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Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°86, samedi 19 mars 2011
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Les rĂ©volutions de la rive Sud, les dĂ©rives des banlieues, la suppression de la double nationalitĂ©, les mosquĂ©es, les priĂšres de rue, les relations avec le Maroc et ses vacances Ă  Marrakech
 Madame 24 % se lĂąche sur tout.


***

Une petite rue tranquille dans une zone pavillonnaire de Nanterre, vieux bastion communiste de la banlieue ouest, c’est ici, dĂ©sormais, que se niche le QG du Front National dans deux gros cubes remplis de bureaux.

On se croirait dans n’importe quel siĂšge social de n’importe quelle sociĂ©tĂ©, s’il n’y avait la statue de Jeanne d’Arc, altiĂšre et cuirassĂ©e, face Ă  l’entrĂ©e. L’accueil est serviable, on patiente Ă  peine deux minutes le temps de croiser de jeunes permanents bien loin des crĂąnes rasĂ©s ou des lodens cravatĂ©s d’antan.

L’attachĂ© de presse, Ă  peine vieille France, vient nous accueillir en nous proposant l’ascenseur dont le code est « 1969 ».

On ne fera pas antichambre, la femme que l’on vient de crĂ©diter de 24 % d’intentions de vote pour le premier tour de la prĂ©sidentielle de 2012, devant tous ses concurrents, nous reçoit en jeans dans son bureau garni de cendriers et s’assied sous un joli tableau bleu : « Il s’appelle Le toit du monde et m’a Ă©tĂ© offert par une amie israĂ©lienne. Elle m’a dit ‘‘Le toit du monde, c’est pour toi’’. »

On lui rĂ©clame une heure. On obtiendra une demi-heure de plus. L’échange sera Ă  peine troublĂ© par une apparition furtive du pĂšre qui nous saluera tous Ă  l’issue de l’entretien, de la maniĂšre la plus affable qui soit, bien sĂ»r.

VoilĂ  pour l’ambiance. L’extrĂȘme droite cool a-t-elle pour autant changĂ© le contenu de ses discours ? Tout est dans la nuance...

Quel regard portez-vous sur les révolutions arabes ?

La classe politique française cherche Ă  voir dans ces rĂ©volutions une aspiration Ă  la dĂ©mocratie. Or ce n’est, je crois, que la troisiĂšme raison. La premiĂšre, c’est l’échec majeur des organismes internationaux, censĂ©s rĂ©guler le monde et mettre en place une gouvernance mondiale.

En rĂ©alitĂ©, ils ont contribuĂ© Ă  laisser se dĂ©velopper la spĂ©culation, la financiarisation de l’économie avec des consĂ©quences sur l’augmentation du coĂ»t des denrĂ©es alimentaires. Ce qui frappe de plein fouet des pays qui sont plus faibles Ă©conomiquement.

Il y a un adage en France : « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent. » La deuxiĂšme aspiration concerne la justice. Quand les peuples sont dans des difficultĂ©s Ă©conomiques – et ce n’est pas spĂ©cifique au Maghreb –,ils ne supportent plus le comportement indigne de leurs dirigeants.

Alors mĂȘme qu’on leur demande de plus en plus de sacrifices, l’hyper classe qui les dirige continue Ă  se gaver comme ce n’est pas permis... Il y a lĂ  un sentiment d’injustice qui est, il faut bien le dire, un terreau favorable aux rĂ©volutions.

La France est particuliĂšrement bien placĂ©e pour le savoir, c’était un des leviers de la rĂ©volution française.

En Libye, les rebelles demandent de l’aide. L’Occident doit-il intervenir ?

Il me semble lĂ©gitime que les pays arabes interviennent dans ce processus. Je crois au rĂšglement rĂ©gional des conflits. Ceux qui sont Ă  cĂŽtĂ© ont plus de poids, d’influence, et une meilleure connaissance que ne peut en avoir un autre continent.

Ceux qui sont à cÎté connaissent aussi des difficultés


Raison de plus pour intervenir. Et il y a quand mĂȘme toutes les monarchies pĂ©troliĂšres. On ne les entend pas. OĂč sont-elles ? Que disent-elles ? C’est Ă  elles de prendre position.

Ces rĂ©volutions constituent-elles un progrĂšs ou une menace pour l’Occident ?

Pour l’Occident, elles constituent une menace. C’est terrible Ă  dire mais je crois qu’il ne faut pas faire de langue de bois. Moi, je suis absolument ravie que des peuples accĂšdent Ă  la dĂ©mocratie. J’espĂšre Ă©videmment comme l’ensemble des responsables politiques qui ont un peu de jugeote que cela ne permettra pas Ă  des groupes fondamentalistes de prendre le pouvoir.

