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DĂ©linquance : Le Maroc a peur
actuel n°132, vendredi 9 mars 2012
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Des femmes détroussées dans la rue, des commerçants dépouillés de leurs recettes, des passants auxquels on arrache le téléphone, des jeunes filles attaquées au cutter pour abandonner leurs sacs à leurs agresseurs… Les crimes et délits prennent une ampleur rarement connue. Et accroissent un sentiment d’insécurité face auquel les pouvoirs publics semblent bien inertes.


 

L’événement se passe dans le quartier chic de Californie, à Casablanca. La dame, qui attend l’ouverture du portail électrique de la villa d’une amie, s’entoure toujours des précautions d’usage, mais ce jeune garçon bien habillé au sourire rassurant réussit à endormir sa méfiance. Elle a juste le temps de voir le coutelas étincelant surgir de sa veste. Comme dans un film d’horreur, elle ne réalisera ce qui s’est passé qu’une fois son agresseur en fuite avec son portable, son sac à main et un collier arraché de son cou. A l’instar de nombreuses femmes agressées, elle ne portera pas plainte : « A quoi bon ? J’ai échappé au viol, à une méchante blessure voire même pire, et puis, les flics n’ont pas que ça à faire ! »

Pourtant, le hasard a voulu que ce jeune malfaiteur, qui sévissait avec un complice dans les quartiers huppés, tombe entre les mains de la police. C’était il y a une semaine. Les deux délinquants, qui avaient jeté leur dévolu sur les demeures cossues de Casablanca, étaient sur le point d’agresser une femme à l’entrée d’une autre villa de Californie. Mais ils ont manqué de chance, cette fois-ci. Un proche qui sortait de la maison au même moment s’est lancé à la poursuite des deux voleurs à la tire juchés sur un puissant scooter. Au premier carrefour venu, les difficultés de circulation les ont stoppés dans leur fuite. Dans la bagarre qui s’en est suivie, le gentleman s’est fait pratiquement trancher la main par un coup de sabre. Mais les policiers qui étaient présents au niveau du rond-point ont vite fait de maîtriser les criminels. Une fois au commissariat, ils avoueront bien plus de crimes que les plaintes enregistrées par la police dans le quartier.

La peur au ventre

Scène ordinaire ou criminalitĂ© exceptionnelle ? A voir ce que rapporte la presse quotidienne et les histoires vĂ©cues douloureusement par de plus en plus de Marocains, cette violence ambiante n’est plus cantonnĂ©e aux seules zones de non-droit, ces quartiers chauds oĂą les caĂŻds font la loi. Alors que les banques et les administrations ont engagĂ© des dĂ©penses considĂ©rables pour sĂ©curiser leurs locaux par des camĂ©ras, des systèmes de surveillance et des vigiles en faction, les agressions de personnes, les vols Ă  l’arrachĂ© et les braquages de petits commerces font florès.  A tel point que dans les quartiers populaires, des Ă©piciers dĂ©livrent dĂ©sormais leur marchandise Ă  travers des barreaux pour Ă©viter de se faire agresser par les bandes de petits voyous qui Ă©cument les alentours. A AĂŻn Sebaâ, les filles qui travaillent dans les usines de la zone industrielle font quotidiennement l’objet d’attaques et de vols. La plupart se sont rĂ©signĂ©es Ă  payer une somme forfaitaire toutes les quinzaines Ă  un caĂŻd de la zone pour ĂŞtre Ă  l’abri. Dans les bus, les voleurs et les pickpockets ne se cachent plus pour dĂ©pouiller les passagers. Parfois des bandes prennent en otage le bus et, après avoir dĂ©troussĂ© tout le monde, blessent quelques personnes avec leurs sabres, de façon Ă  dĂ©courager toute poursuite. Les violences physiques ont bel et bien augmentĂ© ces derniers mois. MĂŞme si les chiffres officiels prĂ©fèrent ignorer le phĂ©nomène.

Le gouvernement Benkirane, trop occupé à jouer les pompiers sur d’autres fronts, feint de ne pas voir cette insécurité rampante. Au-delà des chiffres officiels ou officieux, le sentiment d’insécurité croît. Au point de modifier sensiblement nos comportements.

