Le Festival rbati a encore une fois, cette année, réussi à fédérer un lot remarquable de stars. Avec pour seul mot d’ordre l’éclectisme, les scènes de Mawazine ont « éclaté » leur public.
Les Arabes cartonnent !
Ils savent aussi nous faire chavirer. Petite compilation du meilleur du monde musical arabe pendant le festival.
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Khaled, Hafla*
C’est le concert par excellence. Ils ont été 175 000 fans à faire le déplacement pour voir le roi du raï, qui chante pour la première fois à l’OLM Souissi. Auparavant, Khaled a failli casser sa voix en donnant des interviews. Arrivé à 15h30 pour une conférence de presse qui a duré 25 minutes, il enchaîne juste après par une tournée sur les plateaux de cinq radios, sans compter les télés, et donne de son temps à chaque animateur. Le cheb aura passé un peu plus de trois heures en compagnie des médias. Après ce mini-bain de foule, Khaled rendra visite à l’ambassadeur d’Algérie à Rabat. On ne le reverra qu’à 22h pour un concert mémorable. Deux heures de chant et de bonne musique. Egal à lui-même, Khaled ne chante pas les pistes enregistrées sur les CD. Il joue de la musique avec sa troupe, reprend les arrangements, revisite les paroles, improvise les sons. Le résultat est garanti : l’euphorie totale. Car le public est aussi connaisseur en la matière. Merci Khaled !
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Fadel vs Bachar
La bombe anatomique Yara, âgée de 29 ans, a connu la célébrité grâce à un duo avec le chanteur syrien Fadel Chaker. Ce soir du 19 mai, elle fait la première partie du concert de Fadel, sans vraiment marquer les esprits. Car c’est le « chanteur des sens » que le public attendait. Mais Fadel Chaker est aussi le chanteur de la révolution syrienne. C’est l’un des artistes syriens les plus farouchement opposés au régime sanguinaire de Bachar al-Assad. Au point d’organiser une mini-manif’ contre le dictateur syrien à l’espace Nahda. Juste avant d’entamer le concert, il a prié Dieu de mettre fin au régime de Damas. Des dizaines de milliers d’Amen lui ont répondu à l’unisson côté public. Eh bien, nous aussi on dit « Amen. »
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Marouane, le beau gosse
Il est auteur, compositeur et interprète. Mais ce n’est pas ce qui intéresse vraiment les quelques milliers de femmes venues le voir pendant le concert inaugural de cette 11e édition de Mawazine. Il chante l’amour, a les cheveux gris et une belle gueule, plutôt baby face. Voilà ce qui fait de Marouane Khouri une star, bien que son talent soit indéniable. Ses tubes les plus romantiques, en l’occurrence Kel Assayed, Ya Rab et Khedni Maak, ont transporté nombre de jeunes spectatrices dans une autre dimension. Allo, ici la terre!
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Nancy, reine de la scène
« She knows how to… » (elle sait s’y prendre) c’est en ces termes suggestifs qu’une jeune spectatrice a commenté l’ambiance du concert donnée par la « bombasse » libanaise qui a attiré quelques dizaines de milliers de fans. Mais elle a surtout su les captiver pendant les deux heures qu’à duré son concert. Accusée d’exhibitionnisme, Nancy n’a pourtant fait d’autre que chanter. Et elle l’a bien fait. Une chose est sûre : « She knows how to… » mais très subtilement quand même. Les filles n’apprécient pas toujours.
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Assala, l’authentique
Tout le Maroc connaît Assala Nasri. Beaucoup sont également au courant que la vedette syrienne est opposée à Bachar le tueur. Mais très rares sont ceux qui savent que c’est une dame affable qui déborde d’une sincérité saisissante. Lors de la conférence de presse qu’elle a tenue la veille de son concert, Assala a dévoilé une autre facette de sa personnalité : franche, posée et décomplexée. C’est d’ailleurs l’une des rares artistes arabes à assumer ses chirurgies esthétiques comme ses positions politiques. Elle a aussi avoué son « trac » avant le concert. « Quand je viens au Maroc, je fais beaucoup de répétitions, car je sais que le public est fin connaisseur ici », a-t-elle notamment déclaré aux journalistes présents.
Les Marocains sont touchés par le compliment parce qu’ils apprécient vraiment Assala.
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Ali Hassan Eddehbi
*Hafla, qui signifie fête, est le nom de l’un de ses albums à grand succès. |