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Hassan II TV c’est fini 
Actuel n°87, samedi 26 mars 2011
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Le vent réformateur est-il en train de souffler sur 2M et Al Oula ? C’est ce qu’on peut se demander après avoir assisté à quelques talk shows au ton étonnamment libre. Mais les professionnels du secteur ne sont pas optimistes, redoutant un retour rapide aux vieilles méthodes. Analyse.


***

« Les gens ne devraient plus se plier en deux et embrasser la main du roi. Â» Ce mercredi 16 mars, cette phrase fait sursauter les 650 000 tĂ©lĂ©spectateurs de l’émission «Moubacharatan Maâkoum» sur 2M.

Abdelhamid Amine, vice-président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) brise en éclat un tabou encore vivace –même dans la presse écrite– et carrément inédit sur une chaîne publique: remettre en question le protocole royal.

«Quand on a vu cela, on a été choqué. On n’en croyait pas nos yeux, puis on s’est dit que le vent de la révolution soufflait peut-être sur notre chaîne!», confie cette journaliste de 2M. Et ce n’est pas fini.

La veille, le journaliste Abderrahmane Adaoui recevait dans son émission « Qadaya wa Araa » des professeurs universitaires, des associatifs, des acteurs politiques… et Ghizlane Benomar, figure de proue du mouvement du 20 février à Casablanca! Une première. Surtout que les chaînes nationales ont snobé tant les manifestations qui ont secoué le Maroc que les jeunes organisateurs du mouvement.

Ce réveil éditorial est accompagné par une dynamique sans précédant au sein des syndicats des deux chaînes ainsi que du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). « Notre combat pour les médias audiovisuels ne s’était soldé que par une amélioration des salaires, sans que le volet politique ne soit touché », nous confie Younès Moujahid, patron du syndicat. Le SNPM se veut désormais plus offensif et a d’ailleurs adressé un mémorandum au gouvernement à ce propos.

Les journalistes n’y vont pas de main morte

Le 18 mars, le syndicat de la chaîne de Aïn Sebaâ organise un sit-in pour réclamer « des médias publics citoyens au service du peuple et consacrant les valeurs de modernité, de démocratie, de pluralisme et du droit à la différence ». Les journalistes n’y vont pas de main morte. Ils chargent tour à tour Fayçal Laraïchi, PDG du pôle audiovisuel public, et Samira Sitaïl, directrice générale adjointe de 2M, réclamant leur départ. L’objectif est clair: que les journalistes soient enfin partie prenante de la décision au sein d’une télévision dont le ton très officiel déplaît.

Et pour cause, les journalistes de la deuxième chaîne ont été particulièrement visés lors des marches de protestation des « vingtfévrieristes ». Accusés d’être « à la solde du Makhzen », les reporters de 2M ont été bousculés à la porte du siège du PSU qui abritait une manifestation de protestation le 13 mars. Ils ont aussi été pris à partie par la foule en colère le 20 février à Al Hoceima et à Rabat, les obligeant même à retirer le logo de la chaîne pour continuer à tourner. « Je n’ose plus me balader avec le micro de la chaîne tellement les gens nous en veulent », reconnaît ce journaliste de la deuxième chaîne.

Faut-il pour autant se féliciter et considérer que la télévision est en train de basculer dans la démocratie ? Les observateurs restent prudents et arguent qu’en dehors de ces coups d’éclat, les « news » restent sclérosées.

On se rappelle de la déception née de l’opération « ça bouge à la télé », fin 1985. Durant trois mois, Hassan II avait révolutionné la liberté d’expression. Une révolution tuée dans l’œuf par Driss Basri (voir encadré).

« Hadou diawlna »

« On ne peut pas encore parler d’ouverture », tempère cette source proche du dossier. « Ce qui s’est passé, c’est que nos télévisions sont habituées à recevoir des consignes. Or après le 20 février, la confusion a régné au sein même de l’Etat.

Sans ligne de conduite, les télévisions ont tour a tour osé et fait preuve de frilosité. La preuve, c’est que tout le monde s’est mis subitement à fustiger Al Adl Wal Ihsane, preuve qu’il y a désormais une position officieuse, donc le parapluie tant attendu ! » poursuit notre source.