« La criminalité, c’est comme le monstre du Loch Ness, tout le monde en a peur, mais comme la majorité des victimes ne portent pas plainte, les gens pensent que ça n’arrive qu’aux autres. Et les pouvoirs publics en profitent pour faire la politique de l’autruche », explique le criminologue Abdelmajid Gouzi. Qui peut d’ailleurs croire que toute cette flambée de violence au quotidien se traduit par ces seuls 19 000 crimes que recensent les statistiques officielles pour l’année écoulée ? « Les chiffres ne veulent rien dire. Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui peut vous brosser une sociologie de la délinquance. Il suffit de demander aux policiers et autres gendarmes confrontés au quotidien à des criminels du troisième type pour savoir que la flambée du crime est bien réelle, soupire ce commissaire de police qui reconnaît dormir désormais avec son arme sous l’oreiller. Même les flics ne sont plus à l’abri d’un cambriolage crapuleux ! »

Ce constat est partagé par Sadek Noumaane, avocat au barreau de Casablanca. « Les agressions contre les personnes et les meurtres ne connaissent pas de recul, au contraire ; rien qu’au niveau des cours d’appel de Casablanca, on a constaté une explosion des affaires liées aux atteintes contre les personnes. »

Me Sadek Noumaane ajoute que les chiffres officiels sont à prendre avec des pincettes puisqu’ils ne concernent que « les affaires qui ont été traitées par la justice alors que les plaintes et les dossiers en cours ne font pas partie de ces statistiques qui ne tiennent pas compte des agressions – ô combien nombreuses – subies par des citoyens qui s’abstiennent de s’adresser à la police pour diverses raisons ».

Les raisons de cette flambée de la violence ?

Quels sont les facteurs de cette recrudescence de la criminalité organisée ou à la petite semaine ? Sur les causes profondes, qui peut encore nier que les usines qui ferment, les licenciements qui menacent dans les entreprises les plus cotées, la pauvreté rurale exacerbée par le spectre de la sécheresse ne sont pas un ferment idéal pour le passage à la délinquance ? La « délinquance d’appropriation » (vols, cambriolages...), qui a explosé avec l’entrée dans la société de consommation, est une dénonciation des écarts de richesse grandissants.

Pour les experts de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), les facteurs sociologiques sont plus profonds : « D’une manière générale, l’urbanisation galopante a substitué au modèle patriarcal basé sur la solidarité, un modèle citadin centré sur l’individu, et qui a rapidement conduit à l’éclatement de la cellule familiale qui reste l’une des causes essentielles de la délinquance juvénile. » Autre élément frappant, on constate que 40% des anciens détenus retournent en prison pour récidive. « On a trop insisté sur le confort des détenus en oubliant l’essentiel, c’est-à-dire que la prison est un milieu criminogène. Quand on met un voleur de pommes dans la même cellule qu’un parrain, à quoi doit-on s’attendre ? Je travaille sur le cas d’une pharmacienne incarcérée pour un chèque sans provision. Elle est placée dans la même cellule que des criminelles endurcies, dont une meurtrière. Cette dame, BCBG, est bien entendu terrorisée par cette proximité. Quand elle quittera la prison, ce sera un être brisé sans perspective de vie honnête. On ne laisse aucune chance au délinquant pour évoluer vers la réparation. Une justice expéditive qui nie la singularité de chacun et de son parcours n’est pas juste », dénonce Mezroua Aïcha qui s’occupe, entre autres, de la réinsertion des détenus. Dans la foulée, si le printemps marocain a libéré la parole, il a aussi libéré des pulsions criminelles latentes. Comme le montrent ces histoires de loubards qui profitent du moindre événement sportif pour se transformer en pillards de boutiques.

Les effets collatéraux

Autre effet collatéral du Printemps arabe, et non des moindres, la peur du gendarme a pratiquement disparu. Et ce n’est pas uniquement dans les « quartiers chauds » que les jeunes n’ont plus peur de l’uniforme. Résultat, les mokhaznis sont parfois sauvagement agressés dans l’exercice de leurs fonctions, les policiers sont passés à tabac de plus en plus souvent et les gendarmes qui font l’objet de tentatives de meurtre sur les routes sont contraints de panser leurs blessures dans l’indifférence générale.

Quand un criminel blessé peut se retrouver dans le rôle de la victime dès qu’il y a un photographe zélé dans les environs, des dizaines d’agents traversent chaque semaine les services des urgences sans qu’ils fassent forcément la manchette des journaux. Mis à part peut-être ce policier qui s’est fait planter un sabre dans la gorge à Marrakech et qui est toujours hospitalisé à l’hôpital Ibn Tofaïl.

