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Ramadan : Le péril jeûne
actuel n°150, jeudi 12 juillet 2012
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Le mois sacré s’invite encore au beau milieu de l’été. Certains le subiront, d’autres le vivront avec toute la spiritualité, la piété et le zen que Ramadan requiert, la plupart composeront avec…
Par Asmaa Chaidi Bahraoui
Ramadan est là et c’est incontournable. A moins de déserter le bled et de passer le mois sacré sous d’autres cieux… Mieux vaut donc accepter l’augure et prendre les meilleures résolutions possibles pour faire de ce mois béni celui d’une abstinence bénéfique. Depuis la nuit des temps, la plupart des religions prônent la pénitence sous des formes différentes et bien déterminées par chacune. C’est dire que notre sacrosaint Ramadan n’est pas qu’une lubie que les plus conservateurs tentent de sauvegarder. Pour ceux qui doivent perdre du poids, c’est le moment ou jamais de régler son cycle alimentaire sur le mode « économie », de purger son organisme, de se débarrasser de toutes ses toxines. Economie de calories mais pas d’énergie ! Ramadan n’est pas forcément le meilleur moment pour devenir sportif si, d’habitude, vous êtes partisan du moindre effort. Les journées estivales étant trop longues, difficile de puiser dans des réserves que vous n’avez pas suffisamment approvisionnées la veille pour vous dépenser sous un soleil de plomb. Rappelons que les personnes souffrant de maladies chroniques sont dispensées – et par la religion et par leur médecin – de jeûner. Ramadan, pratique sociale par excellence, à l’heure de l’éclatement de la cellule familiale, garde encore le charme des f’tours en grand comité, en famille, chez la belle-famille ou chez des amis. On invite et on se fait inviter, histoire de se rappeler les bonnes vieilles tables chargées de mets savamment et minutieusement préparés par nos grand-mères pour accueillir au moins une douzaine de personnes. Ramadan, c’est hélas aussi le mois des excès de toutes sortes et nos tares sociétales ne font que mieux refaire surface, interdiction oblige. Puisqu’on ne peut y échapper, privilégions un comportement civilisé et voyons plutôt la moitié remplie du verre. Bon Ramadan !
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Farid Tadlaoui «Haro sur nos traditions alimentaires»
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Ramadan rime forcément avec harira, chebbakia et toute l’artillerie… Qu’en pense le spécialiste ? Interview avec le docteur Farid Tadlaoui, nutritionniste-diabétologue.
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La nouvelle édition ramadanesque s’annonce avec son lot d’orgies alimentaires, de files interminables devant les pâtisseries dès 15h, et ses surenchères en matière de ch’hiouates. Seule particularité du mois sacré de cette année : des journées chaudes et très longues, et des nuits extrêmement courtes. Résultat : on a très peu de temps pour ingurgiter tous les salés-sucrés méticuleusement choisis chez le meilleur pâtissier de la ville ! Nous avons voulu en savoir davantage sur nos habitudes alimentaires pendant ce mois sacré, sur ses dangers mais aussi sur le meilleur moyen de passer un Ramadan sans couac.
Le mois de l’abstinence a pour effet direct de perturber le cycle alimentaire du jeûneur…
Normal ! Nous sommes habitués à avoir une activité professionnelle diurne et la nourriture ne fait que suivre notre cadence. Durant toute l’année, nous mangeons généralement trois fois par jour mais libérons notre énergie tout au long de la journée. Ainsi, le corps emmagasine des calories lors du petit déjeuner pour se dépenser jusqu’au déjeuner, puis, engrange au déjeuner pour libérer tout au long de l’après-midi. Et puisque le soir est suivi d’une activité de sommeil, on nous recommande de manger léger au dîner car nous n’avons pas besoin d’énergie en dormant. Par conséquent, nous mangeons bien le matin, relativement bien à midi, et léger le soir.
Lors du mois sacré, le cycle est complètement inversé et, dans la journée, on ne puise que dans nos réserves de la veille. Vers 15h, toute l’énergie s’amenuise et l’on se retrouve lessivé.
