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Ruby : sexe, mensonges et vidĂ©o 
Actuel n°89, vendredi 8 avril 2011
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Pour devenir riche et célèbre, la beauté ne suffit pas, il faut commencer avant 18 ans ! L’édifiante histoire de la Marocaine la plus célèbre du monde n’en finit pas de rebondir.


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Neuf minutes 50 secondes. C’est l’agence officielle italienne Ansa qui a chronométré. Voilà ce qu’a duré la première journée d’audience du Rubygate. Le procès est renvoyé au 31 mai.

Les deux principaux protagonistes, Silvio Berlusconi et Karima El Mahroug, alias Ruby, n’ont pas fait le déplacement le 6 avril au tribunal de Milan, posant un beau lapin à la centaine de journalistes présents. Le Cavaliere avait un mot d’excuse : il présidait un comité de crise sur la Libye.

Quant à Ruby, elle avait finalement renoncé à se constituer partie civile. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Pour son avocate, « elle n’a subi aucun préjudice. Berlusconi ne lui a jamais fait de mal. Elle ne s’est jamais prostituée ».

Un ange. Face à un brave homme. Qui n’a jamais su que sa protégée était mineure. Il en est tellement persuadé que selon le quotidien Il Fatto Quotidiano, il a envoyé trois hommes à Fkih Ben Salah pour tenter de convaincre la responsable de l’état-civil de la ville natale de Ruby de la vieillir. Raté. Tous les Marocains ne sont pas corruptibles et Ruby n’a pas vieilli subito.

Alors Berlusconi a trouvé une nouvelle astuce. Comme il est intervenu en tant que président du Conseil pour faire libérer la petite après une affaire de vol en affirmant qu’elle était la nièce de Moubarak, il est accusé de concussion (utilisation de son statut public à des fins personnelles).

Ce qui pourrait le renvoyer face au tribunal des ministres (l’équivalent de notre Cour suprême). Mardi, les députés ont donc voté, la saisie de la Cour constitutionnelle pour « conflit d’attribution ».

Si la juridiction suprême donne raison à Berlu, il faudra refaire toute l’enquête ! Le feuilleton Ruby ne fait peut-être que commencer. Il a tous les ingrédients pour réussir à tenir en haleine l’Italie et une bonne partie de la planète : du sexe (glauque), des mensonges (avec Ruby et Berlu, c’est niveau campioni del mondo), et une vidéo trash qui circule sur le Net.

Mais pendant ce temps, à Fkih Ben Salah, on n’est pas vraiment fier qu’une enfant du pays soit devenue la Marocaine la plus célèbre du monde…

E.L.B.

 

Ruby, la vérité si je mens !

La Marocaine qui passionne l’Italie tente de passer pour une victime mais a du mal Ă  faire pleurer dans les chaumières. Entre intox, manipulations et mensonges, portrait d’une star mĂ©diatique qui risque  de faire tomber l’homme le plus puissant d’Italie. Ruby, terre de contrastes !

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Franchement, comme victime modèle, on fait mieux. On la regarde se prendre obstinément les pieds dans son monceau de mensonges. Sans comprendre si les inventions permanentes de Karima El Mahroug relèvent du jeu puéril d’une gamine qui se complaît à appâter les médias.

Ou si elles révèlent une manipulatrice déjà exercée, qui compte bien tirer un maximum du «Rubygate». Comme elle le dit elle-même : «Si on me paie pour que je parle, je parle; si on me paie pour que je me taise, je me tais. Comme ça, je vais être riche.» Son pseudo «Rubacuori» (attrape-cœurs) a eu vite fait de se transformer en «Rubasoldi» (attrape-sous).

Au fil des interviews – les siennes comme celles de son entourage –, de l’enquête judiciaire, on voit sa personnalité se dédoubler, voire se multiplier.

A preuve, fait plutôt rare, elle est citée comme témoin à la fois par la défense et l’accusation pour le procès de Silvio Berlusconi, poursuivi pour prostitution de mineure.