Certains y laissent la vie, d’autres sont contraints de regagner leur poste immĂ©diatement. « Il y a tellement de manifs, de violences liĂ©es aux grèves et autres sit-in que l’on est soumis Ă  un rythme d’enfer. Les permissions sont annulĂ©es et il nous arrive parfois d’enchaĂ®ner le jour avec la nuit. Tout le monde est Ă  bout », s’indigne un gradĂ© des forces auxiliaires. Comment s’étonner alors qu’il n’y ait plus assez d’agents disponibles pour traquer la criminalitĂ© au quotidien ? 

L’effectif de la police en cause ?

Le gouvernement est-il conscient de la gravité de la situation ? Le ministre de la Justice et des Libertés, Mustafa Ramid a cru bon rappeler que l’Etat avait perdu de son aura et qu’il fallait remettre le respect du Makhzen à l’ordre du jour. Le dispositif de sécurité est-il capable de répondre à une demande qui croît de façon exponentielle ?

Face à la montée de la criminalité, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) aligne des effectifs insuffisants : quelque 64 000 policiers pour près de 35 millions d’habitants, alors qu’en Tunisie (héritage de Ben Ali ?), ils sont plus de 150 000 policiers à assurer la sécurité de 11 millions d’habitants ! Dès sa prise de fonction, Bouchaïb Rmail, le premier flic du Royaume, s’est d’ailleurs dépêché d’amender le plan quinquennal sécuritaire 2013/2017 avant de le transmettre à Mohand Laenser. Ce plan particulièrement ambitieux préconise de passer de 64 000 policiers à 82 000 en l’espace de cinq ans. La mise en œuvre de cette stratégie implique de moderniser les services d’enquête en diversifiant les sources du renseignement, en améliorant l’analyse de la délinquance, la surveillance des suspects… quitte à s’assurer le concours de compétences non spécifiquement policières. Sans oublier les moyens techniques, à commencer par l’outil informatique. Tout cela a un coût. Le gouvernement a-t-il les moyens financiers et la volonté de mener à terme cette bonne gouvernance sécuritaire ? La toute prochaine loi de Finances pourrait constituer un bon indicateur.

Abdellatif El Azizi

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En matière de donnĂ©es statistiques, les chiffres officiels sont toujours en contradiction avec le sentiment gĂ©nĂ©ral d’insĂ©curitĂ©.  Au Maroc, la situation est encore plus compliquĂ©e parce qu’il n’existe pas, comme en France par exemple, un organisme indĂ©pendant Ă  l’image de l’Observatoire national de la dĂ©linquance et des rĂ©ponses pĂ©nales, qui apporte toujours un bĂ©mol aux chiffres de la police.

Autre écueil, la mesure de la délinquance, qui est une activité scientifique, est l’otage des approximations administratives quand elles ne sont pas politiques. Résultat, les données officielles du ministère de l’Intérieur pour l’année 2011 sont à prendre avec beaucoup de précaution.

Ainsi, selon ses dernières statistiques, 2 796 personnes ont été arrêtées sur le territoire national au cours de l’année écoulée, en raison de leur participation à des vols à main armée, alors que 1 347 individus sont toujours recherchés pour les mêmes motifs.

D’après cette source, les crimes de violence sur personnes représentent 12% du total des crimes commis en 2011. De plus, 196 accusés d’homicide volontaire ont été arrêtés sur la scène du crime contre 146 en 2010.

Les mêmes statistiques estiment à 19 000, les vols avec violence, les vols avec kidnapping, les attaques à l’arme blanche, les vols à l’intérieur des voitures, l’attaque des passants, les tentatives de meurtre et les meurtres commis à travers tout le pays.

Par ailleurs, phénomène relativement récent, près de 80% des crimes commis le sont sous l’effet des drogues psychotropes, et, plus inquiétant, 40% des anciens détenus retournent en prison pour récidive contre 10,18% pour l’année précédente.

D’après les statistiques officielles, l’administration générale de la sécurité nationale a embauché, entre 2008 et 2011, près de 17 000 policiers, dans le cadre du plan quinquennal de la sécurité nationale 2008-2012 mis en place par l’ancien ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa.

On estime le nombre actuel de policiers à 64 000, dont 8 000 pour la capitale économique.

