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Eric Gerets, la fin du suspense ?
actuel n°59, samedi 4 septembre 2010
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Constamment reportée et conditionnée par l’évolution d’Al Hilal saoudien dans la Champions League asiatique, la prise de fonctions effective d’Eric Gerets à la tête de la sélection nationale est annoncée officiellement pour novembre prochain au plus tard. Le Onze national est-il pour autant au bout de ses peines ? Rien n’est moins sûr.
C’est désormais officiel. Eric Gerets, actuel coach du Hilal saoudien, prendra ses fonctions en tant que sélectionneur national en novembre prochain tout au plus. C’est du moins ce qu’affirme la Fédération royale marocaine de football. Les millions de supporters des Lions de l’Atlas peuvent ainsi souffler… la veille du tout premier match éliminatoire de l’équipe nationale pour la CAN 2012 opposant les Lions de l’Atlas à la République centrafricaine, au stade Moulay Abdellah à Rabat le samedi 4 septembre. Tout est bien qui finit bien donc ? En tout cas, Gerets est là pour rester. Le contrat le liant à la fédération s’étale sur quatre ans. Validé par la FIFA, il fixe comme objectifs au sélectionneur de nous garantir la qualification non seulement à la CAN 2012 au Gabon et en Guinée mais aussi au Mondial 2014 au Brésil. Les autres clauses relèvent du secret d’Etat. A commencer par le salaire.
Résultat, les rumeurs les plus folles ont couru. Certains sont allés jusqu’à parier sur un salaire mensuel de 250 000 euros (à peu près 3 millions de dirhams), soit le montant que perçoit le sélectionneur au Hilal saoudien actuellement. « Complètement faux », nous ont déclaré tant le ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, que le membre fédéral Rachid Ouali Alami, mais sans pour autant préciser le montant. Et pour cause, c’est à la demande de Gerets que le salaire a été maintenu confidentiel. La vérité a fini par tomber, cette fois de la bouche des dirigeants d’Al Hilal. Le président de ce club, l’émir Abderrahmane Benmessaâd en l’occurrence, a révélé que Gerets va perdre 100 000 euros par mois en optant pour le Maroc. Cela nous ramène à un salaire de 150 000 euros par mois.
Les raisons du choix
Pourquoi a-t-on donc choisi Gerets ? En sachant, et très peu nombreux sont ceux qui l’avoueront au sein de la Fédération, que son contrat avec Al Hilal saoudien n’expire en réalité… qu’en juin 2011 ? Il y a d’abord des raisons objectives. « Eric Gerets est avant tout un grand nom du football et un fin connaisseur du ballon rond européen, plus particulièrement français dont le Maroc puise le plus gros de ses effectifs. Il brille également par sa grande maîtrise de la communication et sa forte personnalité », nous explique Adil Benmalek, analyste sportif. Même du côté des entraîneurs marocains, d’habitude très peu accueillants à l’égard des sélectionneurs étrangers, le choix est jugé « bon ». C’est le cas notamment pour Abdelkhalek Louzani, ancien sélectionneur national (celui-là même qui nous avait assuré la qualification au Mondial de 1994 aux Etats-Unis) et ex-président de l’Amicale des entraîneurs marocains. Le politique a ensuite fait le reste.
Une instruction royale
Pour cette source bien informée au sein de la Fédération, c’est sur instruction royale que cette dernière a fait appel à Gerets. Et c’est le souverain qui prend en charge « non pas une partie mais la totalité du salaire du nouvel entraîneur ». Le ministre de la Jeunesse et des Sports l’avait quelque peu suggéré en affirmant, en juillet dernier au Parlement, que l’argent du contribuable était investi uniquement dans la formation et la construction de terrains et de stades. Une déclaration en réponse à la charge dirigée contre lui par des députés PJD qui jugeaient le montant de la transaction trop élevé. Gerets figurait en troisième position d’une « short list » où figuraient en premier l’Italien Marcelo Lippi, qui a demandé un salaire « mirobolant, voire dissuasif » mais aussi un certain Laurent Blanc, passé depuis aux commandes de l’équipe de France.
