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Enseignement: Missions Ă  tout prix
actuel n°40, samedi 27 mars 2010
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Les écoles des missions éducatives étrangères ont plus que jamais la cote. Pour les parents, un moyen d’assurer une scolarité de qualité à leurs enfants et d’af?cher l’ultime signe extérieur de réussite.


 


Kawtar est la jeune maman d’une ?llette de 3 ans et elle ne sait plus où donner de la tête. Du 15 mars au 15 avril, c’est la saison des inscriptions aux écoles relevant de la mission française. Alors que tous les parents désireux de placer leurs enfants dans une école appartenant au réseau d’enseignement français se ruent devant les écoles et services dédiés de l’ambassade, elle hésite encore entre cet enseignement et la panoplie d’offres émanant d’autres missions. « Entre les choix pédagogiques et les frais de scolarité, chacune présente des avantages mais aussi des inconvénients. Une chose est sûre, c’est dans un établissement étranger que j’ai envie de placer mon enfant », dit-elle.

Le phĂ©nomène est loin d’être nouveau. Mais chaque annĂ©e, ils sont de plus en plus nombreux  Ă  opter pour la « mission ». Et dans le sens le plus large. Si la mission française, par son rĂ©seau mais aussi par sa pĂ©dagogie, continue de remporter un franc succès, d’autres la talonnent de près. C’est le cas notamment pour les Ă©coles espagnoles et amĂ©ricaines. Dans les classes moyennes et plus, on ne jure que par elles. Et pour cause, « pour certains, c’est le must des signes d’ascension sociale. Pour d’autres, la garantie d’une Ă©ducation de qualitĂ© et, donc, de perspectives d’avenir prometteuses. L’une comme l’autre raison se confondent souvent et expliquent tout le stress vĂ©cu par les familles au moment des tests », nous explique le psychosociologue Mohcine Benzakour.

Un enfant sur dix réussit

Mais aux frais importants qui engagent les parents tout au long de la scolarité s’ajoute une véritable épreuve, sans doute la première pour les enfants et l’une des plus cruciales pour les parents : le test-concours organisé ?n mai.

Prise très au sérieux, cette sélection est vécue comme un examen auquel on se prépare à coups de cours particuliers, bachotage… au grand bonheur de certaines maternelles qui en ont fait une spécialité. « J’ai commencé par des cours à domicile, mais face à toute la demande, le bouche-à-oreille aidant, j’ai décidé d’ouvrir une école dédiée. Ce que nous proposons aujourd’hui, ce n’est pas seulement des cours de préparation à la mission française, mais aussi espagnole et américaine. Et je peux vous dire que nous avons déjà un grand succès », af?rme la directrice de l’école l’Univers Leylia à Rabat. C’est dire que la demande est conséquente.

Au ?nal, seul un enfant sur dix « rĂ©ussira ». Les candidats ne peuvent passer qu’une seule fois un test-concours pour un niveau donnĂ©. Cela n’empĂŞche pas les parents de retenter « leur » chance, en prĂ©sentant leurs enfants l’annĂ©e suivante pour le niveau supĂ©rieur. D’autres choisissent des moyens plus radicaux, comme scolariser leurs enfants pendant deux ans en France, condition d’un accès « de droit » Ă  la mission une fois de retour.  

La faillite du public

Pourquoi tout cela ? « Dans un contexte social en pleine mutation et face à la faillite de l’enseignement public, la mission est devenue une réaction naturelle, histoire de sauter une génération d’enseignement qui ne promet rien de bon mais aussi de compléter le package de la vie en mode chic et cher pour certaines familles », dit Ghita El Khayat, psychologue.

Reste qu’au moment où les discours et les actions sont toujours otages des impératifs de la généralisation de l’accès à l’école, la réputation des missions éducatives étrangères est installée… depuis plusieurs décennies. Quand nos écoles luttent (encore) contre l’abandon scolaire, celles relevant des ambassades des États-Unis, de France, d’Espagne et d’Italie rivalisent quant au taux de réussite au bac qui atteint pour la plupart les 95%. Alors que 80% des élèves de la 4e année du primaire ne comprennent pas ce qu’on leur enseigne à l’école publique (1), leurs « camarades » des missions parlent déjà deux à trois langues.

