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Code de la route, une semaine après !
Actuel n°64, samedi 9 octobre 2010
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L’entrée en vigueur du nouveau code de la route s’est traduite par un changement palpable des comportements des Marocains au volant. Dans le bon comme dans le mauvais sens. actuel fait le point.


***

Jamais une loi, excepté peut-être la Moudawana (celle de la famille), n’aura touché les Marocains aussi directement. Et une semaine après son entrée en vigueur, le code de la route continue d’animer les discussions et de susciter intérêt et inquiétudes. Dans des villes comme Casablanca et Rabat, on roule désormais au ralenti. Les grandes artères comme les ruelles bouchonnent en permanence. On réfléchit à deux fois avant de griller un feu ou de rouler sur une ligne continue. On prend soin de mettre sa ceinture (les taxis continuent cependant de faire exception). On s’épie et on critique le moindre dépassement et, surtout, on garde l’œil bien ouvert sur le policier ou le gendarme du coin. S’ils ne sont pas encore intransigeants, période transitoire oblige, les agents de police et de la gendarmerie tentent de sensibiliser les conducteurs. C’est ainsi qu’au lieu d’une amende de 500 dirhams, parler au téléphone en conduisant coûte pour le moment un « hawedni menek » (gare à vous) et une grimace antipathique de l’agent débordé. Des policiers et des gendarmes, il y en a maintenant au bout de chaque avenue et à chaque carrefour. Le bon vieux jeu de cache-cache, désormais interdit, ne s’est pas complètement dissipé. Les panneaux obligatoires, signalant l’existence de radars, ne sont pas encore mis en place partout. Les alcootests ne sont pas systématiques. Mais une chose est sûre, du moins du côté des conducteurs, le temps de l’insoutenable légèreté au volant est révolu. Encore faut-il que les citoyens soient au fait de leurs droits et obligations. Assister aux débats animés sur les dispositions du code dans les cafés ou entre chauffeurs de taxis et clients, c’est mesurer l’intérêt généralisé, mais aussi l’ignorance qui règne. Pour combler cette lacune, le ministère de l’Equipement et des Transports a édité et distribué 65 000 exemplaires d’un guide pratique du code. 100 000 autres exemplaires ont été distribués aux professionnels du transport. Pour autant, les bienfaits du code se font toujours attendre.

Accidents : l’hécatombe continue

La nouvelle loi se veut d’abord un moyen de stopper la véritable guerre civile qui sévit sur nos routes, avec une moyenne quotidienne de 11 morts et plus de 4 000 décès par an. Il serait certes illusoire d’espérer que la donne change instantanément, mais le premier constat est que nos routes sont toujours aussi meurtrières. Dans le seul Grand Casablanca, 6 personnes ont perdu la vie et plus de 100 blessés ont été enregistrés dans des accidents de la route le premier week-end de la nouvelle Moudawana. Sachant que la moyenne habituelle est de 3 morts dans cette région. De plus, le nouveau code entraîne des comportements comme le délit de fuite. C’est ainsi que, le samedi 2 octobre à Fès, une automobiliste n’a pas hésité à prendre la poudre d’escampette après avoir légèrement heurté un cycliste. En cause, la peur panique que suscitent les peines privatives de liberté. Un phénomène loin d’être isolé. Sa recrudescence n’a d’égal que le peu de moyens dont disposent les policiers pour des courses poursuites et les craintes que celles-ci ne provoquent encore plus d’accidents. Principale cause, la conduite en état d’ébriété que même l’introduction d’alcotests n’arrive pas à limiter.

Contraventions : Ă  quand le Guinness des records ?