Qu’en est-il des motivations propres à l’intéressé ? Il y a d’abord le fait qu’on ne peut rester insensible à une demande émanant du plus haut sommet de l’Etat marocain. A cela s’ajoute tout le challenge que représente une sélection nationale. « La nôtre, malgré la série de débâcles des dernières années, est toujours une grande équipe au vu de l’historique et de la réputation », dit Moncef El Yazghi, chercheur universitaire en sport. Il y a aussi l’épouse du technicien belge qui aurait plusieurs fois déclaré qu’elle n’aimait plus vivre en Arabie saoudite, préférant le Maroc. La bonne raison semble cependant ailleurs. Une chose est sûre, elle est tout sauf financière. Le technicien belge a réagi indirectement sur le sujet en s’expliquant sur son départ d’Al Hilal. « Les véritables raisons de mon départ d’Al Hilal sont privées… Je ne pars pas non plus pour l’argent. Le président et le manager sont les seuls à connaître la vraie raison », a déclaré l’ancien coach de l’Olympique de Marseille sur le site de la formation saoudienne. Au vu de l’écart entre l’ancien et l’actuel salaire, on ne peut que le croire, bien qu’en plus du revenu mensuel, il bénéficiera d’une somptueuse résidence tous frais payés et d’une voiture de luxe avec chauffeur.
S’il a accepté volontiers de diriger les Lions de l’Atlas, allant jusqu’à perdre au change financièrement, Gerets a conditionné son arrivée par un engagement : celui d’accompagner le club saoudien aussi loin qu’il pourra aller dans la Champions League asiatique. Conséquence : les deux premiers matchs au moins, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012, se joueront sans lui. Reste à espérer qu’il sera bien là pour la rencontre avec l’Algérie, qui figure au sein du même groupe que le Maroc. Le derby maghrébin est prévu en mars 2011. En attendant, c’est Dominique Cuperly, l’entraîneur adjoint de Gerets, qui officie. Contacté, il affirme s’en tenir à la règle voulant qu’un entraîneur adjoint ne s’exprime jamais avant un match. Une façon diplomatique de refuser tout commentaire.
Une sélection dirigée à distance
Sur le site de la Fédération (www.frmf.ma), il tente cependant de rassurer, tout en cherchant à éviter la confusion. « Je suis constamment en contact avec lui. Je ne le remplace pas, je suis à ses côtés. Certes je vais œuvrer avec l’équipe nationale pendant un petit moment, mais le patron est M. Gerets. » Une sélection aussi mal en point que la nôtre peut-elle s’offrir le luxe d’être dirigée à distance à l’entame des éliminatoires ? Agent de joueurs du calibre de Marouane Chamakh, Mounir El Hassouni craint le pire. « Le football est un sport qui va très vite. Le retard dans la prise de fonction de Gerets ne joue donc nullement en notre faveur. Pour les éliminatoires entamées de la CAN 2012, nous sommes condamnés à finir premiers, sinon, nous sommes morts. Et une équipe, aussi grande soit-elle, ne peut être gérée par correspondance. Nous traînons plus de six ans de résultats négatifs et le mental est loin d’être au beau fixe. En cas d’échec, la Fédération aura beaucoup de mal à justifier son choix », analyse-t-il. D’autant que la gestion du football ces dernières années a été marquée par de nombreuses erreurs. Après le limogeage de Roger Lemerre au bout de seulement deux matchs en sélection, la Fédération a fait appel à pas moins de quatre entraîneurs pour gérer collégialement la sélection. Il faut espérer que les frais s’arrêtent là .
Equipe nationale : la nouvelle sélection
S’il n’a pas véritablement introduit de grands changements dans la composition de l’équipe nationale, le duo Gerets-Cuperly brille au moins par sa recherche active de nouveaux talents. Au vu de la liste des joueurs sélectionnés pour le match contre la République centrafricaine, l’essentiel des effectifs, notamment à l’attaque, sera certes constitué de ceux qui ont fait le succès de la sélection lors de la CAN 2004, avec pour locomotive un Marouane Chamakh plus en forme que jamais et un Youssef Hadji déterminé à renouer avec le succès. Il faudra néanmoins compter avec les jeunes du calibre d’El Arabi et d’El Ahmadi. D’autant que la tendance aujourd’hui est de se tourner non pas vers la France uniquement mais aussi vers des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas. C’est ainsi que Mehdi Carcela (Standard de Liège), Ismail Assaiti (Ajax d’Amsterdam), Noredin Amrabet (PSV Eindhoven) ou Brahim Zaari (Den Bosch) pourraient rejoindre la sélection d’Eric Gerets déjà étoffée de valeurs sûres (voir portraits pages suivantes).