Quand nos enseignants rechignent à partir dans la montagne, ceux de nos pays amis n’hésitent pas à s’expatrier. Et au moment où près de 9 000 salles d’écoles marocaines sont déclarées insalubres, les écoles, collèges et lycées des missions se restructurent, s’élargissent et se développent. « Cela étant, il n’est pas sûr que l’enseignement prodigué soit de la qualité prétendue. Nous avons des cadres marocains, formés à l’école marocaine, qui sont d’une excellente qualité. Le bien-fondé de la mission n’est pas toujours évident », nuance Ghita El Khayat.

Quid du risque d’aliénation d’élèves formés selon des normes occidentales ? « Cela est totalement faux et dénote d’un sentiment de xénophobie. L’identité d’un enfant émane d’abord de sa famille. Et ce que l’école lui apprend, c’est un sens de l’ouverture. Ce que font les écoles étrangères au Maroc dans la mesure où elles en ont les moyens », conclut la psychologue.

Tarik Qattab
(1) Chiffre publié dans le cadre d’une étude préalable au lancement du programme « Éducation pour tous », initié par le ministère de l’Éducation nationale.

Le salut est dans le privé

Pour les parents qui ne réussissent pas à inscrire leurs enfants dans une mission étrangère, le privé reste l’alternative incontournable. Après des débuts hésitants, avec des écoles où la qualité de l’enseignement était sujette à question, le privé voit aujourd’hui émerger des établissements de renom.

S’ils s’inspirent du modèle français, ils restent attachĂ©s, de par la loi, au système Ă©ducatif marocain. Ce sont 500 000 Ă©lèves qui frĂ©quentent quelque 1 800 institutions reprĂ©sentant 7,4 % de l’ensemble de l’enseignement scolaire au Maroc. L’objectif est de porter ce taux Ă  20 %  ? n 2010. Bien que les tarifs soient Ă©levĂ©s (1 500 Ă  2 000 DH par mois), de nombreux parents prĂ©fèrent inscrire leurs enfants dans des Ă©tablissements privĂ©s. Certains vont mĂŞme jusqu’à souscrire des prĂŞts bancaires pour Ă©viter l’école publique.

Pour l’État, le développement de l’enseignement privé est pain bénit. Il permet à la fois de réduire sa charge ?nancière tout en participant à la généralisation de l’enseignement. Aujourd’hui, il est même question de développer l’enseignement privé dans les zones rurales. Reste à savoir comment.


Écoles amĂ©ricaines : Un enseignement chic et cher

Rares, sélectives et exclusives, elles font rêver les parents car elles ouvrent à leur progéniture la porte des universités américaines. Encore faut-il en avoir les moyens.

Elles constituent LE réseau d’écoles où il faut placer son enfant. On ne compte pour l’heure que trois établissements privés : Casablanca American School (CAS), Rabat American School (RAS), American School of Tangier (AST, plus ancienne, elle a une antenne à Marrakech). Avec une moyenne de 400 à 500 élèves par école, elles ne comptabilisent pas plus de 1 500 heureux students.

Si leur vocation première était de dispenser un programme éducatif américain aux enfants du personnel diplomatique et privé américain, elles n’ont pas tardé au ? l des années à s’ériger comme le réseau d’écoles privées le plus prestigieux au Maroc, attirant de ce fait une « clientèle » marocaine nantie.Les enfants marocains représentent d’ailleurs 80 à 90% des effectifs selon les écoles.

Aux trois écoles précitées, dont le statut est celui d’établissements privés, s’ajoute la George Washington Academy (GWA, basée à Dar Bouazza dans la région de Casablanca et comptant une antenne à Marrakech). Il s’agit d’un établissement à but non lucratif créé en 1998 et désormais homologué. GWA compte à elle seule 710 élèves et 30 nationalités, dont approximativement 60 % de Marocains. Elle offre une éducation légèrement plus abordable et basée sur un programme trilingue.

À GWA comme ailleurs, les horaires sont des plus ? exibles. Ainsi, une journée d’école standard démarre à 8 h 30 pour s’achever à 15 h. Des activités artistiques et sportives sont proposées par la suite. Ce qui explique les montants conséquents des frais. Les tarifs restent d’ailleurs hors de portée (voir tableau) pour 99 % des Marocains bien qu’un système de bourses soit systématiquement mis en place en faveur des élèves les plus brillants.

