Une première au Maroc. Les fans de Harley, d’ici ou d’ailleurs, ont défilé à Casablanca. Le cortège était impressionnant. Et c’était pour la bonne cause !
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Samedi 17 septembre. Sur le bitume brûlant, les bikers vivent un rêve éveillé. Les cheveux au vent, on oublie la circulation apocalyptique, le code de la « dé-route » instinctif, la chaleur accablante.
113 motos envahissent la corniche. Madame Electra Triglide, Monsieur Blackline, Mademoiselle Dyna Glide Custom et d’autres modèles trônent à l’entrée de la concession Harley. L’assemblée constituée des membres du Chapter (club de motards de la concession) et des bikers d’autres pays se mêlent dans ce qu’un participant surnomme « un débat de roues ».
Les engins exposés avec élégance dégagent une puissance audacieuse. La nouvelle motorisation semble séduire les connaisseurs, tandis que les futurs clients se réjouissent de la baisse conséquente des prix (près de 10%).
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Gagner du terrain
14h30 : il est temps de briefer les participants sur l’ordonnancement des motos pendant la parade. « On établit toujours une liste des adhérents, pour chaque sortie, afin d’organiser la trajectoire des motos. Chaque place est attribuée avec un numéro et une position pour maintenir la sécurité au cours de la parade », souligne Fayssal Walim, le responsable de la sécurité.
Le trip se déroule lentement mais bruyamment. De la concession bordant la corniche en passant par la mosquée, direction le port puis les bazars pour finalement faire trépider le boulevard Massira El Khadra. Ce samedi-là , Casablanca a « fait du bruit ».
Selon Fayssal Walim, « une Harley, c’est comme une drogue ». L’enjeu est de gagner du terrain dans une société inhibée, recroquevillée sous des tabous étouffants. Le biker customise sa machine, souvent pour communiquer une vision du monde.
Il se forge une posture et adopte une allure vestimentaire qui, sans tourner à l’uniforme, permet d’identifier au premier coup d’œil son appartenance. Les cheveux sont longs, la barbe comme les tatouages sont omniprésents. Le blouson de cuir est complété d’un inévitable gilet, souvent en cuir lui aussi, assorti aux bottes ou aux santiags.
Bad boys au grand cœur, les motards ne roulent pas seulement pour eux. La marque participe à une action caritative internationale. La donation versée au Programme alimentaire mondial, estimée à deux mille dollars, est une initiative qui, tout en affirmant la présence de Harley Davidson sur tous les continents, contribue à l’amélioration du niveau de vie des femmes défavorisées dans la région du Moyen-Orient. Une manière de crier haut et fort : « Free to ride, free to help. »
Safaâ El Ouali
Reportage photos Brahim Taougar |