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Chirurgie esthétique : plus belle, tu meurs
actuel n°46, samedi 8 mai 2010
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Visages défigurés, nez tordus, cicatrices, décès… les pratiques illicites en chirurgie esthétique pullulent et la profession compte ses victimes. Comment bien choisir son chirurgien ? Que dit la loi ? Faut-il confier son corps aux cliniques ? Enquête.
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Narjis B., une Casablancaise âgée de 35 ans, décide de recourir à une abdominoplastie pour gommer quelques petites imperfections. Sur les conseils de sa diététicienne, elle prend contact avec un chirurgien viscéral. Le vendredi 19 mars, quelques heures après l’intervention, elle est victime d’un arrêt cardiaque. Un fragment de graisse s’est infiltré dans une veine, puis est monté dans l’artère pulmonaire bloquant la circulation sanguine. Transportée d’urgence vers une clinique mieux équipée, le cœur de Narjis s’arrête de battre provoquant une « anoxie cérébrale » (le cerveau n’est plus irrigué). La jeune femme est déclarée morte le dimanche 21 mars. « L’arrêt cardiaque a duré 30 minutes. On aurait pu la sauver si seulement le personnel avait été présent », se désole un membre de la famille de la victime. Les proches de Narjis B. n’ont pas, pour l’heure, intenté de procès.
Autre histoire, même drame. Le 22 octobre 2009, Wafaa A., 22 ans, décède des suites d’une rhinoplastie. Une « banale » opération du nez. La jeune femme se rend à la clinique de l’Esthétique à Casablanca. Vingt minutes après l’intervention, Wafaa fait un choc et décède sur le coup. « On lui a administré une forte dose d’anesthésiant », nous explique maître Redouane Rami, l’avocat de la famille. Malgré nos multiples tentatives, le chirurgien qui l’a opérée n’a pas souhaité répondre à nos questions. L’affaire est devant la justice et la cinquième audience du procès est prévue le 11 mai.
Spécialistes contre non-spécialistes
Plusieurs dysfonctionnements expliquent ces drames. Le cas de Narjis B. est assez symptomatique de ce constat alarmant : le boom de la chirurgie esthétique s’est accompagné de l’émergence de cliniques et de chirurgiens non spécialisés. Une situation qui a poussé la Société marocaine de chirurgie
plastique reconstructrice et esthétique (SMCPRE) à adresser une lettre le 13 avril dernier à l’Ordre des médecins pour fustiger la prolifération de cette pratique. Dans le bureau de sa clinique, Kamal Iraqi Houssaini, président de la SMCPRE, fulmine. « Ces médecins sont tout simplement hors-la-loi. Le plus affligeant, c’est que ce phénomène va en s’amplifiant, ces histoires sont tellement fréquentes que je n’arrive plus à me rappeler des détails », poursuit notre praticien.
Des « psy-rurgiens »
Pourtant, la législation est très claire. Selon l’article 42 de la loi relative à l’exercice de la médecine au Maroc, « le médecin spécialiste ne peut exercer que les actes médicaux relevant de la spécialité qui lui est reconnue ». On ne s’improvise pas chirurgien plasticien (14 ans d’études dont 5 de spécialisation). Pour pouvoir exercer, il faut d’abord être diplômé en chirurgie, puis en chirurgie plastique et exercer pendant un moment avant d’être reconnu par l’Ordre national des médecins et la SMCPRE.