Futurs porte-parole

En général, la valeur ajoutée première de cet enseignement est qu’il « prend en charge le développement de la vie de l’enfant dans sa globalité et ce, pendant quinze ans », nous précise ce directeur d’école sous couvert d’anonymat.

Et c’est surtout leur porte d’accès privilégiée aux grandes écoles et universités américaines qui fait le succès de ces écoles. Les futurs cadres sup’ sont amenés à devenir nos porte-parole vis-àvis de la première puissance mondiale. Les écoles américaines ont le mérite de former une élite marocaine anglophone dans un pays toujours attaché au français.

À l’ère de la mondialisation et des accords de libre échange, un contact plus approfondi avec l’oncle Sam est loin d’être un luxe. Sans parler de tous les atouts de la culture anglo-saxonne, égalitaire, méritocratique et beaucoup plus respectueuse de la culture de l’autre. Les « spéci? cités » locales sont d’ailleurs prises en compte. À commencer par l’enseignement de l’arabe, dispensé à titre de langue maternelle ou de langue étrangère obligatoire à partir du primaire, et du français, mais aussi l’aménagement des horaires pour les jours de fêtes ou les périodes religieuses comme le ramadan.

T.Q

  • Nombre d’établissements : 4
  • Nombre d’élèves : 1 500 environ
  • Taux de rĂ©ussite au bac : 100%
  • Pourcentage d’élèves marocains : 80% Ă  90%
  • Frais d’inscription et divers:
    • CAS : 16 700 DH
    • RAS : 70 000 DH
  • Frais de scolaritĂ©:
    • CAS 
      • Maternelle : 50 000 DH
      • Primaire et Collège :  100 000  DH
      • LycĂ©e : 120 000 DH
    • RAS 
      • Maternelle : 40 000 DH
      • Primaire : 120 000 DH
      • Collège : 150 000 DH
      • LycĂ©e : 170 000 DH

 


Ecole Enrico Mattei : La « Little Italy » Marocaine

L’Italie paraît éloignée du Maroc, surtout sur le plan culturel. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le Maroc comptait une forte communauté italienne. Héritage de ce passé, l’école Enrico Mattei, se fraie lentement mais sûrement une place au soleil parmi les missions étrangères.

Ton enfant est à l’école italienne ? Quel drôle de choix ! Et après le bac ? » Autant de réactions de surprise, teintées d’une bonne dose d’a priori, sans doute par méconnaissance du système pédagogique italien. Pourtant, l’école paritaire Enrico Mattei, est présente à Casablanca depuis… 1920.

Durant cette dernière décennie, elle a connu, à l’instar des autres missions étrangères, un succès indéniable auprès des Marocains, le nombre de demandes d’admissions ayant été multiplié quasiment par dix. « Vu le nombre limité de places, nous ne pouvons con?rmer, pour l’instant, toutes les inscriptions. Toutefois, nous nous efforçons de satisfaire les demandes selon la disponibilité des places dans les différentes classes, surtout celles des ressortissants marocains qui rentrent d’Italie. Aucun problème ne se pose pour l’inscription en maternelle des enfants de 3 ans, âge idéal pour l’apprentissage de la langue », explique Raffaele Vitalone, directeur de l’école Enrico Mattei.

5 heures d’arabe par semaine

Actuellement, l’école accueille 330 élèves (dont l’écrasante majorité est formée de Marocains), tous niveaux confondus, avec un nombre maximum de 25 enfants par classe. Sur le plan pédagogique, l’école Enrico Mattei intègre dans son programme 5 heures de cours d’arabe par semaine, tout au long du primaire et du collège, et 3 heures au lycée.

Elle recourt  depuis de nombreuses annĂ©es Ă  des enseignants marocains con?rmĂ©s, dĂ©tachĂ©s du ministère de l’Éducation nationale, dans le cadre d’un accord bilatĂ©ral liant les deux pays. Outre les diverses disciplines enseignĂ©es en italien, le français est Ă©galement dispensĂ© durant le primaire, le collège et le lycĂ©e. « De plus, les disciplines comme la musique, les arts plastiques et l’éducation physique sont, elles aussi, enseignĂ©es en français au primaire et au collège par des enseignants spĂ©cialisĂ©s locaux », ajoute le directeur.  L’anglais, en tant que quatrième langue, est enseignĂ© Ă  partir du lycĂ©e.