Tantôt, elle est Karima, une jeune fille dont l’existence ressemble à un chapitre oublié des Misérables. Tantôt, elle devient Ruby, la call-girl, qui, à cause de ses dix-sept ans, pourrait faire chuter l’homme le plus puissant d’Italie. Et d’autres fois encore, un mélange des deux.

Difficile de cerner les contours. Ce qui est vrai, c’est qu’elle s’est abondamment servie de son mètre quatre-vingts et de ses formes voluptueuses.

Pour remporter un prix lors d’un concours de beauté, où elle rencontre son sésame pour pénétrer dans l’intimité de Berlusconi : Emilio Fede, alors président du jury et directeur d’un JT sur Rete4, une des chaînes de l’empire de Silvio.

Dans les night-clubs génois de son actuel fiancé, Luca Risso, où elle démontre un réel talent pour la danse du ventre version X, comme on a pu le voir dans une vidéo sur le Net. Ce qui a d’ailleurs entraîné la mise en accusation dudit fiancé pour pornographie infantile.

Il est également vrai que son adolescence fut des plus chaotique, entre arrestations à répétition pour vol – même si elle n’en reconnaît qu’un seul – et allers-retours dans des foyers où elle a découragé quelques bonnes volontés.

Numéros porno-saphiques

En revanche, le doute s’installe carrément sur ses rapports avec le chef du gouvernement italien, qu’elle décrit comme un parfait gentleman. Il lui aurait en effet offert près de 190 000 euros sans jamais la toucher « même avec le petit doigt », affirme-t-elle dans une interview télévisée.

Même si elle lui avait menti, en prétendant avoir 24 ans. Seul Cristiano Ronaldo aurait commis une grossière erreur en la payant après une nuit d’amour. D’ailleurs, elle lui aurait rendu ses 4 000 euros.

Selon le ministère public à Milan, elle a pourtant bien eu des rapports tarifés avec le chef du gouvernement, parfaitement au courant de ses 17 ans, et elle aurait été présente au moins treize fois et non trois aux soirées de la villa d’Arcore en Lombardie. Qui, selon des témoignages concordants, se terminaient par le rite au nom aussi expressif qu’exotique de « bunga bunga », où de jeunes femmes, très légèrement déguisées, se seraient livrées à des numéros porno-saphiques pour la plus grande satisfaction d’un seul spectateur : Berlusconi en personne. Le président du Conseil a même fait libérer Ruby pour un énième vol, prétextant qu’elle était la nièce de Moubarak. C’est la mauvaise manœuvre qui a déclenché le scandale.

Son rĂŞve : devenir... carabinier

On est aussi dans le flou pour l’enfance de Karima, qui, telle qu’elle la raconte, vaut son pesant de Kleenex®. Une naissance au Maroc en 1992 à Fkih Ben Salah, une immigration en Italie à 9 ans. Puis une adolescence en rébellion contre un père traditionaliste : Mohamed, marchand ambulant de vêtements, la frappe à coups de ceinture, la brûle même avec de l’huile bouillante qui lui laissera une cicatrice sur le cuir chevelu.

Il refuse qu’elle poursuive ses études mais essaie de la marier à 13 ans avec un Marocain de 49 ans et la répudie la même année parce qu’elle veut se convertir au catholicisme. Version totalement démentie par sa mère Zahra, femme de ménage, interrogée par les magistrats : sa fille n’a jamais été battue, et la fameuse cicatrice provient d’un accident survenu au Maroc quand elle avait un an.

Jusqu’à son mariage avec Luca Risso qui devient prétexte aux annonces les plus fantaisistes. Elle affirme par exemple avoir convolé le 4 février à Miami, alors que ce jour-là, elle profitait d’une piscine à Gênes.

Zahra a toujours dit que sa fille était dotée d’une belle imagination, ce que corroborent les résultats de tests psychocliniques effectués lors d’un de ses nombreux séjours en foyer : « Il se peut que le sujet ne distingue plus la frontière entre la réalité et le fantasme. » Cependant, Ruby comme Karima n’auront jamais varié sur un unique point, le rêve de toujours : « Devenir... carabinier. » Savent-elles quand même qu’être militaire est une circonstance aggravante en cas de parjure ?