Dans ce secteur plus qu’ailleurs, le départ volontaire a entraîné une diminution drastique des ressources humaines dans un grand nombre de villes comme Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech.

A.E.A.

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Histoires de crimes ordinaires 

Autoroutes, s’abstenir

Entre la dame qui a reçu un pavé dans le pare-brise sur le tronçon Meknès-Rabat, l’automobiliste qui s’est fait agresser à quelques kilomètres du péage de Bouznika et le MRE qui a perdu la vie après avoir heurté de gros cailloux au niveau de Sidi Allal Tazi, les autoroutes sont devenues de vrais coupe-gorge une fois la nuit tombée. « De retour de Rabat, après avoir quitté le péage de Kénitra, j’ai roulé pendant trente minutes quand j’ai reçu un gros pavé dans la vitre de la portière droite. J’ai ensuite essuyé un tir nourri de jets de pierres sur plusieurs centaines de mètres. J’ai accéléré au maximum mais j’ai eu le temps de voir de nombreuses silhouettes s’agiter dans la pénombre », explique ce policier de Tétouan qui ajoute que les gendarmes ont une cartographie précise des points noirs situés sur les autoroutes. Et le danger, c’est que ces pillards ne descendent jamais sur le bitume s’ils ne sont pas plus d’une dizaine, armés de gourdins et d’armes blanches. Les gendarmes, malgré une bonne implantation et une certaine mobilité, ont des difficultés à veiller sur toutes les autoroutes même s’ils réussissent régulièrement à appréhender des bandes à l’origine d’un grand nombre d’agressions et de vols.

Crime sous psychotropes

A Tétouan, des jeunes se réveillent d’un véritable cauchemar. Sous l’effet de psychotropes, ils ont sauvagement violé la mère de l’un d’eux. Le lendemain, constatant l’horreur du crime, le fils de la victime se suicide tandis que ses acolytes demandent qu’on les pende sur-le-champ !

A l’instar de cette dramatique histoire, se produisent, chaque jour, des actes déments qui ne sont jamais recensés par les services de police. Sauf dans le cas où l’agression débouche sur un meurtre. Certains crimes horribles et autres parricides sont la conséquence directe de la consommation de drogues dures.

Selon les derniers chiffres de ce phénomène relativement récent, près de 80% des crimes commis le sont sous l’effet des drogues psychotropes.

Directement responsables de ce type de criminalité, les comprimés Rivotril, Diazepam ou encore Témesta ont des effets dévastateurs sur la santé mentale des jeunes.

Plusieurs Organisations non gouvernementales (ONG), comme l’association « Non aux psychotropes », sont débordées par l’ampleur du phénomène. Il n’existe, pour l’instant, aucune politique volontariste de santé publique pour combattre ces drogues.

Vols à l’arraché

Les bandits de grand chemin n’ont pas besoin d’être branchés sur la Bourse de New York pour savoir que le prix de l’or a flambé. Une hausse qui a entraîné une nouvelle vague de délinquance.

Si les histoires de bijouteries braquées sont rares, les boutiquiers font face à un phénomène de délinquance « spontanée » commise par des malfaiteurs occasionnels qui, passant devant un commerce par hasard, tentent de s’approprier par la violence quelques bijoux avant de fuir. Mais les plus dangereux, ce sont ceux qui pratiquent le vol à l’arraché, n’hésitant pas s’attaquer à des femmes dans la rue pour les dépouiller de leurs bijoux en or. Un marché parallèle du métal précieux a ainsi vu le jour. A Casablanca, des receleuses ont pignon sur rue au quartier Sidi Othman. Elles sont connues de la police puisque la plupart d’entre elles ont déjà fait de la prison à la suite d’affaires de vol de bijoux en or.

Face à la recrudescence des vols à l’arraché ces derniers mois, la police a renforcé son dispositif de surveillance et d’intervention. Elle a ainsi positionné des policiers en tenue et en civil – dont la fameuse brigade à moto –, les faucons, dans plusieurs points chauds des grandes villes.

A.E.A.

Sécurité privée

Un marché embryonnaire

 

La sécurité du citoyen lambda est une bonne opportunité pour les professionnels. Après un passage obligé par les entreprises, les sociétés s’orientent désormais vers le marché des particuliers, mais ont du mal à percer face à une demande très timide. Car en plus des « opportunistes », leur principal concurrent reste l’incontournable gardien.