MĂȘme s’ils ne sont pas Ă  l’origine de ces rĂ©volutions, ils peuvent profiter de l’aubaine pour monter en puissance. Le deuxiĂšme danger immĂ©diat, c’est Ă©videmment un exode massif


Vous craignez un « exode biblique » ?

Oui. Le colonel Kadhafi se faisait payer trĂšs cher pour maĂźtriser ses frontiĂšres et empĂȘcher l’émigration clandestine vers l’Europe. Or, la France est particuliĂšrement visĂ©e car elle a le systĂšme d’immigration le plus laxiste qui soit.

Les flux de Tunisiens sont pour le moins incomprĂ©hensibles. Qu’on me dise qu’il faut donner l’asile quand il y a un rĂ©gime totalitaire, je peux le concevoir. Mais en l’occurrence, ils fuient la dĂ©mocratie


Une des solutions que vous proposez, c’est de les repousser à la frontiùre


Non, c’est de les convoyer jusque dans leurs eaux territoriales. C’est une mesure de sĂ©curitĂ©. C’est une mesure beaucoup plus humaine que ce que propose la classe dirigeante française, c’est-Ă -dire de ne rien faire.

Il faut au contraire lancer un signal fort. L’Italie et l’Espagne pourraient arraisonner les bateaux qui arriveraient sur leurs eaux territoriales, leur donner d’ailleurs les moyens de survivre en eau, en mĂ©dicaments et en nourriture et les raccompagner en convoi jusqu’aux cĂŽtes africaines.

 

Et s’ils demandent le droit d’asile ?

Mais pourquoi le demanderaient-ils puisqu’ils sont en dĂ©mocratie ! Ou alors, et il faut nous le dire, notre classe politique veut introduire le droit d’asile Ă©conomique et, Ă  ce moment-lĂ , il faut s’attendre Ă  accueillir la moitiĂ© du monde.

On vous a accusée de vouloir jeter les Arabes à la mer


C’est pitoyable. Les gens qui usent de ces rhĂ©toriques sont en mĂȘme temps irresponsables et malhonnĂȘtes. En aucune maniĂšre, je n’envisage de faire quelque chose d’aussi terrible. Ils sont gĂȘnĂ©s parce que je suis la seule Ă  proposer quelque chose.

Or ils ne se positionnent pas, eux. Je crois qu’il est juste responsable et honnĂȘte de dire que nous ne pouvons plus assumer d’immigration supplĂ©mentaire. C’est un acte d’honnĂȘtetĂ© Ă  l’égard d’ailleurs de ceux qui voudraient Ă©migrer.

Inciter les gens Ă  venir pour les mettre dans des banlieues ghettos oĂč leurs enfants apprendront Ă  dealer de la drogue Ă  6 ans et Ă  faire chouf, je ne vois pas l’intĂ©rĂȘt !

A faire chouf ?

Oui, chouf c’est « surveille ! ». En banlieue, ils disent ça. Pour 10 ou 20 euros par jour, Ă  10 ans, on chouf pour prĂ©venir les dealers que la police arrive. Donc, excusez-moi, mais continuer Ă  laisser ces populations penser que la France est un eldorado, c’est un mensonge absolu.

Quand vous dites Français, vous englobez les enfants d’immigrĂ©s ?

Les Français qui ont la nationalitĂ© française. Ă©tant entendu que nous sommes contre la double nationalitĂ©. Nous pensons qu’on a une identitĂ© et une nationalitĂ©. Pas deux.

Cette double nationalitĂ© a entraĂźnĂ© des gĂ©nĂ©rations entiĂšres de gens qui ne savent plus qui ils sont, d’oĂč ils viennent et Ă  quelle culture ils doivent se rattacher. De fait, ça a Ă©tĂ© un frein probablement assez important Ă  l’assimilation telle que nous la prĂŽnons.

Ça crĂ©e de surcroĂźt des doubles allĂ©geances qui finissent par crĂ©er des problĂšmes. Nous ne sommes pas les seuls Ă  le penser. On voit que l’AlgĂ©rie a dĂ©cidĂ© rĂ©cemment d’interdire aux doubles nationaux l’accĂšs Ă  un certain nombre de postes stratĂ©giques dans l’administration. Ce qui me paraĂźt assez naturel.

Voulez-vous supprimer la naturalisation ?

Ah non, nous voulons la soumettre Ă  un principe tout simple : la nationalitĂ© s’hĂ©rite ou se mĂ©rite. Nous sommes pour la suppression du droit du sol dont nous considĂ©rons que c’est un appel d’air considĂ©rable Ă  l’immigration. Puisqu’à partir du moment oĂč on accouche sur le territoire français, on n’est plus expulsable mĂȘme si on est clandestin.