Béatrix Grégoire, envoyée spéciale à Rome.

 

« Nous ne sommes  pas toutes des Ruby ! »

Les Marocaines d’Italie ne veulent plus être assimilées à la plus scandaleusement célèbre d’entre elles.

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Nisrine Moulzim en a marre de la mauvaise réputation des Marocaines dans les médias. Tout ça à cause de Karima El Mahroug, alias Ruby. Originaire de Settat, ce photomannequin de 28 ans, en Italie depuis douze ans, travaille pour une maison de couture à Trévise (Vénétie).

Elle a fondé l’association « Modawana » et envoyé une lettre aux journalistes pour défendre les femmes de sa communauté. Elle a également mis en ligne une pétition intitulée : « Nous ne sommes pas comme Ruby » http://www.firmiamo.it/non-siamo-come-ruby

actuel : Pourquoi vous sentez-vous menacées par Ruby ?

Nisrine Moulzim : Nous voulons surtout lutter contre les généralisations hâtives. Quand la presse écrite et télévisée de la Vénétie parle de Ruby, elle la désigne toujours comme « la Marocaine ».

Dans cette région, les journalistes ont tendance à assimiler nationalité et délits. Si un Roumain est un voleur par exemple, alors tous les Roumains sont des voleurs. Nous ne sommes pas toutes des Ruby.

En Italie, des juges, des maires, sont d’origine marocaine. Les journalistes ne le racontent jamais. Ils ne disent jamais rien des expériences positives.

Combien avez-vous d’adhérentes ?

Notre association, Modawana, compte pour l’instant dix Marocaines, qui viennent de différents endroits : Rabat, Casablanca, Marrakech... Nous ne sommes encore qu’au début. Et nous avons des contacts avec d’autres associations de la Vénétie.

Que pensez-vous de Ruby ?

Elle peut faire ce qu’elle veut de sa vie. Ce n’est pas notre affaire. Nous ne voulons simplement pas être assimilées à elle. J’ai quand même été choquée de voir qu’elle avait changé de nom, qu’elle avait renoncé à s’appeler Karima. De plus, avec l’histoire de sa famille, on peut avoir l’impression que le Marocain est un homme violent, qui torture les femmes. Ce qui est faux. Les femmes de ma communauté ne portent pas systématiquement le voile, elles s’habillent comme elles veulent, elles se maquillent sans rencontrer de problème chez elles. Ruby est en fait très loin de notre culture.

Comment voyez-vous l’évolution de votre mouvement ?

Déjà, nous tenons à rester apolitiques et à ne pas être récupérées. Nous ne nous positionnons pas par rapport à Berlusconi par exemple. Nous pensons envoyer une lettre aux journaux marocains pour leur dire à eux aussi que nous n’avons rien à voir avec Ruby. Mais ce qui reste le plus important pour nous, c’est d’agir dans notre région, la Vénétie, là où nous vivons.

Et notre association ne se limitera pas à défendre la seule communauté marocaine, nous envisageons de l’élargir à tous les étrangers qui sont en Italie et qui souffrent de discrimination.

Propos recueillis par  BĂ©atrix GrĂ©goire, Ă  Rome

 

Fkih Ben Salah, PĂ©ril Ă  Little Italy

La ville natale de Ruby doit tout son développement aux transferts effectués par des Marocains d’Italie. Mais crise et refoulements en série aidant, la ville se noie peu à peu dans la pauvreté. Reportage.

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La ville natale de Ruby doit tout son développement aux transferts effectués par des Marocains d’Italie. Mais crise et refoulements en série aidant, la ville se noie peu à peu dans la pauvreté. Reportage.

Vendredi soir à Fkih Ben Salah. Après avoir fui la chaleur suffocante de la journée, les habitants de cette petite ville, située à une dizaine de kilomètres de Beni Mellal et comptant 80 000 âmes, investissent la flambant neuve mais encore inachevée avenue Hassan II, principale artère de la ville.