Toutes les disciplines en langue italienne, à partir de la maternelle, sont assurées par une vingtaine d’enseignants recrutés directement en Italie. L’une des spéci?cités de l’école Enrico Mattei est la possibilité d’orientation des élèves, soit vers le lycée scienti?que, soit vers le lycée professionnel. « Le lycée scienti?que prévoit un programme équilibré entre matières scienti?ques et littéraires, notamment le latin, la philosophie et l’histoire de l’art.

Le cursus est clôturé par un baccalauréat reconnu par le Dahir de 1993, et qui donne accès à toutes les branches universitaires, que ce soit au Maroc ou dans les pays de l’UE », ajoute Raffaele Vitalone. De plus, la mise en équivalence concerne à la fois les diplômes primaire et secondaire.

100 % de réussite au bac

Quant au lycée professionnel, il prévoit un cycle de 3 ans et est sanctionné par un diplôme de quali? cation professionnelle, notamment dans le domaine comptable. « L’élève a, alors, la possibilité, soit d’inté grer le monde du travail, soit de continuer ses études jusqu’au bac en gestion d’entreprise et d’accéder ensuite à l’université. »

Avec ?erté, le directeur annonce un taux de 100 % de réussite au bac chaque année Les lauréats du lycée scienti? que pencheront, pour la plupart, pour les universités italiennes de renom comme La Bocconi de Milan ou celle de Bologne - la plus ancienne d’Europe -, ou encore la prestigieuse école Polytechnique de Milan. « Certains optent pour une école préparatoire en France, en Suisse, en Allemagne ou pour des études de médecine à Rabat ! » Preuve que toutes les vocations ont une chance de se réaliser.

Côté budget, l’école italienne se situe à cheval entre les missions française et espagnole. « Pour un enfant de 3 ans, un tel choix engage tout son avenir. Aussi, l’aspect pécuniaire ne doit pas primer sur le choix du modèle pédagogique », tient à souligner Raffaele Vitalone. Pour cette année qui s’achève, les frais de pré-inscriptions s’élèvent à 1 200 dirhams auxquels s’ajoutent les frais de scolarité de 12 000 dirhams/an pour la maternelle. Ces derniers atteignent 14 000 dirhams pour les classes primaires ; 16 500 dirhams pour le collège et 22 500 dirhams pour le lycée. Sans oublier les frais liés à l’achat des livres scolaires importés directement d’Italie par l’école. Mais au-delà de l’instruction, l’école italienne se veut un espace d’éducation et d’ouverture. « Chez nous, l’élève est considéré comme un individu à part entière et l’école n’est pas uniquement un lieu d’instruction, mais surtout d’éducation et de formation », assure le directeur de l’école Enrico Mattei. « Depuis la maternelle, poursuit-il, l’enseignant s’attache à développer les potentialités de chacun des élèves, en lui inculquant l’autonomie et l’esprit critique. L’ouverture sur les autres cultures constitue également une valeur reconnue de l’école. Nos maîtres mots sont la tolérance, la solidarité et le respect envers lui-même et les autres », conclue-t-il.

Mouna Kably

  • Nombre d’établissements : 1
  • Nombre d’élèves : 330
  • Taux de rĂ©ussite au bac : 100 %
  • Frais de prĂ©inscription : 1 200 DH
  • Frais de scolaritĂ©:
    • Maternelle : 12 000 DH/an
    • Primaire : 14 000 DH/an
    • Collège : 16 500 DH/an
    • LycĂ©e : 22 500 DH/an

 


 L’école espagnole : Le nouvel eldorado Ă©ducatif

Avec une demande trois fois supérieure à l’offre chez Jiménez à Casablanca et une majorité de nationaux, les écoles ibériques au Maroc ont le vent en poupe.

L’af?uence croissante enregistrĂ©e par les Ă©coles d’enseignement de la langue de Don Quichotte est signi?cative. Le nombre de demandes d’inscription dĂ©passe de loin le quota tolĂ©rĂ©. « On compte dix Ă©coles Ă  travers le Royaume. Et rien qu’à JimĂ©nez, il y a 923 Ă©lèves inscrits. Parmi eux,  68% sont marocains », explique Remedios Alberto, directrice de cette grande Ă©cole espagnole, sise au cĹ“ur de Casablanca.