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C’est donc la privation qui engendre l’excès ?
Le soir venu, on se bâfre ! Phénomène de mode doublé de l’excès engendré par l’interdiction, on mange n’importe quoi histoire d’anticiper sur les envies du lendemain. Chebbakia, briouates, msemmen au miel… Tous les sucres rapides y passent, ce qui entraîne un pic d’hyperglycémie auquel répond un pic d’insulinisme, à telle enseigne, qu’après, on se retrouve rapidement en hypoglycémie parce qu’on n’a pas ingurgité de sucres lents ; et du coup, on est obligé de remanger du sucre. D’où le déséquilibre.
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Comment alors s’alimenter sainement et suffisamment ?
Une alimentation soft durant ce mois de Ramadan se résumerait à deux repas et un en-cas. Je suis d’avis à ce qu’on rompe le jeûne comme si on prenait un petit déjeuner, histoire de ne pas traumatiser davantage son système digestif et laisser de la place au dîner, puis à une collation en guise de s’hour.
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Mais si l’on tient aux traditions ?
La harira n’est pas mauvaise en soi. Bien au contraire, ça pourrait constituer un repas équilibré puisqu’elle contient des féculents, de la farine, des légumes et même un peu de viande. Mais trente jours de suite, c’est nocif car cela engendre des ballonnements, des gastrites, des indigestions… Accompagné de sucreries, le bol de harira qui, à lui seul, contient 1 200 calories, autrement dit le nombre requis pour toute une journée, décuple de dangerosité. Il faut préférer les soupes de légumes ou à base de semoule… tout est dans la diversification. Si, en revanche, vous êtes de ceux qui préfèrent faire du ftour un déjeuner ou un dîner, privilégiez les crudités, un maximum de légumes et de fruits, mais surtout, des sucres lents tels que les pâtes, afin de libérer progressivement du sucre dans l’organisme et de ne pas se retrouver en hyper ou en hypoglycémie. Oubliez les fritures et surtout buvez un maximum d’eau. Allez-y mollo sur les desserts, évitez l’habituelle demi-pastèque par personne. Le dernier repas devrait constituer une petite collation riche en sucres lents, encore une fois histoire de tenir le lendemain.
Propos recueillis par Asmaa Chaidi Bahraoui |
Jeûner est-il dangereux quand on est diabétique ?
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Selon le docteur Farid Tadlaoui, nutritionniste-diabétologue, il est interdit aux diabétiques insulino-dépendants de faire le Ramadan. Ces malades doivent s’injecter habituellement 4 à 5 doses d’insuline par jour, chaque injection étant suivie d’une collation. A moins de s’approvisionner en insuline le soir et de ne pas bouger durant toute la journée. Et là encore, le diabétique aura passé une douzaine d’heures sans injection et sans repas et, par conséquent, sans sucre dans l’organisme. En revanche, pour les diabétiques non insulino-dépendants et qui ont donc la possibilité de réguler leur glycémie, il n’y a pas d’obligation. Ceux qui peuvent le supporter peuvent jeûner. Et si vers 10h ou 11h du matin, ils se sentent en hypoglycémie (sueurs…), ils doivent rompre immédiatement le jeûne en prenant du sucre. Quant à ceux qui arrivent à inverser le cycle, en l’occurrence prendre leurs médicaments le soir au lieu de la journée, ils peuvent jeûner en toute tranquillité à condition néanmoins de ne pas avoir une activité professionnelle soutenue qui puiserait dans leur glycémie. |
Harakat « Le Ramadan n’est qu’une béquille »
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Ramadan est un mois dramatique pour l’économie. Une léthargie accentuée chez les personnes dépendantes au café, au tabac, à l’alcool ou autres drogues douces. Et la sexualité n’est pas en reste non plus. Le point avec Aboubakr Harakat, psychosociologue.
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Jeûner est certainement beaucoup plus fastidieux pour les personnes qui souffrent d’addictions. Comment gèrent-elles leurs frustrations un mois durant ?