 

Si le marchĂ© de la sĂ©curitĂ© privĂ©e est aujourd’hui estimĂ© Ă  6 milliards de dirhams, la part dĂ©diĂ©e aux particuliers demeure insignifiante au regard du potentiel. « Les particuliers reprĂ©sentent 5% tout au plus du marché », observe Rachid El Mounacifi, prĂ©sident de l’Association professionnelle des agences de sĂ©curitĂ© (Apsam). Une vive concurrence n’est pas pour arranger les choses. Alors que seulement 200 entreprises avaient le « courage » d’opĂ©rer dans ce crĂ©neau en 2006, elles sont aujourd’hui plus de 3 500 Ă  se partager le marché ! Les 300 millions de dirhams de ce segment sont rĂ©alisĂ©s en proposant principalement de la surveillance physique (agent de sĂ©curitĂ© affectĂ© Ă  un poste bien prĂ©cis, ndlr). Les ensembles rĂ©sidentiels sont friands de ce service de rondiers (agents de sĂ©curitĂ© effectuant des rondes Ă  pied ou en voiture, ndlr), ou de maĂ®tres-chiens.  CĂ´tĂ© gadgets et systèmes intelligents, les alarmes contre l’intrusion commencent Ă  peine Ă  se gĂ©nĂ©raliser dans le milieu du haut de gamme et du moyen standing.  Pour la tĂ©lĂ©surveillance, seule une poignĂ©e de riches et quelques mordus des nouvelles technologies s’y sont convertis.

Une affaire de mentalité...

Aujourd’hui, seule une poignĂ©e de professionnels de la sĂ©curitĂ© privĂ©e propose des systèmes de tĂ©lĂ©surveillance reliĂ©s Ă  leurs propres centres de commande. En cas d’intrusion, l’alarme se dĂ©clenche. La sociĂ©tĂ© de sĂ©curitĂ© privĂ©e peut alors visualiser ce qu’il se passe en se connectant sur les camĂ©ras de la propriĂ©tĂ© concernĂ©e. Libre Ă  elle ensuite de dĂ©cider, selon le cas de figure, d’intervenir directement, d’appeler la police, les pompiers ou tout simplement de ne pas agir. « Quelques propriĂ©taires de rĂ©sidences secondaires, des stars et autres personnalitĂ©s trouvent cette solution adĂ©quate », analyse Rachid El  Mounacifi. Pour autant, il faudra faire encore preuve de patience avant de voir les mentalitĂ©s Ă©voluer. Entre les prestations des professionnels et le gardien classique, nourri, logĂ©, et auquel une poignĂ©e de dirhams suffit, le choix est fait d’avance. MĂŞme les vĂ©hicules, principalement haut de gamme, sont aujourd’hui concernĂ©s. Après les constructeurs, ce sont les professionnels de la sĂ©curitĂ© privĂ©e qui lorgnent sur ce segment. RĂ©cemment, Group 4 SĂ©curitĂ© a lancĂ© une offre Ă  destination des automobilistes. Il s’agit d’un système GPS capable de localiser le vĂ©hicule Ă  tout moment, et mĂŞme de l’immobiliser en cas de besoin. Le service est fourni en abonnement mensuel de 200 dirhams pour les particuliers.