Cafés comme espaces verts sont inondés. A vélo, en moto ou en voiture, des jeunes multiplient les va-et-vient le long du boulevard.

Principale particularité de tous ces modes de transport, ils portent dans leur écrasante majorité une plaque d’immatriculation italienne et, dans une moindre mesure, espagnole.

Nous sommes au centre d’une ville dont le cœur bat au rythme du Calcio, mais aussi des transferts de très nombreux MRE qui ont tous choisi de partir en Italie ou en Espagne. C’est là que Ruby est née.

L’indignation est double

Le scandale qu’elle a déclenché est sur toutes les lèvres. Certains ne cachent pas leur fierté qu’une « fille de la ville ait coûté ce qui reste de la réputation » et peut-être même de la carrière politique du Cavaliere.

D’autres, et ils sont plus nombreux, s’indignent tout en rejetant jusqu’à l’appartenance de Karima El Mahroug à la ville et aux deux tribus, les Beni Amir et les Beni Moussa, qui forment le gros de sa population. « A Fkih Ben Salah, et plus que nulle part ailleurs, nous sommes dans le cadre d’une société conservatrice qui a particulièrement honte de ce genre d’histoires », indique Brahim Dahbani, président de Carrefour de développement, une association des droits de l’homme et des migrants.

Se lancer sur la trace marocaine de Ruby, c’est réaliser que personne ne semble, ou ne veut admettre la connaître, y compris sa famille. L’indignation est double, nous explique Ahmed Karkouri, membre du bureau local de l’AMDH. « Il y a le fait qu’elle ait été abusée alors qu’elle était encore mineure. Il y a aussi le fait que ce n’est pas sa seule réputation qu’elle a traînée dans la boue, mais aussi celle de toute une région », remarque-t-il.

Une rĂ©gion oĂą l’immigration, seule perspective de survie, occupe une place centrale.  Et depuis trente ans dĂ©jĂ .

Les quelques rares activités qu’offre l’endroit, essentiellement dans l’agriculture, sont depuis toujours l’apanage des grands féodaux et propriétaires terriens. Tout commence dans les années 70, avec de timides départs à l’étranger.

Mais les véritables vagues d’immigration ont lieu vingt ans plus tard. Et tous les moyens sont bons. Il y a d’abord la solidarité familiale voulant que les premiers partis s’arrangent systématiquement pour trouver des contrats de travail à leurs proches.

Il y a aussi tous les trafics possibles de papiers et autres passeports, un seul document pouvant servir à faire « brûler » (passer clandestinement, ndlr) plusieurs personnes qui présentent un minimum de ressemblances.

Sans oublier les nombreux candidats à l’immigration clandestine à bord de pateras, et dont Fkih Ben Salah était une des principales plateformes. Résultat, des départs massifs, sans pour autant rompre l’attachement à la terre natale.

Ces émigrants se considèrent comme des travailleurs, et non des résidents marocains à l’étranger. Une dynamique sans pareille s’en est suivie dont Fkih Ben Salah a largement profité.

On a beau travailler à Milan ou Gênes, c’est dans sa ville natale qu’on préfère construire sa maison, lancer une affaire, se marier et avoir des enfants.

Beaucoup d’argent circulait dans la ville dans les années 90

Si les premières vagues d’immigration étaient exclusivement masculines, des milliers de femmes, et de mineur(e)s ont également emprunté les chemins de l’exil.

« Dans le cadre du regroupement familial dans un premiers temps, mais aussi de contrats de travail (comme travailleuses agricoles notamment) et, surtout, dans la clandestinité », explique Noura Mounaïm, coordinatrice locale de la Ligue démocratique des droits de la femme.

Qu’ils soient hommes ou femmes, nombre de partants, sans qualification pour la plupart, n’ont eu d’autres choix que d’accepter d’être de simples ouvriers, petits commerçants ou femmes de ménage.