Nous n’accorderons la naturalisation que comme un privilùge soumis à un certain nombre de conditions, d’assimilation, de respect de l’Histoire, de nos traditions, de nos mƓurs, d’envie de s’investir dans l’avenir de notre pays, de maütrise de la langue
 Beaucoup de pays font cela sans qu’on les accuse de quoi que ce soit !

Nous voulons donner un contenu Ă  la nationalitĂ© française
 Ă  commencer par l’instauration de la prĂ©fĂ©rence nationale. Je crois d’ailleurs que c’est une disposition appliquĂ©e au Maroc. Car elle est de bon sens.

Ça ne veut pas dire une exclusivitĂ©. Il est tout Ă  fait normal qu’à compĂ©tences Ă©gales, un Marocain ait un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă  l’emploi. Nous voulons faire la mĂȘme chose en France. Y compris en ce qui concerne un certain nombre d’aides sociales.

Il y a un prĂšs d’un million de Marocains en France dont la plupart sont binationaux. Vous leur dites « il faut choisir votre nationalitĂ© » ?

Oui, mais ça ne veut pas dire que ceux qui choisissent la nationalitĂ© marocaine seront renvoyĂ©s au Maroc. On peut parfaitement avoir des Ă©trangers dans notre pays. Ça n’a rien de choquant.

Le pĂšre de mon ex-mari Ă©tait italien, il est restĂ© italien et n’est jamais devenu français. On n’est pas obligĂ© de changer de nationalitĂ©. On peut conserver sa nationalitĂ© et vivre toute sa vie dans un pays.

Des centaines de milliers d’immigrĂ©s sont arrivĂ©s de Pologne, d’Espagne, du Portugal et leurs enfants Ă©taient français sans double nationalitĂ©, ça n’empĂȘche pas de conserver un lien avec le pays d’origine. Mais c’est Ă  la famille de transmettre ça, pas Ă  l’école.

Donc vous confirmez que la France a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’immigration


La classe politique française s’est servie de l’immigration pour faire baisser les salaires Ă  la demande des grands patrons. Ce fut l’origine de la vague migratoire qui n’a plus jamais cessĂ© depuis et qui, pour le coup, ne se justifie pas du tout aujourd’hui avec cinq millions de chĂŽmeurs.

Donc nous importons des chĂŽmeurs. Ou alors nous importons des gens qui, parce qu’ils sont en situation de faiblesse, sont utilisĂ©s par les grands patrons, Ă  trĂšs bas coĂ»t, ce qui va Ă  l’encontre de l’intĂ©rĂȘt de la France et des Français.

Et puis l’immigration choisie de Monsieur Sarkozy, c’est la proposition la plus indigne qui existe. Elle consiste Ă  aller chercher les Ă©lites dans les pays qui en ont besoin. Donc Ă  les condamner Ă  la pauvretĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ©. Pour les utiliser ici en les payant moitiĂ© prix ! ça n’a pas de sens.

Luc Chatel, le ministre de l’éducation, a dĂ©clarĂ© qu’il ne fallait pas porter le voile Ă  la sortie de l’école. Êtes-vous sur la mĂȘme ligne ?

Il a parfaitement raison. C’est tout Ă  fait lĂ©gitime.

Quelle distinction faites-vous entre l’islam de France du CFCM et l’islam en France que vous prĂ©conisez ?

Le problĂšme, c’est qu’il y a une malhonnĂȘtetĂ© de la part de Nicolas Sarkozy. Quand il a montĂ© le CFCM, il a dit je vais monter un islam de France, mais ce n’est pas vrai.

Le CFCM, c’est une bagarre entre des islams de nationalitĂ©s diffĂ©rentes. Il y a l’islam marocain, algĂ©rien ou saoudien et chacun se partage telle ou telle mosquĂ©e. Ce n’est pas l’islam de France !

Or pour pallier cet Ă©chec, ils ont montĂ© la Fondation des Ɠuvres de l’islam de France en nous expliquant qu’il fallait former les imams. Non, mais de quoi je me mĂȘle ! Ce n’est pas Ă  nous de former les imams.

C’est Ă  l’islam de s’organiser. Je sais qu’il n’y a pas de structure hiĂ©rarchique. Mais nous n’avons pas Ă  former les imams, les rabbins ou les curĂ©s ! C’est dĂ©lirant. C’est une maniĂšre de mettre l’islam sous tutelle. Et c’est la raison pour laquelle cette fondation a Ă©tĂ© un Ă©chec. La loi est claire en France : la RĂ©publique ne subventionne aucun culte.