S’ils sont hors la loi, pourquoi les chirurgiens non spécialisés travaillent-ils en toute impunité ? Certains actes esthétiques opérés dans la zone de spécialité du médecin peuvent être effectués par des non-plasticiens à condition qu’il n’y ait pas d’acte chirurgical ! Même s’il est préférable de s’adresser à un spécialiste, un dermatologue est, par exemple, habilité à injecter du Botox, mais ne peut en aucun cas réaliser une liposuccion. En pratique, plusieurs médecins, qu’ils soient chirurgiens ou pas, profitent de ce flou. Une « lipo » est devenue aussi banale qu’un brushing. Cette tendance n’est pas propre au Maroc. « Dans le monde, 55 % des actes chirurgicaux en esthétique et 75 % des actes non chirurgicaux sont réalisés par des non-plasticiens ! », explique El Hassane Boukind, chef du service des grands brûlés et de chirurgie esthétique au CHU de Casablanca. Sauf que chez nous le phénomène prend de l’ampleur…
Pour évaluer son chirurgien, un simple coup de fil à l’Ordre des médecins peut être salvateur. Cela étant, les pratiques illégales n’expliquent pas à elles seules les déboires de la chirurgie esthétique. Beaucoup de clients potentiels pensent à tort que ces interventions dites « rapides » présentent moins de risques que des opérations liées à une maladie. En réalité, elles sont aussi risquées que n’importe quelle autre chirurgie. « Le maître mot avant de passer sous le bistouri, c’est la motivation. Il ne s’agit pas d’une chirurgie pour le plaisir, mais d’un acte médical censé améliorer le bien-être du patient qui doit accepter les éventuelles complications. En réalité, nous sommes des psychiatres avec des bistouris à la main », explique le Pr Boukind.
Mensonges et risques cachés
En principe, le médecin doit faire signer une décharge, dite « consentement éclairé », détaillant au patient les différents risques. La déontologie voudrait également qu’il donne au patient un délai de réflexion d’au moins une semaine avant d’intervenir. De plus, un chirurgien honnête n’acceptera jamais d’opérer une personne ayant des désirs irréalistes. Cela en théorie… En pratique, « il est très rare d’évoquer la totalité des risques, car nos clients risqueraient de fuir », confesse, en « off », un chirurgien. Pire, certaines cliniques n’hésitent pas à mentir. Durant la réalisation de cette enquête, nous nous sommes fait passer pour de potentiels clients intéressés par une liposuccion. L’assistante d’un chirurgien nous a assuré que l’intervention « était absolument sans danger puisque des gens du monde entier venaient se faire opérer dans cette clinique » (sic).
Le premier risque inhérent à n’importe quelle chirurgie, c’est le « risque anesthésique ». Parfois passée sous silence, cette étape importante de la chirurgie est souvent faite à la va-vite par des professionnels travaillant à mi-temps. « Avant l’intervention, il faut une consultation pré-anesthésique. Après l’opération, le patient doit être surveillé dans une salle de réveil chauffée », nous explique le Dr Patrice Attias, chirurgien plasticien à Casablanca.
Comment prouver qu’il y a eu faute médicale ? Contrairement au cliché, les cliniques de chirurgie plastique ne sont pas tenues par une « obligation de résultats », mais par une « obligation de moyens renforcés ». Exit la perfection, les faiseurs de miracles ne sont en réalité que des professionnels de l’évaluation du risque. Les retouches postopératoires sont fréquentes, voire obligées et « en principe gratuites », précise le Dr Attias.
Mentalité et (in)justice
La faute médicale n’est établie que dans des circonstances très précises : quand il y a contre-indication (ex. : opérer un grand diabétique), en cas d’utilisation de matériel défectueux ou de non-respect des clauses du « consentement éclairé », etc. Quand une, voire plusieurs, de ces erreurs sont réunies, rares sont les familles qui optent pour des poursuites. Le fatalisme ambiant en est la principale raison. A cela, il faut ajouter les mentalités des juges qui ne voient en la chirurgie esthétique qu’un confort bourgeois, lésant parfois les patients plaignants. « La faute médicale est très difficile à prouver. L’expertise est toujours réalisée par des confrères du médecin. Corporatisme oblige, les sanctions sont en général légères », explique maître Rami, spécialisé dans ce genre d’affaires. Sans qu’il y ait de poursuites engagées, l’Ordre des médecins est en principe habilité à saisir son conseil disciplinaire pour délivrer des avertissements, des blâmes, des suspensions ou même radier le médecin fautif. Cette punition extrême n’a en réalité été prononcée… qu’une seule fois à l’encontre d’un médecin qui pratiquait des avortements illégaux !
Zakaria Choukrallah |
3 questions à …
Nadia Kadiri, psychothérapeute « Le suivi psychologique est obligatoire en terme éthique »
Dans quel état psychologique se trouvent les personnes voulant recourir à la chirurgie esthétique ?
