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High-tech : Dessine-moi une appli 
actuel N°169, jeudi 22 novembre 2012
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Après la vague des sites web, voici venu un autre must have : les applications pour téléphones et tablettes tactiles. Plus intimes que l’ordinateur et plus pratiques, elles s’imposent doucement mais sûrement dans le paysage technologique marocain.

 

A Derb Ghallef, la mecque marocaine de la high-tech, il suffit d’une cinquantaine de dirhams pour bourrer son téléphone ou sa tablette « d’applications ». Ces petits programmes qui s’affichent en rangée sur l’écran de nos smartphones. Il y a les mastodontes incontournables qui trônent forcément sur votre iPhone, comme facebook ou Google, mais, nouveauté, de plus en plus d’applications faites par et pour des Marocains investissent les magasins d’applications en ligne (App Store et Google Play principalement).

Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les utilisations : programme du cinéma Mégarama, horaires de la prière, localisation des pharmacies de garde, jeu de carte Ronda, cuisine marocaine, presse et radio nationale…

Elles s’installent en quelques secondes sur les iPhone, iPad, Galaxy et autres terminaux android et iOS. Elles enregistrent des centaines de milliers de téléchargements, poussant de nombreuses entreprises marocaines à s’assurer une présence mobile.

Youssef Akiki, fondateur et directeur de Blanee, une start-up présente sur le web avec le plus grand annuaire de bonnes adresses (260 000 visiteurs), est l’un de ces entrepreneurs qui ont décidé de sauter le pas. Il vient de lancer, depuis le 19 novembre, une application mobile de son site web à succès. Avec quelques manipulations, on peut localiser une pharmacie de garde ou encore un bar où prendre un verre à proximité du lieu où l’on se trouve. Mieux, les commentaires des clients nous aident à choisir. « C’est l’avenir, le début de la démocratisation de ces applications. Bientôt, il y aura une explosion de smartphones, donc il faut absolument se positionner », nous lance le jeune businessman.

 

L’avenir sur nos lignes

C’est que la concurrence est déjà rude, non pas pour s’adjuger des parts de marché – le secteur des applications étant encore embryonnaire – mais pour se positionner en bonne place avant le grand boom qui devrait suivre celui des smartphones.

Au Maroc, la domination de l’informel rend difficile la quantification du phénomène. Selon Nabil Berrada, directeur de la communication chez Méditel, qui cite les chiffres du régulateur, l’ANRT, « 4,5 millions de smartphones sont en circulation au Maroc, sans compter le marché noir. Selon nos propres projections, nous prévoyons d’atteindre plus de 2 millions de smartphones vendus sur notre réseau d’ici fin 2012 ». Un signe qui ne trompe pas : un opérateur aussi important que Méditel a lancé un concours de création d’applications (Méditel Apps Challenge), qui en est à sa troisième édition cette année. « Nous n’en tirons aucun bénéfice commercial direct. L’idée est d’encourager la création de contenu et de créer une dynamique de consommation pour la 3G notamment », explique Nabil Berrada.

« ça va très vite », s’enthousiasme pour sa part Stéphane Lagouche dont la société marrakchie Babdreams était parmi les premières à se lancer dans ce business en 2010. « En deux ans, on est passé d’une vingtaine d’applications marocaines disponibles dans les magasins en ligne à près d’une centaine », explique-t-il. Sa société a choisi le créneau des médias, en lançant des applications gratuites de revue de presse.

 

Un millions d’applis

En un an et demi, Maroc Press a été téléchargée par 140 000 personnes qui la consultent 30 000 fois par jour. A titre de comparaison, le tirage total de la presse marocaine ne dépasse pas les 300 000 exemplaires par jour. Une tendance déjà constatée ailleurs : aux Etats-Unis, Le New York Times vend plus en dématérialisé qu’en papier et Newsweek va renoncer dès 2013 à l’édition magazine pour se consacrer au web et au mobile. Maroc Press a même fait des émules en Algérie, en Egypte, en Tunisie et en Jordanie, et fait vivre la société mère grâce aux petites bannières de publicité intégrées dans l’application. « Nous venons de lancer Marrakech Magazine, un vrai magazine très graphique pour iPad », annonce Stéphane Lagouche.