Moi, je ne mĂšne pas de combat contre une religion contrairement Ă  ce que disent mes adversaires. Je combats un Ă©tat dans l’état. Je suis sur la ligne de Richelieu. Je ne combats pas l’islam parce que c’est l’islam.

Je dis : vous ĂȘtes rĂ©cents sur le territoire du fait d’une immigration massive que je conteste. Je suis pour la libertĂ© religieuse et de culte. J’exige que toutes les religions se soumettent au cadre lĂ©gal français.

Et il n’y a pas d’exception Ă  avoir. Toute la loi, rien que la loi. En rĂ©alitĂ©, ceux qui pourrissent le dĂ©bat, c’est la classe politique dans son ensemble. Quand je condamne les priĂšres de rue qui sont le fait de fondamentalistes, ce n’est pas le manque de moyens qui est en cause puisque les fidĂšles viennent de toute l’Île-de-France.

On vient car l’imam est radical. Et pendant ce temps, Monsieur Boubakeur (recteur de la mosquĂ©e de Paris, ndlr) dit : « Hou ! hou ! Moi ma mosquĂ©e est vide le vendredi et vous n’avez qu’à venir chez moi. »

Et personne n’y va car il est considĂ©rĂ© comme un modĂ©rĂ©. Et les gens n’ont pas envie de se mĂ©langer. La classe politique française aurait dĂ» faire la diffĂ©rence entre les musulmans et les fondamentalistes qui cherchent le bras de fer avec les lois de la RĂ©publique.

En amalgamant tout le monde et en disant c’est une attaque contre les musulmans, on est des faux amis.

Qui doit construire les mosquées ?

Les fidĂšles. On n’est pas non plus obligĂ© de faire des palais. L’AlgĂ©rie interdit les priĂšres de rue. Le ministre des Affaires religieuses a dit que s’il n’y avait pas assez de mosquĂ©e, ils n’avaient qu’à prier chez eux.

L’exigence de prier dans les mosquĂ©es n’existe pas. Je prĂ©fĂšre cinq bĂątiments modestes oĂč les gens se rĂ©unissent plutĂŽt que des mosquĂ©es cathĂ©drales ostensibles avec des minarets qui heurtent incontestablement nos modes de vie et nos paysages, il faut dire les choses telles qu’elles sont.

Et on s’aperçoit que la multiplication des mosquĂ©es, c’est pour rĂ©pondre aux diffĂ©rences de courants. Chacun veut la sienne.

Mais les quatre Ă  cinq millions de musulmans en France ne peuvent pas non plus construire seuls des mosquĂ©es en quelques annĂ©es. Il a fallu des siĂšcles pour couvrir la France d’églises.

Si vous me faites avancer sur l’égalitarisme entre les religions, alors lĂ , je vais vous arrĂȘter tout de suite. La France est un pays de racines chrĂ©tiennes.

Pendant 2000 ans on a construit un certain nombre de choses. Et ce sont les fidÚles qui ont payé la construction des églises et des cathédrales.

Mais il y avait la dĂźme qui Ă©tait un impĂŽt religieux !

Le problĂšme n’est pas lĂ . Vous croyez qu’en trente ans, il faut obtenir une Ă©galitĂ© entre les religions ? Et bien non. Il existe des musulmans en raison d’une immigration trop importante.

Il faut se fondre dans les lois et la culture du pays dans lequel on arrive. VoilĂ . Et ne pas avoir des exigences hors de proportion.

L’islam est-il compatible avec la laĂŻcitĂ© ?

Je le pense. J’ai autour de moi un certain nombre de musulmans qui n’ont aucun problĂšme avec la laĂŻcitĂ©. En revanche, la RĂ©publique est incompatible avec la charia.

Mais les musulmans, ça ne date quand mĂȘme pas d’hier, vous n’allez pas nous demander Ă  nous s’ils sont compatibles : nous Ă©tions pour l’AlgĂ©rie française !

Le calendrier français pourrait-il intĂ©grer une fĂȘte musulmane comme l’AĂŻd el kebir ?

Non. Non, et non. Je suis contre toutes ces revendications, jours fériés spécifiques, salles de priÚres, horaires aménagés pendant le ramadan.

Si vraiment on est heurtĂ© par les lois françaises dans l’exercice de sa religion, il y a des dizaines de pays dans le monde oĂč l’on peut vivre la religion musulmane plus ou moins sĂ©vĂšrement, on a le choix.

Moi je ne veux pas que la France change sous le fait d’une immigration qui a 30 ans. Mais c’est quoi 30 ans dans l’Histoire de France ? C’est à cette immigration de s’adapter à la France et pas à la France de s’adapter à l’immigration.