NADIA KADIRI. Tout dépend des situations. On peut se trouver face à quelqu’un présentant une disgrâce physique réelle et souffrant beaucoup par rapport à cela, comme on peut tomber sur des personnes faisant plutôt l’objet de troubles psychologiques telle la dysmorphophobie (crainte obsessionnelle d’être laid ou mal formé). Après l’opération, quelques-uns vont aimer le résultat, d’autres ne seront pas satisfaits ou ressentiront carrément une peur panique par rapport à ce qu’ils sont devenus. Je me souviens d’un homme qui, après avoir recouru à une rhinoplastie, a développé toutes sortes de tocs et de phobies. Il prétendait ne plus sentir les odeurs comme avant, il trouvait son nez tordu...
On parle souvent de suivi psychologique lié à ce type d’opération, à quoi sert-il exactement et à quel moment doit-il intervenir ?
Le suivi est nécessaire lorsque l’on sent que la personne est dans l’attente d’un résultat impossible à obtenir ou encore qu’elle cherche à travers cette opération, à régler un problème ou une difficulté d’un autre ordre. Un chirurgien expérimenté est généralement en mesure de reconnaître un patient anxieux ou déprimé et doit « s’en méfier ».
Est-ce que ce suivi est obligatoire ?
En terme légal non, mais en terme éthique oui. La loi ne prévoit absolument rien à cet effet, tout va donc dépendre de la bonne foi du médecin et de son expertise ; hormis ces deux paramètres il n’existe aucun moyen de l’imposer. Dans d’autres pays en revanche, le suivi psychologique est impératif et peut s’étendre au-delà d’une année pour certaines interventions, notamment les changements de sexe.
Sabel Da Costa |
Elles ont vécu ce drame
Elles ont fait les frais de complications postopératoires, parfois chez des chirurgiens réputés compétents. Depuis, leur vie est un calvaire. Témoignages.
Houda, 40 ans, ass. Médicale « La moitié de mon visage est paralysée »
« Il a suffit de quelques millimètres de plus pour faire de ma vie un calvaire. Il y a deux mois, j’ai eu recours à un lifting pour gommer mes rides d’expression et je me suis retrouvée avec la moitié du visage paralysée pour de bon. Pendant l’opération, mon artère sous clavaire et mon nerf facial ont été touchés, c’est ce qui a entraîné le problème. Comme j’avais signé une décharge avant l’opération (le fameux consentement éclairé, ndlr), il m’était impossible d’entamer la moindre poursuite à l’encontre du médecin. Les risques ne m’ont pas été présentés aussi crûment lors de la prise de contact. » S. D. C.
Ilham, 32 ans, hôtesse d’accueil « Mon chirurgien ne répond plus à mes appels »
« J’ai subi une abdominoplastie le 18 mars dernier, et depuis, je suis tous les jours confrontée aux ratages de mon opération. Après l’intervention, j’ai parlé à mon chirurgien des douleurs que je ressentais, mais il m’a assuré que tout était normal. C’était une erreur de diagnostic car, à la suite d’un deuxième contrôle, il s’est avéré que le tissu cellulaire de mon ventre avait été « agressé » et qu’il s’était engorgé d’eau. Résultat un énorme hématome, des douleurs atroces, un tissu graisseux pratiquement intact et une grosse dépression en prime. Le pire, c’est que le chirurgien en question ne daigne même plus répondre à mes appels. » S. D. C.
Camélia Ameziane, kinésithérapeute à Rabat « Le visage de ma patiente est complètement fichu ! »
« Je reçois beaucoup de patientes qui viennent rattraper “les erreurs de scalpel” de leurs chirurgiens. Tout récemment, une femme est arrivée dans mon cabinet complètement défigurée. Des gens autour d’elle lui avaient recommandé des séances de massages pour essayer de détendre ses muscles faciaux. Lorsque je lui ai demandé ce qui lui était arrivé, elle m’a expliqué qu’elle avait voulu refaire son nez et ses pommettes mais que les choses avaient mal tourné durant l’opération. C’était un euphémisme... Non seulement son visage s’est figé dans une sinistre grimace mais, en plus, sa peau est devenue rigide comme du bois. Lorsqu’elle est retournée voir l’auteur du “carnage”, il lui a tout simplement répondu que ce n’était pas de sa faute si son organisme avait mal réagi et qu’elle devait tout de même s’estimer heureuse d’avoir obtenu un tant soit peu le résultat escompté. C’est une aberration de dire une chose pareille à quelqu’un qui a un “sourire” plaqué en permanence sur son visage et qui devra certainement faire l’objet d’une seconde opération pour pouvoir retrouver une expression normale… » S. D. C.