Dossier réalisé par Tarik Qattab |
Mbark Boussoufa, un soulier d’ébène
L’international marocain d’Anderlecht a remporté son troisième Soulier d’ébène en Belgique. C’est dire qu’il est toujours sur une pente ascendante et que les beaux jours sont encore à venir. Étincelant cette saison, le meneur de jeu marocain a emmené Anderlecht vers le titre en Jupiler League (avec 15 buts et 20 passes décisives). Il met ainsi à distance tous ses concurrents. Espérons qu’il fera également la différence en sélection.
Karim El Ahmadi, le séducteur
Il est considéré comme l’une des révélations du football hollandais et est devenu un élément indispensable dans le schéma de jeu de Feyenoord. Après avoir fait les beaux jours de son club en tant que milieu de terrain, Karim El Ahmadi a tous les atouts pour briller en sélection. Sa forme sublime et sa régularité ne sont d’ailleurs pas passées inaperçues auprès de l’Ajax et du PSV. Des clubs espagnols tel que le Barça ou le Real Madrid s’y intéressent également. Pourquoi pas ?
Youssef El Arabi, la nouvelle attaque
Il est tout simplement la grande révélation de la Ligue 1 française de ce début de saison. Il évolue depuis 2007 à Caen. Sa grande polyvalence et sa remarquable technique font de lui un attaquant de premier choix. Mais rien n’était gagné d’avance pour la sélection. Franco-Marocain, El Arabi a toujours marqué sa préférence pour les Lions de l’Atlas. Mais ce n’est que récemment qu’il a été convoqué. Ouf !
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Entraîneurs, les nationaux en perte de vitesse
Les Lions de l’Atlas, ce n’est pas uniquement la sélection que dirigera Eric Gerets, mais également d’autres équipes nationales (olympique, les moins de 20 ans, les moins de 17 ans, les cadets) qui assurent la représentativité du pays dans des compétitions aussi importantes que les J.O. autant que l’avenir du football national. Si la tendance marquée par la nouvelle Fédération était de les confier à des cadres marocains, le constat est que la FRMF a marqué récemment un pas en arrière dans cette stratégie. Preuve en est l’éviction de Mustapha Haddaoui en tant qu’entraîneur des locaux et de Mohamed Souheil qui dirigeait l’équipe des moins de 20 ans. Le tout au profit de cadres et d’entraîneurs étrangers. Ce qui fait dire à Moncef El Yazghi qu’il « existe une tendance globale vers l’élimination de tous les cadres marocains des équipes nationales. En cela, la FRMF est allée dans le sens opposé d’un de ses principaux engagements de départ à savoir la réhabilitation des cadres nationaux ». La professionnalisation du football national passe-t-elle forcément par la « cession » de nos équipes à des coachs étrangers. Si la Fédération s’en défend, le président de l’amicale des entraîneurs marocains Abdelhaq Rizk (alias Mendoza) affirme que seul le résultat compte. « Il faut à mon avis s’en tenir à la valeur et aux compétences de l’entraîneur, et non à sa nationalité », dit-il. Un point de vue qui est loin d’être partagé par toute la « profession ». L’ancien sélectionneur national Abdelkhalek Louzani parle sur ce registre d’un sérieux problème de méthodologie dans le choix des sélectionneurs. « Ce qu’il faut au Maroc, ce sont des entraîneurs formateurs, capables de réfléchir et de former en conséquence et qui devraient être désignés par une cellule professionnelle à créer par la Fédération. En attendant, on se contente de faire appel à des entraîneurs, aussi bon soient-ils, sur la simple base de l’ouï-dire, on leur donne tous les moyens nécessaires pour en arriver à des résultats aussi catastrophiques les uns que les autres. Et je n’ai pas l’impression que l’on soit au bout de nos peines. » Espérons qu’il ait tort. |
Les qualités... et les limites du coach
Présenté comme l’homme des missions impossibles et un fin communicateur à même de fédérer les éléments hétéroclites du Onze marocain, le « Lion de Rekem » accuse néanmoins un manque total d’expérience en sélection nationale… et en Afrique. Profil.