Avez-vous lu le Coran ?

J’ai lu un certain nombre de livres. Dont certains assez sĂ©vĂšres d’ailleurs. Mais je ne me prononce pas sur le contenu de la religion. Pas parce que ça ne m’intĂ©resse pas, mais parce que ce n’est pas mon rĂŽle.

Craignez-vous que les révoltes du monde arabe se propagent dans les banlieues ?

Pourquoi dans les banlieues ? Croyez-vous que les plus pauvres soient dans les banlieues ? Ils sont en CorrĂšze, dans le Cantal... C’est lĂ  oĂč il y a le plus de pauvretĂ© en France.

Et s’il y a des manifestations de solidaritĂ© avec les rĂ©volutions arabes ?

Je suis contre toute manifestation étrangÚre sur le sol français.

 

Mais ce sont des Français


Je suis contre toute manifestation avec des drapeaux Ă©trangers comme on l’a vu avec des drapeaux algĂ©riens. Le minimum de respect quand on est dans un pays, c’est de ne pas brandir de drapeaux Ă©trangers. Ça me choque, ça choque des Français, ça choquerait d’autres peuples


Connaissez-vous le mot hogra ?

Non.

C’est presque intraduisible. ça signifie le mĂ©pris et l’atteinte Ă  la dignitĂ©. C’est un peu ce qui a provoquĂ© des immolations et les rĂ©voltes en Tunisie. C’est aussi ce qu’on peut ressentir en banlieue quand on se sent stigmatisé 

Excusez-moi, mais tous les Français ont ce sentiment-là ! Tous les Français sont scandalisĂ©s.

J’écoutais un type de Marseille Ă  la radio ce matin qui disait : je me saigne, je bosse 300 heures. Je gagne 2 000 euros par mois, je paye 1 000 euros pour ma maison et on me demande des impĂŽts pour payer les voyages en avion de Fillon, pour payer les cigares d’un autre
 ça scandalise tout le monde ! Pourquoi seraient-ils plus outrĂ©s que les autres en banlieue ?

Parce qu’en banlieue, quand on s’appelle Miloud, on ne trouve pas de travail


Mais quand on a 45 ans, on trouve moins de travail que quand on s’appelle Miloud. Il y a plus de discriminations en raison de l’ñge qu’en raison de ses origines.

Mais il y a bien une discrimination en raison des origines !

Non, en raison des quartiers.

Aussi


Ce sont des quartiers d’insĂ©curitĂ©, car on a menti Ă  ces jeunes. On leur a dit : « Y a pas de problĂšmes, tu peux parler “zyva”, mets ta casquette Ă  l’envers, tu vas trouver du boulot. »

Quand ils disent (elle prend l’accent banlieue et mime un rappeur) : « Vas-y eh toi heu, t’es qui, t’es le patron ou quoi ? » C’est sĂ»r qu’ils ne trouvent pas de boulot. Et c’est sĂ»r que le chef d’entreprise a un rĂ©flexe de prudence avant d’embaucher quelqu’un des quartiers.

Vous proposez quoi alors ?

Je propose de rĂ©tablir l’ordre et de s’attaquer avec la plus grande brutalitĂ© aux 5 000 types qui tiennent le trafic de drogue. Il faut Ă©radiquer ces filiĂšres, mettre les voyous en prison, redresser l’école


Et pour ça, arrĂȘter l’immigration. Quand il y a 16 nationalitĂ©s dans une Ă©cole, on n’y arrive pas. Il n’y a aucune haine et aucun racisme dans mon discours.

Le communautarisme est un cancer de notre sociĂ©tĂ©. La France a grandi car elle est une et indivisible. Il n’y a pas de communautĂ©. Il y a des individus.

Serez-vous  le sujet de campagne, Ă  la prochaine prĂ©sidentielle ?

Il est incontestable que le FN fixe l’agenda politique. Parce que nous osons aborder les vrais problĂšmes que la classe politique, par lĂąchetĂ©, ne veut pas aborder. Donc ils courent aprĂšs le FN, souvent mal d’ailleurs.

On l’a vu dans le dĂ©bat sur l’identitĂ© nationale. On a dit qu’il y avait eu des dĂ©rapages. Mais pas de notre part. De la leur. Ils ressemblent aux gamins qui copient sur le voisin en contrĂŽle de maths. Ils mettent le rĂ©sultat sans savoir comment y arriver !

Car ils n’ont pas de vision. Nous, nous avons une vision qui a la possibilitĂ© d’apporter plus la paix que le conflit contrairement Ă  ce qu’on dit. Le conflit viendra de l’abandon des populations et de l’absence de rĂšgles.

