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actuel n°108, vendredi 16 septembre 2011
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Même en temps de crise, il est possible d’augmenter son patrimoine. Il suffit de répartir son épargne entre différents produits. L’immobilier est indétrônable, mais l’assurance retraite et vie comme la Bourse offrent un potentiel intéressant.
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Comment protéger son patrimoine quand la conjoncture est incertaine ? Quels placements choisir face à la complexité des rouages financiers, la reprise de l’inflation et le regain de tension sur les liquidités et les taux d’intérêts ?
Tous les conseillers en gestion de patrimoine vous le diront : en temps de crise, la règle numéro un est de ne jamais céder à la panique et de ne prendre aucune décision précipitée, que ce soit à l’achat ou à la vente.
« A aucun moment, l’émotivité ne doit primer sur la rationalité. Pour éviter toute erreur de jugement, il faut prendre les décisions sur des bases objectives et s’entourer d’un bon conseiller », rappelle Omar Bennani, directeur Ingénierie et Planification patrimoniale à la Banque privée d’Attijariwafa bank.
Même s’il est difficile de formuler des recommandations qui conviennent à tous les profils d’épargnants – il n’existe pas de stratégie de placement unique – il est préférable d’opter, par les temps qui courent, pour des investissements peu risqués qui privilégient avant tout la sécurité.
Le marché offre aujourd’hui une large panoplie de produits à un taux de rendement garanti qui varie selon la durée de placement et leur degré de liquidité. En tête, l’épargne retraite est particulièrement recommandée aux salariés car ils ont la possibilité de déduire leurs cotisations à hauteur de 100% de leur revenu global imposable.
Sans oublier les produits structurés qui assurent un capital garanti. C’est le cas des contrats d’assurance vie qui sont assortis d’une exonération fiscale après huit années d’épargne.
Diversifier les supports
Soyez sûr qu’en optant pour ces produits de placement à taux garanti, vous limiterez les risques de perte de rendement. Mais pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faille se détourner complètement du marché des actions.
Bien au contraire, en diversifiant les supports, vous réduisez le risque, tout en optimisant les sources de rentabilité. En clair, vous multiplierez vos chances de protéger, et pourquoi pas de valoriser votre patrimoine, en misant sur quelques titres cotés, à condition de les conserver 5 ans au moins.
A cet horizon de placement, la Bourse des valeurs de Casablanca continue donc de conserver tout son attrait pour les investisseurs ayant un profil plus offensif et une stratégie de placement à plus long terme.
« Après la forte correction qu’ont subie certaines valeurs cotées durant ces derniers mois, les niveaux de valorisation présentent aujourd’hui de réelles opportunités d’achat et constituent des points d’entrée très intéressants », souligne Myriem Bouazzaoui, directeur général de BMCE Capital Gestion privée. S
i vous décidez de sauter le pas, n’hésitez pas à solliciter votre conseiller pour qu’il vous aide à choisir des valeurs liquides à fort rendement de dividende ou à fort potentiel de croissance.
Les PEA exonérés des plus-values
Pour les moins fortunés ou ceux qui sont en début de carrière, et qui désirent se constituer progressivement un patrimoine financier, le plan d’épargne en actions (PEA) est tout indiqué.
Il suffit d’alimenter le plan par un versement initial minimum de 1 000 dirhams et un versement annuel minimum de 10 000 dirhams, dans la limite de 600 000 dirhams sur cinq ans.
Pour vous encourager à choisir ce produit de placement à long terme, le législateur a concédé, en 2011, une exonération totale des plus-values ainsi que des revenus générés durant une période de cinq ans.
Mais sachez que, quels que soient les avantages offerts par ces supports de placements financiers, l’immobilier reste indétrônable. Grâce à l’effet de levier du crédit, il vous permet en tant que propriétaire de vous enrichir plus vite.