Certains, bon gré mal gré, sont tombés dans les réseaux de trafic de drogue et de prostitution. Ce qui explique l’argent fou qui circulait dans la ville au milieu des années 90 et jusqu’aux débuts des années 2000. Et les surenchères qui vont avec. C’est le cas notamment du secteur immobilier. Fkih Ben Salah est la ville où le prix des terrains bat tous les records. Comptez un minimum de 12 000 DH/m2.

Ce qui est perçu ailleurs comme la caricature de l’immigré inculte se pavanant à bord d’une belle voiture, une bière à la main et une jolie fille à côté, a été appréhendé par les jeunes restés dans la ville comme un modèle de réussite.

Conséquence, une tentation chaque jour plus grande de partir. Ce professeur en secondaire en sait quelque chose, lui qui devait faire face à un flagrant manque d’intérêt de ses élèves pour les études.

« A chaque fois que nous essayions de motiver les élèves, ils nous répondaient que, tôt ou tard, leurs proches ou parents installés en Europe allaient les sortir du Maroc et qu’en attendant, il ne servait à rien de faire des études.

Comment voulez-vous intéresser des jeunes qui ont déjà la tête ailleurs ? », nous dit Abdelkader Haddoui, enseignant et président de la section de Fkih Ben Salah de l’AMDH.

Un véritable marché des opportunités de départ avait vu le jour. C’est ainsi que les contrats de travail se négociaient autour de 90 000 dirhams, au même titre que les contrats de mariage, dont la valeur variait de 30 000 à 60 000 dirhams. L’immigration faisait alors encore rêver.

Même pas les moyens de s’offrir un billet de retour

Aujourd’hui, crise oblige, la tendance est au retour. Celui-ci peut être forcé, au gré des campagnes de vérification des papiers et des refoulements en Italie.

Il peut aussi être volontaire, de nombreux MRE préférant amortir leurs économies, ou indemnités de licenciement, au Maroc où la vie est moins chère. Au passage, bien des destins ont été brisés.

« Je connais des familles qui ont tout vendu, de leurs petites terres agricoles à leurs meubles, en passant par leur bétail, pour envoyer un de leurs enfants à l’étranger et ainsi s’assurer une source de revenus qui les sortirait de leur misère.

Ils ignoraient que l’argent ne se trouvait pas à tous les coins de rue en Italie. Aujourd’hui, ces familles sont dans le dénuement le plus total et leurs enfants n’ont même pas les moyens de s’offrir un billet de retour vers le Maroc », témoigne Abdelhamid Reffas, coordinateur local du mouvement islamiste Unicité et Réforme.

Signe que les temps ont bel et bien changé, « le conseil de la ville a accusé les deux dernières années un fléchissement de 40% de ses recettes fiscales à cause du gel de bien des projets immobiliers et de la baisse des activités commerciales », nous informe Mohamed Louizi, membre du conseil provincial de Fkih Ben Salah.

Si elle a été quelque peu estompée par le développement de l’habitat et l’argent en circulation, la pauvreté refait surface. Et nombre de MRE qui revenaient dans la ville des cadeaux plein les bagages tentent désormais de gagner un peu d’argent en revendant de la « khourda » (matériaux de récupération et vieilleries) rapportée d’Italie. Tout comme la criminalité et les agressions, inexistantes il y a quelques années, commencent à alimenter la chronique d’une ville que d’aucuns se plaisent à surnommer « Little Italy ».

Tarik Qattab, envoyé spécial

 

Il n’y a pas que Berlu !  Le livre rose du Maghreb uni

Ben Ali, Boutef, Kadhafi junior… les Marocaines les font tous craquer. actuel lève le voile sur des secrets d’alcôve bien gardés.

 

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Entre Hassan II et Ben Ali, le courant n’est jamais passé. Le premier n’a toujours eu que du mépris pour ce général de pacotille. Pourquoi Hassan II ne pouvait pas sentir Ben Ali ? Pour des histoires de sexe.