Ramadan et les addictions, c’est la question qui s’impose à chaque veille du mois sacré, mais à laquelle certains ont trouvé des subterfuges à défaut de solutions. Ceux qui sont addicts au café trouvent des parades. Ils se lèvent au s’hour pour ingérer leur dernière dose de caféine. D’autres encore essaient de réduire leur consommation de café durant les quelques jours qui précèdent le Ramadan. Les alcooliques essaient d’arrêter quarante jours avant le mois sacré. Je ne sais d’ailleurs pas comment cette idée de la purification du corps de l’alcool quarante jours plus tôt s’est installée dans les esprits. On n’est pas à une aberration près ! Mais si, pour ces deux cas d’accoutumance, il est plus aisé de gérer le manque dû à l’abstinence durant les journées ramadanesques, le problème s’avère plus compliqué chez les addicts au tabac. Autant l’alcoolique qui a l’habitude de prendre ses trois bières le soir avec un verre d’alcool à midi (même s’il prend des alcools forts) peut s’abstenir durant trente jours sans forcément le vivre difficilement, autant le fumeur commence à ressentir le manque de tabac dès le début de l’après-midi. Normal ! La nicotine et toutes les substances chimiques contenues dans la cigarette colonisent le cerveau.
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Justement, comment tous ces fumeurs gèrent-ils leur abstinence journalière ?
Les plus addicts prennent leur congé pendant Ramadan. Mais c’est juste une échappatoire. Il y en a qui se rattrapent le soir en abusant de la cigarette, histoire de combler par avance les besoins du lendemain. Par conséquent, leur consommation augmente sérieusement pendant le mois sacré. Ceux qui d’habitude fument cinq cigarettes par jour se retrouvent à en consommer plus d’un paquet en quelques petites heures. Il n’y a pas de véritable gestion de cette addiction. Les plus dévots se rabattent sur la spiritualité. Pour certains fumeurs qui deviennent anxieux et agressifs en cas d’abstinence, les médecins prescrivent des anxiolytiques.
Une étude récente sur les alcooliques a prouvé que certains d’entre eux remplacent cette addiction pendant le Ramadan par une autre, considérée comme halal : le haschich…
Absolument. Mais le piège, c’est qu’ils se retrouvent, une fois Ramadan achevé, addicts aux deux. Les accros au haschich, eux, continuent à prendre leur dose quotidienne durant la soirée. De toute façon, lorsque le corps est habitué à certaines doses, la dépendance se crée au niveau des neurotransmetteurs du cerveau. L’addiction est aussi comportementale.
D’où la violence et l’agressivité qui enregistrent une hausse pendant Ramadan ?
La violence s’accentue entre autres raisons, à cause de cette réaction de sevrage chez les gens qui ont nourri des accoutumances. Il y a aussi le fait que pendant Ramadan, nous menons une vie nocturne mais nous avons l’obligation d’aller travailler le lendemain matin. Par conséquent, nous dormons très peu. Aussi, nous mangeons mal. Et puis, il y a beaucoup de Marocains qui sont habitués à prendre des pilules psychotropes (kerkoubi). Si l’on sait que ces drogues entraînent une réaction agressive, on sait aussi que leur manque pendant le jeûne engendre la violence. Résultat : pendant Ramadan, les Marocains sont soit dans une condition de torpeur, d’où la baisse de productivité, soit dans l’excitation et l’agitation, d’où leur comportement agressif…
Peut-on conclure que le mois sacré encourage la criminalité ?
Ce n’est pas Ramadan en soi qui est le problème car, si l’on devait appliquer l’abstinence sur le plan moral et non pas uniquement sur le plan physique, nous vivrions mieux et ce mois-ci serait l’occasion de se purifier. Logiquement, on devrait s’abstenir de s’énerver lorsque l’on jeûne, cesser d’en vouloir à tout le monde pour tout et n’importe quoi… Le problème est sociétal, que ce soit en dehors ou pendant Ramadan. Le mois sacré n’est qu’une béquille que nous utilisons pour justifier notre mauvais comportement. Les addictions sont nocives pour la santé, pour le comportement social et financier en général. C’est une question d’esprit civique car ces gens irritables à tout-va se reposent sur le fait qu’ils jeûnent pour justifier leur mauvaise humeur. Tous les prétextes sont bons pour adopter une « tramdina ».