« Avec une épargne de 100, le produit qui dégage une plus-value de 30 permet donc de générer un gain de 30. Mais si, en plus, l’épargnant emprunte un crédit de 100, il peut acquérir un bien d’une valeur de 200. Ce qui lui permet d’empocher une plus-value de 60 », explique un spécialiste des placements immobiliers.
De plus, dès l’acquisition de votre bien, vous avez la possibilité de le louer, et le prix de la location permet d’accélérer la constitution de votre patrimoine. Par ailleurs, disposer de logements locatifs permet de se prémunir contre un retour en force de l’inflation grâce à une revalorisation périodique des loyers.
De ce fait, l’investissement immobilier garantit la pérennité de votre pouvoir d’achat sur le long terme. Mais attention à ne pas trop vous endetter au risque de limiter l’accès à d’autres types d’actifs comme l’assurance retraite par exemple. Une assurance à laquelle vous êtes d’ailleurs vivement invité à souscrire durant la période de votre vie professionnelle.
Eviter l’effritement
« Ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier » constitue donc la règle d’or à ne jamais oublier car, elle seule permet de limiter le risque d’érosion de votre patrimoine sous l’effet de l’inflation.
Miser uniquement sur les produits sécurisés comme l’assurance vie ou l’assurance retraite est assez risqué si le taux d’inflation venait à dépasser, sur le long terme, le taux de rendement de ces supports, soit 3% à 4% l’an en moyenne.
Alors pour éviter l’effritement de votre patrimoine, minimisez le risque en optant pour des contrats d’assurance vie dotés d’une poche actions ou obligations ou souscrivez à un plan d’épargne en actions, à moins que vous vous sentiez capable de gérer en direct votre compte titres. Toutes les options sont permises pourvu que le risque soit suffisamment réparti sur plusieurs types de placement.
Mouna Kably
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OPCVM Investissez par paliers
Pour ceux qui veulent diversifier leur portefeuille et tenter un placement boursier, sans en assumer la gestion directe, les OPCVM* constituent un support de choix. L’idéal est de procéder à des investissements par paliers pour constituer, à moyen terme, une épargne suffisante et solide.
Les gestionnaires de fonds préconisent un arbitrage entre les OPCVM actions, obligations et monétaires. Mais en temps de crise, il est conseillé de privilégier les actifs refuges (monétaires et obligataires) et de rester prudent par rapport aux actifs risqués comme les actions.
« Actuellement, c’est le moment d’investir dans les OPCVM monétaires et obligataires court terme qui offrent un bon niveau de rendement pour un risque nul en capital. Pour les OPCVM obligataires, il faut attendre d’avoir plus de visibilité sur la conduite de la politique budgétaire du gouvernement et l’impact qu’elle pourrait avoir sur le niveau des taux avant de se positionner », conseille un analyste financier.
Au particulier novice, il est vivement préconisé d’acheter des parts d’OPCVM diversifiés car leur politique de placement est basée sur un arbitrage équilibré et dynamique entre actions et obligations.
Ce qui permet d’amortir les chocs de fluctuations des cours quelle que soit la conjoncture. Pour les profils offensifs, il est temps de commencer à constituer une position sur le marché actions sachant qu’il vient de sortir de sa tendance baissière, enclenchée au début de l’année.
Mais globalement, il suffit de respecter l’horizon de placement de chacun de ces supports, pour ne pas perdre d’argent et ce, quelle que soit la nature du fonds. A noter que l’horizon de placement (durée de détention du portefeuille préconisée) est de 5 ans pour les OPCVM actions, 3 ans pour les diversifiés, 2 ans pour les obligataires moyen long terme, inférieur à 1 an pour les obligataires court terme et de 3 mois pour les monétaires.
A titre indicatif, le rendement annualisé normatif sur la durée de placement recommandée est en moyenne autour de 3%, voire légèrement supérieur pour les OPCVM monétaires.