Les motivations varient selon chaque parent. « J’aimerais que ma ?lle soit acceptée à l’école espagnole d’abord parce qu’on m’en a dit beaucoup de bien. Tous les parents auxquels j’ai demandé sont satisfaits. Les enfants s’y épanouissent. De plus ils apprennent plusieurs langues et font des activités extrascolaires », con?e la maman d’une ?llette de quatre ans.

Pour d’autres, ce sont les horaires souples, le coût très compétitif des études, la proximité et la qualité pédagogique qui sont mis en avant. Il faut dire que plusieurs arguments plaident pour la mission espagnole. Si la langue d’enseignement est l’espagnol, les élèves apprennent également l’arabe. Et dès la maternelle. À partir du primaire, s’ajoutent également l’anglais ou le français. Au début du secondaire, les élèves intègrent alors une quatrième langue.

Activités extrascolaires

Ces études multilingues s’articule autour d’un programme pédagogique basé sur l’épanouissement de l’enfant, considéré comme un individu, avec un rythme et des capacités propres auxquels l’école doit s’adapter. Les classes, qui s’achèvent à 13h30, sont suivies de nombreuses activités complémentaires et extrascolaires. Cela s’appelle l’accompagnement.

Et Ă©videmment, il y a une cantine et une association (très active) de parents d’élèves. Mais le vĂ©ritable plus, c’est que les professeurs proposent, selon les besoins de chaque Ă©lève, des cours de renforcement, de musique, de danse, de théâtre ou des sessions sportives. Cerise sur le gâteau, les prix des Ă©tudes sont très accessibles par rapport aux autres « missions » : pour 2009-2010, les frais de scolaritĂ© s’élèvent Ă  8 800 dirhams en maternelle et Ă  8 150 dirhams au primaire et au secondaire. Et pour les activitĂ©s complĂ©mentaires, les parents règlent un abonnement annuel ne dĂ©passant guère les 4 200 dirhams. Cela Ă©tant, une augmentation de 5% est Ă  prĂ©voir dès la prochaine rentrĂ©e.

Tous ces points forts expliquent la réputation que s’est forgée l’école espagnole dans les sphères familiales marocaines. Mais encore faut-il pouvoir y accéder. Car deux freins subsistent. Le nombre de places est limité par rapport à la forte demande. Et les critères de sélection sont clairement dé?nis, selon un barème à points. Sont pris en compte l’af?liation de l’aspirant et de sa famille avec la langue et la culture espagnoles, la présence d’une fratrie à l’école, etc.

Le  processus est compĂ©titif. Et plus tĂ´t les parents inscrivent leurs enfants Ă  la mission espagnole (dès 3 ans), mieux c’est. A JimĂ©nez par exemple, il n’y a que trois classes par niveau. Qu’en est-il des dĂ©bouchĂ©s après le baccalaurĂ©at ? La directrice de Juan Ramon JimĂ©nez explique que « la majeure partie des Ă©lèves poursuivent des Ă©tudes universitaires en Espagne. Les bons rĂ©sultats qu’ils obtiennent Ă  l’épreuve de selectividad (baccalaurĂ©at) leur permettent de choisir les Ă©tudes et universitĂ©s qu’ils dĂ©sirent : ingĂ©nierie, mĂ©decine, traduction, Ă©conomie et administration d’entreprise, sont les carrières les plus demandĂ©es ». De beaux parcours en perspective !

Dina Alami

  • Nombre d’établissements: 10
  • Nombre d’élèves : 4 238 Ă©lèves (avec deux Ă©coles non comptabilisĂ©es)
  • Nombre de villes desservies : 7 (Casablanca, Rabat, Tanger, Tetouan, Larache, Nador, Al Hoceima )
  • Taux de rĂ©ussite au bac : Quasi 100 %
  • Pourcentage d’élèves marocains : 80% Ă  90%
  • Frais d’inscription 2009 /10 (+5% en 2010):
    • Maternelle : 8 800 DH/an
    • Primaire et Secondaire 8 150 DH/an
    • ActivitĂ©s parascolaires: 4 200 DH/an

 


 

AEFE/OSUI Vive la France !

Avec ses 37 écoles, la mission française au Maroc est la plus dense du monde. Les frais de plus en plus exorbitants de son enseignement ne font qu’attiser l’intérêt croissant des parents.

