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Du rififi chez les architectes 
Actuel n°91, samedi 23 avril 2011
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Les résultats de l’appel d’offres pour la construction de 600 écoles publiques ont été annulés. Les 164 architectes et cabinets qui l’avaient remporté montent au créneau pour critiquer… leur propre conseil de l’ordre.


***

Rien ne va plus au sein de la profession des architectes. Partie d’un désaccord sur les conditions d’attribution et d’annulation d’un grand marché public, la polémique au sein de la profession enfle et va aujourd’hui jusqu’à remettre en question la légitimité du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA) et de son président Omar Farkhani.

Tout a commencé en janvier dernier, quand le ministère de l’Education nationale a relancé un appel d’offres pour la construction de 600 établissements scolaires à travers tout le pays. Un projet entrant dans le cadre du plan d’urgence du département d’Ahmed Akhchichine.

Parmi les conditions émises, le regroupement d’architectes : les candidats devaient se constituer en groupements de cinq cabinets d’architecture au minimum. Ils étaient 850 à se porter candidats. Et 164 architectes et cabinets se sont vu attribuer les marchés dans le cadre du premier appel d’offres.

Mais plusieurs semaines après l’annonce des résultats, le conseil fait pression pour que l’appel d’offres soit relancé. A l’instigation de ce dernier, le ministère revoit toute l’opération. Une nouvelle procédure et de nouveaux critères d’attribution sont adoptés.

Argument du CNOA, la nécessaire répartition du « gâteau » entre un plus grand nombre d’architectes, soit 429. « En sachant que les 164 architectes et cabinets sélectionnés initialement allaient non seulement garder des projets, mais allaient avoir le double de ceux attribués aux 265 restants », explique Omar Farkhani.

Ceux-ci sont néanmoins montés au créneau pour dénoncer l’attitude du conseil, accusé d’avoir fait marche arrière pour la seule et unique raison que son président, Omar Farkhani, et certains membres n’avaient pas été retenus. Une véritable guerre de communiqués et de correspondances s’est déclenchée.

Une rentrée scolaire retardée ?

Dans une lettre adressée au président, Asmaa Chraïbi, architecte qui a remporté un marché dans le cadre de l’opération, parle d’une volonté de freiner une initiative qui se voulait d’abord citoyenne.

« La construction d’établissements scolaires dans notre Royaume est un programme d’urgence » et figure parmi les « priorités nationales », dit-elle. Faire machine arrière revient selon elle à reporter la rentrée scolaire d’une à deux années pour de nombreux écoliers.

D’autant que « le programme englobe 1 100 établissements dans sa totalité, alors que le présent appel d’offres ne couvre que 600 établissements. Il reste donc encore 500 projets à venir », ajoute-t-elle.

Le conseil de l’ordre tente tant bien que mal de justifier sa décision. « Quel mal y a-t-il à vouloir faire travailler 429 architectes, à raison d’un ou deux projets chacun, au lieu de 164, à raison de quatre à cinq projets par architecte ? Est-il normal d’attribuer cinq projets à un architecte et d’en priver totalement un autre ? Est-il normal que dans des régions comme Tanger, Oujda, Taza, Safi, aucun architecte de la région n’ait été retenu ? » s’interroge son président.

Pourquoi donc avoir cautionnĂ© la procĂ©dure au dĂ©part ? « C’est faux ! Nous avions demandĂ© que des critères clairs soient dĂ©finis en concertation avec l’ordre pour l’attribution Ă©quitable des projets, ce qui n’a pas Ă©tĂ© fait… d’oĂą la remise en cause du  processus », ajoute-t-il.

Ce n’est pas l’avis de Mounir Elouardighi, architecte à Rabat. Et de lister les efforts d’accompagnement menés par le CNOA avant les résultats : des emails informant les architectes de l’appel d’offres, des appels à la mobilisation des architectes et la demande d’un délai supplémentaire au ministère pour donner à ces derniers le temps de se préparer.

« Si le président du conseil était contre les procédures, il aurait pu adresser des appels au boycott ou interdire aux architectes de participer comme cela a été le cas pour d’autres concours. Le projet de stade, par exemple. Je me demande comment le président aurait réagi si son cabinet avait remporté des marchés », conteste-t-il.

Plus d’architectes pour de meilleures prestations

Le président du conseil nuance. « La désignation des architectes est d’ores et déjà bouclée », dit-il. Et de continuer : bien au contraire, l’accroissement du nombre d’architectes et la proximité régionale des projets sont de nature à diminuer le retard et à assurer de meilleures prestations, notamment un meilleur suivi de chantier.

Histoire de rassurer son monde, le conseil annonce qu’après l’Education nationale, d’autres dossiers venant de commanditaires publics et semi-publics seront ouverts. Il s’agit notamment de projets pour le ministère de la Jeunesse et des sports et, probablement, d’Al Omrane.

Des projets pour lesquels la même procédure sera adoptée... en attendant l’adoption du décret régissant les contrats publics d’architectes qui supprimera définitivement le gré à gré. Tout comme le président de l’ordre nous a annoncé qu’il a retiré, ainsi que les autres membres du bureau, sa candidature.

« Et nous ne faisons même pas partie de la commission qui arbitre sur les attributions des projets », précise Farkhani. « L’opération de l’Education nationale a été l’amorce d’un processus de démocratisation des commandes. Et les mêmes règles d’équité seront adoptées à l’avenir », insiste-t-il. A bon entendeur...

Tarik Qattab

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