Au sein d’Al Oula, les craintes sont encore plus exacerbées. « On parle beaucoup de 2M car cette chaîne a longtemps joué le rôle de soupape des libertés au sein du paysage médiatique mais Al Oula a encore plus de besoins », explique Abdelghani Jebbar, journaliste à la « Une » et vice-secrétaire général du Syndicat démocratique audiovisuel. Pour ce dernier, peu de talk shows sont programmés sur Al Oula, une chaîne perçue comme le porte-voix officiel. « D’ailleurs quand on nous envoie couvrir toutes les activités ministérielles, aussi insignifiantes soit-elles, les organisateurs nous narguent et nous font attendre car ils savent qu’on leur est acquis : hadou diawlna », poursuit-il.

Pourtant, l’attention est focalisée sur la deuxième chaîne. Les « vingtfévrieristes » ont prévu un sit-in devant la chaîne de Aïn Sebaâ le vendredi 25 mars tandis que les syndicats ciblent les deux chaînes. Objectif principal : protester contre Samira Sitaïl accusée de « travestir » le montage du reportage sur les manifestations du 20 mars. Ils accusent la chaîne de « sortir leurs propos de leur contexte » en gardant les passages les plus lisses et de tenter « d’incriminer Al Adl à tout prix ».

Au sein de la chaîne, une source proche de la direction recadre : « Quand on a 3 minutes de son, on fait un montage. On le fait pour Abbas El Fassi et on l’a fait pour les jeunes du 20 février. Quant à Al Adl, les chaînes européennes ont également noté leur présence et, d’un point de vue journalistique, il était légitime de traiter cet angle ».

Une campagne orchestrée contre 2M ?

Selon Abdessamad Benchrif, journaliste à 2M (et syndicaliste), « le problème se situe à deux niveaux : tout d’abord, on ne sait pas qui commande dans cette chaîne. Ensuite, les responsables actuels ont tout saboté et 2M est devenu un moyen de règlement de compte, comme on l’a noté dans l’affaire du magazine Le Journal, ou du PJD où la chaîne s’est substituée à la Justice et au ministère de l’Intérieur, adoptant un discours militaire. »

Pour cette source proche de la direction, c’est une campagne orchestrée contre 2M. « La télé fabrique l’oubli. Qui se souvient de Sajid invité au lendemain des inondations et très vertement tancé par des associatifs remontés ? Qui se rappelle de Sebbar et Amina Bouayach qui ont critiqué de manière acerbe la gestion de Gdim Izik et de Khadija Riyadi qui a parlé d’un centre de détention secret à Témara ? Toutes ces choses nous ont été reprochées, mais on a continué car il y a une liberté de ton réelle. »

« La télé fabrique l’oubli »

Au-delà de la gestion quotidienne, les déclarations prêtées à des ministres, qui auraient critiqué la récente ouverture des médias nationaux lors d’un Conseil de gouvernement, en inquiètent plus d’un.

« Pourquoi ne pas laisser le spectateur se faire son idée ? On réclame un conseil supérieur des médias publics qui dresse une ligne éditoriale claire et libre pour s’éloigner d’une gestion au jour le jour suivant les pressions », recommande Abdelghani Jebbar. Une source de la direction de 2M ne dit pas autre chose, réclamant la suppression pure et simple du ministère de la Communication. « C’est une manière de rester poli et de ne pas l’appeler ministère de l’Information. Il faut que le gouvernement comprenne enfin que l’on n’est pas une chaîne du Makhzen, mais une chaîne d’Etat. »

Pour l’heure, l’attention est très peu portée sur le gouvernement, pourtant chargé d’appliquer la loi 77-03 sur l’audiovisuel et stipulant que « les opérateurs publics appliquent la politique de l’Etat dans les médias ». Une politique… inexistante, car consignée nulle part ! Mais c’est une autre paire de manches.

Zakaria Choukrallah 

 

La réforme inachevée de Laraïchi

A la tête du paysage audiovisuel marocain depuis plus de dix ans, Fayçal Laraïchi devait nous doter d’un pôle public puissant. Si techniquement, il peut se targuer d’y être arrivé, côté contenu, tout reste à faire. Analyse.