Formant le plus large réseau de « missions » au Maroc, l’enseignement français est également le plus couru du pays. Ils ne sont pas moins de 28 100 élèves à y poursuivre leur scolarité. 60 % parmi eux sont marocains et plus de 20 % sont franco-marocains. Recette de ce succès, un taux de réussite au baccalauréat dépassant les 90 % (ils étaient d’ailleurs plus de 2 100 candidats à le passer en 2009), contre un peu plus de 70 % pour la moyenne nationale française.

À cela, il faut ajouter une réputation en or, celle voulant que l’école française soit la « pépinière de l’élite marocaine ». Une pépinière qui se développe à vue d’œil. Les écoles françaises ou assimilées sont aujourd’hui au nombre de 37 et sont réparties un peu partout au Maroc. 23 d’entres elles dépendent de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), et sont de ce fait subventionnées par l’Etat français. 7 sont sous la tutelle de l’Of?ce scolaire universitaire et international (OSUI) et dépendent de leurs propres ressources pour se maintenir.

S’ajoutent 7 autres établissements privés casablancais homologués par le ministère français de l’Education. Parmi ces écoles, on retrouve des écoles hébraïques comme Narcisse Leven ou encore Lycée Maimonide. Dispensant un enseignement de type français, elles incluent des matières hébraïques et quelques heures d’arabe.

Elles accueillent également des élèves musulmans qui forment aujourd’hui le plus gros des élèves. Précisons que nombre d’établissements dispensent un enseignement français sans pour autant être homologués. Pour en savoir plus sur les établissements appartenant (réellement) au réseau de la mission française, une visite de leur site s’impose. (http://www.ambafrance-ma.org/ efmaroc/rentree/index.php)

Frais de scolarité exorbitants

Tous ces établissements offrent les mêmes garanties de reconnaissance des études poursuivies et des examens qui y sont préparés. Mais entre les trois « formules », une étanchéité totale est de mise. A quelques rares exceptions près, les études engagées à l’OSUI doivent être poursuivies à l’OSUI. Idem pour les établissements homologués.

Un enfant marocain n’est admis qu’après avoir passé un test-concours. Les décisions des commissions d’admission sont sans appel. Le droit de participation est symbolique et ne dépasse pas les 200 dirhams. Les frais de scolarité, eux, restent exorbitants et augmentent chaque année. En plus des droits d’inscription et de scolarité (voir tableau), livres et fournitures sont à la charge de la famille, ainsi que les frais d’assurance scolaire. L’enseignement de l’arabe, de l’histoire, de la géographie et des institutions du Maroc est au programme. Obligatoire pour les Marocains, il est dispensé à raison de 5 heures par semaine. Sa qualité reste cependant discutable.