Quand des populations immigrées violent les lois de la République française, ce ne sont pas elles les responsables. Ce sont les dirigeants politiques qui ne rappellent pas les rÚgles. On ne peut pas violer des lois qui ne sont pas rappelées.

Passez-vous vos vacances à la Mamounia comme toute la classe politique française ?

Non, je suis allĂ©e passer des vacances Ă  Marrakech il y a trois ans. Pas Ă  la Mamounia, mais dans un club tout simple. Ça a d’ailleurs beaucoup fait rire les employĂ©s marocains qui s’occupaient des enfants et me disaient : « C’est pas possible, que faites-vous ici, vous n’ĂȘtes pas Ă  la Mamounia ? »

J’ai discutĂ© avec des serveurs. Et on apprend plus ainsi qu’en discutant avec le patron de la Mamounia. Dans ce petit club, j’ai passĂ© un sĂ©jour extrĂȘmement agrĂ©able. Les Marocains sont des gens absolument charmants. Et j’y retournerai avec grand plaisir en payant et mon billet et mon sĂ©jour.

Vous allez faire une tournĂ©e en Afrique Ă  l’automne, passerez-vous par le Maroc ?

J’aimerais bien. Car le Maroc est un pays ami de la France. Mon pĂšre a Ă©tĂ© reçu par Hassan II qui avait tenu des propos assez durs sur l’immigration d’ailleurs : ils s’étaient retrouvĂ©s sur ce sujet !

Il n’est jamais heureux pour un dirigeant de s’apercevoir que son peuple cherche à fuir le pays.

Qui voulez-vous rencontrer si vous venez au Maroc ? Des personnalités politiques ? Le roi ?

Je ne sais pas si ce sera possible, mais bien entendu. Beaucoup de dirigeants seraient étonnés de voir notre vraie position. Car on a souvent une vision caricaturale du FN.

 

Vous ĂȘtes plutĂŽt Gad ou Jamel ?




Quel est votre point de vue sur le statut avancĂ© entre le Maroc et l’UE.

Je suis contre puisque je suis contre l’UE. Je suis pour des conventions bipartites.

Mais tant qu’il existe, est-il normal qu’il y ait des rapports privilĂ©giĂ©s avec certains pays ?

Bien sĂ»r. Si ces rapports ne consistent pas Ă  dĂ©localiser pour aller chercher de la main-d’Ɠuvre Ă  bas coĂ»t. Mon rĂŽle, c’est de dĂ©fendre l’emploi français. DerriĂšre tout ça, il y a une recherche effrĂ©nĂ©e du profit par certaines entreprises.

L’état français a fait fermer l’usine qui fabriquait des chaussures pour l’armĂ©e française dans le but de les faire fabriquer en Tunisie. Ça me hĂ©risse ! Je n’ai rien contre la Tunisie, mais mon but c’est de protĂ©ger mon peuple d’abord.

Comment vous situez-vous par rapport aux autres droites nationales européennes ?

Il y a des prĂ©occupations que nous partageons concernant la mondialisation ou l’UE. Mais il y a aussi des divergences. Par exemple Monsieur Wilders aux Pays-Bas est Ă  la tĂȘte d’un mouvement qui se positionne contre l’islam.

Ils disent : « L’islam est incompatible avec nous. » Nous ne sommes pas sur cette ligne-lĂ .

Il va trop loin selon vous ?

Il a le droit. Nous ne sommes pas dans un dĂ©lit de blasphĂšme ; il n’y en a plus en France. Mais nous n’avons pas de position aussi catĂ©gorique, globalisante.

Nous ne sommes pas dans une lutte contre une religion Nous ne voulons pas que des gens cherchent à imposer leurs lois au détriment des lois de la République.

Y aura-t-il, si vous ĂȘtes Ă©lue, des ministres noirs ou arabes dans votre gouvernement ?

Non, il y aura des ministres compĂ©tents. S’ils sont arabes ou noirs tant mieux pour eux. Mais je suis contre toutes ces lois perverses. On dit « Rama Yade, elle est lĂ  parce qu’elle est noire ».

Mais je suis aussi contre la loi sur la paritĂ© hommes-femmes. Elisabeth Guigou ou Simone Veil n’en ont pas eu besoin pour Ă©merger.

A propos de femmes politiques, on a oublié de parler de Mam


Qu’est-ce qu’il y a de plus Ă  en dire ? Si, j’ai Ă©tĂ© déçue car elle m’apparaissait comme la plus sĂ©rieuse de tous. Alors, si elle est comme ça, oĂč en sont les autres ? Ce n’est pas rassurant.