Collectionner les points (perdus) et autres amendes est en passe de devenir un sport national. Les chiffres ont commencé à tomber dès les premières heures de l’application de la nouvelle loi. Et ils sont des plus alarmants. C’est le ministre de l’Equipement et des Transports lui-même qui le dit : les radars fixes, opérationnels dès 00h00 le 1er octobre, ont relevé plus de 1 200 infractions… en moins de trois heures. Cela donne une moyenne de 4 000 infractions par heure. C’est dire que l’Etat a trouvé un moyen efficace de combler son déficit par ces temps de crise. Un simple calcul suffit à s’en convaincre. Si chacune de ces infractions est passible de 300 dirhams, soit l’amende la plus abordable qui figure dans le nouveau texte, Moudawanat Assayr peut rapporter, au bas mot, quelque 120 000 dirhams/h à l’Etat (2,88 millions de dirhams/jour et 1,05 milliard de dirhams par an). Difficile de trouver un créneau plus rémunérateur.

Radars : ils nous ont à l’œil, même de loin

Pour évocateurs, les chiffres précités restent en deçà de la réalité. Et pour cause, toutes les infrastructures et équipements de contrôle n’ont pas encore été mis en place. Du côté du ministère de tutelle, nous apprenons ainsi que seuls 155 radars fixes préinstallés sont opérationnels. Une centaine d’équipements semblables devront être introduits dans les prochains mois, au même titre que la généralisation attendue des postes fixes de contrôle du poids pour le transport de marchandises. Dans l’un comme dans l’autre cas, nombre de conducteurs croient qu’il suffit d’être loin des caméras pour être à l’abri des contraventions. Faux ! Si les radars fraîchement acquis sont onéreux (500 000 dirhams l’unité), c’est parce qu’ils sont redoutables. Ils permettent de gérer simultanément plus de 6 voies et de détecter les vitesses dans une fourchette entre 20 et 300 km/h, sur une longue portée. La caméra numérique du radar se chargera d’identifier le véhicule. Et Barid Al-Maghrib se fera un plaisir de vous faire parvenir votre amende et de vous informer des points que vous avez perdus. A quand des manifestations pour le retour des bons vieux radars mobiles et le pouvoir discrétionnaire de nos agents ?

Alcotest : antidotes inefficaces

A malin, malin et demi… ou presque. Sitôt les alcotests introduits, nombre de nos concitoyens ont conçu le moyen de les éviter ou plutôt de les tromper. C’est ainsi que les postes de contrôle installés tout au long de la corniche de Casablanca et de la route côtière de Rabat ont trouvé, lors du contrôle de conducteurs en état de grande ébriété, des sachets Alsa, plus connus sous le nom de « vanille ». Il s’agit du fameux sucre en poudre aromatisé à la vanille, utilisé en pâtisserie… mais aussi par les jeunes pour cacher l’odeur de l’alcool quand ils rentrent chez eux. Nos inconditionnels fans de l’alcool au volant lui ont vite trouvé une autre utilisation. Celle de trompe-alcotest. Ce qu’ils ignorent, c’est qu’« Alsa » peut masquer l’odeur de l’alcool, mais jamais sa présence dans le corps. Raté, mais bien essayé.

Un transport urbain au ralenti

« Mon trajet en bus ne dure jamais plus de 20 minutes, mais depuis l’entrée en vigueur du code, il faut compter une heure. D’habitude peu regardants sur les panneaux de signalisation, les chauffeurs sont désormais en mode alerte générale. Un peu trop. Aujourd’hui, je n’ai plus d’autre choix que de prendre des taxis, et les dépenses supplémentaires qui vont avec. » A eux seuls, les propos de cette Casablancaise résument bel et bien tous les problèmes que l’application de la loi pose dans une ville qui ne s’y prête pas vraiment. Idem pour le transport interurbain, dont les professionnels redoutent les contrôles d’excès de vitesse et de surcharge. Des trajets plus longs, cela entend des fréquences en baisse et des clients en moins. Il ne serait pas étonnant que les transporteurs montent au créneau pour répercuter le nouveau manque à gagner sur leurs tarifs à l’instar du secteur des marchandises (voir encadré).

Tarik Qattab

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