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Dans ce cas, ces gens-là n’ont qu’à ne pas jeûner… Mais la culture, plus que la religion et la loi, ne les y autorise pas. Qu’en pensez-vous ?
La majorité des Marocains jeûnent en se rapportant à la religion. Mais en réalité, ce ne sont que des pratiques païennes empreintes de religion. Nous faisons le Ramadan surtout parce que c’est une pratique sociale. C’est l’un des quatre piliers de l’islam. La prière est une pratique individuelle. La zakat (si on la fait) doit se faire discrètement. Le haj n’est une obligation que pour celui qui en a les moyens. La chahada, nous naissons avec, sauf pour les gens qui se convertissent à l’islam. Seul le jeûne prouve notre appartenance à la communauté musulmane. Mais les Marocains le respectent à cause de la croyance populaire qui veut que l’on jeûne par peur des représailles du ciel. Certes, s’abstenir de jeûner est un délit mais les Marocains font le Ramadan plus par superstition.
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Qu’en est-il de la sexualité ?
La prostitution augmente pendant le mois sacré. Il n’y a qu’à voir les hammams ouverts toute la nuit pour s’en convaincre. Les prostituées doivent se laver après l’acte sexuel conformément aux préceptes de l’islam pour reprendre le jeûne le lendemain ; les hommes aussi. Puis, Ramadan est une période festive. On sort beaucoup après le ftour, on fréquente les cafés et on se fait inviter à des soirées. Il est donc normal que des rencontres aient lieu, qu’un désir se déclenche et qu’on cherche à le satisfaire. De surcroît, nous savons tous que tout ce qui est interdit est convoité. Par conséquent, nous sommes attirés par tout ce qui bouge.
On se plaint du manque de temps mais chez les couples mariés, de par ma pratique professionnelle, je peux attester qu’ils n’ont pas besoin de plus de vingt minutes, préliminaires érotiques compris, pour avoir un rapport sexuel. Nous n’avons pas d’études fiables sur la sexualité des Marocains mais je pense que la spiritualité fait en sorte de baisser la libido chez certains dans le sens où elle ne leur laisse pas le temps d’y penser. Chez les femmes mariées, le phénomène est encore plus accentué car, fatiguées par le travail à l’extérieur et les lourds préparatifs du ftour, elles scotomisent leur libido, elles mettent un couvercle dessus si vous préférez.
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Vous parlez du Ramadan comme étant le mois de tous les excès…
Oui. C’est censé être le mois de l’équilibre physique et spirituel mais il n’en est rien. En réalité, c’est le mois de l’excès dans l’alimentation, dans la consommation en général, mais aussi et surtout dans l’improductivité… C’est connu ! Dans le monde arabe, le mois de Ramadan enregistre le plus bas taux de productivité ; si j’étais décideur, je soumettrais la proposition d’ouvrir les administrations publiques plutôt le soir. Je préfèrerais que les gens soient productifs durant quatre heures la nuit au lieu de passer six heures dans la journée à ne rien faire.
Propos recueillis par Asmaa Chaidi Bahraoui |
Sport, le mois de la passivité
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Ramadan est une véritable mise à l’épreuve cette année encore puisqu’il coïncide avec le soleil de plomb de juillet et août. Comme l’année passée, la chaleur ne découragera pas ceux qui ont décidé de consacrer le mois sacré à remettre leur corps d’aplomb.
Les derniers jours de juillet verront les plages se remplir dès le début de l’après-midi, non pas pour se dorer la pilule mais pour jouer au foot, au volley ball… L’été aidant, Ramadan ressemble ces dernières années à la période où l’on voudrait tout rattraper, y compris une condition physique remisée au placard le reste de l’année. D’aucuns s’obstinent à vouloir se refaire une santé et perdre leur excédent de poids tandis que d’autres, plus jeunes, veulent juste fuir l’oisiveté en attendant l’heure de la rupture du jeûne et se sentir en vacances en se mettant au sport. Mais quels sont les risques ? Deux spécialistes nous répondent.
