de ses sketches, c’est son père, qui le traite de salopard et n’arrĂŞte pas de lui dire « dĂ©gage ». Il l’a fait venir sur scène Ă  la fin du show. Puis il nous a dit, les yeux embuĂ©s, que le rĂŞve de sa mère, dĂ©cĂ©dĂ©e l’annĂ©e dernière, Ă©tait de le voir jouer au Maroc. Alors, après avoir pleurĂ© de rire pendant une heure, un millier de spectateurs ont essuyĂ© une nouvelle larme... Eric Le Braz. Photos Brahim Taougar |