Propos recueillis par Sonia Terrab, Yannick Demoustier et Eric Le Braz

« Papa m’a dit »

Il y a neuf ans, entre les deux tours de la prĂ©sidentielle, j’ai interviewĂ© Jean-Marie Le Pen. Et une interview avec le vieux leader frontiste, c’est un sport de combat. Courtois de prime abord, il dĂ©jante vite et Ă©ructe des propos agressifs dĂšs que les questions se font trop pressantes.

Marine Le Pen semble aux antipodes de son Ă©nervĂ© de pĂšre. Souriante et pour tout dire, sympa, elle ne sombre dans aucune provocation. Les Ă©changes peuvent ĂȘtre vifs mais sans dĂ©rapage.

Il n’y a pas une once de racisme dans ses propos. C’est l’extrĂȘme droite Ă  visage humain. Et c’est bien ça qui sĂ©duit aujourd’hui prĂšs d’un Ă©lecteur sur quatre. Son pĂšre avait ralliĂ© les classes populaires ; elle est en train de rĂ©ussir une OPA sur les classes moyennes. Mais sur le fond, le discours a-t-il changé ?

En fait, si elle ne veut pas « rejeter les Arabes Ă  la mer », elle reste dans la posture la plus intransigeante qui soit. Pas question de cĂ©der un pouce de terrain face Ă  l’islam qui reste une religion tout juste tolĂ©rĂ©e Ă  condition que ses adeptes soient invisibles.

Pas question de reconnaĂźtre la nouvelle diversitĂ© culturelle de la France, pays de tradition chrĂ©tienne, point barre. Sa non-rĂ©ponse Ă  notre question sur Gad et Jamel est Ă©loquente. Marine Le Pen prĂŽne une assimilation qui s’apparente Ă  une dissolution identitaire.

En s’adressant pour la premiĂšre fois Ă  un journal maghrĂ©bin, elle n’a pas cherchĂ© Ă  moduler son discours. Mais l’exercice lui a permis de nuancer les positions qu’on lui prĂȘte.

Toute la campagne prĂ©sidentielle se fera dĂ©sormais autour d’elle et des thĂšmes qu’elle vĂ©hicule, pas si Ă©loignĂ©s que ça de ceux de papa. Jusqu’à la nostalgie de l’AlgĂ©rie française


E.L.B.

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N°151 : Economie 2000-2012 : le grand virage 
N°150 : Ramadan : Le pĂ©ril jeĂ»ne  
N°149 : OĂč s’amuser cet Ă©tĂ© 
N°148 : Couples mixtes : Amours sans frontiĂšres  
N°147 : Pourquoi ne peut-on plus voir le nu en peinture ? 
N°146 : La dĂ©ferlante des malls 
N°145 : Quand le Maroc Ă©tait amĂ©ricain 
N°144 : L’universitĂ© se privatise 
N°143 : Cheikh Maghraoui :  Cet homme est dangereux
N°142 : Affaire Benallou :  Une nouvelle bombe Ă  retardement
N°141 : Etre Noir au Maroc 
N°140 : Faut-il abandonner le français ? 
N°139 : Entretien avec Hamid Benalfdil : DG du CRI du Grand Casablanca.
N°138 : Le sexe au temps du cĂ©libat 
N°137 : ONG: La face cachĂ©e de la sociĂ©tĂ© civile
N°136 : Le modĂšle turc : Mythe ou rĂ©alitĂ© ?
N°135 : Caisse marocaine des retraites : La bombe Ă  retardement
N°134 : Qui a tuĂ© Amina ? 
N°133 : Moralisation de la vie publique : Le spectre de la campagne d’assainissement plane
N°132 : DĂ©linquance :  Le Maroc a peur
N°131 : 14 femmes  pour Benkirane
N°130 : Le rĂ©veil des salafistes  Demain la charia ?
N°129 : Dilapidation des deniers publics:  Benallou et l'ONDA... pour commencer
N°128 : DSK   Le marocain
N°127 : Conservation fonciĂšre : piĂšges, magouilles, corruption
N°126 : Les enfants perdus  de Casablanca
N°125 : PJD  Les rois du marketing
N°124 : Le 20-FĂ©vrier s'essoufle...  mais le Maroc bouillonne
N°123 : Protectorat,   Cent ans sans solitude
N° 122 : Formation du gouvernement,  Ca coince et ca grince
N°121 : Portables, Internet, documents biomĂ©triques
  Flicage, mode d’emploi
N° 120 : Sondage exclusif :  Benkirane, Monsieur 82%
N°119 : Pourquoi le Maroc ne sera pas   islamiste
N°118 : Mohammed VI versus al-Assad,   Au nom du pĂšre
N°117 : Gouvernement :   Cabinets ministĂ©riels, de l’ombre Ă  la lumiĂšre
N°116 : Plan social :  les sacrifiĂ©s de la RAM
N°115 : Coup d’Etat :   Skhirat, L’histoire du putsch revue et corrigĂ©e
N°114 : Politique fiction  Et le gagnant est ...
N°113 : Le dernier combat de   Mohamed Leftah
N°112 : Portrait Abdelbari Zemzmi
N°111 : HarcĂšlement sexuel et moral  Un sport national
N°110 : Bilan  Le code de la dĂ©route
N° 109 : L’ONDA  Grosses tensions et petites combines
N°108 : Placements Comment sauvegarder son patrimoine  
N°107 : ImpĂŽt sur la fortune El Fassi lance un pavĂ© dans la mare  
N° 106 : Interview 
N° 104/105 : Presse Ă©trangĂšre/Maroc Le grand malentendu  
N°103 : Le temps de l’amazigh  
actuel 102 : RĂ©fĂ©rendum Ecrasante victoire du Oui  
actuel 101 : FatĂ©ma Oufkir : Le roi et moi 
N°100 : 100 indignations et 100 solutions pour le Maroc 
N°99 : Projet constitutionnel Le roi et nous  
N° 98 : PĂ©dophilie  : Tolerance zero 
N° 97 : Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
N° 96 : L’horreur carcĂ©rale 
N° 95 : Enseignement privĂ© : Le piĂšge  
Actuel n°94 : Moi, Adil, 25 ans, marchand de chaussures et terroriste  
N°93 : Ces cliniques qui nous ruinent 
Actuel n°92 : Attentat : Le jeudi noir de la ville ocre  
Actuel n°92 : RĂ©volutions et attentats Sale temps pour Zenagui 
Actuel n°92 : Mais que veulent les jeunes ? 
Actuel n°92 : Il n’y pas que le 20-FĂ©vrier
  