Le paysage audiovisuel public (PAP), c’est lui. Et depuis dix ans déjà. La télévision, Fayçal Laraïchi la connaît d’abord en tant que producteur externe, directeur général de la radiotélévision puis de la SNRT avant de se voir adjuger tout le pôle public (Soread 2M comprise). Mais qu’en a-t-il fait? Il y a certes la création de huit chaînes thématiques, l’introduction de la TNT version marocaine, avec un taux de couverture de plus de 80% du territoire.

Mais au-delà de ces prouesses techniques, le bilan Laraïchi est des plus discutables (1). D’abord au regard des objectifs qui lui avaient été assignés dans le cadre de la restructuration du PAP. Il y était notamment question d’un seul PDG pour tout le PAP. La restructuration devait aussi passer par la mise en place d’une direction commune aux deux sociétés ainsi que la filialisation par la création de sociétés par métiers et par activités (production, pub, archivage, diffusion, information…). L’objectif étant de créer une complémentarité et non une concurrence, tel que c’est le cas aujourd’hui entre les deux chaînes.

Elles ont du mal à décoller

Sur ce terrain, rien n’a été entrepris. « Tout ce qu’a fait Laraïchi pour garantir un rapprochement entre SNRT et 2M a été la nomination d’un proche – et «accommodant» – Salim Bencheikh à la tête de la chaîne de Ain Sebaâ. Tout comme un nivellement par le bas a été adopté sur le plan financier au profit de la SNRT », nous précise cette source au sein du groupe (voir encadré).

Et même dopées financièrement, nos chaînes publiques ont toujours du mal à décoller. Les chiffres de février de MarocMétrie le confirment. 2M n’occupe que 20,6% des parts d’audience à l’échelle nationale.

Al Oula, elle, doit se contenter de 11,6% et les autres chaînes du bouquet SNRT (Arriyadia, Arrabia, Al Maghribia, Assadissa, Al Amazighia et Aflam) confondues n’atteignent que 4% de parts. En face, les chaînes satellitaires étrangères s’accaparent 36%.

Une situation qui questionne jusqu’au bien-fondé des progrès techniques accomplis. Exemple, alors que le Switch off (le passage au tout numérique) est prévu en 2015 pour 2M et en 2020 pour la SNRT, le taux de pénétration de la TNT est de…1%. « Pour aller au-delà, il faut convaincre les téléspectateurs de s’équiper. Mais la plupart n’en voient pas l’intérêt. »

Pourquoi la SNRT ne décolle-t-elle pas ? Il y a d’abord les mauvais castings. « On n’arrête pas d’accuser Laraïchi de tous les maux, mais on oublie que derrière lui, il y a toute une équipe composée, notamment, d’un directeur général et de cinq directeurs centraux qu’on ne connaît même pas.

Ce sont ces responsables, aussi anciens qu’indélogeables au sein du pôle, qui s’attribuent tous les avantages en sachant pertinemment que s’il y a des critiques, c’est Laraïchi qui en sera la cible », ajoute notre source.

Il y a aussi les pressions extérieures qui sont d’ordre politique. « Personne au gouvernement ou plus en haut ne se plaint du produit actuel. Par contre, chaque fois qu’une ligne rouge est un tant soit peu franchie, c’est le scandale. De quoi conforter la médiocrité et briser tout élan réformateur », nous dit ce journaliste. D’où la nécessaire distance à créer entre les chaînes publiques et le gouvernement, et la mise en place des garanties d’indépendance éditoriale.

« Les cahiers des charges imposés par l’Etat et le rôle de régulation de la HACA sont largement suffisants pour responsabiliser nos médias. D’autant qu’une charte déontologique de la chaîne est à même de fixer le ton et la manière d’informer », ajoute notre source.

Il y a aussi le poids des producteurs externes qui produisent presque toutes les émissions phares de la chaîne (« 45 mn », « Comedia », « Lalla Laâroussa »…). Autre poids, celui des syndicats. Il y’en a quatre à la SNRT et un seul à 2M pour respectivement 2 700 et 600 employés.

Leurs cahiers revendicatifs se limite à la seule amélioration des conditions de travail et des salaires. Il aura fallu un certain 20 février pour que la (mauvaise) qualité des programmes soit intégrée. Par ceux-là mêmes qui en sont également responsables.

Tarik Qattab

(1) Contacté par actuel, Fayçal Laraïchi n’a pas eu le temps de répondre à nos questions.