Noufissa, 50 ans, enseignante « J’ai dû suivre une rééducation pendant un an »
« Le surplus de peau de mon ventre m’indisposait. J’ai consulté un chirurgien réputé, pensant ne pas prendre de risque. Le médecin a été très courtois et m’a tout de suite proposé une intervention. L’opération est plutôt lourde et ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a très mal après et durant longtemps. Je prenais la pilule et j’étais fumeuse et sédentaire. Cela m’a coûté très cher puisque, 48 heures après l’intervention, j’ai eu une phlébite de la jambe due à la migration d’un caillot sanguin dans les vaisseaux pulmonaires. Des antécédents de phlébite imposent de prendre des précautions particulières continuellement. J’ai appris finalement qu’on avait omis de m’administrer des anticoagulants. J’ai mis longtemps à m’en remettre avec une hospitalisation de deux mois et une rééducation d’un an. » B. T. |
Beauté : une valeur à la hausse
Le remodelage du corps n’a jamais eu autant de succès au Maroc que ces dix dernières années. Derrière cette frénésie, une manne économique des plus juteuses...
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Ils sont quelque cinquante praticiens habilités pour ce genre d’interventions, et réalisent en moyenne 2 000 à 3 000 opérations à l’année. Selon les estimations de la Société marocaine de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (SMCPRE), la lipoaspiration arrive en tête (80% des interventions), suivie de l’augmentation mammaire, du lifting et enfin de la rhinoplastie. Ces chiffres ne sont pas étonnants, quand on sait que le Maroc justifie d’une longue tradition dans ce domaine. Comme partout ailleurs, l’apparence et le culte du corps ont pris une très grande importance et beaucoup aspirent aujourd’hui à atténuer, voire gommer les outrages du temps. « La chirurgie esthétique est entrée dans les mœurs des Marocains. Les gens ne se posent plus de question à ce sujet », déclare le Dr Patrice Attias, chirurgien plasticien. Mieux, « je reçois même des femmes voilées », poursuit le docteur Attias. Prix intéressants, facilités de paiement, prestations éclair sont autant de raisons pouvant encourager le recours à la chirurgie. De nombreuses cliniques proposent de ce fait des « packages » comprenant également les éventuelles retouches post-opératoires. « Contrairement aux idées reçues, la chirurgie esthétique n’est pas plus chère que les autres interventions. La preuve, c’est qu’une opération sur la vésicule biliaire peut, à elle seule, aller jusqu’à 12 000 dirhams », nous confie un chirurgien.
Des interventions plus taboues se frayent un chemin
Si les liposuccions restent très prisées, d’autres interventions plus taboues commencent également à se frayer un chemin. « Elles ont beau être sporadiques, les chirurgies du sexe se pratiquent également au Maroc. Les plus en vue sont la pénoplastie (augmentation de la taille du pénis) et la vaginoplastie (réduction du volume vaginal pour accroître le plaisir sexuel) », explique un chirurgien. Ayant déjà effectué cinq opérations de ce type, ce praticien sait de quoi il parle. Concernant la marge de gain des spécialistes, elle est comprise entre 30 % et 40 % ce qui est somme toute très avantageux. « Le reliquat est généralement réparti entre les frais de clinique et le personnel auxiliaire », précise le Dr Salaheddine Slaoui, chirurgien plasticien et président de la Société marocaine de chirurgie de la face. En dépit d’une demande croissante, le Maroc reste à la traîne comparé à la Tunisie, le champion en la matière dans la région. « Le contexte de ce pays est différent du nôtre, dans la mesure où les praticiens sont officiellement encouragés par l’Etat, bénéficient tous d’une défiscalisation de leurs cliniques et font surtout l’objet d’une forte médiatisation », ajoute-t-il. Des bonus inconnus des médecins marocains, qui ne peuvent pas non plus profiter des retombées d’une publicité directe. Mais que l’on se « rassure », même dans ces conditions, le marché demeure toujours rentable, et représenterait quelque 45 millions de dirhams par an, selon la SMCPRE. Une estimation impossible à vérifier, tant le mutisme semble être la règle dans ce domaine.