Actuel n°92 : Qui cherche Ă  dĂ©stabiliser le pays ?  
Actuel n°92 : Â«â€‰Nos attentes sont plus grandes que le 20-FĂ©vrier »  
Actuel n°92 : Trois jeunesses 
Actuel n°91 : Le grand nettoyage 
Actuel n°90 : Le retour des adlistes 
Actuel n°89 : Ruby : sexe, mensonges et vidĂ©o 
Actuel n°88 : ImpĂŽts : Halte Ă  la fraude 
Actuel n°87 : Hassan II TV c’est fini 
Actuel n°86 : Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°85 : Vive le Maroc libre 
Actuel n°84 : Rumeurs, intox : Ă  qui profite le crime ? 
Actuel n°83 : ET MAINTENANT ? Une marche pour la dĂ©mocratie
Actuel n°81 : Sale temps pour les tyrans 
Actuel N°72 : Aquablanca : La faillite d’un systĂšme  
Actuel n°69-70 : Benguerir sur les traces de Settat 
Actuel n°68 : Art, sexe et religion : le spectre de la censure 
Actuel n°67 : Dans les entrailles de Derb Ghallef 
Actuel n°66 : Ces FQIHS pour VIP 
Actuel n°65 : RNI, le grand politic show 
Actuel n°64 : Bourse de Casablanca, des raisons d’espĂ©rer 
Actuel n°63 : Ex-ministres :  y a-t-il une vie aprĂšs le pouvoir ?
Actuel n°62 : Le code de la route expliquĂ© par Ghellab
Actuel n°61 : La vie sexuelle des Saoudiennes
 racontĂ©e par une Marocaine
Actuel n°60 : Chikhates, shit et chicha 
N°59 : Eric Gerets, la fin du suspense ?
N°58 : Onze ans, onze projets 
N°57 : Raid sur le kif 
N°56 : Sea, Sun & Ramadan 
N°55 : Casablanca, mais qui est responsable de cette pagaille ?
N°54 : Ces ex-gauchistes qui nous gouvernent 
N°53 : Au cƓur de la prostitution marocaine en Espagne 
N°52 : DiplĂŽmĂ©s chĂŽmeurs : le gouvernement pris au piĂšge
N°51 : 2M : SuccĂšs public, fiasco critique
N°50 : L’amĂ©rique et nous 
N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
N°48 : Les 30 Rbatis qui comptent 
N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthĂ©tique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des Ă©trangers 
N°43 : Avec les Ă©vadĂ©s de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en bĂ©ton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osĂ©
N°40 : Enseignement: Missions Ă  tout prix
N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat rĂ©veille les vieux dĂ©mons
N°35 : Vies brisĂ©es 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux
 Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
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