SES ATOUTS
Un fin polyglotte et un esprit fédérateur
« Au moins avec Gerets, la cohésion de l’équipe sera assurée. » Les propos sont de Abdelhak Rizkallah, alias le sulfureux Mendoza, président de l’Amicale des entraîneurs marocains. Ils renseignent à plus d’un titre sur les capacités fédératrices du sélectionneur. Elément facilitateur, sa maîtrise de plusieurs langues (allemand, néerlandais, anglais et français). Une connaissance accumulée au fil d’une longue carrière de joueur et de coach. « C’est un atout qui lui permet de diriger une équipe aussi hétéroclite que la nôtre et dont ont manqué ses prédécesseurs, marocains comme étrangers », explique l’analyste sportif Adil Benmalek. A cela s’ajoute sa capacité à convaincre nombre de nos Marocains nés et évoluant en Europe de porter le maillot marocain. Il n’y a qu’à voir la grande estime que lui témoignent nos stars dans les championnats européens. Parmi eux, l’attaquant international marocain, Marouane Chamakh pour qui le « Lion de Rekem » pourrait apporter un plus à la sélection. « Je l’ai connu lors de son passage à Marseille et je l’apprécie énormément ; il nous fallait un entraîneur de cette étoffe », a déclaré l’ex-Bordelais à notre confrère Le Matin au lendemain de l’officialisation de Gerets à la tête des Lions de l’Atlas.
Rigueur et discipline
Une des principales forces de Gerets est son sens de la rigueur tactique et de la discipline. Des atouts qu’il a le plus fait valoir au sein de l’Olympique de Marseille, club où il a d’ailleurs brillé de mille feux et où il était adulé par les supporters. Gerets a su redonner de la dynamique à une équipe qui était en perte de vitesse, de repères, de confiance et de conviction. Pourvu que le scénario se répète. De nombreux joueurs y croient en tout cas. Pour l’international marocain Mbark Boussoufa (Anderlecht), Gerets est « synonyme de discipline, de motivation ». Le défenseur de Nancy, Michaël Chrétien Bassir, cité par le site du club lorrain abonde dans ce sens. « C’est quelqu’un qui a des idées et un fort caractère. C’est bien, car notre sélection manquait d’un peu d’autorité et de rigueur. Je pense que la Fédération lui a donné carte blanche et va le laisser travailler sur la durée », a-t-il affirmé. Amen.
SES FAIBLESSES
Les premiers pas en sélection
S’il est une ombre d’inquiétude que Gerets fait planer autour de lui, c’est son manque d’expérience en sélection. N’ayant jamais entraîné d’équipe nationale, c’est en compagnie de l’équipe du Maroc qu’il vivra cette première expérience. L’homme y tient. En témoignent les appels des nombreux clubs européens qu’il a déclinés. « Mais n’oublions pas que l’équipe nationale n’a pas disputé de match officiel depuis plus d’un an. Il faudra donc un temps d’adaptation et de déconstruction. Et le temps, c’est ce qui nous fait défaut », commente Mounir El Hassouni, agent de joueurs. Ancien sélectionneur national, Abdelkhalek Louzani nuance en affirmant qu’il est plus facile de gérer une sélection qu’un club. « Un club, c’est un travail au quotidien, une équipe nationale, ce sont des rencontres épisodiques, mais encore faut-il être là au bon moment », dit-il. Membre fédéral, Karim Zaz balaie ses appréhensions d’un revers de la main. « Ce sont là encore des prétextes fallacieux. Il est certain que Gerets n’a pas une telle expérience, mais il n’est pas le seul. Un entraîneur comme Laurent Blanc n’avait aucune expérience en sélection avant de prendre les rênes de l’équipe de France. Il y a deux ans, il n’était même pas entraîneur », nous rétorque-t-il.
L’Afrique, un terrain inconnu
Autre limite de Gerets : c’est la toute première fois que le sélectionneur foule le sol africain. « Gerets arrive en terrain inconnu, à savoir l’Afrique. Et la sélection telle qu’établie compte de nombreux jeunes joueurs qui n’ont aucune expérience africaine », remarque Moncef El Yazghi, universitaire et chercheur en sport. Et il se trouve que la pratique footballistique en Afrique n’a aucune commune mesure avec l’Europe. Le jeu est d’abord individuel.
Les stars des sélections, y compris au Maroc, brillent par leurs caprices, mais aussi leur irrégularité de rendement, préférant dans leur bonne majorité se préserver pour les grands clubs dans lesquels ils évoluent.