Il fluctue entre 3,5% et 5% pour les OPCVM obligataires, alors que celui des OPCVM actions se situe entre 8% et 10%. L’un des arguments de vente mis en avant par les gestionnaires de fonds est le volet fiscal puisque la taxe sur les plus-values est de 20% pour les OPCVM obligataires et diversifiés, et de 15% pour les OPCVM actions, contre 30% pour les dépôts à terme et le compte sur carnet. n
* Organisme de placement collectif en valeurs mobilières
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Banques privées ça se bouscule
Toutes les banques, qu’elles soient locales ou filiales de banques étrangères, ont identifié le filon et fini par se positionner. Dans un espace dédié, où luxe et sobriété se conjuguent avec discrétion, elles ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir leurs clients les plus fortunés, et leur présenter une offre spécifique de services financiers « haut de gamme ».
Dans ces espaces dédiés au Private Banking, toutes les grandes banques commerciales de la place proposent la gestion sous mandat et la gestion conseillée. La première prévoit la prise en charge totale par la banque privée du placement de son patrimoine.
La seconde permet au client de prendre ses décisions et de planifier ses placements, tout en recourant au service du private banker qui procède à une analyse patrimoniale approfondie. Le tout à titre « gracieux » car ces prestations constituent un outil de fidélisation d’une clientèle très rentable qui génère de gros volumes d’affaires pour l’ensemble des lignes de métier de la banque.
Outre la gamme classique de produits financiers qui constitue le socle de l’offre comme les dépôts rémunérés, actions, obligations, SICAV, les banques privées rivalisent d’imagination pour diversifier les prestations.
Place aux nouveaux instruments de placement comme l’achat d’objets d’art, en aidant les clients haut de gamme à constituer leurs collections privées. Ou les produits structurés qui combinent à la fois des éléments de protection du capital comme les bons du trésor, et des éléments générant une performance comme les actions, les indices, les devises et autres commodities.
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Revenus Comment devenir rentier
Par ces temps de crise, est-il encore possible de vivre sans travailler en misant sur son patrimoine ? A en croire des gestionnaires de fortune, des opportunités existent encore même si la prudence reste de mise.
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Combien faut-il pour devenir rentier, c’est-à -dire pouvoir vivre sans travailler ? Difficile à dire surtout en cette période incertaine. Bernard Charrière, directeur général de MC Finance, cabinet conseil en placements, filiale de MC Suisse Connexion, avance toutefois quelques pronostics. Pour percevoir 10 000 dirhams par mois (soit 120 000 dirhams par an), il faut disposer au départ d’un capital minimal de 2 à 3 millions de dirhams. Il suffit ensuite de multiplier ce capital en misant sur plusieurs canaux d’épargne (Bourse, assurance vie, immobilier…).
Mais pour réussir cet exercice, il faut tenir compte de plusieurs variables et c’est leur interaction qui détermine le succès ou non d’un placement et le niveau de la rente. Parmi ces variables, le capital de départ, l’âge de l’épargnant, le niveau de risque accepté, la durée de capitalisation, la rente annuelle escomptée, …
Différentes classes d’actifs
« En matière de choix de placement, la stratégie optimale dépend d’un mix entre la conjoncture financière et économique, et l’environnement de l’épargnant, son âge, sa situation familiale, son activité, son revenu et son patrimoine », explique Driss El Houari, directeur de la Banque privée de Crédit du Maroc.
Mais, attention, il n’y a pas une stratégie de placement qui convienne à tout le monde. Obtenir plus de rentabilité équivaut à s’exposer à un risque plus élevé. Toutefois, il est possible de réduire le risque sans diminuer l’espérance de rentabilité, en répartissant les placements entre différentes classes d’actifs.
Plus concrètement, il est recommandé de se fixer un montant à épargner chaque mois et de s’en tenir à cette résolution, quelles que soient les tentations d’y déroger. A l’épargnant de choisir, selon sa tranche d’âge, entre le placement en Bourse via un Plan d’Epargne en Actions « PEA » ou un OPCVM par exemple, et un contrat d’assurance vie.
