Le zoo de la capitale du Royaume est une vraie réserve naturelle, en pleine ville. Note : 4 sur 5. Observation : visitez-le à la première occasion !
Après quelques années d’attente, le parc zoologique de Rabat a rouvert ses portes en grande pompe. Inutile de tenter de faire une comparaison avec l’ancien zoo, car c’est sans commune mesure ! L’on raconte que l’architecture a été inspirée d’un zoo qu’aurait visité Mohammed VI à Singapour.
Peu importe, l’essentiel est que l’œuvre est réussie. Etendu sur une cinquantaine d’hectares, le nouveau parc a des allures de réserve naturelle. A ce jour, seuls 27 hectares sont exploités pour cette première phase, et l’on attend avec impatience le résultat de la seconde phase.
Samedi 14 décembre, jour d’inauguration, la route reliant Rabat et Témara est envahie par de nombreux véhicules. L’engouement des visiteurs est certain et l’endroit très plaisant.
Parfait pour passer un agréable dimanche en famille ou entre amis…
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Les plus
Sans une ombre de captivité
Les espèces animales évoluent dans un espace ouvert, sans cages, avec une reconstitution des reliefs et des configurations de cinq écosystèmes différents : le désert, la savane, les zones humides, les forêts tropicales et les montagnes de l’Atlas.
Le visiteur découvre donc une faune sauvage dans un territoire qui rappelle son milieu naturel, sans que rien ne suggère une situation de captivité. Exactement le contraire de ce qui est pratiqué dans les jardins zoologiques traditionnels. Seul hic, les aigles et autres faucons ont été placés dans des volières beaucoup trop étroites. Un détail à revoir.
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Priorité aux espèces « locales »
L’orientation vers une présentation de la faune marocaine et saharienne saute aux yeux. L’objectif est de rendre cohérent le choix de la présentation par écosystèmes, avec les conditions climatiques et données naturelles qu’impose le positionnement géographique du jardin zoologique.
Plusieurs espèces exogènes ne sont pas présentées puisqu’il leur faut, selon la direction du zoo, « des conditions artificielles de captivité qui ne donneraient plus l’impression de voir l’animal dans son milieu naturel ». Qu’à cela ne tienne, on aurait aimé les voir quand même !
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Une fiche technique bilingue
En plus de la ferme pédagogique destinée aux enfants, des panneaux indicatifs présentent une fiche technique, en arabe et en français, de chaque espèce, et informent en même temps le visiteur du statut des espèces, celles qui se sont éteintes et qui ont disparu de nos territoires, ou encore celles qui sont menacées d’extinction, du fait de la destruction de leur habitat ou du braconnage.
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Tous les chemins mènent au zoo
L’emplacement géographique fait partie des points forts du site. Situé dans un espace qui compte plus de 9 millions d’habitants, dans un rayon de 100 km, au milieu de l’axe Casa-Kénitra, le nouveau zoo est aussi desservi par l’autoroute qui le rend facilement accessible, en plus des voies de desserte routières et ferroviaires nationales. Cependant, l’ambition est d’en faire un centre d’attractions et de loisir à l’échelle nationale. Un détail qui compte : le parking est spacieux et gratuit.
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Le moins
Un peu Ă©litiste quand mĂŞme !
C’est là où le bât blesse. Il fallait concilier deux objectifs contradictoires : générer les ressources financières pour la préservation, la maintenance et le développement du zoo, et en démocratiser l’accès.
Un pari pas vraiment réussi avec des tarifs de 50 dirhams par adulte pour un ticket d’une journée, et des tarifs réduits de 30 dirhams pour les enfants de moins de deux ans. Pour la société gestionnaire, les prix sont jugés « abordables » au regard du budget de fonctionnement estimé à 50 millions de dirhams…
Sauf que ces histoires de « modèle économique » sont loin d’intéresser les dizaines, sinon les centaines de Marocains qui ont rebroussé chemin après avoir été dissuadés par les prix !
Ali Hassan Eddehbi |