 

Medi 1 TV  La pionnière

Le vent de la liberté a d’abord soufflé à Tanger. Reportage au cœur de la petite chaîne qui monte et montre la voie.

***

C’est ici que tout a commencé. Peut-être parce qu’ils s’étaient mis à traiter de manière distanciée l’actualité internationale, les journalistes de Medi 1 TV se sont fait remarquer ces derniers mois par leur couverture pro des événements du Machrek et du Maghreb. De tout le Maghreb.

En devenant hertzienne, et donc plus marocaine, depuis sa nouvelle grille de novembre dernier, la chaîne de Tanger s’est distinguée par sa réactivité. D’abord, en hiérarchisant l’information sans œillères. Alors que la révolution était reléguée au troisième ou quatrième titre sur 2M, Medi 1 TV y consacrait l’ouverture et une grande part de son journal. C’est bien sûr à propos de l’actualité marocaine que la chaîne a très vite su imposer sa différence.

Le 20-Février y a été annoncé et surtout traité le soir même avec une émission de deux heures mixant des intervenants politiques et de la société civile et les duplex des envoyés spéciaux. Le discours du 9 mars a aussi déclenché un débat de deux heures.

Réflexe journalistique de base : « On ne pouvait pas passer à côté d’une telle bombe », estime Saïd Larrabi, rédacteur en chef des émissions en arabe. Avec en prime, la semaine suivante, un talk show original dans l’émission « Génération News ». Animée par Fanny Annoot-Ouali, rédactrice en chef des émissions en français, ce débat sur l’actu rassemble quatre ados. On peut y voir une teenager voilée réclamer plus de droits pour les femmes. Ou un jeune ado invectiver la mollesse des partis politiques après le discours du roi. « Ils ont une capacité à argumenter étonnante », commente Fanny Annoot-Ouali.

 

Une émission qui décoiffe

« Dans un pays où la majorité des habitants a moins de trente ans, il faut considérer les jeunes comme des adultes », ajoute Abbas Azzouzi, le PDG de Medi 1 TV. Mais il n’y a pas que les jeunes qu’on doit traiter comme des grands. « Comme dans les autres pays arabes qui vivent en ce moment une renaissance, nous les Marocains, nous avons prouvé que nous étions majeurs », résume Saïd Larrabi.

Parmi les programmes phare de Medi 1 TV, il y a « Bidoun haraj » (Sans gêne), une émission qui décoiffe. Sorcellerie, chômage, harcèlement sexuel, drogue, mariage des petites filles… « Nous avons beaucoup de tabous à casser », énumère Leila Bouzede qui présente ce débat hebdomadaire après avoir animé des émissions de ce type sur la télé algérienne ou CNBC Arabia.

Vraiment aucun tabou ? Quand on demande à Saïd Larrabi s’il pourrait aller jusqu’à inviter Noor, consciencieusement ignorée par les autres télés marocaines, il n’y voit aucun inconvénient. Pas plus qu’il ne se démonte quand on évoque la possibilité d’un débat sur l’athéisme : « Avec ce qui se passe en ce moment, le public marocain est en train de se préparer à ce genre de thématiques. Je pense que les portes sont ouvertes et qu’il n’y a pas besoin de les défoncer. Il faut juste pousser. Une émission comme “Bidoun haraj” a le devoir de le faire. »

Après, tout est affaire de doigté. Pas question non plus de sombrer dans la provoc : « Nous ne sommes pas dans la recherche du sulfureux et du scandale. On ne peut pas réunir une famille autour d’un écran ainsi, explique Abbas Azzouzi. Notre liberté de ton doit respecter les gens. »

Ce sont bien sûr les limites de l’exercice. « L’idée, c’est de faire bouger les lignes tout doucement », résume Alison Fernandes qui présente, entre autres, « De la fiction à la réalité » une émission de débat qui suit un film. Après avoir diffusé Joe Black, elle a ainsi organisé une discussion autour de la mort avec un philosophe : un thème dont on parle rarement au Maroc, surtout de manière philosophique.

« Il y a une guerre des médias »

Ainsi va Medi 1 TV, une petite chaîne qui monte à tâtons, prudemment mais sûrement. On saura dans quelques mois si l’audience est au rendez-vous. Car c’est bien le véritable enjeu de cette évolution. 55% de l’audience des Marocains se porte pour l’instant sur les chaînes étrangères.