Aux épargnants âgés de 25 à 45 ans, Houari recommande l’achat d’actions cotées. « Le placement en Bourse doit se faire sur du long terme, voire du très long terme. » Pour preuve, entre 1993 et 2011, la Bourse des Valeurs de Casablanca a connu des cycles de hausse et de baisse consécutifs. Sa croissance globale a été multipliée par 9.
Sur le plan fiscal, le PEA permet une exonération totale des plus-values et des revenus générés au bout de cinq ans de détention. Pour bénéficier de l’exonération de profits, le titulaire doit réaliser un versement initial minimum de 1 000 dirhams et un versement annuel minimum de 10 000 dirhams dans la limite de 600 000 dirhams sur 5 ans.
Garantir le capital
Concernant, le deuxième support, il s’agit d’une épargne à taux garanti. Deux produits sont recommandés par le directeur de la Banque privée CDM. Pour les salariés, l’épargne retraite qui est plus intéressante côté fiscalité puisque l’épargnant a la possibilité de déduire ses cotisations à hauteur de 100% de son revenu global imposable (RGI). Pour les non-salariés, la déduction n’est admise qu’à hauteur de 6% de leur RGI.
Toutefois, d’autres contrats d’épargne par capitalisation existent permettant d’assurer un niveau de rentabilité plus intéressant que les dépôts à terme tout en garantissant le capital. Les contrats d’assurance vie permettent une exonération fiscale totale après 8 années d’épargne.
Pour recevoir des revenus périodiques, il est recommandé d’opter pour une assurance vie de distribution. Une chose est sûre, les gestionnaires de patrimoine insistent en matière de placement sur la diversification de son épargne en répartissant une somme d’argent sur plusieurs actifs. L’idée est de réduire son risque sans pour autant réduire son espérance de rentabilité. C’est dire que le soutien d’un conseiller en gestion de patrimoine est vivement souhaité.
Khadija El Hassani
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Immobilier locatif Encore des opportunités
L’investissement locatif ne connaît pas la crise. Par ces temps difficiles, il reste même l’un des placements les plus sûrs et les plus rémunérateurs. Il suffit de choisir le bon produit, le bon standing et, surtout, le bon emplacement.
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La pierre est et restera toujours la valeur refuge par excellence. Financiers et gestionnaires de patrimoine sont unanimes. « En temps de crise, privilégiez les choses tangibles comme les matières premières et la pierre », recommandent-ils.
Face à l’incertitude et à la volatilité des marchés financiers, l’immobilier offre toujours de belles perspectives de rentabilité. Ainsi, par temps de crise, l’investissement locatif continue de représenter l’une des pistes les plus sûres pour fructifier ses revenus et se constituer un patrimoine.
D’autant que la demande est de plus en plus forte aussi bien du côté des nationaux que des étrangers. En raison de la flambée des prix à l’achat observée ces dernières années, la location reste l’unique alternative pour bon nombre de Marocains. De plus, à Marrakech ou à Tanger par exemple, le parc locatif commence à pallier la forte demande touristique que la capacité hôtelière encore limitée n’arrive pas à satisfaire.
Valorisation du bien
Tous ces facteurs plaident donc en faveur d’un investissement locatif pour placer son épargne. D’autant que – et c’est un autre argument de taille – la rentabilité de l’investissement est garantie.
« Avec le niveau actuel des loyers, investir dans le locatif devient de plus en plus intéressant, la rentabilité annuelle pour un propriétaire peut atteindre jusqu’à 6% net du prix d’achat de son bien », estime Bernard Charrière, directeur général de Marrakech Connexion et MC Finance, deux filiales de MC Suisse Connexion SA.