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Faut-il faire du sport avant la rupture du jeûne ?
Docteur Abdelaziz Ziane, hépato-gastro-entérologue : « S’agissant de sportifs non réguliers, il est préférable qu’ils s’abstiennent d’activité physique pendant le Ramadan. Autrement, je leur recommanderais d’attendre la deuxième semaine pour commencer avec une marche de dix minutes, d’augmenter progressivement ce sport de deux minutes chaque jour. Attention, il ne faut pas dépasser une demi-heure et surtout, il faut s’arranger pour que la fin de la marche tombe juste avant la rupture du jeûne. Et pour cause ! Votre corps n’est pas habitué à cette activité physique que vous décidez subitement d’entamer, de surcroît, en plein Ramadan. Les muscles ont besoin d’eau et de sucre pour fonctionner. L’été n’aidant pas, vos muscles se serviront en sucre dans vos réserves hépatiques. Mais où puiseront-ils l’eau nécessaire pour empêcher les crampes musculaires ? »
Docteur Hassan Sbioui, médecin polyvalent : « Pratiquer une activité sportive en journée est un danger. Normal ! Nous perdons de l’eau de façon naturelle via l’urine. Vers la fin de la journée, le corps est pratiquement en manque d’eau. D’autant plus si l’on se dépense et que l’on transpire. En dehors du mois de Ramadan, sachez que 17h30 est le moment de la journée où la glycémie est la plus basse chez tout le monde. En commençant à faire du sport à cette heure-ci, non seulement, on manque de sucre mais en plus, on a déjà jeûné durant une douzaine d’heures minimum. Il est donc préférable de ne faire du sport qu’après le ftour, à condition bien sûr, que ce dernier soit léger. C’est le moment idéal pour que le corps profite le mieux de cette activité car il est hydraté. Malgré cela, il faut prendre la précaution d’emporter une petite bouteille d’eau en poche ! »
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Quels sont les dangers ?
Docteur Hassan Sbioui : « Les risques les plus fréquents sont les problèmes de déshydratation. Fort heureusement, plus rares sont les risques de spasmes cardiaques qui s’assimilent à des infarctus dans le sens où un vaisseau sanguin est bouché par un spasme. Cela ressemble aussi aux problèmes qu’encourent les personnes ayant un cholestérol élevé ou bien des triglycérides élevés. Il y a aussi des risques d’hypoglycémie pour les personnes dont le niveau de sucre habituel est assez bas. Le sport peut donc occasionner des sensations de vertige chez le jeûneur, de faiblesse, des sueurs, à la suite desquelles la personne tombe dans le coma. A ce moment-là , il faut impérativement lui injecter du sucre. Pour éviter d’en arriver là , dès la première sensation de malaise, le jeûneur doit prendre un sucre rapide : une datte ou un bonbon de préférence mou (gomme). Les autres risques, qui sont plus fréquents mais moins graves, c’est que le jeûneur sportif fasse une chute et se blesse ou se fracture. Faire le Ramadan entraîne souvent des maux de tête, des vertiges… »
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Qu’en est-il des sportifs confirmés ?
Docteur Abdelaziz Ziane : « Ces personnes peuvent pratiquer leur sport sans le moindre risque à la fin de la journée, juste avant la rupture du jeûne, à condition de prendre les précautions suivantes : boire impérativement deux grands verres d’eau au s’hour, et diminuer le temps et l’intensité de l’effort physique d’au moins 30% la première semaine. C’est en effet le temps dont le corps a besoin pour s’adapter au jeûne et se mettre en mode « économie ». C’est aussi le temps nécessaire d’adaptation au mode de vie pendant le mois sacré, caractérisé par une vie nocturne et un rythme totalement chamboulé, tant du point de vue alimentaire que de celui du repos. »
Propos recueillis par Asmaa Chaidi Bahraoui |
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