Non seulement les frasques sexuelles de l’attaché militaire tunisien à Rabat exaspéraient un Hassan II plutôt conservateur mais, de plus, le roi du Maroc ne lui a jamais pardonné le fait d’avoir présenté sa maîtresse, une certaine Noura, comme son épouse légitime quand il a pris ses fonctions à l’ambassade de Tunisie à Rabat en 1974.

Pour montrer qu’il n’avait pas apprécié le geste, le roi a refusé de recevoir Ben Ali, alors que le protocole en usage, exige que tout attaché militaire soit présenté par son ambassadeur au souverain.

Les choses ont empiré quand les histoires roses du futur président de la république tunisienne ont pris le pas sur la diplomatie entre les deux pays. Entre 1974 et 1977, date de sa fin de mission à Rabat, l’homme a multiplié les liaisons, à l’insu de sa famille qui vivait tranquillement à Tunis.

De fait, les frasques sentimentales marocaines de Zine El-Abidine Ben Ali  sont innombrables, rappelle un des tĂ©moins de l’époque.

En 1975, un accident de la circulation dans une rue de Kénitra, l’impliquant alors qu’il était au volant d’une Aston Martin aux côtés d’une rencontre de la nuit, avait été étouffé par les services de l’époque.

Ces derniers ont fait disparaître les témoignages de deux gardiens de nuit. Fortement éméché, l’attaché militaire tenait à peine debout et sa compagne n’était pas mieux lotie. L’officier passait le plus clair de son temps à courir les bars la nuit à Kénitra, où la forte présence américaine avait entraîné l’essor de nombreuses discothèques réputées dans tout le Maroc.

« Le 007 et L’Araignée étaient non seulement fréquentées par de belles filles mais c’est là où les agents de la CIA recrutaient leurs contacts au sein des officiers arabes, dont notre ami Ben Ali, qui a été approché par les services de l’oncle Sam en 1976 », rappelle un ex-agent de la DGED.

 

Escapades lubriques

Quant à Bouteflika, la fréquence de ses infidélités marocaines est proportionnelle à la chape de plomb qui pèse sur sa vie privée.

Si on sait que l’homme est officiellement lié à Amal Triki, la fille d’un obscur diplomate, les forums de discussion algériens en sont encore à se demander si l’homme est vraiment marié.

Dans la foulée, sa longue liaison avec la femme d’un gros magnat de la presse a fait les choux gras de la bourgeoisie casablancaise durant des années. Discret, voire même secret, Bouteflika s’est toujours abstenu de laisser filtrer quoi que ce soit sur ses escapades lubriques avec des Marocaines, dans les années 80 jusqu’aux années 90.

Evoqué par Valéry Giscard d’Estaing dans ses mémoires, Le pouvoir et la vie, parues en 1991, Abdelaziz Bouteflika est crédité d’une réputation de chaud lapin par l’ex-président français. « Il lui arrive d’effectuer des visites incognito à Paris, dont nous ne sommes pas prévenus. Il s’enferme dans l’appartement d’un grand hôtel, où se succèdent de charmantes visites. »

Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’une Marocaine du nom de Yasmina faisait partie des favorites. Quant aux Kadhafi, c’est le fils, Seif El Islam, qui a le plus d’histoires grivoises à raconter sur ses escapades sexuelles au Maroc.

A tel point que le plus teigneux des seigneurs de Tripoli a été contraint de reconnaître et de prendre en charge un enfant né d’une relation illégitime avec une Casablancaise. On murmure même que c’est à cause de cette dame que Seif El Islam aurait été convaincu d’investir au Maroc.

Abdellatif El Azizi

Un nouveau sexgate italo-marocain

C’est à croire que Karima El Mahroug est un exemple à suivre. Voilà qu’à Bolzano, dans le Haut-Adige, non loin de la frontière autrichienne, la police vient d’arrêter deux prostituées marocaines de 17 ans et S.N., leur compatriote et supposée proxénète de 25 ans. Les deux mineures sont entrées clandestinement dans le pays et, selon les forces de l’ordre, elles se prostituaient pour finir de payer leur voyage.