Proposer au Royaume un traitement aussi pro que France 2 ou Al Jazeera (sans les moyens, certes), c’est bien le pari de cette chaîne. « Il y a une guerre des médias et le Maroc doit y participer car nous avons fait des choix de société et nous ne devons pas nous laisser imposer un regard extérieur », tance Abbas Azzouzi.

Le PDG de Medi 1 TV revendique une grille de lecture marocaine de l’actualité face au modèle occidental. Cette « marocanité » de l’info n’est pas toujours évidente à percevoir ni même à définir. Mais il reste que Medi 1 TV est une chaîne à part. Peut-être en partie par sa marocanité mais surtout grâce à la mosaïque des nationalités qui la composent : Marocains, Syriens, Jordaniens, Algériens, Mauritaniens, Français et Belges. Un peu comme à l’UPM. Mais ça fonctionne mieux !

Eric Le Braz

Quand ça bougeait à la RTM

Samira Sitaïl, Touria Souaf, Abdou Souiri, Fatéma Loukili, Fatiha El Ayadi… Tous ont participé à l’opération « ça bouge à la télé ». Pour ses 25 ans de règne, le roi Hassan II s’offre un petit caprice qu’il réalise avec le soutien de son ami et architecte français André Packard : relooker la première et seule chaîne du pays pour en faire une télé aux normes. Packard recrute celui qui deviendra régisseur de PPDA sur TF1, Jacques Asseline, et embauche une dizaine de jeunes journalistes MRE et de talents « castés » et payés comme contractuels, et non plus comme simples fonctionnaires. Les conditions de travail sont optimales, voire royales ! De bons salaires, une grande marge de liberté et des journalistes parfois transportés en jet privé ou en hélicoptère de la gendarmerie royale ! Le journaliste Abderrahmane Adaoui, qui faisait partie de l’aventure, confie au quotidien ALM qu’il était payé 7 000 dirhams, soit sept fois plus que les fonctionnaires de la première chaîne à l’époque. Le vent de liberté cessera de souffler quand, agacé par le fait que des étrangers dirigent la télé de Sa Majesté, le ministre de l’Intérieur et de l’Information, Driss Basri, limoge les Français pour les remplacer par des cadres de l’Intérieur : le wali Tricha secondé par les gouverneurs Issari (pour la télévision) et Achour (pour la radio). Le retour à la censure est quasi immédiat. L’ouverture n’aura duré que trois mois… en attendant 2M en 1989, toujours à l’initiative de Hassan II qui a confié sa création à l’ONA. La deuxième chaîne insuffle un air frais qui finira par s’essouffler quelques années plus tard.

Z.C.


Financement : la «malbouffe»  en question

La SNRT bénéficie à la fois des subventions de l’Etat, des financements découlant des contrats programmes signés avec le gouvernement et du fonds d’aide au paysage audiovisuel.

A cela il faut ajouter des recettes publicitaires estimées à 250 millions de dirhams par an en moyenne. Le tout forme un budget de 2 milliards de dirhams par an. Si 2M fait trois fois mieux en recettes publicitaires, elle a par contre été amputée, en 2007, de la subvention de l’Etat.

Elle doit donc sa survie à la seule pub, d’où l’importance des taux d’audience. Pour cela, c’est le divertissement qui prime. Ce qui jure avec ses missions de service public, dans lesquelles figurent également l’information, la culture et l’éducation. Et ce qui explique l’overdose de séries mexicaines et turques ainsi que de soirées-spectacles.

Un choix pour lequel la réponse de Réda Benjelloun, directeur adjoint de l’information au sein de la chaîne, invité au débat « Les médias, plus que jamais à l’ordre du jour » organisé mercredi 24 février par HEM Casablanca, est toute faite. « C’est la malbouffe (entendez le divertissement) qui permet à la chaîne de survivre », a-t-il dit.

Il a fallu attendre 2010 pour qu’un contrat programme soit signé avec l’Etat pour 260 millions de dirhams sur deux ans. Mais y a-t-il eu un changement de la grille des programmes pour autant ? Que nenni !

T.Q.

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N°35 : Vies brisĂ©es 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
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