Soit le double de la rentabilité dégagée dans des pays comme la France où le revenu locatif maximum oscille entre 3% et 3,5%. Sans oublier la valorisation du bien d’année en année. Ce qui explique le succès croissant de l’investissement locatif.
« Il y aura une demande encore plus soutenue sur ce marché durant les années à venir notamment de la part des nationaux », anticipent des spécialistes de gestion de patrimoine immobilier. En effet, il y a trois ans, 70% de leur clientèle était représentée par des Occidentaux contre à peine 30% de Marocains.
Depuis la crise, ce rapport s’est inversé et de plus en plus de Marocains, dont une majorité de cadres, de jeunes couples et de femmes, en quête de placements rentables, optent pour cet investissement.
Parmi eux, souligne le directeur général de MC Finance, de nombreux Casablancais et Rbatis qui cherchent à compléter leurs revenus et à se constituer un patrimoine. « Normal, explique un expert immobilier, ils savent que les loyers rapportés par un logement, s’il est bien situé et s’il est de bon standing, leur permettront de recouvrer leur mise de départ en une dizaine d’années. »
C’est pourquoi les gestionnaires de patrimoine recommandent de privilégier les quartiers résidentiels, de préférence proches du centre-ville pour faciliter la location du bien car les locataires cherchent en premier lieu la proximité par rapport au lieu de travail.
« L’emplacement du bien conditionne en grande partie la réussite de l’investissement puisqu’un logement bien situé se louera plus facilement et rapportera plus. » C’est dire si l’investissement locatif a encore de beaux jours devant lui.
Khadija El Hassani
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Fiscalité : pas de cadeau !
Si l’investissement locatif a de quoi séduire, côté impôts, le fisc ne fait pas de cadeaux : les loyers perçus constituent des revenus fonciers imposables. La fiscalité peut atteindre un maximum de 42% sur le revenu locatif.
Ce qui n’est pas en faveur du développement d’un parc locatif. D’ailleurs, selon le DG de Marrakech Connexion, des investisseurs anglais, qui ont récemment exprimé leur intérêt pour le Maroc, se sont rétractés à cause de l’absence d’un cadre réglementaire et fiscal incitatif. Un aspect à ne pas négliger.
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Assurance vie Profitez des avantages fiscaux
Ce terme générique recouvre une panoplie de produits d’épargne longue aux avantages fiscaux non négligeables mais ignorés du grand public. Les nouveaux contrats en unités de comptes vont-ils leur ravir la vedette ?
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Encore peu répandue au Maroc, l’assurance vie a pourtant de quoi séduire, surtout sur le plan fiscal. Ces produits revêtent la forme d’un « contrat en cas de vie » qui consiste à payer un capital ou une rente à l’assuré au terme de son contrat. Ils donnent aussi lieu à une valeur de rachat à tout moment, si l’assuré décide d’interrompre son contrat.
L’assurance vie est un terme générique qui peut prendre la forme d’un contrat d’épargne par capitalisation. La compagnie d’assurance alimente un compte individuel dédié à l’assuré, en contrepartie du versement d’une prime périodique ou d’un versement libre.
Ce compte est bonifié tous les ans au moyen d’un taux minimum garanti. Les contrats par capitalisation peuvent répondre à différents besoins comme la constitution d’un fonds de retraite ou d’une épargne éducation destinée à financer les études supérieures des enfants.
Ils peuvent aussi permettre de constituer une épargne logement. La performance du contrat repose sur deux éléments : le taux minimum garanti et la participation aux bénéfices financiers que la compagnie réalise sur les placements. Le taux varie entre 80% et 90%.
Autre formule en vogue : les contrats en unités de comptes qui sont en phase de démarrage au Maroc. Ces produits sont exprimés en parts de valeurs mobilières (en général en parts d’OPCVM).
Le risque financier est supporté par le souscripteur qui subit directement la fluctuation des supports sur lesquels son contrat est adossé. Ces contrats en unités de compte requièrent donc une culture boursière de la part des souscripteurs. Toutefois, ces risques sont atténués par le caractère « long termiste » du placement.