Profil type du client

« La sécurité d’un bâtiment doit être construite autour de trois grands principes. La sécurité physique, animale et technologique , explique El Mounacifi. Avoir conscience de l’importance de sécuriser son habitation est une chose, mettre sur la table l’argent nécessaire pour une sécurité optimale en est une autre. Les clients ont souvent, au départ, des demandes bien précises. Mais dès que l’étude est réalisée et le devis remis, commence alors un jeu de négociation […] dans le but de réduire sensiblement le montant final de la facture. Or il n’y a pas de compromis en matière de sécurité. Ces clients optent toujours - c’est apparemment une tendance globale chez les Marocains - pour le moins-disant au détriment, le plus souvent, de leur propre sécurité. Et les pseudo-professionnels sont à l’assaut de ces "victimes". Le matériel en provenance de Chine est souvent préféré, pour ses prix, au produit haut de gamme. Avec une caméra à 250 dirhams, il sera plus facile d’attirer des clients qu’en proposant un dispositif de pointe à 3 000 dirhams l’unité », fait-il remarquer. Généralement, le client est un trentenaire. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, dans 90% des cas, ce n’est pas un Marocain, selon El Mounacifi. C’est un célibataire qui a pris goût à l’indépendance. D’ailleurs, dans la majeure partie des cas, il travaille pour son propre compte (entrepreneurs, stars ou grands sportifs) ou occupe un poste à haute responsabilité (ambassadeurs, représentants diplomatiques, etc.) Le président de l’Association professionnelle des agences de sécurité plaide pour une réglementation plus stricte du secteur. « Aujourd’hui, le secteur est ouvert à qui veut bien y investir. La seule condition étant d’avoir les fonds nécessaires. Aucune condition de formation ni d’expérience professionnelle n’existe », déplore-t-il. Le « copier-coller » fait des ravages. Et par conséquent, la crédibilité de la profession en prend un sacré coup. « Aujourd’hui, seule une dizaine d’acteurs de la sécurité privée peuvent être qualifiés de professionnels. Depuis mon arrivée au Maroc en 2006, je n’ai cessé d’attirer l’attention de différents hauts fonctionnaires et responsables des administrations marocaines sur l’urgence d’une nouvelle réglementation. Direction générale de la sûreté nationale, ministère de l’Intérieur, ministère de la Justice... tous ont été contactés. Chacun des ministres du précédent gouvernement a reçu au moins un courrier », affirme El Mounacifi.

L’Etat devra bien un jour prendre ses responsabilités afin d’assainir un secteur qui a pour mission première de protéger des vies humaines.

Abdelhafid Marzak

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Les victimes livrées à elles-mêmes

Si les victimes acceptent volontiers de raconter leurs mésaventures, elles ont beaucoup plus de mal à porter plainte.

Procédure fastidieuse et lente, interrogatoire au lieu de simple questionnaire, aucune garantie de résultats, peur des représailles... les excuses pour ne pas signaler un cas d’agression sont légion. Au grand bonheur des agresseurs.

Pour mener des campagnes intensives, en ciblant les zones et passages concernĂ©s, il faut que les citoyens « guident » les autoritĂ©s. Les victimes d’agression ont donc besoin d’être prises en charge correctement. Tout d’abord en leur montrant l’utilitĂ© des dĂ©marches administratives et en les aidant Ă  franchir le pas. Or, c’est lĂ  que le bât blesse. Il n’existe en effet aujourd’hui aucune association d’aide aux victimes d’agression ou de cambriolage au Maroc.  « De telles initiatives seraient les bienvenues. Nous pourrions fournir toute l’aide et l’assistance dont une association pareille aurait besoin. C’est un devoir citoyen et une mission noble, qui plus est, se fait pressante », souligne SaĂŻd Tbal, coordinateur de l’Espace associatif marocain.

Faudrait-il peut-être se rappeler que cela n’arrive pas qu’aux autres pour enfin se décider à passer à l’action.

A.M.


Fès Une ville sous surveillance

La multiplication des agressions et actes d’incivilité a conduit la municipalité de Fès à engager un important programme d’installation de caméras de surveillance, mais dont l’efficacité se fait attendre.

Le marchĂ© des camĂ©ras de surveillance de la ville de Fès, lancĂ© en 2009, est sur le point d’être finalisĂ©. Sur les 250 sites d’installation prĂ©vus, 70% auraient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© couverts. Les zones ciblĂ©es sont principalement les grands axes de la ville, dont l’avenue Hassan II et le boulevard Mohammed V. L’enveloppe budgĂ©taire allouĂ©e Ă  ce programme se chiffre Ă  30 millions de dirhams. Les camĂ©ras installĂ©es sont technologiquement très avancĂ©es : haute dĂ©finition numĂ©rique, zoom sur de longs espaces, commande Ă  distance en sont les principales caractĂ©ristiques techniques. Des bureaux de contrĂ´le ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s pour surveiller ce dispositif. Ainsi, chaque camĂ©ra est contrĂ´lĂ©e en permanence par un officier de la police. Celui-ci peut faire un gros plan sur une zone bien prĂ©cise ou un individu dĂ©terminĂ©, et mĂŞme imprimer sa photo. En cas de besoin, il peut demander l’intervention des brigades disponibles aux alentours du site contrĂ´lĂ© ou encore dĂ©pĂŞcher une unitĂ© de secours. « Cette veille permanente permettra en gros, selon les cas, une intervention prĂ©ventive ou rĂ©pressive dans les zones nĂ©vralgiques de la ville », explique Abdelmajid Gouzi, spĂ©cialiste en cybercriminalitĂ©. Et c’est pour cette raison que tout le circuit touristique de la capitale spirituelle de la ville est d’ores et dĂ©jĂ  Ă©quipĂ©. 