Z. C. et S. D. C
Anneaux gastriques Dr Mohamed Kohen : « En chirurgie esthétique le risque est énorme »
Ce genre de chirurgie est-il vraiment indispensable ?
MOHAMED KOHEN : Le traitement de l’obésité et la chirurgie associée ne sont parfois pas un luxe. Cette intervention s’intègre non seulement dans un cadre esthétique mais aussi et surtout dans le cadre de traitements des comorbidités de l’obésité, c’est-à -dire toutes les maladies en rapport direct avec l’état d’obésité sévère. On peut éviter ainsi les problèmes d’hypertension artérielle, le diabète, les troubles articulaires, les troubles respiratoires, les maladies cardiovasculaires et les perturbations psychologiques et sociales en rapport avec cet état.
Recevez-vous en consultation des personnes pour lesquelles ce n’est pas une indication ?
Cette chirurgie est indiquée pour des personnes qui ont 40 kg en trop et plus. Nous recevons des demandes de personnes en surpoids pour qui ce n’est pas vraiment indiqué. Nous essayons alors de les en dissuader et de les prendre en charge dans un cadre multidisciplinaire, avec nutritionniste, psychologue, endocrinologue qui, avec le chirurgien, mettent en place un programme d’amaigrissement.
Qui est habilité à pratiquer ce genre de chirurgie ?
Sont habilités les praticiens en chirurgie digestive et qui ont une grande expérience de la cœlioscopie (observation et intervention sous l’abdomen) ainsi qu’une formation de chirurgie bariatrique. Ces interventions se font sous cœlioscopie, sans cicatrice ni complication de la chirurgie conventionnelle que peuvent représenter les éventrations ou les infections. Il y a donc un confort post-opératoire et une reprise rapide des activités.
Y a-t-il des dangers ?
Chaque intervention a ses complications propres qui s’ajoutent aux risques habituels de la chirurgie générale. La majorité de ces complications peut être évitée par des examens pré-opératoires et aussi par la consultation préanesthésique qui permet de déceler les dangers potentiels.
Combien de médecins sont habilités à pratiquer ce genre de chirurgie ?
Seulement cinq médecins au Maroc. C’est une chirurgie qui demande une formation à part entière, et qui est compliquée.
En ce qui concerne l’anesthésie de la chirurgie de l’obésité, y a-t-il des précautions particulières à prendre ?
Oui, le patient en surpoids est fragile, il peut avoir des problèmes de cholestérol, de diabète ou respiratoires. Il est à haut risque. Le plus gros risque est l’embolie graisseuse. Je n’arrêterai pas de dire que la chirurgie bariatrique concerne uniquement les vrais obèses.
Propos recueillis par Bahaa Trabelsi
Prothèses mammaires : gare aux rabais
Pour faire face à la concurrence et proposer des prix avantageux aux clients, tous les moyens sont bons, y compris acheter du matériel de second choix. En tête de liste des produits incriminés : les produits chinois ou encore les fameuses prothèses mammaires PIP. « Cette prothèse avait éveillé les soupçons de nombreux spécialistes, mais face aux profits qu’ils pouvaient en tirer, beaucoup de praticiens ont préféré fermer les yeux », précise le Dr Salaheddine Slaoui, chirurgien plasticien à Rabat. Proposés comme les moins chers de tous, ces implants fabriqués à base d’une silicone non répertoriée, avaient coutume de se rompre deux fois plus que la moyenne et d’occasionner de graves troubles de la santé. « Il y a une règle immuable dans notre profession, toute nouveauté doit faire ses preuves pendant au moins 10 ans, avant d’être considérée comme sûre. » S. D. C. |
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