Tout comme Ruby, les jeunes filles donnaient dans le gratin. Et cette fois, leurs habitués vont avoir du mal à s’en sortir. La police a en effet filmé les arrivées et départs des clients à l’extérieur de l’immeuble du quartier Don Bosco, où officiaient les demoiselles, mais aussi des scènes à l’intérieur de l’appartement grâce à des minicaméras espions.

Elle a déjà procédé à des perquisitions dans plusieurs domiciles de notables, d’où elle a emporté ordinateurs et téléphones portables.

Parmi les personnes déjà incriminées, en attendant que la liste s’allonge, figurent un notaire, un avocat, un ex-joueur de hockey conseiller municipal de centre-droit, et de respectables commerçants. Ces hauts représentants de la bourgeoisie de la ville pourraient être accusés de « prostitution de mineure », à l’instar de Berlusconi. Du dernier chic !

La présumée « souteneuse », actuellement en prison, a une triste histoire à raconter. Du même genre que celle de Ruby. Un récit écrit par Dickens avec la plume d’Hector Malot. Celui d’une petite fille arrivée en Italie à l’âge de 4 ans, et obligée de vivre dans un bidonville avec sa famille à la périphérie de Bolzano.

Elle est ensuite mariée de force à un Marocain, qui finira en prison pour trafic de drogue. Après avoir travaillé comme serveuse ou barmaid dans différents lieux, elle aurait profité d’un physique avantageux pour se prostituer mais seulement avec des portefeuilles généreusement garnis.

Elle aurait ensuite présenté à ses clients deux mineures dont l’une porte le même nom qu’elle. Mais elle nie son rôle de maquerelle et soutient qu’elle finissait toujours le travail commencé par ses « deux petites cousines », pour les épargner. La famille, c’est important.

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Actuel n°92 : RĂ©volutions et attentats Sale temps pour Zenagui 
Actuel n°92 : Mais que veulent les jeunes ? 
Actuel n°92 : Il n’y pas que le 20-FĂ©vrier…  
Actuel n°92 : Qui cherche Ă  dĂ©stabiliser le pays ?  
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Actuel n°92 : Trois jeunesses 
Actuel n°92 : Attentat : Le jeudi noir de la ville ocre  
Actuel n°91 : Le grand nettoyage 
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Actuel n°89 : Ruby : sexe, mensonges et vidĂ©o 
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Actuel n°86 : Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°85 : Vive le Maroc libre 
Actuel n°84 : Rumeurs, intox : Ă  qui profite le crime ? 
Actuel n°83 : ET MAINTENANT ? Une marche pour la dĂ©mocratie
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Actuel N°72 : Aquablanca : La faillite d’un système  
Actuel n°69-70 : Benguerir sur les traces de Settat 
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Actuel n°64 : Bourse de Casablanca, des raisons d’espĂ©rer 
Actuel n°63 : Ex-ministres :  y a-t-il une vie après le pouvoir ?
Actuel n°62 : Le code de la route expliquĂ© par Ghellab
Actuel n°61 : La vie sexuelle des Saoudiennes… racontĂ©e par une Marocaine
Actuel n°60 : Chikhates, shit et chicha 
N°59 : Eric Gerets, la fin du suspense ?
N°58 : Onze ans, onze projets 
N°57 : Raid sur le kif 
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N°55 : Casablanca, mais qui est responsable de cette pagaille ?
N°54 : Ces ex-gauchistes qui nous gouvernent 
N°53 : Au cĹ“ur de la prostitution marocaine en Espagne 
N°52 : DiplĂ´mĂ©s chĂ´meurs : le gouvernement pris au piège
N°51 : 2M : Succès public, fiasco critique
N°50 : L’amĂ©rique et nous 
N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
N°48 : Les 30 Rbatis qui comptent 
N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthĂ©tique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des Ă©trangers 
N°43 : Avec les Ă©vadĂ©s de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en bĂ©ton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osĂ©
N°40 : Enseignement: Missions Ă  tout prix
N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat rĂ©veille les vieux dĂ©mons
N°35 : Vies brisĂ©es 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
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