La question des libertés individuelles

Mais si les vidĂ©os obtenues peuvent montrer un criminel en plein acte rĂ©prĂ©hensible, il n’en demeure pas moins qu’elles ne constituent pas une preuve matĂ©rielle suffisante sur laquelle peut se baser un juge pour prononcer son jugement. « En matière juridique, les vidĂ©os numĂ©riques sont considĂ©rĂ©es Ă  titre indicatif seulement », rappelle Gouzi. Ce qui remet la question de la recevabilitĂ© du contenu numĂ©rique sur la table. D’autant plus que ces camĂ©ras posent un sĂ©rieux problème, celui des libertĂ©s individuelles et privĂ©es. Si ce type de dispositif est nĂ©cessaire pour prĂ©venir la criminalitĂ©, les vidĂ©os prises ne doivent en aucun cas l’être en dehors de ce contexte. « Il y a une frontière très fine entre une utilisation saine et l’atteinte aux libertĂ©s des contribuables », fait remarquer Abdelmajid Gouzi.  Et la lĂ©gislation actuelle n’a rien prĂ©vu pour les prĂ©server. La loi 08-09 sur la protection des donnĂ©es Ă  caractère personnel ne traite pas ce volet. « Elle a Ă©tĂ© concoctĂ©e dans l’urgence, suite Ă  un ultimatum posĂ© par l’Union europĂ©enne. Il fallait sortir au plus vite une loi pareille au risque de se voir interdire le business avec l’Europe », analyse Gouzi. C’est ainsi que cette loi ne traite de la protection des donnĂ©es personnelles que dans le volet commercial. L’offshoring Ă©tant un enjeu important pour le Maroc, il fallait apporter un minimum de garantie aux entreprises Ă©trangères. Aujourd’hui, les Marocains ne sont donc pas protĂ©gĂ©s. La Commission nationale française de l’information et des libertĂ©s (CNIL Maroc) doit, Ă  l’image de son homologue française, faire de son mieux pour garantir aux citoyens ce droit.

Les caméras ne protègeront pas forcément les habitants de Fès. Pire, elles risquent de leur voler un autre bien : leur liberté.

Quoi qu’il en soit, ce projet n’a pour l’heure rien changé à leurs vies. Beaucoup ne sont même pas au courant de cette initiative. Seuls quelques élus, membre du Conseil de la ville, seraient aujourd’hui assez bien informés. « Ceux-ci communiquent autour de ce projet dans le seul but de rassurer les touristes au courant du taux de criminalité élevé de la ville », affirme Gouzi.

Les habitants de Fès, eux, ont toujours peur pour leurs vies et de ce qui les attend s’ils s’aventuraient dans ces nombreux quartiers, les uns plus chauds que les autres.

Abdelhafid Marzak

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« Mon agresseur est bien connu du quartier… »

« C’était il y a quelques semaines. Je me rendais à un rendez-vous professionnel dans le quartier de Sidi Maârouf. Je venais de me faire déposer par un taxi près de l’hotel Ibis, et je poursuivais à pied vers le lieu de mon rendez-vous, en passant dans une rue peu fréquentée à cette heure de l’après-midi. C’est alors qu’un individu, accompagné d’un chien, s’est précipité sur moi. Il m’a plaquée à terre et s’est allongé sur moi. J’étais terrorisée. J’ai crié, mais le gardien de la maison voisine s’est bien gardé d’intervenir. Il est allé se planquer derrière le mur de la propriété…

J’ai essayé de me débattre, mais le poids de mon agresseur m’en a empêchée. Je crois que ce sont mes cris, qui avaient dû alerter le voisinage, qui l’ont dissuadé de maintenir son étreinte et de continuer à me violenter. Mais il a sollicité son chien pour me faire peur et il m’a arraché mon sac, avec tous mes papiers, mon portefeuille, et mes téléphones portables personnel et professionnel, avant de prendre la fuite.