Autre success story, celle de « Prière Maroc », lancée en mars 2011 par Mutationevent. Cette application gratuite qui donne les horaires de la prière par ville a été téléchargée plus de 100 000 fois. De même, « Maradio », lancée en 2011, a été téléchargée 30 000 fois. « On l’utilise pour écouter les radios marocaines non seulement dans le Royaume, mais aussi en Finlande ou en Norvège ! », s’enorgueillit Achraf Bouyakhsass, le patron de Mutationevent.

Ces applications ne font pas gagner beaucoup d’argent à leurs développeurs (« Maradio » rapporte par exemple 3 000 dirhams par mois), mais permettent de se positionner. L’objectif est de démontrer son sens de l’innovation pour sous-traiter la création d’applis. Et cela peut rapporter en moyenne 20 000 dirhams à 1 million de dirhams, selon les prestations fournies et la vélocité de l’application (prise en charge de la lecture en offline, géolocalisation, etc.). Le développement peut nécessiter plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

 

« Pensez différemment »

Pour les entreprises, c’est devenu tendance de créer une application. Mais plus qu’une mode, c’est souvent une nécessité. Ainsi, plusieurs sociétés d’envergure se dotent d’applis. « Imaginez-vous en train d’arpenter les allées d’un mall. Votre smartphone sonne, vous ouvrez l’application et vous découvrez que vous bénéficiez d’une réduction de 70% dans votre boutique préférée sur présentation de votre application. » C’est le genre de service dont rêve Hatim Rih, general manager de Bitdyne, une entreprise qui réalise entre 3 et 5 millions de dirhams de chiffres d’affaires dont 40% avec les applis. En attendant de concrétiser ce rêve, cet entrepreneur vient de développer une application plutôt ambitieuse pour un géant du secteur pétrolier. Pour pousser les utilisateurs à tapoter souvent l’icône de cette entreprise de stations-service, Rih a ajouté une dimension pratique et sociale. « Chacun peut signaler les bouchons, l’état des routes et tout cela est centralisé dans les serveurs, puis fourni aux usagers. Gratuitement. L’application permet aussi de suivre l’état de son véhicule, des réparations. Tout comme pour les sites internet, à l’avenir chaque entreprise voudra son application. Contrairement à l’ordinateur, l’utilisation d’un smartphone est plus intime et permet de mieux toucher le client », ajoute Rih.

Mais pour concrétiser toutes ces ambitions, il faudrait éradiquer l’informel. Faire le plein d’applications à Derb Ghallef tue l’innovation et détourne les clients du magasin en ligne qui propose des nouveautés et des mises à jour. Mais cela est une autre histoire.

Zakaria Choukrallah

TĂ©lĂ©phone rouge

 

C’est l’histoire d’un jeune ingénieur informatique originaire d’Errachidia qui a « doublé » un géant des télécoms. Il s’appelle Marouane Lamharzi Alaoui, il est diplômé de l’Ecole nationale de l’industrie minérale (ENIM) et a créé l’application « Sybla Maroc » en août.

Cette application permet d’afficher le nom et l’adresse de l’appelant sur son téléphone android sans qu’il ne soit enregistré dans le répertoire, à la condition que l’appel émane d’une ligne fixe ! Le principe est en réalité très simple et se base sur l’annuaire inversé. Lorsqu’un appel est reçu, l’application cherche automatiquement sur le site des pages jaunes et affiche instantanément les informations. Magique, mais pas au goût de Maroc Telecom qui a menacé le jeune homme de poursuites judiciaires s’il ne retirait pas son application. Au Maroc, les données des pages jaunes sont la propriété de l’opérateur. Le jeune ingénieur s’est exécuté mais, depuis, il a plutôt bien rebondi. Il s’est orienté vers le marché étranger en créant le même type d’application pour l’Australie et la Belgique où, contrairement au Maroc, les données téléphoniques ne sont pas « copyrightées ». « ça rapporte entre 30 euros et 50 euros par jour », nous explique l’ingénieur. Qui a dit que le boom informatique se limitait à la Silicon Valley ?

Z.C.

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