DĂ©ductions sans limitation
Ces produits commercialisés par les banques bénéficient d’un cadre fiscal incitatif. Pour les contrats par capitalisation, les intérêts correspondant à la revalorisation de l’épargne sont totalement exonérés de l’impôt sur le revenu après la huitième année de souscription.
Sont particulièrement concernés les contrats de type « Epargne éducation ». De même, les souscripteurs de contrats de retraite bénéficient d’un dispositif fiscal avantageux. Le salarié peut déduire la totalité des primes versées, de son revenu annuel imposable, sans aucune limitation.
Ainsi, si son revenu annuel est de 200 000  dirhams et qu’il cotise à hauteur de 30 000  dirhams par an dans un contrat de retraite, il ne paiera l’impôt sur le revenu que sur 170 000 dirhams.
En revanche, le non-salarié (quel que soit son revenu catégoriel) ne peut déduire qu’un maximum de 6% de son revenu annuel imposable au titre des primes qu’il verse dans un contrat de retraite.
Par exemple, si un non-salarié déclare un revenu annuel imposable de 200 000 dirhams, il est autorisé à déduire l’équivalent de 12 000 dirhams au titre de primes d’assurance retraite. Sa base imposable passe donc à 188 000 dirhams.
Mais pour bénéficier de l’avantage fiscal, il faut souscrire à un contrat d’une durée supérieure à 8 ans, et l’âge du bénéficiaire doit être supérieur à 50 ans. Toutefois, au terme du contrat, le contribuable assuré doit payer un impôt sur le capital constitué, ou sur les rentes qui vont lui être servies.
Khadija El Hassani
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GĂ©rer efficacement son patrimoine
5 règles d’or pour les nuls
1. Définir son objectif. Si vous voulez constituer un capital, optez pour un plan d’épargne ou un contrat d’assurance vie. Pour compléter sa retraite, préférez un investissement locatif financé par l’emprunt et/ou une assurance vie.
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2. Analyser les caractéristiques des supports. Pour chaque placement, il faut évaluer à la fois le risque, la liquidité, la fiscalité et la performance avant de trancher. Même si la fiscalité n’est pas un critère déterminant, elle doit être prise en compte dans le calcul de la rentabilité et la sélection du placement selon la situation fiscale de l’épargnant.
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3. Eviter la spéculation car elle est incompatible avec la gestion du patrimoine qui requiert une stratégie d’investissement à long terme. Toutefois, il n’est pas interdit de consacrer une partie limitée de ses avoirs à des produits à hauts risques qui permettent des gains importants en peu de temps.
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4. Diversifier son portefeuille, encore et toujours. C’est le meilleur moyen de lisser les fluctuations des cours et de réaliser une valorisation du patrimoine à long terme. Mais attention à ne pas trop s’éparpiller pour éviter la multiplicité des frais de gestion.
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5. Investir régulièrement en se méfiant des effets de mode. Une stratégie de placement se définit sur la durée et l’investissement régulier garantit un rendement intéressant à long terme. Toutefois, il est normal de réaliser, de temps à autre, des plus-values.
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« Les fonds déposés à l’étranger vont perdre 50% de leur valeur »
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Spécialiste du marché de l’or, Mostafa Belkhayate gère un fonds islamique dédié, Swiss Aurum Corporation.
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Les détenteurs de grosses fortunes ont tout intérêt à convertir leurs dépôts en or et à négocier, avec les autorités, les conditions de leur rapatriement. L’immobilier reste une valeur sûre, mais l’or a encore de beaux jours devant lui.
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actuel : Quelle stratégie optimale conseillez-vous pour préserver son patrimoine en temps de crise ?