Je suis allée déposer une plainte au commissariat. Les services de police ont entendu le gardien qui avait été témoin de mon agression. Mon agresseur est bien connu du quartier et il demeure à proximité. Mais en dépit des renseignements fournis et de la présence d’un témoin oculaire, il n’a toujours pas été arrêté… »

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N°150 : Ramadan : Le pĂ©ril jeĂ»ne  
N°149 : OĂą s’amuser cet Ă©tĂ© 
N°148 : Couples mixtes : Amours sans frontières  
N°147 : Pourquoi ne peut-on plus voir le nu en peinture ? 
N°146 : La dĂ©ferlante des malls 
N°145 : Quand le Maroc Ă©tait amĂ©ricain 
N°144 : L’universitĂ© se privatise 
N°143 : Cheikh Maghraoui :  Cet homme est dangereux
N°142 : Affaire Benallou :  Une nouvelle bombe Ă  retardement
N°141 : Etre Noir au Maroc 
N°140 : Faut-il abandonner le français ? 
N°139 : Entretien avec Hamid Benalfdil : DG du CRI du Grand Casablanca.
N°138 : Le sexe au temps du cĂ©libat 
N°137 : ONG: La face cachĂ©e de la sociĂ©tĂ© civile
N°136 : Le modèle turc : Mythe ou rĂ©alitĂ© ?
N°135 : Caisse marocaine des retraites : La bombe Ă  retardement
N°134 : Qui a tuĂ© Amina ? 
N°133 : Moralisation de la vie publique : Le spectre de la campagne d’assainissement plane
N°132 : DĂ©linquance :  Le Maroc a peur
N°131 : 14 femmes  pour Benkirane
N°130 : Le rĂ©veil des salafistes  Demain la charia ?
N°129 : Dilapidation des deniers publics:  Benallou et l'ONDA... pour commencer
N°128 : DSK   Le marocain
N°127 : Conservation foncière : pièges, magouilles, corruption
N°126 : Les enfants perdus  de Casablanca
N°125 : PJD  Les rois du marketing
N°124 : Le 20-FĂ©vrier s'essoufle...  mais le Maroc bouillonne
N°123 : Protectorat,   Cent ans sans solitude
N° 122 : Formation du gouvernement,  Ca coince et ca grince
N°121 : Portables, Internet, documents biomĂ©triques…  Flicage, mode d’emploi
N° 120 : Sondage exclusif :  Benkirane, Monsieur 82%
N°119 : Pourquoi le Maroc ne sera pas   islamiste
N°118 : Mohammed VI versus al-Assad,   Au nom du père
N°117 : Gouvernement :   Cabinets ministĂ©riels, de l’ombre Ă  la lumière
N°116 : Plan social :  les sacrifiĂ©s de la RAM
N°115 : Coup d’Etat :   Skhirat, L’histoire du putsch revue et corrigĂ©e
N°114 : Politique fiction  Et le gagnant est ...
N°113 : Le dernier combat de   Mohamed Leftah
N°112 : Portrait Abdelbari Zemzmi
N°111 : Harcèlement sexuel et moral  Un sport national
N°110 : Bilan  Le code de la dĂ©route
N° 109 : L’ONDA  Grosses tensions et petites combines
N°108 : Placements Comment sauvegarder son patrimoine  
N°107 : ImpĂ´t sur la fortune El Fassi lance un pavĂ© dans la mare  
N° 106 : Interview 
N° 104/105 : Presse Ă©trangère/Maroc Le grand malentendu  
N°103 : Le temps de l’amazigh  
actuel 102 : RĂ©fĂ©rendum Ecrasante victoire du Oui  
actuel 101 : FatĂ©ma Oufkir : Le roi et moi 
N°100 : 100 indignations et 100 solutions pour le Maroc 
N°99 : Projet constitutionnel Le roi et nous  
N° 98 : PĂ©dophilie  : Tolerance zero 
N° 97 : Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
N° 96 : L’horreur carcĂ©rale 
N° 95 : Enseignement privĂ© : Le piège  
Actuel n°94 : Moi, Adil, 25 ans, marchand de chaussures et terroriste  
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Actuel n°92 : Qui cherche Ă  dĂ©stabiliser le pays ?  
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Actuel n°92 : Trois jeunesses 
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N°53 : Au cĹ“ur de la prostitution marocaine en Espagne 
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N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
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N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthĂ©tique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des Ă©trangers 
N°43 : Avec les Ă©vadĂ©s de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en bĂ©ton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osĂ©
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N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat rĂ©veille les vieux dĂ©mons
N°35 : Vies brisĂ©es 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
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