L’Afrique, c’est aussi de nombreuses équipes en reconstruction, et les surprises qui vont avec. « Sachant toute l’importance accordée par Gerets à la tactique, il n’est pas sûr que sa méthodologie porte ses fruits de sitôt », poursuit El Yazghi. Une chose est sûre, un temps de découverte sera nécessaire. Mais à quel prix ? |
« Gerets est un habitué des victoires »
Entretien avec Karim Alem,membre du bureau de la FRMF
Membre du bureau fédéral de la FRMF, Karim Alem justifie les choix contestés de l’instance décisionnelle à laquelle il appartient. Pour lui, Gerets est la meilleure carte pour les compétitions continentales et internationales à venir. Entretien.
Annoncée plusieurs fois, l’arrivée au Maroc de Gerets tarde encore à se concrétiser. Au risque de semer le doute sur la manière dont son recrutement a été effectué. Que répondez-vous ?
KARIM ALEM : Tout d’abord, je tiens à préciser que même sous contrat avec Al Hilal saoudien, M. Gerets avait parfaitement le droit de s’engager avec une autre équipe ou un autre club. Son recrutement par la Fédération s’est déroulé dans des conditions parfaitement légales. Il se trouve que son engagement avec l’équipe nationale avait été conditionné par son maintien à la tête d’Al Hilal aussi loin que le club saoudien irait dans le cadre de la Champions League asiatique. Gerets arrive donc au Maroc aussitôt son engagement avec Al Hilal honoré. Et dans tous les cas, il sera parmi nous au plus tard en novembre prochain et non en février ou en juin comme nous avons pu le lire ici et là .
Connaissant l’attractivité de l’équipe marocaine auprès de nombreux entraîneurs de renom, la Fédération semble avoir sacrifié l’élément disponibilité. Pourquoi un tel choix ?
Tout simplement pour les qualités de Gerets qui correspondent parfaitement à notre sélection. Je rappelle que nous avons pris tout le temps nécessaire pour faire le bon choix. Et Gerets en est bel et bien un. On lui reconnaît mondialement son grand charisme, sa faculté d’adaptation mais aussi tous ses succès, partout où il est passé. D’ailleurs, il n’a jamais été « remercié » pour manque de résultats. C’est un habitué des bonnes performances. Et c’est ce dont nous avons le plus besoin.
Sachant que Gerets ne dispose d’aucune expérience africaine en sélection, est-il sûr que cette performance soit au rendez-vous ?
Il est clair qu’un manque d’expérience peut être une source de doute, mais je dois néanmoins préciser que Gerets a été capitaine de l’équipe nationale belge pendant trois Coupes du monde. Il connaît donc parfaitement, et de l’intérieur, le comportement des joueurs en sélection, tant pendant les entraînements que lors des matchs, et jusqu’aux vestiaires. Il sait faire la différence entre un club et une sélection.
Certains dénoncent une tendance globale vers l’élimination de tous les cadres marocains des équipes nationales. Pour preuve, le limogeage de Mustapha Haddaoui à la tête de la sélection des locaux et de Mohamed Jouahri pour les moins de 20 ans…
Cette critique est totalement infondée. Jamais autant d’entraîneurs marocains n’ont été engagés pour diriger les équipes nationales. Certains réussissent très bien et c’est le cas notamment pour Abdellah El Idrissi, Mohamed El Ouarga à la tête de l’équipe nationale olympique ou encore Hassan Benabicha. D’autres ont nettement moins brillé. D’autant qu’au-delà de la performance, nous exigeons de nos entraîneurs un comportement professionnel et l’humilité d’accepter des procédures comme les stages obligatoires. Il ne suffit plus d’avoir été joueur, et encore moins d’être marocain, pour prétendre au poste d’entraîneur national.
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Le 22 septembre au mieux et le 13 novembre au pire
Si l’on en croit Karim Alem, le départ de Gerets est lié aux résultats d’Al Hilal en Champions League asiatique. Or, le club saoudien disputera les quarts de finale de la compétition contre les Quataris d’Al Gharafa les
15 et 22 septembre prochain. En cas d’élimination, Gerets pourrait déménager plus tôt que prévu à Rabat pour préparer le Tanzanie-Maroc du 9 octobre. Mais si le Belge est à la hauteur de sa réputation, il emmènera son équipe très loin… et pourquoi pas jusqu’à la finale qui aura lieu le 13 novembre prochain. cinq mois avant le choc contre l’Algérie… |
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