Mostafa Belkhayate : Votre question concerne l’élite et la classe moyenne qui disposent d’un patrimoine, soit environ 20% de la population. Ce patrimoine se décline en deux catégories : formel et informel. Aux détenteurs du patrimoine informel, dont 80% est géré à l’étranger (Suisse, Monaco, Luxembourg…), je suggère vivement de convertir la totalité en or physique et de négocier avec les autorités marocaines les conditions de rapatriement de ce trésor au Maroc sans pénalisation.
Une chose est sûre : ce patrimoine est en danger à l’étranger car il se prépare à perdre plus de 50% de sa valeur. Nous allons assister aux dépôts de bilan de plusieurs grandes banques américaines, anglaises et européennes. Même l’or physique n’y sera pas plus en sécurité qu’au Maroc.
Et pour préserver, voire valoriser le patrimoine officiel marocain, je suggère de le répartir à concurrence de 20% en obligations, 20% en actions marocaines cotées, 20% en foncier et immobilier, 20% en disponibilité immédiate (sécuritaire/monétaire) et 20% en or physique. Dans la conjoncture actuelle, aucune classe d’actifs n’est à privilégier. C’est toujours dans un état d’équilibre que l’on peut résister au choc.
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L’immobilier continuera-t-il d’être le placement privilégié des Marocains ?
L’immobilier est ancré dans l’esprit du Marocain. Seulement, en ce moment, l’épargnant est dérouté par cette violente volatilité du marché, inédite jusque-là . L’erreur est de tout miser sur l’immobilier car cette surexposition peut être fatale.
Mais l’immobilier reste et restera toujours un secteur viable, à deux conditions : moduler son exposition en fonction de l’évolution probable du marché, et diversifier ses placements dans des secteurs non liés à l’immobilier.
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En tant que spécialiste du marché de l’or, quelle est votre analyse de la flambée du cours ces dernières années ?
En 2000, une once d’or (31 grammes) valait 250 dollars. Aujourd’hui, elle vaut 1 850 dollars. Soit une progression de 650% en dix ans. Et ce n’est pas fini. D’ici à 2016, le cours approchera 5 000 dollars l’once.
C’est difficile à croire, surtout pour ceux qui ne connaissent pas le marché de l’or. Même des professionnels croient qu’il s’agit d’une bulle spéculative qui finira par éclater. Ils se trompent lourdement.
L’or se dirige vers des niveaux historiques pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les banques centrales ont compris qu’elles ont eu tort d’être surexposées en dollars et très sous-exposées en or.
Cette erreur de jugement leur a coûté des milliards de dollars. Aujourd’hui, la majorité d’entre elles augmentent leur stock d’or. Ensuite, le papier qui était jusque-là considéré comme le placement le plus sûr au monde, à savoir le bon du trésor américain, vient d’être dégradé de son statut de triple A.
Ceux qui en possèdent massivement comme la Chine, le Japon et les pays du Moyen-Orient, cherchent à en convertir une partie en or, sans heurter la sensibilité américaine. Indiscutablement, le roi des métaux va encore monter.
Propos recueillis par Mouna Kably
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Rente viagère
La mal aimée
Etes-vous prêt à échanger votre capital contre un complément de revenus à vie ? C’est le principe même de la rente viagère. Pour cela, il suffit de confier le capital à un assureur qui s’engage à vous verser une rente chaque mois jusqu’à votre décès. Le montant de base, garanti, est revalorisé chaque année.
En réalité, cette formule est mal aimée car, en contrepartie d’une garantie de revenus à vie, la rente suppose l’abandon irrémédiable du capital. En clair, il faut renoncer définitivement à ses économies. Mais gardez à l’esprit que ce pari est rentable en cas de longévité.
Toutefois, dans les faits, les rentes viagères sont très peu prisées car l’assuré sous-estime souvent son espérance de vie. Reste que cette solution peut être utilisée pour une partie de son capital, en complément des autres sources de revenu. Là aussi, la diversification reste le maître mot.
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