T. Q.

  • Nombre d’établissements :
    • AEFE : 23 Ă©tablissements, 12 Ă©coles, 4 groupes scolaires (Ă©cole-collège), 2 collèges, 5 lycĂ©es.
    • OSUI : 7 Ă©tablissements, 3 Ă©coles, 4 groupes scolaires (Ă©cole, collège et lycĂ©e)
    • Établissements homologuĂ©s:
      • École primaire Narcisse Leven
      • LycĂ©e MaĂŻmonide
      • École normale hĂ©braĂŻque
      • École Al Jabr
      • Section française du groupe scolaire El Bilia (LycĂ©e LĂ©on l’Africain )
      • École internationale de Casablanca
      • Section française du Groupe scolaire La RĂ©sidence
  • Nombre d’élèves : 28 100 (20092010)
  • Pourcentage des Ă©lèves marocains : 60%
  • Taux de rĂ©ussite au bac : 90%
  • Frais d’inscription: 1 200 DH
  • Frais de scolaritĂ© :
    • AEFE :
      • Maternelle : 28 350 DH
      • ElĂ©mentaire : 22 950 DH
      • Collège : 26 010 DH
      • LycĂ©e : 34 110 DH
    • OSUI :
      • Maternelle : 27 141 Ă  28 773 DH
      • ElĂ©mentaire : 26 511 Ă  28 773 DH
      • Collège : 29 136 Ă  31 806 DH
      • LycĂ©e : 40 290 Ă  41 784 DH
    • Établissements homologuĂ©s: Ă  partir de 10 000 DH/an
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N°115 : Coup d’Etat :   Skhirat, L’histoire du putsch revue et corrigĂ©e
N°114 : Politique fiction  Et le gagnant est ...
N°113 : Le dernier combat de   Mohamed Leftah
N°112 : Portrait Abdelbari Zemzmi
N°111 : Harcèlement sexuel et moral  Un sport national
N°110 : Bilan  Le code de la dĂ©route
N° 109 : L’ONDA  Grosses tensions et petites combines
N°108 : Placements Comment sauvegarder son patrimoine  
N°107 : ImpĂ´t sur la fortune El Fassi lance un pavĂ© dans la mare  
N° 106 : Interview 
N° 104/105 : Presse Ă©trangère/Maroc Le grand malentendu  
N°103 : Le temps de l’amazigh  
actuel 102 : RĂ©fĂ©rendum Ecrasante victoire du Oui  
actuel 101 : FatĂ©ma Oufkir : Le roi et moi 
N°100 : 100 indignations et 100 solutions pour le Maroc 
N°99 : Projet constitutionnel Le roi et nous  
N° 98 : PĂ©dophilie  : Tolerance zero 
N° 97 : Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
N° 96 : L’horreur carcĂ©rale 
N° 95 : Enseignement privĂ© : Le piège  
Actuel n°94 : Moi, Adil, 25 ans, marchand de chaussures et terroriste  
N°93 : Ces cliniques qui nous ruinent 
Actuel n°92 : RĂ©volutions et attentats Sale temps pour Zenagui 
Actuel n°92 : Mais que veulent les jeunes ? 
Actuel n°92 : Il n’y pas que le 20-FĂ©vrier…  
Actuel n°92 : Qui cherche Ă  dĂ©stabiliser le pays ?  
Actuel n°92 : Â«â€‰Nos attentes sont plus grandes que le 20-FĂ©vrier »  
Actuel n°92 : Trois jeunesses 
Actuel n°92 : Attentat : Le jeudi noir de la ville ocre  
Actuel n°91 : Le grand nettoyage 
Actuel n°90 : Le retour des adlistes 
Actuel n°89 : Ruby : sexe, mensonges et vidĂ©o 
Actuel n°88 : ImpĂ´ts : Halte Ă  la fraude 
Actuel n°87 : Hassan II TV c’est fini 
Actuel n°86 : Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°85 : Vive le Maroc libre 
Actuel n°84 : Rumeurs, intox : Ă  qui profite le crime ? 
Actuel n°83 : ET MAINTENANT ? Une marche pour la dĂ©mocratie
Actuel n°81 : Sale temps pour les tyrans 
Actuel N°72 : Aquablanca : La faillite d’un système  
Actuel n°69-70 : Benguerir sur les traces de Settat 
Actuel n°68 : Art, sexe et religion : le spectre de la censure 
Actuel n°67 : Dans les entrailles de Derb Ghallef 
Actuel n°66 : Ces FQIHS pour VIP 
Actuel n°65 : RNI, le grand politic show 
Actuel n°64 : Bourse de Casablanca, des raisons d’espĂ©rer 
Actuel n°63 : Ex-ministres :  y a-t-il une vie après le pouvoir ?
Actuel n°62 : Le code de la route expliquĂ© par Ghellab
Actuel n°61 : La vie sexuelle des Saoudiennes… racontĂ©e par une Marocaine
Actuel n°60 : Chikhates, shit et chicha 
N°59 : Eric Gerets, la fin du suspense ?
N°58 : Onze ans, onze projets 
N°57 : Raid sur le kif 
N°56 : Sea, Sun & Ramadan 
N°55 : Casablanca, mais qui est responsable de cette pagaille ?
N°54 : Ces ex-gauchistes qui nous gouvernent 
N°53 : Au cĹ“ur de la prostitution marocaine en Espagne 
N°52 : DiplĂ´mĂ©s chĂ´meurs : le gouvernement pris au piège
N°51 : 2M : Succès public, fiasco critique
N°50 : L’amĂ©rique et nous 
N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
N°48 : Les 30 Rbatis qui comptent 
N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthĂ©tique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des Ă©trangers 
N°43 : Avec les Ă©vadĂ©s de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en bĂ©ton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osĂ©
N°40 : Enseignement: Missions Ă  tout prix
N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat rĂ©veille les vieux dĂ©mons
N°35 : Vies brisĂ©es 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
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